AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 69 notes
5
12 avis
4
5 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une très belle nouvelle.
Une découverte de cet auteur, que je ne connaissais pas.
Un récit entre la fable et le conte, à remettre dans le contexte de sa parution.
Je vous conseille de lire la préface après la nouvelle.
C'est instructif, et cela évite un "divulgâchage" un peu dommage. (Je ne lis plus les préfaces avant de me lancer dans les ouvrages, souvent le contenu est dévoilé, et cela m'ennuie)
Commenter  J’apprécie          73
Un auteur allemand qui semble un peu oublié, en France particulièrement, que je découvre par ce roman pastoral.
Une belle découverte qui permet de s'évader de ce monde trépident pour se retrouver en harmonie avec la nature jusqu'à ce que la violence des hommes vienne mettre en terme à ce moment de plénitude, comme à l'habitude !
Commenter  J’apprécie          60

La première scène du livre est terrible : Michael assiste à la mort de son père et du « Soldat », achevés par un arbre décimé par leur propre hache. Il ne pleurera qu'une fois la mort de son père. On le nomme dorénavant « le fils de la veuve ». Ainsi, il passe de l'enfant de 6 ans le plus pauvre du village, à l'enfant le plus estimé par les villageois. Il se voit aussi confier le métier de berger tandis que les gens de son âge continue d'aller à l'école.

Son métier de berger implique un dévouement sans bornes, il a la lourde tâche d'assurer la bonne santé de ses bêtes, du lait qu'elles fournissent. Des obstacles viendront parsemer son chemin et c'est toujours avec une grande lucidité et engagement qu'il tentera d'y parvenir à bout, sans salir ses valeurs.

« Des commencements semblables mènent à des fins différentes; mais préserver ce qu'il y a de premier dans le monde est une noble tâche, surtout dans un temps où les villes grandissent sans cesse et où, sans arrêt, la machine détruit ce que la main de l'homme avait mis des milliers d'années à apprendre ou à acquérir. »

Roman d'un berger c'est aussi le passage de l'enfance à l'adolescence, la fougue juvénile qui bouillonne, l'âpreté du monde adulte.
La préface par Franck Bouysse est divine, à l'image de l'écriture d'Ernst Wiechert qui est d'une simplicité émouvante. La noblesse de la nature et des valeurs sont mises en lumière.

Ernst Wiechert a publié Roman d'un berger en 1935 en Allemagne, les éditions du Typhon l'ont quant à eux publié et traduit en 2022. L'auteur a été interné à Buchenwald, son opposition au nazisme étant évident. Ses oeuvres aux accents bibliques sont ceux d'une vie motivée par la sagesse et l'esprit.




« Toujours les solitaires furent enveloppés d'une gloire et d'une grâce particulières, parce qu'ils étaient ceux qui étaient demeurés les plus humains; et ce qu'ils avaient souffert, leurs douleurs ou leurs renoncements, avait été pour eux, mais non pour eux seuls, une bénédiction. »
Commenter  J’apprécie          50
Il est très difficile de faire un commentaire sur « Roman d'un berger » de Ernst Wiechert, après avoir lu la magnifique préface écrite par Franck Bouysse lors de la réédition de cette oeuvre.
Ce livre a quelque chose d'un conte biblique, d'une légende que l'on narrait autrefois à la veillée. C'est l'histoire d'un enfant pauvre, humaniste dès sa jeunesse et imprégné de l'amour de la nature. Ernst Wiechert, d'une écriture particulièrement poétique, nous invite dans la vie de Michaël depuis le jour où, à douze ans, il assiste à la mort de son père en forêt, et où il devient alors le berger des troupeaux de son village, au jour de sa propre mort, alors qu'il n'est qu'un jeune adulte. Entre ces deux époques nous le suivons dans sa vie de berger, dans ses amitiés et ses rencontres, dans sa précoce compréhension de l'humanité et dans sa fusion avec la nature et les animaux. Magnifique !
Commenter  J’apprécie          50
Un petit village de Prusse orientale, au début du XXème siècle.
Mickaël, six ans, trouve son père et un autre homme, tous deux gardes forestiers de leur village, écrasés sous l'arbre qu'ils viennent d'abattre. Il reste de longues heures auprès des morts avant que n'arrivent les adultes, attitude qui lui vaut le respect de ses concitoyens. Dès son jeune âge, on lui confie ainsi des tâches et des missions incombant généralement à ses aînés.

Il a reçu de sa mère, une veuve travailleuse mais pauvre, un enseignement fait d'humilité et de la conviction que la place de chacun est déterminée selon ses dons et ses compétences. Elle l'a aussi abreuvé d'histoires merveilleuses, de légendes parfois empreintes de violence.

C'est par ailleurs un garçon pragmatique et franc, peu impressionnable, affichant la tranquille assurance de ceux qui sont convaincus de suivre le destin qui leur a été assigné. le sien est de garder et protéger : il devient naturellement berger, élément d'un royaume naturel pour lequel il manifeste un amour précoce, presque contemplatif, exprimant une extrême sensibilité à la beauté mouvante des mares, des prairies, et de la faune qui les environne. Et il considère son troupeau comme un élément indissociable de ce sol natal, vaste ensemble vivant dont la communauté des hommes elle-même est partie intégrante. Aussi, il ne se sent jamais seul, même lorsque les camarades avec lesquels il partageait des jeux dont la nature se faisait l'écrin le délaissent pour aller courir les filles.

Le temps révèlera que Mickaël n'était pas le berger des seules bêtes dont il avait la garde : lorsqu'un grand danger menacera les habitants du village, il aura un rôle primordial à jouer.

"Roman d'un berger" ressemble à un conte à la fois merveilleux et hanté par la violence du monde, auquel les caractéristiques de son héros -son humilité, sa droiture, son entier dévouement à sa mission d'assistance aux autres- confèrent des accents bibliques.

Ecrit en 1935, il a une résonnance particulière vis-à-vis de notre contemporanéité marquée par la dévastation environnementale. L'omniprésence de la nature, dont les mouvements, les odeurs, la furtivité des animaux, l'éclat des lumières, sont abondamment décrits, en fait un texte poétique et apaisant. Elle y acquiert même un caractère sacré, qui s'entremêle à une sorte de foi païenne dont Mickaël, dans sa sereine acceptation des cycles de la vie et de la mort, est le symbole. le berger est également celui d'un monde où la main de l'homme s'intègre à la marche de son environnement dans le respect et la frugalité, avec la volonté, non de le maîtriser ou de le dominer, mais de le préserver.

Une bien jolie découverte.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          40
Un court roman, d'une portée puissante. Dans un langage accessible, un brin poétique et tendre, ce récit autour d'un jeune berger explore le courage, la solitude, l'amour, et la nature en toile de fond.

C'est presque un conte, avec une certaine pudeur dans les mots et émotions qui sont décrites.

Touchant, prenant, on a le sentiment d'achever une lecture intime en tournant la dernière page.

Commenter  J’apprécie          40
Un livre d'une beauté folle. Je suis une grand lectrice de Wiechert et je ne connaissais pas ce court texte. C'est l'histoire de Michael, un jeune berger, qui choisi à l'inverse de ses camarade de rester dans son village au contact de son troupeau. On pense parfois à Giono, c'est rempli d'humanisme. Un beau texte avant de découvrir les grands romans de Wiechert
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (221) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
423 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur ce livre

{* *}