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Voilà un titre peu engageant qui laisse craindre une histoire poussiéreuse de petit employé besogneux. de fait, Tom est un gratte-papier qui trime pour sa carrière, mais sa vie n'a rien de pépère, entre ses difficultés professionnelles, familiales, ses problèmes d'héritage et son passé de soldat en Europe qui le rattrape.

A travers le parcours de cet homme attachant en pleine tourmente, l'auteur évoque l'american-dream des années 50 où les femmes au foyer nourrissent de grandes ambitions pour leurs époux afin de pouvoir rivaliser avec leurs voisins - ces voisins qui vous invitent pour fêter l'augmentation de monsieur...
Ce roman foisonne de réflexions intéressantes sur la guerre - qui vous autorise à tuer des étrangers et des amis, mais pas à aimer une autre femme que la vôtre. de réflexions sur l'amour - qui n'a pas la même saveur lorsqu'il s'inscrit dans la durée. de réflexions sur l'argent, le travail, le rapport au temps et sur l'honnêteté vis-à-vis des autres et de soi-même. Tous ces sujets sont abordés de telle manière que les réflexions du personnage semblent étonnamment actuelles, soixante ans après parution de cet ouvrage.

Ce roman riche, plein de rebondissements, est une excellente surprise pour moi. le parcours de Tom interpelle et angoisse, les échos qu'on peut y trouver mettent parfois mal à l'aise. Cette lecture est néanmoins douce et très agréable grâce à la plume sensible et intelligente de l'auteur.

- un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette découverte coup de coeur ♥
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Ça démarre à l'américaine (livres ou films).
On plante le décor, puis on introduit les personnages.
Le début est tellement descriptif que ça mâche le travail de l'imagination, et la crainte de l'ennui menace.
Mais, petit à petit, personnages et paysages deviennent familiers et on commence s'associer à la vie de Tom dans les années cinquante à Manhattan.
Trois enfants, une envie de progression sociale, le poids du traumatisme de la guerre, Tom devient cet « homme au complet gris », avec ses doutes, ses ambitions, son amour pour sa femme.
Excellente idée qu'ont eue les éditions Belfond de republier ce livre écrit en 1955.
Malgré quelques longueurs et quelques répétitions, ce roman nous offre une belle représentation de l'Amérique des années cinquante, en même temps que des portraits d'hommes très réalistes.
Soixante ans après, le style et le ton restent très actuels.
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Tom Rath prend son train chaque matin pour venir travailler à Manhattan, entouré de clones en costumes gris.

Les Rath sont l'archétype de la famille américaine de la classe moyenne de l'après guerre. Ils habitent un pavillon de banlieue fatigué, Madame s'occupe des trois enfants et de sa maison, conduit Monsieur à la gare le matin et lui prépare son cocktail le soir.

Ils courent après l'argent et la réussite, dans une société où consommation, confort et ambition professionnelle sont devenus le Graal, comme une revanche sur les années de conflit encore si présentes. Il est de bon ton d'être sérieux et enthousiasme, d'être poli, souriant et ambitieux, d'avoir des projets, une belle maison, une belle voiture.
Le pessimiste et cynique Tom a du mal à entrer dans ce costume là. Cette course effrénée de la réussite et de l'argent dans laquelle il perd son honnêteté intellectuelle et ses illusions le fait se sentir minable.
Il n'est plus le jeune homme d'avant guerre, heureux et conquérant, ni le combattant amoureux d'une jeune italienne, vivant au jour le jour une passion éphémère. Il y a une fêlure en lui, un poids de regrets enfouis et son couple s'en ressent: "il rumine le passé, s'inquiète pour l'avenir, et n'a jamais eu de présent".

Quand un nouvel emploi et un déménagement se présentent, Tom va devoir s'interroger sur ses choix de vie, entre un travail rémunérateur mais chronophage et une vie familiale harmonieuse. Veut il devenir comme son patron à la vie personnelle en ruines? Comment trouver l'équilibre?

Il faut avoir en tête les images des années 50, ce coté lisse et apprêté que la mode donne aux hommes quand les femmes, très féminines, osent les couleurs les plus joyeuses, ce décor propre et net des lignes de l'architecture et des meubles, ce modernisme fonctionnel des objets. Ayant eu la même impression, je trouve pertinent que la quatrième de couverture évoque la série Madmen que j'ai suivie avec intérêt pour sa qualité sociologique.

