Je suis heureuse d'avoir abordé la lecture de
Marguerite Yourcenar par ce recueil posthume, préfacé avec justesse par
Josyane Savigneau, car l'impression que je me faisais de cette académicienne en sort complètement transformée. Les trois nouvelles rassemblées sont des oeuvres de jeunesse.
L'inédit
Conte bleu, tout en camaïeu de bleus, préfigure Les
nouvelles orientales et devait s'accompagner d'un conte blanc et d'un conte rouge.
Le premier soir, par sa thématique et son déroulement, est très proche du dénouement de Vingt quatre heures de la vie d'une femme de Zweig : du voyage en train vers le supposé accomplissement de la toute première nuit -avec la maîtresse tant désirée ici ou la jeune épousée chez
Marguerite Yourcenar- à l'acte inaccompli dont le protagoniste masculin se détourne par anticipation, blasé par les expériences antérieures.
Maléfice enfin plonge au coeur des croyances obscures pour jeter en pâture à la crédulité populaire une jeune pauvresse pour laquelle "les étoiles dessinaient, en grands jambages tremblés, les lettres géantes de l'alphabet des sorcières".
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