Premier roman pour
Samuel Western, encore une pépite dénichée par Gallmeister. Je ne le répèterais jamais assez, mais j'adore la ligne éditoriale de cette maison d'éditions, capable de nous permettre à nous français de découvrir ces magnifiques romans américains et en plus superbement traduits.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant ce roman mis à part qu'il évoquerait les thèmes du pardon, du deuil et de la rédemption. J'ai tout d'abord été happé par le premier chapitre. Il donne le ton dramatique directement, cela m'a même surpris. Je savais que cela allait se passer, mais aussitôt … J'ai trouvé cela surprenant. Ensuite, il y a beaucoup de dualité dans ce livre, dualité entre les deux hommes, Ward Fall et Éric Lindsay. Dualité entre leurs univers, pour le premier, la nature, la terre, c'est un cowboy et pour le second, la ville, l'argent, le showbiz, c'est un musicien. Pour finir, il y a la dualité dans la manière de gérer le drame commun, l'un est dans le reproche de soi et dans une déprime latente, l'autre est dans l'auto-destruction et dans une perpétuelle colère.
Samuel Western, a réussi à m'embarquer dans les deux univers de ses personnages. J'ai adoré découvrir le monde de la musique, des salles d'enregistrements, de la composition et de tout ce qui peut se cacher derrière un titre ou un album. En même temps, les descriptions du ranch, de la gestion de celui-ci, de la vie commune avec les animaux et de la façon de vivre de la famille Fall avec la mère ayant un rapport important avec sa religion, sont justes parfaites et m'ont réellement plongé dans cette Amérique.
Le point commun entre les deux hommes est la philosophie, nous avons ici deux hommes extrêmement intelligents et cultivés, en quelque sorte un cowboy et un musicien philosophe. Les échanges philosophiques qu'ils ont l'un envers l'autre sont de haut niveaux mais très intéressants.
Alors, je dois avouer que la plume de
Samuel Western, m'a beaucoup fait penser à celle de David Vann, tout d'abord par le côté tortueux de la psychologie des personnages, également la relation avec les armes à feu, mais surtout par la tension qui monte crescendo tout au long de la lecture. On sait qu'il va se passer quelque chose de dramatique et
Samuel Western, tout comme
David Vann arrive à créer chez le lecteur une sorte de peur de tourner la page suivante. Bon par contre, je ne suis pas certain que Monsieur Vann aurait choisi la même conclusion, mais j'ai trop pensé à par exemple
Sukkwan Island ou à
Goat Mountain à la lecture de
Canyons.
Voilà, encore une fois un grand merci à Gallmesteir de me permettre de lire de belles pépites de la littérature américaine. Ce roman est vraiment très très bien j'ai adoré.
Lien :
https://readlookhear.wordpre..