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Citations sur Le loup et la colombe (20)

L’heure était arrivée et Wulfgar sourit. La tête renversée en arrière, il lança son cri de guerre, un gémissement sourd, grave, qui s’éleva dans la nuit, renvoyé, transporté par les vents, répercuté en écho par les falaises et se terminant par un hurlement de rage.
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Sevré lui-même de tendresse, il ignorait de quelle façon approcher une jeune fille bouleversée par le chagrin et lui manifester sa sympathie. Il n'en avait jamais eu, ni recherché l'occasion. Ses rapports avec les femmes avaient toujours été brefs et sans profondeur, dépassant rarement une nuit ou deux avec la même. Les femmes, à ses yeux, servaient à assouvir un désir. Quand il était fatigué d'elles, il les plantait là, sans explication. Peu lui importait leurs sentiments.
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Ce qui manque le plus souvent à un soldat c'est la présence d'une femme et le confort qu'elle sait faire naître.
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Même les bâtards sont des êtres humains, Aislinn. Leurs besoins et leurs désirs sont les mêmes que ceux des autres hommes. Un trône est aussi séduisant pour un fils illégitime que pour un fils légitime. Davantage peut-être.
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Elle ramassa le fouet et avec toute la force de la haine qui la rongeait, Gwyneth leva le bras, l'abattit. La lanière siffla et vint mordre dans la chair tendre de la hanche. Aislinn se tordit de douleur et ses yeux s'emplirent de larmes.

- Arrêtez !

Ils se retournèrent brusquement pour faire face à un Sweyn visiblement hors de lui. Ham l'accompagnait et il ne faisait nul doute qu'il avait été chercher le Viking. Mais, imbue de son autorité, Gwyneth n'avait plus aucune notion de prudence. Elle refit demi-tour vers Aislinn, ramena le fouet en arrière pour frapper à nouveau. Mais, comme elle voulait l'abattre, il lui fut arraché des mains. Elle fit volte-face, outrée.

Sweyn, un pied sur le bout du fouet, les poings aux hanches, la regardait, l'œil sévère.

- J'ai dit d'arrêter, dit-il d'une voix de stentor.

- Non ! glapit-elle. Cette garce doit être punie ici et maintenant.

Le Viking s'approcha de la mégère et se pencha pour la regarder dans les yeux.

- Écoutez-moi bien, dame Gwyneth, car votre vie peut dépendre de l'attention que vous me prêterez. Monseigneur Wulfgar m'a confié cette jeune dame pour la protéger du danger pendant son absence et cela s'entend aussi bien contre les femmes que contre les hommes. Elle lui appartient et jamais il ne tolérerait que vous la fouettiez. Tant qu'il ne m'aura pas dit le contraire, elle aura droit à ma protection. Wulfgar n'hésiterait pas à vous rompre les os si, à son retour, il la trouvait estropiée par votre faute. Aussi, tant pour sa sécurité que pour la vôtre, je l'emmène. La paix soit avec vous, dame Gwyneth, il me faut satisfaire aux ordres de mon maître avant d'en entendre d'autres.

Là-dessus, il lui tourna le dos et, arrachant le manteau d'Aislinn à l'un des Normands, il en entoura la jeune fille qui grelottait. Elle leva vers lui des yeux brillants de larmes et, en un geste de gratitude, lui posa la main sur le bras. Le colosse, peu habitué à cette manifestation de douceur de la part d'une femme, émit quelques borborygmes embarrassés.
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Avec une force née du désespoir, Aislinn le repoussa, se recula, se heurtant à un grand chêne.

Sûr de lui, il fit un pas vers elle en riant. À ce moment, il y eut un sifflement, un choc et une grande hache d'arme, passant à une largeur de main de la tête de Ragnor, vint se planter dans l'arbre. Il se retourna d'un bond et toute son ardeur amoureuse se changea en sueur froide à la vue de Sweyn, debout à dix pas d'eux. Le Viking, son arc sur l'épaule, avait déposé à ses pieds le produit de sa chasse, quelques couples de colombes et des lièvres. Sans hésiter une seconde, Aislinn courut se mettre sous sa protection. Mais Ragnor, voyant le Viking désarmé, tira son épée du fourreau et bondit pour rattraper Aislinn. Elle poussa un cri, échappa à sa main tendue et se réfugia derrière le puissant Norvégien. Celui-ci, déjà, avait récupéré sa hache en tirant sur la lanière de cuir attachée à son manche et se tenait prêt à subir l'attaque.

Ragnor s'arrêta sur sa lancée, grimaçant de rage et de déconvenue. Il connaissait la façon meurtière dont le Viking savait se servir de sa hache, pour l'avoir vu fendre des crânes sur les champs de bataille. Il rengaina, écarta les bras pour que Sweyn ne se méprenne pas sur ses intentions. Ils restèrent là, longtemps, à se faire face. Puis un grondement naquit dans la poitrine du Viking pendant qu'un sourire lent lui tordait les lèvres et éclairait ses yeux bleus.

- Prends garde, Normand, dit-il doucement. Monseigneur Wulfgar m'a donné cette femme à garder. S'il faut pour ça que je fende un ou deux crânes français, je n'en perdrai pas le sommeil.
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Lentement, la nuit s'éclaircit et un grand quartier de lune orange monta s'accrocher dans le ciel. L'heure était arrivée et Wulfgar sourit. La tête renversée en arrière, il lança son cri de guerre, un gémissement sourd, grave, qui s'éleva dans la nuit, renvoyé, transporté par les vents, répercuté en écho par les falaises et se terminant par un hurlement de rage.