Sloan Wilson remporte un succès d'édition après-guerre, avec cette étude de moeurs minutieuse, vitrine de l'Amérique triomphante, bourgeoise et courtoise, où on fait une soirée entre voisins pour fêter une augmentation de salaire. C'est un livre en critique sociétale, en réquisitoire de l'accusé "dollar". La lecture en est aisée par une écriture ample et fluide, un peu désuète parfois.
La psychologie des personnages est fouillée et introduit une réflexion sur le bonheur et sur l'impact de la réussite professionnelle sur la vie personnelle.

Des questions intemporelles dans un livre plus connu pour son adaptation à l'écran en 1956 avec Grégory Peck.

Merci à Babelio et à Belfond pour cette lecture.
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Tom vit avec Betsy et leur trois enfants dans la proche banlieue new-yorkaise. Tous deux aspirent à une vie meilleure avec l'espoir de changer de maison et de quartier. Une opportunité se présente à Tom qui postule à un poste avec plus de responsabilité et un meilleur salaire pour qu'ils puissent réaliser leurs rêves.

En proie aux doutes sur ses capacités à effectuer les tâches qui lui sont nouvellement attribuées pour ce job. Il peut compter sur le soutien de sa femme qui n'hésite pas à mettre en vente leur maison pour faire accélérer leurs projets.

Entre temps, Tom croise le visage d'un homme qui lui est familier, il replonge alors dans ses souvenirs où des évènements marquants se sont produits lorsqu'il était parachutiste pendant la deuxième guerre mondiale.

De rebondissements en rebondissement, j'ai apprécié découvrir le parcours assez réaliste de cette famille américaine des années 50. L'ambiance parfois pesante m'a tout de suite fait penser à "La fenêtre panoramique" de Richard Yates dont j'avais apprécié également la lecture. Bien qu'il y ait quelques similitudes, j'ai trouvé que dans ce roman le couple affrontait leurs problèmes d'une façon plus optimiste et réaliste.

Excellente découverte une fois encore grâce à l'opération masse critique et à la participation des éditions Belfond et à leur excellente idée de remettre au grand jour des romans passés dans l'oubli.

A découvrir!
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J'avais beaucoup aimé La fenêtre panoramique, roman de Richard Yates connu à l'écran sous le titre Les noces rebelles. Alors c'est avec empressement que je me suis inscrite à l'opération spéciale de Masse Critique sur L'homme au complet gris. À la lecture de ce roman estampillé vintage de 1955, j'ai envie de dire que Sloan Wilson est le double positif de Richard Yates dans sa vision du couple et du travail, offrant une trajectoire optimiste à une problématique similaire.

Les protagonistes ne partent pas non plus du même point: Tom et Betsy Rath sont d'un milieu social plus favorisé que Frank et April Wheeler et n'ont pas eu l'enfance chaotique d'April. Tom, diplômé d'Harvard (tout comme l'auteur), a été élevé par sa grand-mère, veuve de sénateur dans une très belle propriété de South Bay, près de New-York, où la vieille dame vit seule désormais. Les parents de Betsy ont organisé une fête grandiose pour l'entrée de leur fille dans le monde, et c'est ce soir-là qu'elle a rencontré Tom. Ils se sont mariés juste avant la guerre, où Tom a servi comme officier parachutiste en Europe puis dans le Pacifique. A son retour, Tom a trouvé un emploi à la Fondation Schanenhauser grâce aux relations de sa grand-mère. Betsy et lui ont eu trois enfants et se sentent maintenant à l'étroit dans leur petite maison de banlieue qu'ils laissent lentement se délabrer. Tom aimerait gagner plus d'argent pour acheter une plus grande maison; Betsy pense qu'ainsi ils seraient plus heureux. Aussi décroche-t-il un poste à la United Broadcasting Corporation, une société de radio, pour assister son président Ralph Hopkins dans la création d'un comité pour la santé mentale. Cet emploi plein de surprises va servir de révélateur à sa carrière et à ses aspirations profondes…

Dans ce roman très bien écrit qui se dévore comme un ‘page turner', Sloan Wilson nous immerge dans la société de son époque, c'est-à-dire la bourgeoisie américaine des années cinquante : une petite maison de banlieue où madame reste à s'occuper du ménage et des enfants pendant que monsieur prend le train avec son journal pour aller travailler au centre-ville, comme d'autres milliers d'hommes en complet de flanelle grise. Les bureaux sont enfumés, les secrétaires accortes, et chaque repas précédé d'un apéritif ou de cocktails… Or sous cet apparent conformisme pointent des questions existentielles, telle la fissure en forme de point d'interrogation qui défigure le mur du salon des Rath, séquelle de la projection d'un lourd vase en cristal au cours d'une violente dispute.

