À force d’être compréhensif et bien élevé, on finit par mentir et se sentir mal à l’aise.
Souviens-toi, tes recherches sur ma main ont montré que mon coeur était aussi fort que ma tête ; et si je ne suis pas sûre de la puissance de mon cerveau, je suis tout à fait certaine de celle de mon coeur.
La littérature est, sans l’ombre d’un doute, l’unique profession intellectuelle et humaine qui vaille. Même la peinture tend à la pesanteur, et la musique rend les gens lascifs ; tandis que plus on écrit, meilleur on devient.
Lettre à Vita Sackeville-West
Je suis très heureuse et pas très heureuse. Aimes-tu que, dans les lettres, ces états d'esprit aient la préséance sur toute autre chose ? (...) Je lis Proust, Henry James, Dostoïevski ; mon bonheur est comme coincé (mais j'utilise trop de métaphores) entre ces blocs de granit (étant désormais des blocs de granit, je peux comparer mon bonheur à de la salicorne, une petite plante rose que je cueillais enfant en Cornouailles). (p44-45)
Ôtez-moi mes affections, et je serais pareille à une algue hors de l’eau, à la carcasse d’un crabe, à une coquille vide. De mes entrailles, ma moelle, mon suc, ma pulpe, de toute ma lumière, il ne resterait rien. Je serais soufflée dans la première flaque et je m’y noierais. Ôtez-moi l’amour pour mes amis, l’urgence brûlante de l’importance de l’existence humaine, de ce qu’elle a d’attrait et de mystérieux, et je ne serais plus qu’une membrane, une fibre incolore et sans vie que l’on pourrait jeter comme n’importe quelle déjection.
- À Ethel Smith
Je n'ai jamais sérieusement songé à me refuser le plaisir d'écrire, quand bien même il pourrait heurter la morale publique.