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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous plonge de manière directe et sans atermoiements dans une histoire assez folle d'enlèvement non assumé, de tromperies, de vies ratées... en chine. Où se côtoient aussi des vies simples et difficiles et de la grande bourgeoisie corrompue. Tout cela avec un état omniprésent mais presque complètement absent de l'histoire.
C'est dialogué, c'est nerveux, c'est fin, c'est bien.
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Une belle lecture.
J'avais lu récemment le Clou de cette auteure et j'avais eu envie de la retrouver. Bien m'en a pris.
Nonobstant, cet opus est très différent. Plus léger, plus drôle, plus émouvant et plus tendre. C'est une qualité.
Ici, donc, un couple aléatoire enlève un petit garçon Dada, six ans, espérant une rançon car les parents sont des profiteurs chinois, pas très honnêtes, combinards et compagnie. La nounou est la partie féminine du couple kidnappeur.
On suit les tribulations de la nounou et de Dada, car au moment du rapt, les parents corrompus sont arrêtés par la police. Que faire alors ?
C'est drôle et cette situation cocasse va révéler d'une part la lâcheté de l'un et la grande bonté, mais tout en sarcasme et sans mièvrerie, de l'autre (la nounou).
Les interventions de l'enfant Dada sont absolument magiques, sensibles, fines et c'est par lui que l'humanisme s'exprime : l'image du petit chat et de l'oie, alias le cygne sont d'une simplicité, d'une pureté et d'une élévation spirituelle, qui amènent une douceur et une bonté, dans une histoire violente.
J'ai aimé ce contraste, entretenu par les dialogues entre les adultes entre eux et la présence aérienne de l'enfant.

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Yu Ling est la nounou de Dada, le fils unique d'une riche famille pékinoise. C'est un enfant roi mais solitaire, dont les parents, accaparés par leurs diverses activités, s'occupent peu. Yu Ling et Dada partent en pique-nique avec un certain Monsieur Courge, connaissance de la nounou. On se rend vite compte que quelque-chose cloche dans les conversations entre les deux adultes. C'est un enlèvement! La nounou et son ami ont décidé de demander une rançon. Mais rien ne se passe comme prévu et la seule solution est de ramener Dada chez lui.
Avec L'Hôtel du Cygne, Zhang Yueran nous plonge dans l'intimité d'une famille de la nomenklatura Chinoise, ou plutôt la non-intimité de cette famille, chacun vivant de son côté en laissant à la nounou le soin d'élever l'enfant. Elle connaît tout de la famille et de ses magouilles, mais reçoit peu de considération, elle est comme un meuble de la maison. Je pense que c'est très représentatif de la réalité.
L'enlèvement rocambolesque et raté n'est que le prétexte à une critique de la société chinoise et de son coté matérialiste. Les riches sont uniquement occupés à s'enrichir plus. Les mères absentes sont peu investies dans la vie de leur enfant. Les petites gens, toujours à court d'argent sont, eux aussi, peu regardant sur les manières d'en obtenir. Tous souffrent de solitude et celle de l'enfant est particulièrement émouvante.
La nounou,Yu Ling, est une femme simple que la vie n'a pas épargnée. Au début du récit elle semble indifférente à tout et ne s'investit pas beaucoup dans cet enlèvement. Elle ne reprend les rênes que lorsque tout espoir de rançon s'est envolé et qu'elle se retrouve seule avec l'enfant. Au fil des pages sa froideur s'estompe, elle devient plus humaine et, elle aussi, m'a touchée.
Dans ce très court roman, le style de Zhang Yueran est efficace. Les phrases, elles aussi, sont courtes avec des dialogues qui s'intègrent dans le texte sans retour à la ligne. C'est rythmé et tout est dit en peu de mots. On retrouve le burlesque caractéristique des romans chinois dans de nombreuses situations, comme l'achat de l'oie ou l'installation d'une tente au milieu du salon, sur de coûteux tapis, pour cette même oie. Il y a de l'humour et les nombreuses situations cocasses m'ont bien fait rire.
J'avais beaucoup aimé le clou, le premier roman de Zhang Yueran. L'Hôtel du Cygne confirme qu'elle est bien une auteure majeure de sa génération. Elle démontre qu'il n'est pas besoin d'un long texte pour dénoncer avec efficacité les travers de ses contemporains. A lire pour mieux comprendre la Chine d'aujourd'hui.
Lu dans le cadre des explos 2021 de Lecteurs.com

Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Zhang Yueran nous offre ici à nouveau un roman social passionnant, plus court que "Le clou", mais tout aussi réussi.
L'histoire met en scène divers problèmes sociaux en Chine : la corruption, les très grandes différences de niveau de vie entre les riches et les pauvres, la solitude des enfants uniques et l'apreté de la vie des petites gens comme Yu Ling, nounou chinoise parmi tant d'autres.