L'auteur peint de très beaux portraits psychologiques, surtout masculins. À commencer par Tom, bien sûr, un homme droit teinté de romantisme façon The English Patient avec ses traumatismes de la guerre et sa romance en Italie. Il y a aussi Hopkins l'infatigable businessman qui se révèle plus humain que prévu, ou bien le juge Bernstein dont l'estomac se serre à chaque fois qu'il doit trancher une affaire difficile. En comparaison, le personnage de Betsy, avec son optimisme de façade, est un peu moins travaillé, donc finalement assez lisse et prévisible. C'est d'ailleurs ce qui fait la différence avec le roman de Yates, où le mal-être d'April Wheeler, beaucoup plus palpable et profond, donne une tout autre issue à l'histoire.

Je voudrais aussi souligner l'habile construction du roman qui dévoile le passé des personnages par petites touches et entretient des intrigues à plusieurs niveaux. J'aime quand un auteur, de manière subtile, au détour d'une phrase, donne une clé de lecture pour comprendre la conception de son roman. C'est le cas page 43 lorsque Tom se rend compte qu'il vit « en fait dans quatre univers rigoureusement séparés » : le monde déchu de son enfance, ses souvenirs de guerre, son travail au bureau, et sa famille avec Besty et les enfants. La recette de l'équilibre, donc du bonheur, selon Sloan Wilson, est d'avoir assez confiance en l'autre pour abolir les barrières et faire communiquer ces différents univers entre eux. Une façon de rester fidèle à soi-même en toutes circonstances en écoutant sa petite voix intérieure. Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette belle leçon de vie.
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Belle découverte que cet auteur américain dont je n'avais jamais entendu parler avant cette proposition de «Masse critique».
Tom Rash, trentenaire, marié et père de trois enfants est «l'homme au complet gris», comme tant d'autres qu'il croise dans le Manhattan des années cinquante.
Le roman débute par un moment charnière de sa vie, à commencer par un changement de vie professionnelle.
Il démissionne en effet de son poste d'assistant directeur d'une Fondation où les choses ont l'air de ronronner gentiment pour rejoindre une chaine de radio et télévision, la United Broadcasting Corporation. Il y est engagé pour développer un projet afin de développer la connaissance des maladies mentales auprès du grand public, dernier intérêt en date du richissime et hyperactif patron de cette entreprise florissante.
Presque simultanément, sa grand-mère décède et il va emménager dans sa belle demeure qui contraste avec leur ancienne maison emplie de «mille détails sordides» dont le moindre n'est pas une lézarde dans le mur du living-room en forme de point d'interrogation, résultat d'une projection d'un vase aux bons soins de notre Tom un soir de fatigue et d'agacement.
Le livre débute par la description de cette maison et cette lézarde que l'auteur évoque longuement. Ce point d'interrogation semble illustrer tous les questionnements et les doutes que va connaitre Tom durant ces quelques semaines pendant lesquelles prennent place le roman.
Doutes sur le bien-fondé de sa décision à avoir changé de job lorsqu'il devra réécrire à maintes reprises un discours pour son patron et dont il ne voit pas l'aboutissement (l'absurdité de cet exercice kafkaïen est presque comique), doutes sur un secret datant de la guerre à révéler à sa femme, doutes sur les décisions à prendre quand le secret refait surface, doutes sur le bien-fondé de s'installer dans la maison héritée, d'y entreprendre des travaux de rénovation en vue d'une transaction immobilière...
D'ailleurs, la quatrième de couverture évoque «l'homme au complet gris» comme une large source d'inspiration de la série «Mad Men» et si, effectivement, on passe du monde professionnel de Manhattan à la vie de famille en banlieue que l'on peut imaginer en couleurs saturées comme dans la série, que les «drinks» sont omniprésents et que le dollar est roi (dans un monde où un cadre New yorkais pouvait s'estimer chanceux avec 9000 dollars par an!), les similitudes s'arrêtent là car Tom Rash apparait plus fragile que le Don Draper de «Mad Men», au charisme et à la séduction affirmés. Et même si la guerre a marqué nos deux héros, ce n'est pas la même (deuxième guerre pour Tom et guerre de Corée pour Don) et pas du tout pour les mêmes raisons...
Bref, on est dans le décor de Mad Men mais avec d'autres personnages. Cette chronique au sein de la classe moyenne américaine des années cinquante qui aspire à plus de prospérité tout en donnant du sens à sa vie est plutôt dans la mouvance des écrits de Richard Yates et, en particulier, «La fenêtre panoramique» comme mentionnée également en quatrième de couverture.
Elle s'avère cependant plus douce et beaucoup moins amère que ces derniers.
Reste maintenant à découvrir le film tourné en 1956 avec Gregory Peck!

Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette lecture.
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Même si ce roman de Sloan Wilson est moins connu de ce côté ci de l'Atlantique que le chef d'oeuvre de Richard Yates La Fenêtre panoramique, ( voir ma comparaison entre le livre et le film de Sam Mendès les Noces Rebelles), auquel on pense beaucoup pendant la lecture, de Richard Yates, " L'homme au complet gris" n'en demeure pas moins un livre culte aux USA, immense best-seller d'après-guerre aux États-Unis, oublié ensuite car jugé trop bourgeois par la vague hippie, et enfin redécouvert dans les années 80 comme une oeuvre majeure des lettres américaines.

Traduit en plus de vingt-cinq langues, adapté au cinéma en 1956 sous le titre The Man in the Gray Flannel, avec Gregory Peck et Jennifer Jones, il est selon le bandeau mis par l'éditeur Belfond Vintage ( cette géniale collection qui réhabilite des chefs d'oeuvre oublié de la littérature et dont j'ai déjà dit beaucoup de bien à plusieurs reprises) un roman qui a énormément servi de référence à la série culte Mad Men qui y emprunte effectivement la même ambiance mélancolique des années 50, des personnages assez proche et des thématiques voisines.

Car comme pour Mad Men L'Homme au complet gris retrace l'émouvante trajectoire d'un homme tiraillé entre son amour pour sa famille et son ambition sociale, dans le Manhattan des années 50. Roman des désilusions de ces hommes qui auraient pourtant tout pour être heureux, le roman est une peinture désenchantée de cette banlieue américaine qui aménera le métro boulot dodo des années 70. Rarement cette classe moyenne américaine des années 50 qui fait les va-et-vient entre la banlieue-dortoir et la ville avec le désir de gagner beaucoup d'argent et de porter avec fierté son complet gris n'aura été peinte avec autant d'acuité et de pertinence.

Mais « L'homme au complet gris » touche aussi et peut-être encore plus par son second niveau de lecture. Il est en effet un des tous premiers romans à aborder le stress post-traumatique des vétérans de la Seconde Guerre mondiale et la question de l'indicible expérience de cette épreuve considérable pour un homme. Tom aura énormément de difficultés à expliquer à sa femme cette tragique expérience de la guerre, et ce mutisme aura forcément des conséquences sur l'équilibre du couple, ce que le roman nous montre parfaitement.

