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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans ce livre à la fois mi-roman, mi-fable, mi-récit , un livre au style aussi bizarre qu'étrange, Yehoshua montre avec brio comment les actes les mieux intentionnés se révèlent les moins pragmatiques et nous entraînent dans des situations qui nous dépassent. D'une situation réaliste (retrouver la famille d'une employée morte dans un attentat) on passe à un délire quasi-mystique, (je ne veux pas être excusé, je veux être pardonné dit à un moment le patron de l'entreprise), qui aurait pu très mal tourner, tant il est vrai que la morale et le bon sens ne font pas forcément bon ménage. Ce road-movie délirant d'un cercueil et d'un DRH un peu paumé tourne carrément à l'absurde, et Camus n'aurait certainement pas renié cette histoire loufoque, où nul ne sait pourquoi finalement on agit.
C'est percutant. Comme dans ce dialogue final où le patron reproche à son DRH d'aller trop loin dans la générosité :
-Le droit ? Quel droit ? (Le cri d'angoisse du patron couvrit le fracas des machines.)
De quel droit voulez-vous parler ? ça n'a pas de sens.
-Le sens, monsieur, c'est à nous de le trouver. et comme toujours, je vous aiderai."
Vous avez dit DRH = Directeur Rarement Humain ? Pas ici en tous cas...
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Très belle découverte pour moi que ce Responsable des ressources humaines, de Avraham B. Yehoshua, un des plus grands écrivains israéliens, récompensé par le Grand Prix de littérature d'Israël pour l'ensemble de son oeuvre.

Au cours d'un attentat suicide sur le marché de Jérusalem, une femme est tuée, anonyme, sans autre document pour l'identifier qu'une feuille de salaire à l'en-tête d'une entreprise de boulangerie industrielle.
A la morgue, personne ne vient réclamer son corps.
Un journaliste s'empare de ce fait divers, apparemment assez banal dans un pays toujours en état de guerre plus ou moins latent, pour pointer du doigt l'inhumanité de l'entreprise, qui ne se préoccupe pas du tout du sort de ses employés.
Le jeune Responsable des Ressources Humaines, à la vie personnelle encore très perturbée par un récent divorce, est alors chargé de cette affaire par le Vieux, le directeur de l'usine, qui souhaite apaiser sa conscience.
Au fil de l'enquête, l'élève dépasse le maître et le DRH s'implique au-delà du "raisonnable" dans cette affaire qui va toucher à la fois sa tête et son coeur.

Le déroulement du récit m'a beaucoup surprise: en l'entamant, j'ai cru aborder une enquête policière sur fonds historique à Jérusalem.
Cependant, on ne connaît pas la date, les personnages ne sont pas nommés (le Vieux, la Vipère, le Photographe, le Fils, la Consule...), sauf la victime dont l'identité est assez vite découverte, et les lieux restent assez vagues, hormis Jérusalem, point de départ et d'arrivée de cette histoire qui tourne assez vite au road-movie.
L'histoire et le style d'écriture donnent à la fois envie de sourire, notamment quand on visualise le cortège qui accompagne le cercueil presque au bout du monde, et poussent en même temps à la réflexion: la responsabilité individuelle, la culpabilité ressentie, le droit d'intervention que l'on s'accorde sur la vie des autres, les conséquences absurdes d'un entêtement irraisonné...

Derrière un récit fluide que j'ai lu presque d'une traite, je retiens le nom d'un auteur, dont j'ai bien envie de découvrir les autres ouvrages!
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une histoire un peu bizarre de par le sujet mais intéressante pour le style et sa structure. La lecture est assez prenante puisqu'on évolue par de 3 étapes qui nous poussent à poursuivre l'aventure bien que funeste il n'en reste pas moins l'intrigue, et le style qui sont de qualité. La structure du roman est aussi originale. Il y a semé ici et là des passages venus d'ailleurs comme un autre témoin de l'histoire.