Nous ne pouvons qu'être touché par cette femme que la vie n'a pas épargnée : loin de chez elle pour essayer de s'en sortir, ayant subi beaucoup d'épreuves, elle essaie de s'adapter au jour le jour. J'ai ressenti beaucoup de compassion pour cette femme peut-être trop gentille et qui s'est laissée trop faire. Elle semble cependant porter un regard détaché sur ce qu'elle subit, comme si elle était loin de tout.  Son amour pour les enfants et son besoin d'en avoir m'a beaucoup touchée.

Dada, petit garçon plein de vie, est lui aussi attachant (malgré ses crises pour avoir du cheesecake à 100 yuan la part !). Il est le type même de l'enfant unique chinois dans une famille riche : il va dans la meilleure école possible, est forcé à jouer du piano même s'il déteste ça, a tous les jouets dernier cri qu'il souhaite (mais ne peut pas y jouer comme il le souhaite, il ne faudrait pas casser les précieux vases), mange des produits frais et de grande qualité, mais surtout est profondément seul. Il n'a pas le droit de jouer avec telle petite fille ou tel petit garçon parce que ses parents ne les considèrent pas assez bien pour lui. Sa mère est presque toujours absente et ne semble pas du tout ressentir de l'amour pour lui. Elle semble avoir eu un enfant parce que c'était une étape un peu obligatoire dans la vie d'une femme chinoise.

Ce pauvre enfant donc ne cesse de répéter que ce n'est pas grave de ne pas avoir d'ami, un peu comme un leitmotiv ou une façon de se rassurer. Mais il se prend d'affection pour une oie qu'il appelle "son cygne", élément quelque peu loufoque dans ce roman.

Yu Ling et Dada semble petit à petit se composer une famille, une famille un peu étrange, un peu bancale avec l'oie et Huang Xiaomin, mais une famille où l'affection est sincère et où les membres peuvent compter les uns sur les autres (bon peut-être un peu moins sur ce "cygne imposteur" tout de même)

L'ambiance du roman est quant à elle très intéressante. L'auteure a instauré avec brio une atmosphère angoissante au début, qui ensuite peu à peu devient énigmatique et semble être hors du temps.
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Il me semble que c'est rare que je lise ce style de livre. Ce titre a été choisi pour le Prix des lecteurs Etranges Lectures 2022/2023. Un magnifique comte que j'ai dévoré en une petite après-midi.

Dada, le prénom d'un charmant petit garçon, sa nounou, Yu Ling et son acolyte M. Courge vont vivre ensemble une expérience complexe. Ces deux derniers montent un plan pour soutirer de l'argent aux parents de Dada. Un grain de sable dans le rouage fera de cette aventure une toute autre histoire!

Nous avons ici quelques 150 pages qui se lisent rapidement sans perdre le fil de l'histoire, racontées de façon assez douce et humoristique. Et au milieu de ces trois personnages : un cygne! À découvrir : ce qui est arrivé aux parents de Dada qui sont souvent absents pour leur petit garçon de 6 ans…

Zulma est une édition assez reconnue dont les couvertures m'attirent. Et c'est sans appréhension que je suis entrée dans ce récit pour ne plus le lâcher. de la belle littérature chinoise à lire comme l'on déguste un chou à la crème. Merci à la bibliothèque de Saint Geyrac de participer à ce Prix.

Lien : https://passionlectureannick..
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J'ai souvent reproché à la littérature asiatique en général une certaine lenteur et des histoires dans lesquelles il ne se passe pas grand chose outre le quotidien de la vie.
J'ai donc commencé ce livre avec avec une certaine retenue.

Pour autant, je me suis laissée emporter par l'histoire de Dada, l'enfant pétillant de famille bourgeoise quasi kidnappé, Yu Ling, la nounou frappée par le malheur quasi kidnappeuse sans le vouloir vraiment, et M. Courge, le compagnon de la nounou, cerveau du kidnapping.

J'ai trouvé qu'une certaine poésie et humanité ressortaient et mettaient bien en évidence la vie des petites gens invisibles de Pékin.
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Quel plaisir de rencontrer cette auteure au festival Atlantide. Lors de sa première visite à Nantes, sa valise s'est cassée et on lui a dit que cela signifiait qu'elle reviendrait... et c'est ce qui s'est passé ! Et quelle chance de l'entendre parler de son dernier roman, très court mais dense. Un petit livre que je ne peux que recommander.

"Le malheur est la chose du monde la mieux partagée. Moi, je ne m' occupe que de ce qui est à ma portée..."

L'Hôtel du Cygne est l'histoire d'un kidnapping qui tourne mal. Yu Ling est la nounou de Dada depuis 4 ans. Poussée par son petit ami, elle décide de kidnapper l'enfant pour obtenir une rançon. Mais les choses ne se passent pas comme prévu, car le grand-père, haut fonctionnaire, est arrêté pour corruption, ainsi que le père. La mère, à Hong Kong, est introuvable. L'enfant perd toute valeur monétaire. Dans cette critique sociale satirique, Zhang Yueran dépeint des faits actuels de la société chinoise, tels que la corruption, les différences de classe sociale et la vie des domestiques, invisibles en Chine. Une de ses amies emploie une nounou qui vit avec sa famille, et cette nounou ne voit son propre enfant qu'à travers des écrans, si bien que son bébé pense que sa mère est un téléphone. C'est le cas de beaucoup de femmes pauvres qui quittent la campagne pour s'occuper des enfants des riches dans les villes, et ne reviennent qu'une fois par an dans leur village natal pour voir leur famille.

