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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comme un charme d'être attiré sans savoir vraiment pourquoi, avec une traduction fine, de Mireille Vignol, qui donne l'impression de lire en anglais en saisissant toutes les nuances.
En lisant Evie WYLD je me suis d'abord rappelé ces convenances british, extérieures, farcies de discrètes pensées loufoques et excentriques.
Moins qu'un message, pourtant clair une fois la fiction goûtée, il y a là quelque chose d'indéfinissable, un mystère, une dramaturgie des faits simples et comme une simplification des faits graves.
Dans ces allers-retours dans le temps sous le même ciel qui hante je n'ai pas cherché de plan, de construction pour mener le lecteur quelque part mais fort apprécié cette façon de faire entendre les pensées et de recueillir une finesse d'observation sans effort de concentration.
C'est comme si, parfois, il me fallait simplement plisser les yeux éblouis de soleil alors qu'il fait nuit.
C'est comme si je partais en voyage en ballon en utilisant comme lest des sacs emplis de souvenirs aux odeurs envoûtantes, en prenant une bouffée d'air en prenant de la hauteur.
Je conseillerais donc de se laisser porter par le bruit de la mer et le cri des oiseaux. Des événements se produisent, et la mer continue de faire des vagues, et la vie continue de suivre les marées, et certaines falaises deviennent fadaises.
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Écosse, XVIIIe siècle, Sarah est recueillie par le pasteur du village alors qu'elle est traquée pour sorcellerie par certains habitants. Une seule issue possible : la fuite. Alors qu'ils se retrouvent chassés comme du gibier, ils courent pour leur vie au travers de la forêt. le pouvoir des femmes a toujours fait peur, leur beauté aussi. Alors, pour expliquer leurs faiblesses et écarts de conduite, les hommes tuent. « Sorcière ! » scandent-ils pour ne pas avoir à avouer leurs fautes.

Juchée face à l'île de Bass Rock, une grande demeure familiale est mise en vente. Toujours debout, malgré l'hostilité des éléments, elle garde en mémoire les séquelles du passé. Les cicatrices de toutes ces femmes y ayant vécu, frappées non pas par les déchaînements météorologiques, mais par les hommes qu'elles ont côtoyés, parfois aimés, mais trop souvent subis.

Il y a Ruth, d'abord, qui, « sur le tard », épouse Peter, veuf, vétéran de la Seconde Guerre Mondiale et père de deux enfants. Alors qu'elle pensait que son quotidien morne et sans avenir était derrière elle, elle se retrouve rapidement délaissée par son mari, dont les voyages d'affaires à Londres se font de plus en plus fréquents et imprévisibles. Elle qui a, d'après son entourage, pourtant tout pour être heureuse, a besoin de plus. A commencer par un mari présent, qui ne lui reprocherait pas ses moindres faits et gestes ; ainsi qu'un enfant. Elle les aime, ses beaux-fils. Seulement voilà, elle voudrait se sentir mère. Complètement, irrémédiablement et de façon légitime. Et puis, il y a cette présence sournoise et étrange qui rode dans la maison. Ruth la sent, la voit, même, parfois. Une jeune femme qui semble perdue, accablée. Un fantôme du passé, emmurée dans la demeure. Heureusement qu'il y a Betty, leur femme de maison, qui deviendra très rapidement essentiel à son quotidien et à son équilibre. Avec elle, elle a le sentiment d'appartenir, d'être entière et comprise. Sans compter que cette dernière ramène bientôt Bernadette, sa nièce dont la mère a été internée et qui se retrouve sans aucun repère. En elle, Ruth voit une jeune fille qu'elle pourrait, peut-être, considérer comme sa fille. Enfin.

Quelques décennies plus tard, Viviane arrive dans la maison de son enfance. Alors qu'elle vient pour faire le point sur les biens de son aïeule, Ruth, elle trouve dans la maison un refuge loin de son quotidien londonien. Loin des hommes et de ses relations toxiques. Au fil de ses pérégrinations entre les murs de la demeure familiale, elle se remémore des bribes du passé et commence à entrevoir, à la lumière d'éléments nouveaux, de possibles nouvelles pistes de compréhension de l'histoire de ses aïeux. Et toujours cette présence au sein des murs…

Porté par une prose énigmatique et ensorcelante, ce récit relate l'Histoire qui se répète, inlassablement : l'asservissement des femmes par l'homme et leurs désirs. Et toujours, cette sororité qui éclot dans les moments les plus sombres, comme un antidote à la toxicité de certains hommes.

C'est beau et brillant, d'une grande finesse psychologique et allégorique. Bref, c'est un récit à ne pas manquer !

Lien : http://www.lecoindeschroniqu..
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