Duchess n'est pas ce à quoi je m'attendais. À la lecture des premières pages, j'attendais un thriller, une enquête, mais en fait non,
Chris Whitaker écrit un roman noir, très noir sur les relations humaines, et c'est sa fine analyse de ces relations que j'ai particulièrement appréciée ;
- Les relations familiales, les liens très forts qui unissent Robin et
Duchess, six et treize ans, face à leur mère, Star, en perdition, droguée et dépressive, incapable de s'occuper d'eux, puis leur relation avec leur grand-père maternel, Hal,
- Les relations amicales : le flic Walk, qui va tout tenter pour essayer d'innocenter son ami d'enfance, Vincent King, accusé du meurtre de Star,
- Les relations amoureuses, Walk qui va se rapprocher de Martha, son amour de jeunesse à l'occasion du procès de Vincent,
- Les relations désintéressées, protectrices, celle de Dolly, amie de Hal avec
Duchess, et celle de Shelly, l'assistante sociale,
- Toutes les autres relations que les gens peuvent nouer entre eux, relations de voisinage, de travail, … ceux que l'on croit connaitre, ceux à qui on accorde sa confiance, …
C'est à une multitude de portraits que se livre l'auteur, avec talent et toujours beaucoup de justesse. J'ai été particulièrement touchée par celui de Hal, qui va parvenir avec beaucoup de patience à apprivoiser la révolte et le feu intérieur de
Duchess.
L'intrigue en elle-même m'a moins convaincue, finalement assez classique, un peu échevelée avec des longueurs et ses nombreux personnages secondaires, et des révélations qui tombent parfois un peu à plat.
Un livre hybride entre polar et roman noir, dont la partie polar ne m'a pas complètement convaincue.