Julie Wildwater nous plonge dans un polar atypique avec comme fil d'Ariane les rêves et leurs sens profonds, doublé d'un pouvoir particulier toujours lié aux méandres de notre inconscient. Délivrance du cerveau ou agencement des pensées, qu'importe pour Laurent à qui ils permettent surtout d'avancer, tant dans ses relations de travail avec ses patients, que dans ses rapports plus personnels avec son entourage.
Au fil des pages vous êtes avec Laurent à glisser en kayak sur l'eau de la rivière pour vous détendre avant de vous replonger dans les notes, les photos, les documents qui vont faire avancer son enquête qui se développe lentement, un peu comme l'enquête dont vous êtes le héros.
La plume est fluide et l'oeuvre, tout comme le régime alimentaire de Laurent, puise dans d'autres ingrédients que les classiques du polar, voire du thriller. Un pari gagné ici et les recettes fonctionnent tant pour Tommy que pour Omar et les autres protagonistes. Car loin de s'arrêter aux personnages principaux que sont Laurent et forcément Tommy qui signe le titre du récit, Julie plante les graines de sujets intemporels autour des addictions, mais également de mode.
À noter quelques expressions outre atlantique qui ne manqueront pas de faire tiquer, mais qui ne gênent en rien la compréhension du récit et qui, a contrario, étofferont notre soif de culture générale. On notera par exemple le dîner qui en France est le repas du soir, tandis que pour les québécois il s'agit du repas du midi pendant lequel on discute affaires.
Laurent Martin - Enquête I : Tommy laissera donc une agréable saveur littéraire au lecteur à condition qu'il accepte qu'un polar puisse être différent. Pour ma part je pense que la deuxième enquête de Laurent figurera dans ma PAL pour une prochaine chronique.
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