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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Joy est une jeune femme meurtrie par son enfance, sous le joug d'un père tyrannique. Lorsqu'elle reçoit un coup de fil du médecin de famille l'informant que celui-ci est mourant, elle décide de revenir une dernière fois dans la ferme familiale, au fin fond du bush australien. Ce qui la motive n'est pas de faire ses adieux à son père mais de lui faire payer les maltraitances qu'elle et son frère Mark ont eu à subir enfants.

La construction des Enfants du silence suit une triple temporalité. En 1942, les parents de Joy, Gwen et George Henderson se rencontrent, le coup de foudre est immédiat et la date du mariage réservée avant même la demande. L'homme sait y faire, séduisant, attentionné, beau-parleur, il parvient à entraîner sa jeune épouse dans une ferme délabrée dans laquelle il élève des vaches. Rapidement naissent les premiers reproches, puis les premiers coups, avant même la naissance d'un premier enfant. Les conditions de vie sont rudes, auxquelles s'ajoute la brutalité d'un homme, toutefois perçu par le reste de la communauté comme un chrétien dévoué. En parallèle, les années 60 au cours desquelles grandissent les trois enfants Mark, Joy et Ruth. Mark est le souffre-douleur, battu à la moindre contrariété sous les yeux de Joy, qui sait que son tour ne saurait tarder. Elle est « l'infâme pécheresse » sans cesse dénigrée, qui tente d'esquisser les coups. Leur soeur Ruth semble souffrir d'un handicap, ce qui lui vaut d'être épargnée par la colère paternelle. En 1983, George est mourant, Joy est à son chevet. Mark a disparu depuis des années sans laisser de trace et Ruth suggère à Joy de les venger… Lorsque George, pourtant sujet à diverses pathologies, décéde de manière suspecte, l'inspecteur Sheperd vient l'interroger. Joy le connait : la famille a déjà eu affaire à lui lors de la disparition un lendemain de Noël, de son amie Wendy Boscombe, âgée de 9 ans. le corps n'a jamais été retrouvé…

Le sujet des maltraitances parentales, de la violence conjugale et familiale ainsi que leurs conséquences psychologiques durables sont abordés avec justesse dans ce roman. Joy est un personnage terriblement attachant car elle a une particularité : lorsqu'elle lit ou entend un mot, celui-ci lui évoque une image. Cette forme de synesthésie révèle son extrême sensibilité. Je dirai également que c'est une petite fille très intelligente mais le reste du récit vous le confirmera. Il y a peu d'espoir dans ce roman très sombre, à l'atmosphère étouffante. Les discours religieux en toile de fond ont une influence avilissante et toxique : Joy a une mauvaise image d'elle-même alors que son père qui est un tyran extrêmement violent bénéficie d'une image de bon chrétien aux yeux de la communauté. Une fois devenue adulte, avec le recul, Joy prend conscience que la plupart des voisins de la famille Henderson savaient que le père maltraitait ses enfants mais n'ont rien fait pour l'en empêcher. Sa haine est immense et – au vue des souffrances infligées dont nous sommes témoins- , quelque part compréhensible.

L'intrigue se dévoile lentement : parfois l'on croit deviner certaines choses, et certainement à raison, mais on reste loin du compte. Jusqu'au dénouement, le suspense est bien présent dans ce récit oppressant où rien n'est acquis. Un roman judicieux, émouvant et intense que je vous recommande vivement.

Je remercie les Presses de la Cité, via Netgalley pour cette lecture marquante.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Waou quel roman ! Et pour une première oeuvre de l'auteure, c'est une sacrée réussite !

Nous sommes rapidement happés par l'histoire, par cette ambiance un peu inquiétante, par la chaleur étouffante de cette Australie sauvage dans laquelle vous risquez de tomber sur des serpents et autres animaux dangereux.

L'auteure nous offre ici une description psychologique poussée d'une enfant maltraitée, d'une famille qui donne l'impression d'être bien sous tous rapport mais dont il ne faut absolument pas se fier à l'image qu'elle donne. C'est bien connu, nous ne savons pas ce qui se passe une fois les portes de la maison fermée.

J'ai été profondément touchée par Joy, cette petite fille qui a des anguilles dans le ventre dès qu'elle sait que son père va sévir. La peur lui colle à la peau, l'attente est insupportable et il est horrible de se dire que personne n'a jamais rien fait pour empêcher ces drames, même si finalement certains se doutaient du dysfonctionnement de cette famille et surtout de la folie du père.

