Les ardents est le premier roman d'
Alice Winn et pour un coup d'essai, c'est un coup de maitre. Vous le savez, la première guerre mondiale est un sujet que j'aime retrouver au gré de mes lectures, et si vous avez le même centre d'intérêt, je ne saurai que trop vous recommander cette pépite !
Des bancs d'un pensionnat huppé aux tranchées de la Première Guerre mondiale,
Alice Winn signe une histoire d'amour grandiose et déchirante entre deux jeunes hommes Ellwood et Gaunt, à une époque où l'homosexualité est sévèrement réprimée.
Très bien écrit et documenté, le roman nous immerge au coeur de la guerre et m'a fait penser aux Courriers des tranchées car il charrie des thèmes très semblables tels que le courage, la lâcheté, la guerre, sans oublier l'amour de la poésie qui tient une grande place dans les deux romans.
J'ai tout aimé dans ce roman : l'ambiance du pensionnat anglais du début du récit, où les relations homosexuelles ne sont pas trop mal vues à condition qu'elles restent cachées et qu'elles soient mises sous le tapis une fois les élèves diplômés.
Puis, la guerre qui va fracasser une génération entière, la fameuse génération perdue qui va être décimée. Des familles entières vont être vidées de leurs hommes qui ne reviendront pas, pris au piège des tranchées. Ces jeunes hommes âgés de 16 à 18 ans sont vite accusés de lâcheté, ne leur laissant d'autre choix que de s'engager en devançant l'appel, les plongeant dans l'horreur des tranchées dont les civils ignorent tout grâce à la censure.
Gaunt, d'origine allemande, mal à l'aise avec sa sexualité et amoureux fou d'Ellwood, cède à la pression familiale et part pour la France où il devient rapidement capitaine. Il sera rejoint quelques mois plus tard par Ellwood et leur histoire d'amour pourra enfin voir le jour.
C'est passionnant et brillamment écrit de bout en bout, l'autrice alterne les temporalités entre le quotidien infernal dans les tranchées et les souvenirs des jours heureux. le récit est assez exigent, j'ai mis quelques chapitres à me couler complètement dans le récit car il met en scène en plus de Gaunt et Ellwood, une myriade de personnages, il faut donc s'accrocher.
Le roman est dur, beau et très réaliste, il aborde sans fard les camps de prisonnier, la camaraderie, les relations entre les condisciples des Ardents, l'horreur et la brutalité des combats, l'absurdité de la guerre, les blessures, le no man's land et l'homosexualité.
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