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Refermer un livre et ne pas parvenir à en sortir, à en commencer un nouveau : voilà comment m'a laissé Les Ardents d'Alice Winn.
On connait la Première Guerre Mondiale, on en voit les monuments aux morts, les listes de noms sur un marbre froid. Ici l'un des pouvoirs de la littérature est brillamment exploité par Alice Winn : on vit cette guerre, avec Ellwood, Gaunt, Pritchard, Maitland, West, Devi, Roseveare et tous les autres. On s'attache à chacun, personnage principal ou secondaire.
On alterne le récit, les lettres qu'ils s'échangent ou avec leurs familles et la gazette de l'école dont ils sont issus. Très vite on se comporte comme les gens de l'époque lorsqu'on tombe sur les pages de la gazette avec les listes de morts, de blessés et disparus. On lit frénétiquement chaque nom, on en reconnait certains. Et encore un... et encore un autre...

Je me suis embourbée dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale avec Henry et Sidney. Et encore, ils appartiennent à la jeunesse dorée de l'Angleterre et en tant qu'officiers, leurs conditions sont meilleures que celles des soldats. Même si certaines ficelles narratives sont faciles, ce roman nous montre l'absurdité de la guerre. Pose la question : l'ennemi du soldat, est-ce le soldat dans la tranchée en face ou ses propres supérieurs, son état-major ? On en connait déjà la réponse mais Alice Winn donne vie à L Histoire.
L'amour qui lit ses deux hommes, fusillés si découverts, est traité avec beaucoup de délicatesse et de réalisme. Est à la fois le centre du roman et un simple arrière-plan.
Ce que je garde de ce roman, c'est cette génération sacrifiée. Les morts et les vivants : ceux qui ne sont pas morts dans les tranchées n'en sont pour autant jamais vraiment revenus.

Une lecture puissante qui nous rappelle de ne pas oublier.
D'une terrible actualité.
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1914, Sydney Elwood et Henry Gaunt sont étudiants à la très célèbre Public School de Preshute qui forme l'élite de la nation. Avec leurs amis ils forment une équipe soudée qu'ils appellent "les ardents". Entre Sydney et Henry, une solide amitié les unit mais c'est aussi des sentiments amoureux qui naissent et emplissent Henry Gaunt. Afin de ne plus penser à lui, Gaunt décide de s'enrôler dans l'armée . Les amis continuent d'échanger par des lettres mais rapidement Elwood décide de s'enrôler et de partir lui aussi au combat, rejoint ensuite par d'autres de leurs camarades.

Un roman qui nous emporte à la fois dans une histoire d'amitié, d'amour et dans le tumulte de la guerre. Un roman dans lequel les moments doux et gais sont contrastés par des moments plus sombres.
J'ai aimé suivre Henry et Sydney aux caractères différents, une relation tumultueuse contrastée par leur amour et déchirée par le regard des autres, de la société. J'ai adoré la relation entre Sydney et Henri. Il y a de l'alchimie mais aussi beaucoup de magnétisme. Deux amis/amants dévoués l'un à l'autre.
Un roman touchant qui nous emporte dans les affres de la guerre et des combats, dans les tranchées aux côtés de ces personnages adolescents qui resteront marqués à vie. Entre les séquelles psychologiques, physiques, la perte d'amis... le récit est d'une réelle justesse et un véritable travail de recherche a été effectué par l'autrice. Un livre ponctué d'articles de journaux et du Preshutian relatant les blessés et les pertes des soldats enrôlés (ayant bien souvent moins de 20 ans).

Alice Winn signe son premier roman porté par une belle écriture et une histoire touchante mettant en lumière la camaraderie et l'amour.