Ragnor, en bas, sursauta et leva la tête. Le cri terrible résonnant au-dessus du loch semblait l'avoir pétrifié. Aislinn cherchait à voir dans l'obscurité, de l'autre côté du feu. Elle connaissait le cri de guerre de Wulfgar, mais ce hurlement tremblé lui rappelait un autre feu et un loup étrange...
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- Tais-toi !

Elle fit volte-face et rencontra le regard de ses yeux durs, froids.

- Surveille tes manières ici ! ordonna-t-il en avançant d'un pas. Fais bien attention. Tu me traites de bâtard. J'en suis un, mais je n'y suis pour rien. Tu te plains de la mort de notre noble mère. De quoi ? Tout me porte à croire qu'elle a choisi de mourir. Quant à mon frère, il est mort noblement sur un champ de bataille. Personne ne l'y a envoyé. Il est mort pour la cause qu'il avait choisi. Et ma cause, à moi ? A-t-elle été de mon choix ? Toi ! Ton frère ! Ma mère ! Ton père ! Vous m'y avez contraint. Vous m'avez envoyé au-delà des mers pour que je ne ternisse pas votre beau renom et ne vous cause aucune gêne. J'étais jeune, un adolescent qui ne se connaissait qu'un père... (Il se tourna vers Bolsgar :) Et vous m'avez dit, messire, que ma mère a voulu réparer une faute. (Il rit, sans gaieté :) Je vous dit, moi, qu'elle a cherché la vengeance d'une épouse querelleuse car qui a souffert de ses révélations ? Elle ? Bien peu. Ma sœur ? Nullement, car elle était la préférée de ma mère. Mon frère ? Aucunement, il est devenu le favori. Vous ? Profondément, je pense, car nous étions réellement père et fils. Mais pour son honneur à elle, vous m'avez chassé. Vous m'avez expédié auprès de ce crétin prétentieux qui a su prendre l'argent destiné à m'entretenir et s'est désintéressé de moi. Que je ne t'entende plus me refaire la leçon, quant à ce que je dois à la famille, continua-t-il en s'adressant à sa sœur. Tu prends ce que je donne sans te plaindre, car je ne me sens aucune obligation envers toi. Quant à mes plaisirs, c'est mon affaire et cela ne te regarde en rien. Prends garde quand tu emploies les mots de catin ou de bâtard, car je n'ai rien contre le fait d'appliquer une correction à une femme. J'en ai eu souvent l'envie, j'y céderai peut-être un jour. Tu es prévenue. La jument que tu as prise sans autorisation est morte. Je sais ce qu'est d'être attaché à un cheval. Peut-être était-elle un peu nerveuse, Aislinn n'ayant pas eu la permission de la monter depuis mon arrivée. Je ne veux plus entendre d'accusations sans preuves. Quant à la garde-robe, il faudra que tu te contentes de ce que tu as. Je n'ai nulle envie d'entendre tes criailleries à ce sujet. Si tu te sens brimée, parle donc de tout cela aux autres femmes d'Angleterre. Je dois partir demain, ordre du duc... J'ignore la durée de mon absence mais, à mon retour, j'espère que tu auras eu le temps de t'habituer à l'idée que je suis maître ici et que je mène ma vie comme je l'entends. Sweyn restera là et me remplacera. Je laisserai de l'argent pour vos besoins, parce que telle est mon intention. Maintenant, sache que je me fatigue facilement des bavardages féminins. Autrement dit, tu peux disposer et regagner ta chambre.
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Le soleil se couchait quand il revint à Darkenwald après une longue chevauchée. Il était calmé, prêt à accepter comme sien l'enfant que lui donnerait Aislinn.

Il s'arrêta devant la tombe d'Erland et mit pied à terre.

- Je sais ce à quoi tu pensais , vieil homme, quand tu es sorti pour aller au-devant de Ragnor. J'aurais fait comme toi. Repose en paix. Si Dieu le veut, tu sentiras les pas de beaucoup de petits-fils ici et, quand l'heure aura sonné pour moi, je prendrai ta main comme celle d'un ami.
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Wulfgar et Sweyn galopaient côte à côte, ne parlant qu'en cas de nécessité. Sans le poids des armures, les chevaux progressaient vite, conscients semblait-il de la gravité de leur mission. Physiquement bien entraîné, Wulfgar ne sentait pas la fatigue, mais les idées se bousculaient dans sa tête. (...)

Puis ils trouvèrent une piste, les restes d'un feu et de l'herbe piétinée. Et dans cette partie montagneuse qui borde l'Écosse, du haut d'une petite colline, ils aperçurent, au loin, six cavaliers dont l'un était mené à la longe. Les grands chevaux de bataille, malgré leur fatigue, firent un effort supplémentaire et foncèrent.

De la gorge de Wulfgar jaillit un long cri modulé, se terminant par une note aiguë à faire dresser les cheveux sur la tête. Pendant que Ragnor fuyait avec les femmes, Vachel s'était arrêté avec deux hommes, attendant l'attaque. À une longueur de lance, Wulfgar tira les rênes et son cheval, se soulevant sur les postérieurs, retomba de tout son poids sur l'autre cavalier que Wulfgar acheva d'un coup d'épée.

La monture se dégagea et fit volte-face. Mais Vachel, désarçonné, une jambe cassée, regardait Sweyn qui brandissait sa hache.

- Pour Beaufonte ! rugit-il.

Et la hache s'abattit.
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