Réel portrait social d'une communauté qui préfère croire à l'image donnée et ne souhaite pas s'embarasser ou s'impliquer dans des affaires complexes et graves, ce roman décrit de façon criante et même llapidaire l'inaction de tout un groupe face au danger auquel fait face certains enfants et à la maltraitance subie par eux.

L'auteure, avec brio, a alterné trois époques différentes : 1942 avec les parents Geroges et Gwen, leur rencontre puis petit à petit la façon dont la situation a dérapé vers un destin inéluctable, 1961 avec Joy et Ruth dans laquelle la petite fille nous fait part de ses peurs et de ses sentiments, puis 1983 lorsque Joy revient au chevet de son père mourant. J'ai beaucoup aimé l'alternance des époques qui nous permet d'assembler les pièces du puzzle au fur et à mesure, de découvrir toujours davantage l'hypocrisie du père, son côté Dr Jeckyl et Mister Hyde, ange en société et démon en famille.

La religion est un autre sujet longuement abordée par l'auteure. Tout au long du roman, nous voyons ce que cela donne quand le culte est poussé à l'extrême. Certains principes religieux ne cessent d'être martelés aux enfants Henderson, et ces derniers grandissent dans la crainte de l'Enfer. le père doit dire au moins tous les jours à la petite Joy qu'elle est "une immonde pécheresse"

Roman extrêmement dense et très bien écrit qui remue le lecteur profondément. Nous ne sortons pas indemne de cette lecture que je trouve nécessaire. Il ne faut pas oublier que ces situations existent malheureusement toujours.
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Le père de Joy, Georges est mort. Et c'est un soulagement. Elle retourne à chez lui pour s'occuper des obsèques et retrouver sa soeur Ruth qui habite encore avec leur père. Pourtant, Georges était un homme respecté et aimé dans leur communauté. Toujours occupé à l'église et dans les diverses associations, sa mort attriste beaucoup de monde. Mais à la maison, c'était l'enfer. Joy décide de faire éclater la vérité car une vieille affaire lui pèse encore sur la conscience. Dans les années 1960, Wendy 9 ans a disparu et personne n'a jamais su ce qu'il s'était passé. Joy, elle, peut enfin révéler les secrets de famille et ce qui est arrivé à Wendy.

"A la seconde où il meurt, la vie jaillit dans la pièce". Cet incipit est une claque, dès lors impossible pour moi de lâcher ce livre même si je savais bien que la lecture serait dure. Je le classe parlais mes coups de coeur bien qu'il soit particulièrement dur. La lecture m'a prit directement aux tripes.
Georges est un monstre, un despote sans coeur. Impulsif, il explose de colère à la moindre étincelle. Il terrorise sa femme et ses enfants. Difficile d'en dire beaucoup plus sans spoiler. Mais, ce livre est malheureusement d'actualité.
J'ai lu en apnée, presque aussi terrifiée que Joy et sa famille. L'ambiance est très lourde, noire, irrespirable. Tout ce qui est autour de Georges est malsain. Pourtant la mère de Joy pensait être heureuse quand elle l'a épousé. Elle a très vite déchanté. Grande absente des souvenirs de Joy, l'auteure nous révèle en parallèle l'histoire des parents de Joy. Et c'est horrible. Les sévices physiques et psychologiques subis par les enfants sont inhumains.
La situation ne cesse de se dégrader, leur calvaire est sans fin.
Il y a aussi cette petite fille qui a disparu, que lui est-il arrivé ? Et puis pourquoi Ruth, la soeur de Joy, elle la seule qui n'est pas frappée ?
La fin de ce livre m'a laissée chamboulée et je le suis encore, alors que je l'ai lu depuis plusieurs jours.
C'est un livre bouleversant sur les violences intra-familiales dont on ne sort pas indemne.
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« Cette ceinture mesure trente-cinq années de long sur deux enfants de large, et de très vieilles gouttes de sang s'écoulent par chacun de ses crans. le sang de ces pauvres enfants. Si vous passez vos doigts dessus, ce n'est pas du cuir que vous toucherez, mais de la souffrance. Si vous la reniflez, ce n'est pas l'odeur du cuir que vous sentirez, mais celle de la peur. Si vous la pliez en deux, ce n'est pas le craquement du cuir que vous entendrez, mais des cris d'enfants ».

Quand un livre commence de cette façon, vous êtes sûr de plonger dans l'horreur.
Cette lecture m'a permis d'abord de mieux connaitre un pays, sa sociologie, son histoire récente. Lyn Yeowart nous plonge dans un trou perdu de l'Australie rurale, pauvre, conservatrice, des années 1940. Les Henderson habitent une ferme isolée, qui abrite des atrocités et cache des secrets terribles.