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Une recommandation dans la revue Page et une vingtaine de critiques élogieuses sur Babelio m'ont fait commander rapidement ce livre chez mon Librairie qui ne semblait pas le connaître. Ce dernier point aurait dû m'alerter. Désolé d'être complètement à contre courant mais j'ai été dans l'impossibilité d'entrer dans ce livre . Dès le départ le style m'a dérangé rendant ma concentration difficile. J'ai vu qu'une partie du livre était composé d'échanges de courrier et j'ai donc essayé de reprendre le fil mais là encore ça n'a pas fonctionné, j'ai trouvé que les descriptions des conditions de vie et les combats dans les tranchées tombaient dans des clichés sans intérêt. Je suis très déçu d'avoir pu faire ce mauvais choix.
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1914. La Public school de Preshute, dans la campagne anglaise, forme les jeunes garçons pour en faire l'élite de demain. Des garçons passionnés qui déclament de la poésie en éprouvant les puissantes amitiés que peuvent créer ces années adolescentes. Parmi eux, Henry Gaunt et Sidney Elwood, qui éprouvent l'un pour l'autre des sentiments forts et particuliers.
Mais la guerre arrive et Henry, contraint d'honorer l'image de sa famille et la volonté de sa mère, choisit de s'enrôler. Peu après, Sidney le rejoint. Tout comme d'autres compagnons de chambrée.
Ils vivent au rythme des obus, des tranchées, de la mort.

Superbe roman sur le passage à l'âge adulte d'une génération sacrifiée sur l'autel de la guerre. Les personnages sont d'une émouvante justesse. Leurs histoires individuelles se heurtent avec fracas à la grande Histoire, et leurs idéaux jetés en pâture servent de chair à canon.

Dans la première partie du roman, Henry et Sidney échangent de manière épistolaire. La langue est magnifique. Mon côté réac est comblée par sa somptueuse poésie. Ces lettres permettent d'aller au plus profond de leur psychologie avec une très forte intensité. Horreur des tranchées vs potins des couloirs d'école. Qu'importe, Henry a besoin d'exorciser la boue et les lettres plus légères de Sidney lui permettent de s'évader un instant.

Leurs retrouvailles, intenses toujours, sont tourmentées par les terribles conditions du conflit. L'autrice parvient avec pudeur à tresser l'histoire de ces jeunes hommes dans un récit empreint de réalisme. La vie dans les tranchées est ici contée avec le souci de la rendre immersive. le lecteur ainsi se sent au plus proche des personnages, vibrant pour eux. Certains passages sont terriblement déchirants. La guerre de tranchées, cette opération ridiculement dramatique qui consiste à gagner un mètre repris le jour suivant par l'ennemi, est ici décrite avec une grande puissance évocatrice. Écrire ces scènes a dû représenter un défi de taille.

Bilan :
Coup de coeur à la fois pour le texte et l'ensemble du casting (un peu l'impression de décerner une palme d'or, là). J'ai vibré, beaucoup. J'ai aimé, énormément. Grande réussite que ce premier roman d'une toute jeune autrice !

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Les ardents est le premier roman d'Alice Winn et pour un coup d'essai, c'est un coup de maitre. Vous le savez, la première guerre mondiale est un sujet que j'aime retrouver au gré de mes lectures, et si vous avez le même centre d'intérêt, je ne saurai que trop vous recommander cette pépite !

Des bancs d'un pensionnat huppé aux tranchées de la Première Guerre mondiale, Alice Winn signe une histoire d'amour grandiose et déchirante entre deux jeunes hommes Ellwood et Gaunt, à une époque où l'homosexualité est sévèrement réprimée.

Très bien écrit et documenté, le roman nous immerge au coeur de la guerre et m'a fait penser aux Courriers des tranchées car il charrie des thèmes très semblables tels que le courage, la lâcheté, la guerre, sans oublier l'amour de la poésie qui tient une grande place dans les deux romans.

J'ai tout aimé dans ce roman : l'ambiance du pensionnat anglais du début du récit, où les relations homosexuelles ne sont pas trop mal vues à condition qu'elles restent cachées et qu'elles soient mises sous le tapis une fois les élèves diplômés.

Puis, la guerre qui va fracasser une génération entière, la fameuse génération perdue qui va être décimée. Des familles entières vont être vidées de leurs hommes qui ne reviendront pas, pris au piège des tranchées. Ces jeunes hommes âgés de 16 à 18 ans sont vite accusés de lâcheté, ne leur laissant d'autre choix que de s'engager en devançant l'appel, les plongeant dans l'horreur des tranchées dont les civils ignorent tout grâce à la censure.

