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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le narrateur est un cafard (oui vous avez bien lu). Il s'appelle "Nombres" et vit avec sa famille (tribu? ) dans un petit appartement new-yorkais.
Sa colonie et lui ont élu domicile dans une bibliothèque. Chaque cafard a le nom de l'homme ou de la femme qui a écrit le livre dans lequel la nymphe-cafard passe son enfance (mention spéciale à Reud qui est né dans Malaise dans la civilisation et qui a mange le F de son auteur, mention également à Bismark, Rosa Luxembourg et Maïté). Un jour Ira, l'habitant de cet appartement, rencontre Ruth.
Le couple se décide de changer de cuisine : branle-bas de combat chez les cafards. La vieille cuisine, où ils pouvaient rentrer comme ils voulaient tellement elle était pleine de trous, est remplacée par une cuisine moderne : la famine guette les cafards ; les placards ferment bien et Ruth est adepte des Tupperware...)

Le texte est jubilatoire, ironique, irrévérencieux, défouloir.
C'est mal mais j'ai éclaté de rire à la mort de Rosa Luxembourg (l'amoureuse cafarde de Nombres qui finit mangée dans un bol de céréales d'Ira :-))
J'ai aussi ri de tous les stratagèmes qu'utilisent les cafards pour semer la zizanie dans le couple Ira-Ruth et reconquérir leur territoire. J'ai ri en entendant l'explication de Nombres sur la cause de disparition des dinosaures. J'ai ri de son périple dans les égouts de New-York...Bref, j'ai ri..

Ira , Ruth et leur deux voisins, Oliver et Elisabeth, en voient de toutes les couleurs mais ils sont tellement « bêtes » que l'on ne peut que rire (un rire qui peut ne pas plaire à tout le monde car c'est aussi de l'humour scatologique et parfois obscène; une scène en particulier m'a fait penser à Charles Bukowski et sa nouvelle "le petit ramoneur" de "Contes de la folie ordinaire")

Au delà de l'histoire loufoque, il y a une critique acerbe : des religions (chrétienne - Nombres, le cafard, est né dans une bible) et juive...mais pas que, une critique de l'humanité dans son ensemble...racisme, misogynie, justice corrompue aux USA  : tout y passe...

A réserver donc à un public qui ne se choque pas facilement (parce que certains passages sont vraiment peu ra(t)goutants)...
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Daniel Evan Weiss n'est pas Anglais.

Visiblement.

Il est New-Yorkais, de confession judaïque. Mais son humour est digne de celui de la perfide Albion....

Avouons que l'humour n'est pas "chasse gardée" seulement des Anglais, car nous savons que la communauté juive a de l'humour, surtout sur elle même : elle ira à dire des choses que beaucoup n'oseront jamais avancer ou dire... Seul un écrivain bercé par la Tora et la culture hébraïque peut se permettre de faire un parallèle avec la communauté des cafards et celle du peuple élu....

Nombres est né dans les Saintes Écritures, plus précisément dans le livre qui lui donnera le nom... Il aurait plus mal tombé... Chaque frère et soeur porte le nom de l'oeuvre dans lequel il ou elle ont vu le jour... Ce qui donne à réfléchir sur la richesse de notre bibliothèque....

Nombres coule des jours heureux dans l'appartement new-yorkais d'Ira, juif citadin, pas trop porté sur la religion de ses ancêtres et aux rîtes judaïques... Il vit avec une goy (une non-juive) ce qui ne plait pas à Nombres, qui lui est très à cheval sur la Loi de Moïse.... Mais "La Gitane" est un cordon bleu.....et pas regardante sur la propreté de quoi que ce soi...Ce qui fait le délice de nos cafards.... Et Nombres est de ce nombre....

Mais un jour "La Gitane" claque la porte et est remplacée par Ruth.. Quel joli prénom biblique....Oui mais Ruth est une adepte de la propreté..... et c'est le drame pour la communauté... La faim se fait sentir et quand la traque est lancée la fin se fait sentir....D'autant plus, que affamés, certains perdent leur bon sens du camouflage et se font repérer....ce qui entraînera des "génocides" à grands coups de gaz anti-cafards...

Nombres, conscient de son ministère devra entendre les plaintes de son peuple et porter par son devoir, prendre en charge leur destin....

Connaîtront-ils une nouvelle terre promise ?

C'est une fable qui, à première vue, peut faire rire ou sourire, mais en regardant bien on y voit un parallèle avec des communautés qui vivent dans le même espace, sous les mêmes cieux, mais qui ne sont jamais ensembles, ne se connaissent pas ce qui entraîne la peur de l'autre ; irrémédiablement....

L'isolement est une prison où la conscience étouffe, lentement.
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La judaité aussi sociologique mais beaucoup plus tordante que chez Roth
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