Avec une plume ‘psychanalytique', Lyn YEOWART développe les principaux protagonistes de l'intrigue. L'atmosphère est étouffante. le spectre de la violence et le désespoir sont présents tout le long de l'histoire.

Le père, un homme charmant avec tout le monde sauf avec sa famille avec laquelle il se comporte comme un monstre. Il suscite l'admiration et le respect de la communauté qui ferme les yeux sur ses atrocités envers sa famille, sous prétexte qu'il est un pilier de l'Église.

La mère, sans famille, sans argent et sans recours, sous l'emprise totale de son mari. Elle s'efforce de ne pas le mettre en colère, d'anticiper ses besoins et ses envies.

Leur fille Joy a grandi dans le mensonge, la peur et la haine du père et les coups de ceinture. Elle a la certitude qu'un jour, elle se vengera de toutes les atrocités qu'il a commises.

Une lecture qui abime, inoubliable.
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Suivant l'exemple de son frère aîné Mark, Joy a quitté le domaine familial au fin fond de l'Australie rurale sans un regard en arrière. le corps meurtri de cicatrices et l'esprit fracturé par une vie de terreur, elle ne s'attendait pas à ce que le médecin de son père la contacte pour la rappeler à son chevet. Contre toute attente, Joy décide de coopérer et revient au pays. Elle veut se confronter une dernière fois à son bourreau dans l'espoir de se libérer de son emprise. Et réclamer vengeance, avant qu'il ne soit trop tard.

L'intrigue des « Enfants du Silence » se développe sur trois lignes temporelles. La rencontre des parents de Joy, George et Gwen Henderson, en 1942. Leur mariage, leur nouveau domicile conjugal, une vieille ferme délabrée avec laquelle George est convaincu de bien gagner sa vie, grâce à son troupeau de vaches laitières, et ce, en dépit des tickets de rationnements, en pleine Seconde Guerre Mondiale. La première raillerie aussi, le premier coup, le premier enfant… Lors de l'hiver 1960-1961, on découvre le quotidien des enfants Henderson, Mark, Ruth et Joy. Pour le père, tout est prétexte à battre ce premier avec une ceinture, si fort qu'il en portera à vie les séquelles. Une laiterie mal nettoyée, un veau mort, un chèque décevant en fin de mois. Mark ne connaît aucun répit et ses cris de douleur s'élèvent souvent dans la nuit tandis que Joy frémit dans son lit, convaincue que son tour viendra bientôt. Victime d'un mystérieux accident, seule Ruth semble immunisée contre l'ire paternelle. le reste de l'histoire se déroule au début des années 80. Condamné à mort par différentes pathologies, George n‘a plus que quelques semaines à vivre. Pourtant, il décède dans des circonstances suspectes qui amènent la police locale à mener l'enquête.

Chacune de ses trois lignes temporelles m'a fait sombrer avec Joy dans cette existence impossible, implacable. Tous ces non-dits, ces secrets, qui pourrissent à l'intérieur de ceux qui les portent. Toute cette violence non assumée, car si en privé, George est un monstre pour sa famille, en public, il se montre drôle, bienveillant et serviable. Il joue son rôle à merveille et se déchaîne quand ça lui chante. J'ai eu le coeur meurtri par Joy, cette gamine qui finit par comprendre au fil des ans que certains membres de leur communauté suspectent ce qui se passe derrière les murs de la ferme Henderson, et désespère de ne voir personne intervenir. Quand Wendy Boscombe, sa jeune amie de neuf ans, disparaît sans laisser de traces, elle voit le monde remuer ciel et terre pour la retrouver. En vain. Alors pourquoi ne fait-on rien pour elle, son frère, sa soeur, sa mère ? L' « immonde petite pécheresse », comme George appelle souvent Joy, s'enlise à chaque page de ce roman à l'ambiance oppressante et poisseuse. Une ambiance maîtrisée d'une main de maître, puisqu'une fois le roman entamé, je n'ai pas pu le reposer avant de l'avoir terminé, à cinq heures du matin, après une nuit blanche.