Gaunt, d'origine allemande, mal à l'aise avec sa sexualité et amoureux fou d'Ellwood, cède à la pression familiale et part pour la France où il devient rapidement capitaine. Il sera rejoint quelques mois plus tard par Ellwood et leur histoire d'amour pourra enfin voir le jour.

C'est passionnant et brillamment écrit de bout en bout, l'autrice alterne les temporalités entre le quotidien infernal dans les tranchées et les souvenirs des jours heureux. le récit est assez exigent, j'ai mis quelques chapitres à me couler complètement dans le récit car il met en scène en plus de Gaunt et Ellwood, une myriade de personnages, il faut donc s'accrocher.

Le roman est dur, beau et très réaliste, il aborde sans fard les camps de prisonnier, la camaraderie, les relations entre les condisciples des Ardents, l'horreur et la brutalité des combats, l'absurdité de la guerre, les blessures, le no man's land et l'homosexualité.

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On pense tout savoir sur cette guerre de 14 18 . On en a tellement parlé. Je n'avais jamais lu un livre aussi réaliste. Ces pauvres gamins , ces fils de bourgeois pour qui l'honneur est au dessus de tout . Qui partent se faire tuer pour cette patrie qui leur a pas été si reconnaissante. Une médaille sur un pyjama d'hôpital . Cette absurde boucherie digne D Azincourt .
Toute cette génération sacrifiée, car évidemment il n'y avait plus d'hommes valides pour toutes ces jeunes femmes à qui le gouvernement conseillait de s'expatrier aux colonies … tout ces détails sordides , quand on pense que ces enfant du début du siècle seront tues pour la vanité de ces vieux grades .
Puis il y a cette belle histoire d'amour , à une époque où on devait se cacher . Cet amour qui fait faire des folies . On est transporté dans ces tranches de la mort C'est un livre qui laisse des traces .
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Henry Gaunt et Sidney Ellwood sont pensionnaires dans un établissement privé de la campagne anglaise. Ils aiment la littérature, échanger sur la poésie, et leur amitié laisse entrevoir quelques instants ambigus entre eux. Quand la guerre éclate, la plupart des garçons sont trop jeunes pour partir au front. Pourtant Gaunt s'enrôle, imposant cette séparation à Sidney.

Ce dernier va rapidement rejoindre son ami sur la ligne de guerre. Mourir pour son pays, quoi de plus romantique finalement ? L'amour de sa patrie, qu'importe l'issue. Avec l'atrocité de cette première guerre mondiale en toile de fond, on assiste également à la libération des sentiments entre nos deux personnages. L'intimité se dévoile, les craintes s'effacent. J'ai été vraiment saisie par cette histoire d'amour entre ces deux hommes, passionnelle et sincère, qu'on imagine pas simple à vivre en ce début de 20ème siècle, de plus dans cet univers militaire.

C'est une histoire d'amour, mais pas seulement, c'est aussi un roman historique documenté et passionnant. On assiste avec leurs frères d'armes à la vie au front : les drames, les pertes, les peurs. J'ai découvert la façon dont ceux qui pouvaient refuser de s'engager étaient pointés du doigt. Puis il y a les extraits de journaux ou les lettres qui coupent la narration, insufflant pas mal de réalisme au récit. L'histoire oscille entre des moments de tendresse et de bonheur, mais rapidement la violence et la noirceur refont surface.

