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Critique de Marcellina


Wouah ! Et encore une pépite bien cachée dans ma bibliothèque.

Je cherchais juste une lecture reposante et me voilà encore avec une lecture qui interpelle. Et pourtant, c'est juste un roman, juste la description d'une société très particulière, les Amish (les Justes dans le roman) qui continuent encore à vivre aujourd'hui aux Etats-Unis comme à la fin du XVIIème siècle.

Et là je me pose plein de questions, c'est vrai que notre société hyper matérialiste nous fait tous passer à côté de plaisirs simples mais, refuser l'innovation, même celle qui aide au travail de tous les jours, refuser les études à ceux qui pourtant auraient pu y prétendre, refuser la musique car elle n'est destinée qu'à Dieu le dimanche le jour de la prédication, refuser la couleur,les boutons et les miroirs car ce ne sont que vanités inutiles, refuser la violence même si c'est le seul moyen de s'en sortir, refuser de parler trop car ça appauvrit l'âme,…
Voilà une société où l'Étranger n'est pas accepté car c'est le Diable et là, tout est diablerie pas seulement boire et fumer, le téléphone, la voiture, le tracteur et aussi la charrue alors qu'ils sont principalement des cultivateurs et des éleveurs. Une société qui a une grande chance de survivre à un clash électrique comme dans « Ravage » de Barjavel car ils vivent toujours sans électricité sans eau courante sans confort moderne qui chez nous est devenu excessif, exemple ces planches de toilettes qui s'ouvrent et se ferment à l'approche du client…
Une société où les femmes n'ont rien à dire ; elles doivent soumission et respect aux hommes, elles doivent rendre compte en public de leurs pensées futiles, elles doivent toutes n'être qu'une seule dans un même vêtement, un même regard baisé, des mêmes gestes toujours et à jamais refaits pour suivre à la lettre le rituel, le tracé étroit de la Voie. Une société où les femmes sont finalement comme dans un couvent même si elles ont un mari et des enfants.
On ne devient pas Amish, on naît Amish, mais quel orgueil quand même d'imaginer qu'eux seuls ont la solution aux problèmes du monde… Quel orgueil démesuré que d'imaginer qu'eux seuls seront sauvés des pêchés de la terre… Quelle pauvre société qui croit se protéger du monde extérieur et qui manque cruellement de charité et d'ouverture d'esprit.
Bon, ça, ce sont juste mes questionnements…

La plume de l'auteure est vive et pleine de 'grâce', les événements se bousculent entre le village des Justes et le ranch à l'extérieur.
On est début du XIXème, le cours du boeuf dégringole, il faut en avoir toujours plus pour rentabiliser le ranch, il faut donc s'approprier les pâturages où paissent tranquillement les moutons de ces pauvres idiots quel qu'en soit le prix, un idiot de plus ou de moins, surtout un idiot qui ne se défend pas, ça n'a aucune importance.
Une épopée western dans toute sa gloire ! Il y a les bons et les méchants, les moutons et les taureaux, les filles innocentes et les putains, les vrais hommes et les vauriens, il y a surtout cette ambiance très particulière du Far West américain où tout semble possible et où, pourtant, tout est dépendant de la nature même de l'Homme.

Une auteure dont j'ai encore quelques tomes à découvrir en réserve, une belle surprise :-)
Une auteure qui m'a fait redécouvrir la vie des Amish que j'avais déjà entrevue il y a très très longtemps lors d'un voyage aux States comme ils disent ;-)
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