Vous l'aurez compris : à travers toutes ces terribles épreuves qu'elle traverse, Joy est un personnage très touchant et attachant. J'ai adoré son petit côté fantasque qui se manifeste à travers une sorte de talent pour la synesthésie. Quand elle lit un mot, elle voit en réalité tout autre chose dans sa tête, comme « probablement » {une balle en caoutchouc qui rebondit sur les marches d'un escalier en bois}. Un talent qui lui sert d'échappatoire. Chaque soir, elle parcourt le dictionnaire que sa tante Rose lui a offert pour apprendre de nouveaux mots. On a envie de la sortir de cet enfer, de secouer les témoins silencieux, d'encourager la mère à se libérer de son époux plus que toxique, de protéger Mark aussi.

Les personnages secondaires ne sont pas moins intéressants, qu'il s'agisse du cordial Mr Larsen, qui s'emmêle dans son vocabulaire et passe de mystérieux coups de fil chez Joy, toujours armé d'une tablette de chocolat à lui faire déguster. de son fils Colin, avec son coeur en or et l'innocence de ceux qui ont manqué d'oxygène à la naissance. de la famille de Felicity, l'amie de Joy, à la vie si normale et pourtant si extraordinaire aux yeux de la fillette malmenée.

Poser un coup de coeur sur un roman pareil me paraîtrait déplacé tant il nous englue dans la misère de la condition humaine, mais le niveau est bel et bien là. Je ressors de cette lecture complètement chamboulée par tant d'injustice et de cruauté. À l'époque, la maltraitance n'était pas sujette au signalement et George a su jongler avec le système pour préserver sa réputation, n'offrant aucun répit ni aucune issue aux siens. le rythme du roman est assez lent, comme pour mieux refléter la lourdeur du fardeau de Joy, le piège qui se referme inexorablement sur elle comme il s'est déjà refermé sur son frère. La douleur physique et psychologique est partout, poussant certains à commettre des gestes irréparables. Même si certains rebondissements peuvent paraître assez prévisibles, Lyn Yeowart a l'art de mettre en scène. Elle distille les informations avec parcimonie pour nous tenir en haleine d'un bout à l'autre, pour nous permettre de comprendre les rouages d'un mécanisme aussi infernal, pour nous surprendre malgré tout. Elle taille dans le vif, met ses personnages à nu devant nous et n'épargne pas même ses lecteurs. Dans un quotidien fait de boue, de pluies incessantes, de feux de bush, d'extrême pauvreté et de ragoût d'anguille, elle nous invite à démêler les mystères autour de deux morts, celle de Wendy Boscombe et de George Henderson.
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Un premier roman très prometteur ! Un thriller psychologique implacable à découvrir sans plus attendre !

"Les enfants du silence" (dont le titre original plus explicite est "The Silent Listener") est le premier roman de l'autrice australienne Lyn Yeowart et c'est une belle découverte pour moi. Je remercie les éditions @pressesdelacite et @NetGalley de m'avoir permis de découvrir cette autrice que je continuerai à suivre sans aucun doute.

La scène s'ouvre en 1983 dans une ferme australienne retirée de Blackhunt, un endroit qui ne compte que quelques centaines d'habitants. Après de longues années d'absence, Joy retourne pour la première fois dans cette ferme de son enfance qu'elle a quitté dès l'âge de 16 ans. Mais, elle y revient avec beaucoup d'appréhension, la peur au ventre...

A son arrivée, elle découvre le corps de son père, George Henderson, gisant sur son lit de mort. Dès que la doctoresse Vicki Cooper lui a appris que son père était mourant, Joy n'a pas hésité une seconde à revenir à son chevet. Elle peut enfin saisir sa chance, non pas pour le revoir une dernière fois, mais pour enfin se venger de lui : elle ne lui a jamais pardonné les maltraitances qu'il lui a infligées dans son enfance.

Elle est revenue, non seulement pour elle, mais aussi pour son frère ainé, Mark, qui a subi les coups de ceinture paternel récurrents et qui s'est enfui à l'âge de 16 ans à Darwin... sans parler de sa soeur Ruth, victime d'un "accident", et de Wendy Boscombe, une petite voisine de 9 ans, disparue mystérieusement en 1960 sans avoir jamais été retrouvée... Joy suspecte son père de l'avoir tuée et elle souhaite détruire sa réputation de bon chrétien si dévoué à sa communauté de paroissiens... et dévoiler sa véritable identité de monstre au sein de sa famille !

La structure narrative, composée de 4 parties, alterne entre 3 temporalités différentes : en 1983, à la mort du père de Joy ; dans les années 1960, quand Joy raconte son enfance maltraitée et dans les années 1940, lorsque la mère de Joy, Gwen, épouse Georges pour le meilleur, mais surtout pour le pire. le suspense est bien maitrisé jusqu'au dénouement magistral très percutant, mais aussi très émouvant. Dans ce cercle vicieux de la violence, une seule issue est possible : la mort !