Mais son roman a aussi une portée plus universelle, nous montrant que le bien et le mal résident dans chaque individu et qu'on peut aisément basculer d'un côté ou de l'autre. La nounou, qui peut sembler antipathique au début du roman, change au contact de ce garçon de 6 ans, très dépendant d'elle, et passe du statut de kidnappeuse à celui de protectrice. " Comme si elle n'était plus celle qu'elle était auparavant. Telle une plante aquatique dont on aurait coupé les racines, elle flottait de-ci de-là, attendant de s'enraciner ailleurs".
Au début du roman, le garçon achète une oie, qu'il prend pour un cygne. En Chine, les animaux ont une symbolique, et le cygne symbolise l'aristocratie, ce qui n'est pas le cas de l'oie. L'enfant, à l'âme pure, ne fait pas la différence. L'hôtel du cygne est la petite tente de camping verte qu'il installe au milieu du salon pour y dormir avec son cygne.

L'auteur nous encourage à lire son précédent livre, le clou, qui a nécessité 7 à 8 ans de préparation, période au cours de laquelle elle a comblé ses lacunes sur l'histoire de la Chine. Elle y raconte l'histoire contemporaine de la Chine, et ce "pavé" de 640 pages est destiné à servir de base à ses futurs ouvrages, dans lesquels elle approfondira certains thèmes, comme dans L'hôtel du Cygne.
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Zhang Yueran continue à saisir ses contemporains et la génération d'après révolution culturelle dans ce petit roman séducteur quasi en huis-clos.
Après la densité du Clou, nous voici plongé au coeur d'un polar sociologique. Yu Ling baby-sitter dans une famille aisée pékinoise décide de mettre en scène le kidnapping de Dada, son petit protégé, afin d'extorquer de l'argent à sa famille : le grand-père placé politiquement, le père dans une grande entreprise, et la mère courant les magasins de luxe. Aidée de son amant de passage, l'entreprise tombe vite à l'eau quand la famille est accusée de corruption et est arrêtée. La jeune femme se retrouve donc seule avec l'enfant, dans la grand maison aseptisée de ses employeurs partagée entre souvenirs et désirs d'ailleurs.
Le roman est découpé en trois parties : le kidnapping, le retour à la maison et la résilience. L'histoire se cristallise autour de Yu Ling, de son passé et de sa rencontre avec d'autres personnages gravitant autour de ces familles vivant dans le luxe et oubliés du monde : la grand-mère du petit garçon, l'institutrice, le livreur, l'entraîneuse de sport jusqu'au petit Dada, qui décide ce la construction de son hôtel du cygne, hommage au volatile (qui se trouve être une oie) pour tous les isolés, esseulés et malheureux comme lui.
Car là réside la magie et la transformation dans ce roman, le regard qui transforme le commun gibier en oiseau d'apparat, Dada et son innocence transformant en cygne les gens bienveillants et cassés autour de lui.
Un bon moment de lecture sur les oubliés des sociétés.
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J'avais beaucoup aimé le "clou", un roman très dense sur les rapports entre générations. Celui-ci est plus mince, mais aussi intéressant. Nous découvrons la richesse et la corruption d'une certaine classe sociale, la politique de l'enfant unique, les travailleuses corvéables à merci, ici les nounous, les cuisinières, des femmes silencieuses et courageuses. Tout ceci à travers cette étrange famille recomposée. Une lecture très agréable.
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Yy Ling est embauchée dans une famille très riche de Pékin pour s'occuper du fils - unique comme il se doit en Chine- de 5 ans , Dada. Ce jour-là, en l'absence des parents, elle propose à l'enfant une balade et un pique-nique. En fait elle a projeté avec son comparse Courge de le kidnapper une journée pour réclamer une rançon qui leur permettrait de commencer une nouvelle vie ailleurs. Mais rien ne se passe comme prévu : le père est inculpé de corruption, la mère introuvable et Courge a vite déguerpi. Yu Ling se retrouve seule avec cet enfant, elle qui a connu bien des malheurs, lui qui a été privé d'affection et d'amis.
Le roman est construit en triptyque . Dans la dernière partie le petit garçon construit " L'hôtel du cygne" une tente au milieu du salon où peuvent se réfugier ceux qui n'ont pas d'amis. Une nouvelle famille en quelque sorte !
C'est aussi le portrait touchant d'une femme discrète mais fidèle à ses engagements avec en arrière-plan l'image d'une société chinoise profondément inégale. Les personnages secondaires sont bien croqués et le petit garçon capricieux à souhait.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman très bien écrit. Merci aux éditions Zulma et à Babelio
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