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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je croyais emprunter un livre apaisant , une romance d'été : mal m'a en a pris .......
Voici un ouvrage bouleversant lu d'une traite, la gorge serrée, révoltée, clouée à ma chaise, jusqu'à la dernière page apportant in extremis une touche de résilience bienvenue ....
C' est l'histoire de Filiz, basée sur des faits réels , une jeune fille vivant dans un village reculé de Turquie.
L'innocente Filiz , mariée à douze ans , mère à treize ans , soumise et terrorisée sous la coupe de son mari, Yunus, dédaigneux et méchant , brute , qu'elle sert comme une esclave domestique.
La belle - mère , dite " l'araignée", tisse sa toile , lui interdit de manger, même enceinte , et le mari fort de son statut d'époux , transforme la sexualité conjugale en viol avéré chaque jour et grossesses non désirées .
Des "bijoux" bleus ,bleu pâle ou bleu foncé ne tardent pas à recouvrir son corps , fruits de la tyrannie et des coups qui sont la signature du borné Yunus.
Indifféremment il la bat avec un outil en bois ou en fer qui déterminera la nuance de "bleu" .
Elle subit cette violence sans broncher , se tait , ainsi que ses enfants Halil , Selin et Séda battus comme plâtre eux aussi ........tout ceci à huit- clos ........
L'indicible est raconté crûment sans fioritures , en phrases et chapitres courts , presque minimalistes , des mots qui claquent et résonnent d'une extraordinaire poésie , douce , baignée de couleurs et de lumière , paradoxe d'un tel ouvrage.
Comment de par le monde , peut- on rabaisser une femme au niveau d'un chien ? ( dans notre pays les chiens sont bien traités)
Folie, imbécilité , orgueil masculin , obscurantisme d'un autre âge ?
Heureusement le 1er août 1998, les voisins ont appelé les urgences et la police , une page se tournera , Fiiiz et ses enfants s'en sortiront ........
Elle voit enfin la lumière de la liberté .......
Un livre poignant à ne pas mettre entre les mains d'âmes sensibles !
" Des coups pleuvent du plafond.
Des coups pleuvent des murs.
Des coups surgissent des interstices du parquet .
Un coup . Deux coups . Un coup . Deux coups .
Tu me bats à mort mais tu ne m'atteins pas
Il me brise le nez, me brise les deux mâchoires .
Il me brise les bras et les côtes .
Il brise la table de nuit, le bois du lit, les dessins des enfants tombent du mur .
Tu veux ma vie , mais tu es mon bourreau ..."

Traduit de l'allemand par Pierrick Steunou chez Actes Sud.
Un premier roman qui a reçu le prix Mara -Cassens en Allemagne .
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Filiz est née en Turquie au milieu de ses nombreux frères et soeurs. Attirée par un garçon, elle se marie très vite avec lui. Mais le bonheur n'est pas là comme elle l'attendait, ce sont les bijoux bleus qui fleurissent sur son corps...
L'histoire de Filiz est basée sur une histoire vraie, elle raconte par petites touches son enfance, et tout de suite après son entrée dans la vie adulte, brutale. Son mari n'a aucune considération pour elle, un mot ou un regard qui ne va pas, pas d'humeur et c'est les coups qui tombent. Longtemps, elle subit cette violence qu'elle recouvre de mots plus doux. On ne distingue parfois difficilement le rêve et la réalité... Un cauchemar qu'elle traverse avec ses enfants, une vie impossible. Cette souffrance n'est pas normale mais ces femmes battues n'osent parfois rien faire pour sortir de cette violence qui est parfois banalisée.
Un témoignage que j'ai lu d'une traite, qui m'a mis les larmes aux yeux.
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Une très jeune fille turque se laisse enlever et épouser, contre l'avis de ses parents, par un jeune homme qui s'avèrera extrêmement violent et la frappera presque tous les jours, ainsi que leurs trois enfants. Elle trouvera son salut, bien tardivement cependant, en Autriche où ont émigré.
L'imagination permet à Yildiz d'échapper à sa condition de femme battue, de femme esclave et harcelée. Elle est constellée de bleus, d'où le titre du roman, et comme le sont plus ou moins les femmes de son village.
Nous connaîtrons son sort dans les deux dernières pages, cette histoire véridique m'a tenu en haleine jusqu'au bout et m'a donné des frissons.
J'aurais aimé entendre aussi parler des femmes battues autrichiennes (pas seulement turques, il y en a dans tous les pays) et savoir comment empêcher un tel homme de nuire.
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Cette lecture est un choc et je la termine comme tétanisée.