C'est quelque peu farfelu. Suite à un attentat suicide, une femme décède mais personne ne semble s'en inquiéter et personne ne réclame le corps. Un journaliste met les pieds dans l'affaire et attaque l'employeur de cette femme. L'entreprise prise au dépourvue et voulant limiter les dégâts pour sauver sa réputation décide de réparer ce manque de compassion. C'est le DRh qui est chargé de mener l'enquête sur cette employée et de fil en aiguille il se voit l'ambassadeur de ce corps qu'il doit rendre à la famille. Malgré le sujet tragique le texte reste agréable voire un brin décalé.
Le comportement de chaque responsable de cette histoire et leur évolution sont intéressant et la fin nous ramène au point de départ.

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"C'est bien vous qui avez insisté pour changer le chef du personnel en directeur des ressources humaines ? Ce qui veut bien dire que vous avez décidé de privilégier le côté humain. La question est là, mon cher. Cet après-midi, vous avez promis de prendre entièrement en charge cette femme ... Comment s'appelle-t-elle déjà ?"

Une femme est victime d'un attentat dans un marché de Jérusalem. On ignore son identité ; seul indice : la feuille de paie d'une grande boulangerie industrielle qui fournit le pays entier en petits pains. Personne ne vient réclamer le corps. Un journaliste crée l'évènement, en mettant en lumière l'indifférence de l'entreprise. Sous le choc d'une accusation de "manque d'humanité", le patron de la boulangerie dépêche son responsable des ressources humaines sur les traces de cette inconnue. Obsédé par l'image de la disparue qu'il ne se rappelle même pas avoir rencontrée, le responsable se lance dans une quête à corps perdu dont il cherche encore le sens.

"Le responsable", "la mission", "le voyage" : les chapitres sont autant d'étapes d'un parcours quasi-initiatique que mène ledit responsable, et qui tient à la fois de Kafka, dans les circonvolutions de l'absurde et l'accumulation de non-sens - et de Paasilina (avec le ton un peu grinçant d'un Petit suicide entre amis).

Froids et presque impersonnels, les personnages ne portent pas de nom, à l'exception de cette inconnue qui sera progressivement identifiée. La narration est presque théâtrale, entrecoupée de passages à la première personne du pluriel, comme autant d'échos des choeurs des tragédies grecques.

Un roman inclassable à bien des égards, étrange pour sûr, entre critique sociale, drame antique et quête de soi. Etonnant. Une bizarrerie qui culmine dans le récit d'un rêve incroyable dans les entrailles d'une ancienne base secrète quelque part en Asie centrale.

"J'ai l'impression que vous n'aviez pas compris à quel point cette accusation de manque d'humanité m'a meurtri. Que nous reste-t-il, en fin de compte, en dehors de notre humanité ?"

Une lecture qui me permet de compléter, bien fastidieusement, mon" challenge ABC".
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Dans un genre un peu difficile à définir, mi-figue mi-raisin, ni franchement humoristique, ni trop dramatique, ni kafkaïen malgré des péripéties bureaucratiques, l'auteur parvient à éveiller notre intérêt pour ce responsable des ressources humaines dans une boulangerie industrielle, accusé de n'être pas assez humain justement. Les personnages sont désignés par leurs fonctions, le DRH, son ex-femme, sa fille, son patron, la secrétaire, le contremaître, le journaliste, si l'on excepte la femme morte dans un attentat, dont l'identité est l'enjeu du début du livre et que l'auteur dévoile assez rapidement.
Un brin de fantaisie, deux doigts d'humour un peu distancié, une narration qui laisse place parfois à des rapports de personnages annexes, une histoire plutôt vraisemblable au fond, tout cela en fait un roman très agréable à lire. le responsable des ressources humaines évolue au contact du bon nombre de personnes qu'il côtoie pour essayer de rendre un dernier hommage à cette femme venue mourir dans le pays qu'elle avait choisi. La difficulté de ce genre de roman, parti sur une excellente idée de départ, pourrait être de le terminer, l'auteur s'en tire de façon tout à fait honorable et dans la droite ligne du reste de ce roman, à côté duquel je vous suggère de ne pas passer.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Avraham B. Yehoshua n'en finit pas d'ausculter avec talent la société israélienne. le DRH (on ne connaîtra jamais son nom) d'une boulangerie industrielle se voit chargé de mission pour identifier le corps d'une ouvrière, victime d'un attentat suicide à Jérusalem. Il a lui-même embauché cette femme mais ne s'en souvient pas. Il va peu à peu prendre conscience de l'absurdité particulière de cette situation qui le mène à s'occuper du rapatriement de cette étrangère. Et, imperceptiblement, l'image de cette femme morte va s'immiscer en lui,lui dont la vie privée naufrage et dont l'avenir semble incertain.

