En 1914, la public school de Preschute, en pleine campagne anglaise, forme l'élite de la nation. Les pensionnaires suivent avec fascination et enthousiasme le déroulé de la guerre, celle dont ils croient qu'elle ne durera que quelques mois. Pour prouver la loyauté de sa famille envers l'Angleterre, Henry Gaunt, dix-huit ans à peine, décide de s'enrôler… et cela lui permettra aussi de s'éloigner de Sidney Ellwood, pour qui il éprouve des sentiments très forts — davantage que de l'amitié. Mais il n'avait pas prévu qu'Ellwood le rejoindrait au front, bientôt rejoint par le reste de leurs camarades…
J'ai tout adoré de ce roman : l'ambiance très cosy-Angleterre du début du récit (où les relations entre hommes ne sont pas -trop- mal vues du moment qu'elles restent au sein de l'école et que ces « pulsions » disparaissent une fois entrés dans le monde adulte), la période de faste entre Ellwood et Gaunt, suivies très vite d'une atmosphère implacable et tragique. C'est brillamment écrit, on alterne les temporalités, entre le cauchemar des tranchées et la nostalgie heureuse du passé. Au début, j'ai eu un peu de mal à naviguer entre les périodes, mais une fois rentrée pour de bon dans le roman, j'ai tout dévoré.
Alice Winn décrit de façon brillante l'horreur du front, la brutalité et l'absurdité de la guerre. Et surtout, au-delà d'un roman sur la Première Guerre mondiale,
Les Ardents est une magnifique histoire d'amitié (entre tous ces camarades d'école) et une histoire d'amour puissante, déchirante et terrible. On tremble, on souffre et on espère aux côtés de Gaunt et Ellwood, et on croise les doigts pour un avenir meilleur.
« Ellwood eût-il été une fille, il aurait pu lui tenir la main, l'embrasser sur la joue. Il aurait pu lui acheter une bague de fiançailles et vivre avec lui. Mais Ellwood était Ellwood et Gaunt devait se contenter de poser la tête sur son épaule. »