Je n’ai pas aimé être une enfant. J’avais hâte de pouvoir vivre ce que les grandes personnes, dans les livres que je lisais, dans les films que je voyais, avaient le droit de faire. Je ne voyais pas l’intérêt de cette trop longue attente. Mon conte préféré était celui de la comtesse de Ségur dont l’héroïne dort de sept à quatorze ans et se réveille en possession de tous les apprentissages qu’elle a acquis pendant son sommeil, et sans être passée non plus par la case de l’âge ingrat. Peut-être mon impatience était-elle aussi motivée par la conscience vague qu’être enfant vous faisait courir un danger de mort.
Je n'ai pas aimé être une enfant. J'avais hâte de pouvoir vivre ce que les grandes personnes, dans les livres que je lisais, dans les films que je voyais, avaient le droit de faire. Je ne voyais pas l'intérêt de cette trop longue attente. Mon conte préféré était celuí de la comtesse de Ségur dont l'héroïne dort de sept à quatorze ans et se réveille en possession de tous les apprentissages qu'elle a acquis pendant son sommeil, et sans être passée non plus par la case de l'âge ingrat. Peut-être mon impatience de grandir était-elle aussi motivée par la conscience vague qu'être enfant vous faisait courir un danger de mort.
e n'ai pas aimé être une enfant. J'avais hâte de pouvoir vivre ce que les grandes personnes, dans les livres que je lisais, dans les films que je voyais, avaient le droit de faire. Je ne voyais pas l'intérêt de cette trop longue attente. Mon conte préféré était celui de la comtesse de Ségur dont l'héroïne dort de sept à quatorze ans et se réveille en possession de tous les apprentissages qu'elle a acquis pendant son sommeil, et sans être passée non plus par la case de l'âge ingrat. Peut-être mon impatience de grandir était-elle aussi motivée par la conscience vague qu'être enfant vous faisait courir un danger de mort.
[…] qu’elle aurait peut-être des choses à m’apprendre sur ce qui, de l’avis général, ne m’était pas arrivé, à moi. p 98 éd. POL, 2023
Son père n'avait sans doute pas un tempérament spécialement nostalgique. Mais c'était un marin. Ce qui, en mer, oblige à se détourner de la ligne théorique, tracée d'un port à l'autre (les courants, les vents) n'ayant pas cours sur terre, il voyait peut-être dans cette belle droite horizontale reliant Paris à Granville une croisière idéale.
Dans le jardin, ils ne sont plus que quelques-uns à être restés dans le froid, parfois même sous la pluie, recroquevillés sous des sacs de couchage ou des couvertures, buvant de l'Hépar et soupirant : « Ce soir, on va se retrouver avec les mômes... » Sentions-nous déjà, ce 7 juillet, que la fête était finie ?