On n'est pas très loin de Kafka dans ce conte contemporain où le DRH finit par vaincre ses a priori et une certaine sécheresse pour en quelque sorte rendre hommage et justice à cette femme dont il ignorait jusqu'à l'existence. Nulle trace physique du conflit dans «Le responsable des ressources humaines» et pourtant on y décèle très bien un impalpable sentiment, celui de voir cette région danser sur un volcan qui risque d'emporter les destins individuels ou collectifs.
La très grande finesse d'analyse de Yehoshua est particulièrement tangible dans les rapports familiaux ou professionnels du DRH.
Confirmation de la richesse littéraire israélienne
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Livre plutôt déjanté avec des situations parfois loufoques. C'est surtout l'évolution du personnage qui est intéressante, de la froideur initiale à l'ouverture à l'autre.
C'est un auteur israélien très connu qu'il faut découvrir. Son dernier livre « Rétrospective » est très différent ; une sorte de testament, de réflexion sur la vie.
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Une femme, victime d'un attentat suicide, décède dans l'anonymat à Jérusalem. Un journaliste fielleux part en croisade contre l'employeur qui ne s'est pas inquiété de la disparition et l'accuse de manquer d'humanité. le responsable des ressources humaines est chargé de tirer l'affaire au clair et de trouver les arguments afin de dédouaner son patron aux yeux de l'opinion.
Avec pour unique point de départ, la feuille de paye anonymisée que l'inconnue portait sur elle et qui la relie à l'entreprise, il identifie Julia Ragaïev, employée en CDD dans l'équipe de nettoyage de nuit et remonte le fil des jours qui ont précédé sa mort. Il se laisse subjuguer peu à peu par la belle étrangère blonde aux yeux bridés et prend en charge le rapatriement de la dépouille jusqu'aux confins de ses steppes natales. Au bout de la course, il décide de ramener le cercueil plombé à Jérusalem, terre d'élection de la défunte, et d'aider son fils et sa mère à s'y installer, selon leurs voeux à tous trois. Ce road movie inattendu va le faire croiser des personnages attachants et de bon sens, mais aussi le mener à ausculter son âme, mal remise d'un récent divorce.

le roman est d'Avraham Boolie Yehoshua, récompensé pour l'ensemble de son oeuvre par le Grand prix de littérature d'Israël.
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Le responsable des ressources humaines d'une grande boulangerie industrielle en Israël est chargé par son patron de s'occuper de la dépouille d'une employée tuée dans un attentat terroriste à Jérusalem. Elle n'a aucune famille sur place et personne ne s'est occupée d'elle depuis son décès. le DRH s'acquitte de sa mission d'abord de mauvais gré puis peu à peu avec plus de coeur, comme si le devoir de la société à l'égard de cette personne lui apparaissait progressivement comme la tâche la plus essentielle de sa vie. Curieusement, on sent que le personnage principal du roman est la victime. Pourtant, on ne saura rien d'elle. L'auteur aurait pu raconter sa vie. Il reste muet et par-là même confère à cette morte une dignité qui n'a pas besoin de justification. Cela fait de ce roman un peu déclamatoire et répétitif une oeuvre pleine de dignité et d'émotion.
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Assez déroutant et insolite
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