Superbement traduit par Jean Rosenthal, "L'homme au complet gris", roman hautement mélancolique, mais au dénouement heureusement plus optimiste que prévu, compte certainement parmi les chefs-d'o'uvre de la littérature américaine, et on ne pourra que saluer la superbe initiative de Belfond Vintage de le rendre accessible au plus grand nombre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Merci à Babelio, pour m'offrir régulièrement des livres, et pour m'avoir offert celui-ci: encore une découverte que je vous dois et qui m'a ravie.
La couverture annonce "vintage", ça l'est à peine, ça l'est, mais délicieusement. Seul le décor est "vintage" mais on aime ça, car c'est celui des années 1950: les cocktails, les cigarettes, l'élégance, l'american dream.
L'histoire est celle de Thomas Rath. Il a épousé Betsy avant la guerre, est parti comme des milliers de jeunes américains faire la guerre en Europe, et reprend maintenant sa place et son uniforme de jeune cadre dynamique. Tous les matins, il prend son train de banlieue et espère trouver la situation qui lui permettra de faire fortune. le soir, il retrouve les soucis de jeune père de famille, les enfants, la maison qui tombe en ruine, et sa jeune épouse insatisfaite. La guerre et les choses qu'y a vécu Tom, et qu'il tait, empêchent la magie des premiers temps de leur mariage de revivre. Sa rencontre avec un magnat de la télévision, aussi charismatique qu'exigeant, va le conduire à faire des choix et à reprendre sa vie en main.
J'ai énormément aimé ce livre. le style, un rien suranné, est sobre et délicat. Les personnages sont beaux, sincères et touchants. L'histoire, sans être très originale, est pourtant émouvante car bien ficelée et finalement intemporelle. En 2015, on est nombreux à se demander notre vie est bien celle dont on rêvait.
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Très bonne idée pour les éditions Belfond que de créer cette collection vintage, il s'agit de remettre au goût du jour des romans introuvables ou tombés trop vite dans l'oubli.

J'avoue qu'au départ, j'avais un peu peur de m'ennuyer à la lecture de ce roman mais en fait, ça n'a pas été le cas !
Nous sommes dans les années 1950 à New York, Tom Rath est un américain qui a été parachutiste pendant la guerre, assez traumatisé par les soldats qu'il a dû tuer, il a un peu de mal à revenir à la vraie vie. Son épouse Betsy est femme au foyer et élève leurs trois enfants et elle pousse son mari à gagner plus d'argent car à cette époque, déjà, la réussite des hommes est matérielle.
Tom va alors chercher à changer de travail mais va tout faire pour conserver une certaine honnêteté vis à vis de son employeur et il veut à la fois réussir professionnellement tout en gardant du temps pour sa vie familiale.
C'est un personnage intéressant car il n'est pas stéréotypé et a une personnalité complexe.
C'est aussi un portrait de l'Amérique de ces années-là.
Cela peut rappeler la série "Mad men" par certains côtés, il existe aussi une adaptation au cinéma avec Gregory Peck.
Un bon moment de lecture.
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A peine mariés Tom et Betsy sont séparés par la seconde guerre mondiale. Envoyé sur le front en Europe, Tom va être confronté pendant deux ans à des expériences douloureuses, la mort, le combat, le vacarme des bombardements, mais va également connaître l'amour sous le ciel de l'Italie…
De retour aux Etats-Unis, Tom va trouver du travail grâce à sa grand-mère et le jeune couple va vite se retrouver happé par les soucis du quotidien : trois enfants à élever, une petite maison de banlieue sans confort, des soucis financiers, la crainte de l'avenir, le poids du passé. A l'image de la fissure en forme de point d'interrogation qui s'est creusée sur le mur du salon à la suite d'une dispute à propos de dépenses qu'ils se reprochaient mutuellement, leur vie s'écoule dans un questionnement refoulé. Leur jeunesse est passée trop vite, ils n'ont pas eu le temps d'en profiter, les années de guerre planent comme une menace sur leur bonheur, l'avenir est lourd de prévisions budgétaires : une nouvelle maison, une nouvelle voiture, les vacances, les études des enfants…
Tom va donc postuler pour un nouveau job tout en prenant conscience qu'il ne veut pas y sacrifier toute sa vie privée. Et là, en montant dans un ascenseur, il croise le regard d'un liftier qui ne lui est pas inconnu…
Sa grand-mère va mourir et leur laisser sa propriété où ils iront s'installer avec le projet d'y construire un lotissement. Là encore il va leur falloir se battre contre la rapacité des uns et l'inertie des autres. Hanté par son passé, la mort de son père, ses années de guerre, un amour sans lendemain, un enfant illégitime, Tom devra bientôt choisir entre conserver son intégrité et la tentation de la fuite en avant dans les faux semblants et la course à l'argent dans la société américaine des années 50 en pleine expansion. Finalement, avec l'aide de sa femme, il choisira l'honnêteté et la franchise.
J'ai beaucoup aimé ce roman vintage qui est resté très actuel, malgré un optimisme que nous avons certainement perdu. Un grand merci aux éditions Belfond et à Masse critique de m'avoir permis de découvrir ce roman. Et avis aux amateurs de littérature américaine !

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