D'après une histoire vraie, l'auteure nous parle de l'existence des femmes turques qui dès le mariage subissent les pires cruautés de leur mari. Elle dénonce ouvertement le sombre avenir qui est le leur.

Filiz est l'une de ces jeunes femmes. Traitée comme esclave, elle va porter elle aussi ces sombres bijoux bleus. L'auteure nous raconte son histoire.

Lecture qui glace le sang où règne une souffrance innommable.
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Tout en émotions, Les bijoux bleus a la particularité de raconter une histoire forte, douloureuses et particulièrement dérangeant, dans un style d'une sobriété déconcertante. Katharina Winkler choisit de narrer les évènements dans de très courts chapitres, avec des phrases simples, concises et dans un ton qui colle totalement à la personnalité de la narratrice.

Tirée d'une histoire véridique, ce récit est celui de nombreuses autres. Toutefois Katharina Winkler crée avec sa plume si particulière un sentiment d'unicité face à Filiz. Touchante, le lien avec cette enfant innocente se fait tout de suite. Son histoire, pourtant racontée à la première personne, semble dénuée de ressenti (jamais, ou presque, elle ne parle de sa peur, de sa colère…) mais elle n'en demeure pas moins chargée d'émotion. Les faits sont exposés de façon neutre mais le choix des mots sonne de manière encore plus terrible. Les bijoux bleus est pour moi un livre marquant tant par sa forme que par son fond et Filiz restera longtemps dans mon esprit. ............................................................

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Quand le monde est trop violent pour être raconté, quand sa brutalité risque de paralyser, les mots peuvent aider à en atténuer les effets en servant de boucliers. Ils peuvent atomiser sa férocité, la réduire en miettes pour en faire des plumettes qui, poussées par le vent, vont se déposer légèrement sur nos têtes. Les mots, par leur puissance et leur résonance, peuvent créer de la beauté dans un monde laid, souffler de la légèreté dans un monde qui en est dénué. Ils peuvent écrire de la poésie et illuminer nos vies quand elles sont assombries par la sauvagerie. Les mots le peuvent et Katharina Winkler les saisit avec grâce et beauté pour nous raconter la violence d'un homme sur une femme, pour nous peindre les murs de sa prison qui n'est pas même dorée, pour écrire la cruauté. Elle écrit si bien le malheur des femmes que tout ici m'était familier. Mille fois j'ai entendu des histoires similaires. Les belles-mères y sont cruelles, les époux y sont violents, les enfants y sont battus et les brus y sont frappées, violées, asservies et tenues de vivre la violence dans un silence complet car leur sort est légitimé par de prétendues coutumes et traditions. Sont-elles kurdes ? Je ne sais.

Les personnages sont d'Elazig, province qui se situe bien au Kurdistan dit de Turquie, mais dans la mesure où elle abrite aussi bien des Kurdes que des Turcs, des gens de confessions musulmanes (réputés très nationalistes et conservateurs) que des alévis, je ne saurais dire s'il s'agit ici de Kurdes ou de Turcs. Mais qu'importe me dira-t-on. S'il y a bien une tradition que toutes les communautés du monde se partage c'est bien celle de la domination des hommes sur les femmes.

Je vous invite à lire ce roman qui marque par son écriture, sa poésie et sa capacité à dire la violence avec douceur sans jamais la dénaturer car la violence, ici, ne se dissipe pas. Elle est, elle reste, elle marque la peau mais avec beaucoup moins de férocité car les mots sont là pour nous protéger de sa cruauté. Ce livre est renversant. Il faut le lire et le découvrir pour ce qu'il raconte et par sa façon de raconter. C'est un bijoux, un bijoux bleu qui comme le "nazar boncuk" devrait protéger les femmes des malheurs en les leur enseignant. 

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💍 Ils sont de diverses tailles, ils se portent au poignet, en diadème, autour du cou, sautoir ou ras du cou, on peut les mettre aux chevilles, à ses oreilles. Ils ont différentes teintes, bleu ciel, bleu rouge, bleu clair ou bleu azur, souvent bleu foncé et parfois bleu noir quand il est trop tard. Entre femmes, elles les comparent, plus la teinte est foncée et plus le bleu est pur. Malheur à celle qui sort sans arborer le moindre bijou. Il faut en être fière mais pourtant, l'important c'est que personne ne les voie : ces bijoux-là ne se montrent pas.

