Cette vie n'est-elle qu'un long chemin de misère?
Je me demande : n'y-a-t-il vraiment aucun sens à nos vies? Quand bien même on en chercherait un, on s'en donnerait un de force, n'y aura-t-il absolument rien eu au final?
La vie commence sans raison et finit de la même façon.
L’imagination est tout aussi douloureuse que la réalité. Non, elle l’est plus encore. Après tout, l’imagination n’a ni limite ni fin.
Cela a éveillé en moi un sentiment étrange, qu'il m'est difficile d'expliquer : jamais je n'avais vu un tel mélange chez une jeune femme, à tel point que son visage semblait une énigme. Il m'était à la fois familier et inconnu, comme si je l'avais déjà vu longtemps auparavant et comme si je le découvrais, comme si je voulais éviter de le regarder et que je ne pouvais m'empêcher de le scruter.
Certaines vies sont injustement cruelles, et nous continuons à vivre en les ignorant comme de misérables insectes.
-- Au final, la mort n'est qu'un incident qui trace un trait net entre les morts et les vivants, avait-elle dit d'un ton solennel.
Le soleil déclinait. Je descendais l'escalier de la bibliothèque lorsque j'ai croisé une étudiante, vêtue d'un chemisier beige et d'une jupe jaune. Le bord des larges marches de ciment, encore imbibé par la pluie tombée la veille, était d'un gris sombre. Je l'ai regardée monter l'escalier, puis ai détourné mon regard un court instant avant de la regarder de nouveau. Je n'ai pas pu m'en empêcher.
Un jour, au réveil, j'avais trouvé ma mère assise à côté de moi en train de me fixer, son expression figée en une inquiétante grimace. J'ignorais depuis quand elle était comme ça. Bien que je sois réveillée, elle avait continué à me dévisager, toujours avec le même regard. Elle avait l'expression de quelqu'un à qui on venait d'arracher un ongle. Je savais qu'elle cherchait un autre visage que le mien.
Après tout, l'imagination n'a ni limite ni fin.