AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Essais choisis (15)

Les romans de Dostoïevski sont des tourbillons frémissants, des tempêtes de sable tournoyantes, des tornades stridentes et bouillonnantes qui nous aspirent. Ils sont tout entiers composés de la matière même de l'âme. Contre notre gré, nous sommes entraînés, pris dans une ronde vertigineuse, aveuglés, asphyxiés, et en même temps pris d'une étourdissante extase.

La lectrice - Le point de vue russe
Commenter  J’apprécie          340
N'importe quel biographe, pour peu qu'il s'en tienne aux faits, nous livre bien plus que quelques données de plus à ajouter à notre collection. Il nous livre les faits les plus créatifs ; les faits les plus fertiles ; les faits les plus suggestifs et inspirants. De ceci aussi nous avons la preuve indubitable. Car souvent, après avoir lu une biographie sans y accorder grande attention, une scène nous reste en mémoire, une silhouette subsiste dans un recoin de notre esprit, qui susciteront ensuite, à la lecture d'un poème ou d'un roman, une sensation de reconnaissance, comme si nous nous souvenions alors de quelque chose que nous avions su jadis.

L'art de la biographie
Commenter  J’apprécie          300
Les diverses pages que Proust consacre à la maladie dans son oeuvre doivent bien fournir deux volumes - la littérature fait tout pour accréditer l'idée qu'elle ne s'intéresse qu'à la vie de l'esprit ; que le corps est une vitre transparente qui n'offre nulle résistance au regard de l'âme...c'est en fait tout le contraire. Jour et nuit, le corps s'interpose ; s'émousse ou s'affûte, prend ou perd ses couleurs, fond dans la chaleur de juin, devient dur comme le suif dans les ténèbres de février.
Commenter  J’apprécie          221
Au-delà des généralités, il n'est guère difficile de montrer, preuves à l'appui, que la belle saison de la lecture se situe entre dix-huit et vingt-quatre ans. La seule liste de ce que l'on a lu alors remplit de désespoir le coeur des plus avancés en âge. C'est moins le nombre de livres lus, que le simple fait que nous ayons eu devant nous de tels livres à lire qui impressionne.
Commenter  J’apprécie          210
-" ...et nous ne nous adonnons à la lecture ni pour nous instruire, ni pour gagner notre vie, mais pour élargir notre horizon au-delà du temps et du domaine qui sont les nôtres."
Commenter  J’apprécie          190
Ce qui fait un chef-d'oeuvre n'est pas qu'il est sans défauts - chez tous en fait nous tolérons les plus grossiers manquements - mais l'étonnante puissance de persuasion d'un esprit qui maîtrise parfaitement la perspective qu'il s'est choisie.
Commenter  J’apprécie          160
On dit que le sauvage en nous a disparu, que la civilisation touche à sa fin, que tout a déjà été dit et que nous venons trop tard pour être ambitieux.
Mais ceux qui philosophent ainsi ont de toute évidence oublié qu'il existe le cinéma. Ils n'ont jamais observé les sauvages du XXe siècle regarder un film. Ils ne se sont jamais assis face à un écran, en pensant combien est courte la distance qui les sépare, en dépit du fait qu'ils sont habillés et foulent d'épais tapis, des hommes nus, aux yeux brillants, qui faisaient s'entrechoquer deux bâtons de fer et percevaient dans ce fracas un avant-goût de Mozart.
Commenter  J’apprécie          150
C'est " la tristesse profonde", si caractéristique du peuple russe selon Dr Hagberg Wright, qui nourrit sa littérature.
Commenter  J’apprécie          140
C'est comme si Emily Brontë parvenait à défaire tout ce par quoi nous connaissions les êtres humains et à insuffler à ces ombres méconnaissables un tel souffle de vie qu'elles transcendent la réalité. Elle jouit du don le plus précieux qui soit. Elle avait le pouvoir d'émanciper la vie du poids des faits, de suggérer en quelques touches l'essence d'un visage qui n'avait dès lors nul besoin d'un corps ; et en disant la lande, de libérer le souffle du vent et le fracas du tonnerre.
Commenter  J’apprécie          70
Les écrivains qui n'ont qu'eux-mêmes pour tout objet et toute limite sont en effet plus puissants que ceux à l'esprit plus large et plus éclectique. Leurs sensations sont concentrées et précisément inscrites dans les limites d'une étroite enceinte. Rien ne jaillit de leur esprit qui ne porte l'empreinte de leurs propres émotions. Ils n'apprennent rien ou presque des autres écrivains et le peu qu'ils en retirent leur reste finalement étranger.
Commenter  J’apprécie          70






    Lecteurs (50) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Virginia Woolf

    Virginia Woolf a grandi dans une famille que nous qualifierions de :

    classique
    monoparentale
    recomposée

    10 questions
    196 lecteurs ont répondu
    Thème : Virginia WoolfCréer un quiz sur ce livre

    {* *}