L'intrigue est très prenante avec un rythme qui va crescendo, et l'atmosphère pesante devient de plus en plus suffocante au fil des pages. C'est un roman à combustion lente qui finit par irradier tout sur son passage, comme dans un acte de purification par le feu.

La psychologie tourmentée de Joy est vraiment bien détaillée, ce qui permet de ressentir de l'empathie pour elle car elle est très touchante et émouvante. J'ai bien aimé la confusion identitaire entre Ruth et Joy que le lecteur découvre peu à peu. Une double personnalité, comme le Dr Jekyll et Mr Hyde, qui rapproche Joy de son père, finalement. Un très bon moment de lecture !
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Australie - 1983 - Lorsque Joy apprend que son père est mourant, elle décide de retourner dans la ferme familiale. Pas pour un dernier au-revoir mais pour lui faire payer sa misérable enfance.
Car George Henderson, chrétien à la limite du fanatisme et pilier de la communauté est en réalité un monstre!

Ce roman, qui est passé presque inaperçu sur les réseaux sociaux, est une superbe découverte.
Dans une atmosphère suffocante, l'auteure installe trois temporalités des années 40 à 83.
Vous aurez compris que le thème, entre violences conjugales et parentales, est loin d'être joyeux.
Lyn Yeowart nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine et les faux-semblants.
En effet, comment imaginer que Henderson, chrétien dévoué, adulé de tous, est en fait un tyran sans scrupules?
Sans compter que Joy veut faire éclater la vérité sur la disparition d'une petite fille dans les années 60.
Les pièces du puzzle s'imbriquent et tout prend sens.
Un roman bouleversant et oppressant que je ne peux que vous recommander.
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Ce roman est une plongée dans la vie de Joy, une jeune fille persécutée par son père. Au fil des pages, le lecteur fait des aller retour entre présent et passé. Les chapitres alternent les points de vue et permettent de faire un tableau complet de cette famille hors norme.
L'histoire que nous livre l'auteur est remplie de violence. Chaque page a éveillé chez moi des réactions épidermiques. Certains passages sont terribles et m'ont donné la nausée. Détrompez- vous, il n'y a pas de description gore. Ce sont les attitudes et réactions du père de famille qui m'ont tout simplement mis dans un état de nerf pas possible.
De plus, outre cette violence, il y a très vite autre chose qui vient se greffer subtilement à l'intrigue générale. Cela s'insinue doucement mais sûrement et quand le pot au rose est révélé, c'est tout le roman qui prend son sens.
Joy incarne un personnage fascinant, avec une force de caractère surprenante. Elle est l'élément central de ce récit.
J'ai donc été complètement happée par cette histoire sombre, dont je vous conseille vivement la lecture.
Lien : https://www.instagram.com/au..
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La vengeance est un plat qui se mange froid.

Mon coup de coeur de l'année.
Une enfance maltraitée, un cold case et un dénouement inattendu.

Ce premier roman de Lyn Yeowart se déroule en Australie. Les chapitres, brefs, s'enchainent sur trois périodes. Dans les années 40 avec la rencontre et les premières années de mariage des parents, en 1961, année de la mystérieuse disparition d'une petite voisine de 9 ans et 1983, année du dénouement.
En 1983, Joy est appelée au chevet de son père mourant. Comme son frère Mark, elle a fui dès qu'elle l'a pu ce père maltraitant et ne l'a plus revu depuis. L'histoire se passe au sein d'une petite communauté très pieuse en Australie. le père, George Henderson, membre très apprécié de la communauté, est par ailleurs d'une cruauté sans pareille avec sa femme et ses enfants. Joy n'est revenue que dans un seul but : voir son père agoniser dans d'atroces souffrances et obtenir des aveux. Elle veut que la vérité éclate enfin au grand jour, que toute la communauté connaisse (ou admette enfin) le M. Hyde qui se cachait derrière l'homme aimable et affable.
L'auteur nous promène tout au long du livre, de fausses pistes en fausses pistes, puis les pièces du puzzle finissent par s'emboiter les unes aux autres, pour découvrir la scène finale dans le tout dernier chapitre.
Une très grande réussite ! Un personnage qui restera dans ma mémoire, comme celui de Turtle, l'héroïne de My absolute darling de Gabriel Tallent.

Merci à #NetGalleyFrance et aux Presses de la cité de m'avoir permis de découvrir ce roman coup de poing.
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