💍 Turquie. Dans un village reculé, Filiz, jeune fille de treize ans, tombe amoureuse de Yunus, un jeune garçon aux yeux verts qui deviendra son mari. A peine les festivités terminées, le mariage est consommé. Chez sa belle-mère, « l'araignée », Filiz devient une ombre, esclave sous le joug de la méchanceté incarnée, elle devient une « tache aveugle », invisible et inutile. Sauf quand il s'agit de sexe, quand Yunus rentre épuisé et en rage de son travail, alors il empoigne sa femme et la prend. Sans amour et avec beaucoup de violence. Et le ventre s'arrondit. La vie jaillit du rien. La vie jaillit de la haine, des craintes (« Tu souris à un homme ? »), des coups, toujours plus forts ... Les bijoux. Noyée dans le bleu, Filiz a pourtant l'espoir d'une vie meilleure, une vie que Yunus, son bourreau, peut tout de même lui offrir, en Autriche, où le bleu n'est pas un coup, n'est pas deux coups, n'est pas synonyme de possession et de répression ; non, là-bas, le bleu est celui des jeans, des cheveux au vent, des bras nus. le seul bleu qui devrait être.

💍 Si la vie est moins dure en Autriche, le joug du mari n'en reste pas moins terrible. La liberté n'a qu'une l'attitude, celle que s'offre Yunus. Femme et enfants restent enfermés, leur liberté se mesure à l'aune des possibilités que leur offre leur bourreau ; dans une maison esseulée au bord du Danube, Yunus fait encore sa loi, mais Filiz prépare sa rébellion. Maigre rébellion face aux bijoux qui pleuvent. Maudites pierres. le salut ne pourra venir d'elle-même, il faudra que les coups soient assourdissants, que les cris soient stridents et la rage animale, pour qu'intervienne enfin Quelqu'un... pour enfin croire à un avenir meilleur.

💍 Les bijoux bleus est certainement la lecture la plus difficile, dérangeante et perturbante que j'aie faite cette année. Pourtant assez court, je n'ai jamais su trouver le moment adéquat pour le lire. Il a fallu prendre le temps, accepter des pauses nécessaires, avec ces images qui persistaient, ces mots qui frappaient fort, ces phrases qui assassinaient. Et reprendre, doucement, parfois cinq pages, et s'arrêter encore. La douleur est insoutenable.
J'ai fermé ce livre il y a bientôt une heure et me voilà encore le souffle coupé, le coeur en miettes et les yeux embués de larmes.
Inspiré de faits réels, sublimés par une écriture acérée et crue, une seule question subsiste : « Comment est-ce possible ? »
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Un livre témoin de la condition de certaines femmes. Le récit poignant de Filiz, une "gamine" devenue bien trop vite femme et esclave. Sans jeu de mot, ce livre est un bijou, même si il dérange, si il met mal à l'aise. Seuls ses courts chapitres nous permettent de reprendre notre souffle.
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Un livre tiré d'une histoire vraie.
Ce roman est remarquable mais d'une dureté presque insoutenable au fil de celui-ci.
Ce livre évoque les conditions de vie d'une femme turque en proie à un mari ultra violent.
Cette femme aime depuis sa plus tendre enfance cet homme et ne peut rompre avec lui ; elle s'en sortira grâce à l'aide de ses voisins.
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POOOOOOOPOOOOOOO🔥ALERTE COUPS DE COEUR 🔥

Moi qui pensais avoir a un livre détente... La couverture ma plus et je me suis attaquée direct a la lecture de ce livre à la lecture poétique mais BOULEVERSANT... d'autant plus que c'est tiré d'une histoire vraie.

Elle vit dans une petite ville en Turquie, avec ses parents et de nombreux freres et soeurs,

Filiz, la narratrice rêve comme toutes les petites filles de se mariée à la personne qu'elles aiment , dans son cas à elle c'est YUNUS..... Elle se retrouve mariée à douze ans et enceinte à treize ans et pas avec le consentement de ses parents .... Pas vraiment banal comme situation!! Lors de son mariage son rêve vire au cauchemar !!!

Les "bijoux bleus" commencent à apparaître.

Je n'en dirais pas plus!!

Pour un premier roman, Katharina winkler fait fort!!! Les sujet invoqués sans filtre, m'ont bouleversées, choquées, m'a prise aux triples!! Comment peut -ont consentir a ce genre de traitement? Je ne comprendrais peut-etre jamais!!!

J'adore les métaphores mis en places dans ce roman.

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