Je remercie Nathan de Babelio et les éditons du Gros Caillou pour l'envoi du premier roman de Claudie O. Wetterwald, une jeune autrice lauréate de leur concours d'écriture.
Superbe couverture en clair-obscur laissant deviner à l'arrière-plan un profil féminin et au premier-plan une pièce d'échiquier, premier tatouage d'Anna, inspiré d'Alice au Pays des Merveilles, de l'autre côté du miroir : le ton est donné.
Alise raconte…
…son enfance heureuse, auprès d'un père aimant, d'une mère un peu plus distante et de sa soeur jumelle Anna, son double, son autre, sa moitié.
…en pointillé, des drames successifs qui ont écorché cette image d'Epinal. Les circonstances mystérieuses autour du décès paternel, l'éloignement brutal d'Alise par leur mère, l'adolescence douloureuse puis les frasques de cette jeune femme à la dérive, la mystérieuse disparition d'Anna, plusieurs années plus tard, suivie par celle de ses enfants.
Entre temps Alise a trouvé une certaine stabilité. Tatoueuse à Londres, elle a tourné la page sur les traumatismes du passé. Un appel de sa mère suscite son retour en Normandie et la confrontation avec de très lourds secrets de famille.
Comme dans
Les jolies choses de
Virginie Despentes ou encore
Jumelles de
Saskia Sarginson, l'autrice joue avec les thèmes de la gémellité et du changement d'identité. Entre Alise et Anna, les repères se floutent au cours du récit, à tel point que le lecteur ne sait plus qui est qui. Ce procédé est mis en place dès les premières pages :
« Anna était candeur ; Alise, sournoiserie. Ces épithètes étaient-elles justifiées ? Certainement. Mais ils étaient sans rapport avec nos personnalités, seulement avec notre humeur. Lorsque nous étions Anna, nous quêtions la tendresse et l'attention. Lorsque nous étions Alise, nous avions le diable au corps.»
Vous aimez le suspense, les intrigues bien ficelées, le brouillage de pistes et les retournements de situation ?
Vous n'avez pas peur d'être malmené pendant 470 pages ?
Alors
La fille d'encre et de lumière est pour vous !