Un roman saisissant, déchirant dont les personnages ont marqué au fer rouge mon coeur de lectrice. Ou comment les émois amoureux de deux jeunes adultes, au coeur de la première guerre mondiale font de ce roman, un texte intense, empreint de poésie et de tendresse.
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1914, en plein coeur d'un pensionnat de la campagne anglaise, les jeunes garçons voient la guerre arriver et suivent son déroulement avec passion. Dans ce groupe, deux jeunes se détachent, Henry Gaunt et Sidney Ellwood sont amoureux mais ne se le disent pas. Poussé par sa famille et pour leur faire honneur, Gaunt décide de s'enrôler dans l'armée britannique. Très vite, Ellwood culpabilise de savoir ses copains mourir tout en restant sagement au pensionnat, il finit par s'engager aussi. Ils se retrouvent dans les tranchées, en France ou en Belgique et doivent faire face à l'horreur, le sang, la douleur, la mort. Mais dans ce décor tragique, il y a une chose qui triomphera toujours, l'amour. 

J'ai pris une énorme claque en lisant ce roman. Il est bouleversant. Au début, je dois avouer avoir eu du mal à entrer dans l'histoire, je me perdais dans les personnages mais j'ai persisté et j'ai tellement bien fait. L'autrice a complètement réussi à m'embarquer. L'histoire, elle est horrible, on est en plein coeur des tranchées, tout est décrit, sans détour, l'horreur, les corps qui se désintègrent, les bombes, le bruit, le froid, la puanteur, les rats, la faim. Les mots choisis sont puissants et justes, on est avec eux à leurs côtés et qu'est ce que c'est poignant. Tous ces jeunes, morts, un massacre. Mais dans toute cette horreur, il y a l'amour. L'amour interdit entre deux jeunes garçons de 18 ans. Ils savent que c'est dangereux, mais dans ce contexte, est-il vraiment plus dangereux de vivre son amour sachant que la mort rôde autour d'eux en permanence? Ce récit, c'est l'humain entier dans tout ce qu'il a de plus terrible mais aussi de plus beau. Il sort aujourd'hui et vraiment je ne peux que vous conseiller de foncer. Lire ce livre, c'est avant tout pour ne pas oublier notre Histoire, leur Histoire et voir à quel point ce pourquoi ils se sont battus est fragile aujourd'hui et que tout peut recommencer. 

Ce roman fait écho à la chanson « Les oiseaux »  de @pierredemaere dont je vous conseille d'aller voir le clip et d'écouter les paroles. 
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Un roman au coeur des tranchées durant la 1ère guerre mondiale. Il va nous présenter l'histoire au niveau de jeunes hommes anglais qui s'enrôlent pour aller combattre au front alors même qu'ils sont inconscients de ce qu'est la guerre.

On va d'abord voir leur insouciance dans leur école privé. Des jeunes hommes qui jouent de leurs poings, encore innocents. Ils se lient à travers le groupe des Ardents. Ils sont aussi liés par des sentiments et des actes qui sont interdits.

Oui, nous allons vivre la guerre à leurs côtés mais nous allons aussi vivre l'intensité des sentiments qu'ils se vouent mais qu'ils n'osent faire éclore au grand jour. Parce que c'est encore puni. C'est pourtant bien plus pour Henry et Sidney qu'un simple réconfort.

Cette histoire est forte, prenante, palpitante, difficile et terriblement poignante. Un décor sanglant. Des actes terribles, des batailles atroces qui vont les changer. C'est alors dingue de les voir, malgré l'horreur vécue, avoir encore ce besoin d'y retourner.

L'auteure nous dépeint avec une profonde justesse la profondeur des sentiments, les joies de l'insouciance puis l'immense détresse. Les séquelles de cette terrible guerre sur leurs corps mais aussi, et surtout, sur leurs esprits. Les troubles horribles dont ils souffrent. L'horreur de découvrir un nom aimé dans la liste de ceux qui ont péris.

Ce roman est tragique, profond, brutal et en même temps très humain. Nombreux sont les passages déchirants et poignants. J'ai aimé ses personnages auxquels je me suis profondément attachés. J'ai partagé leurs émotions. Mon coeur a palpité, saigné.

Un coup de coeur.
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Quel bonheur que ce récit qui finit pas trop mal pour une histoire d'amours masculines en pleine guerre de 14 -18. Cela fait du bien de lire la bravoure des héros gays.
Des rebondissements, des destins, des bouleversements, tout y est à une époque étriquée, une Angleterre puritaine. Ouvrage très réussie.
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