Magritte déteste la psychologie. Elle essaie d’expliquer le mystère, tout le contraire de sa démarche.
Peut-être mettait-il toute sa révolte dans la peinture, et non plus dans sa vie…
Pourquoi vouloir répondre aux questions que la peinture nous pose ?
L’œuvre de Magritte est figurative, mais elle est un attentat permanent contre la représentation. Peindre le réel équivaut à le penser par l’image, une trahison féconde. La vraie vie est toujours un ailleurs qui n’existe pas. La peinture n’agit pas comme un miroir passif de la réalité, elle la métamorphose. On ne fume pas dans une pipe peinte. L’œil du peintre est un faux miroir. Tout objet en cache un autre.
Nul ne m’est étranger comme moi-même.
Il n’aime pas qu’on fouille dans son passé.
C’est génial ! Vous êtes envahi par l’esprit de Magritte… Et vous devez vous en libérer.
Magritte a toujours adoré les films de Fantômas qu’il allait voir adolescent au Cinéma Bleu de Charleroi. Avec les nouvelles d’Edgar Poe, Fantômas fait partie des œuvres fondatrices qui le marquent durablement. Le refus de l’ordre établi revendiqué par le roi des voleurs plaisait au peintre. De même, le changement d’identité de Fantômas ne pouvait que séduire Magritte, lui n’aura de cesse d’étonner en affichant une personnalité changeante suivant les époques.
Tant que tu n’auras pas accompli ta mission, tu porteras le chapeau.
Un chapeau melon ! Qui eut cru qu’un jour, moi, Charles Singulier, je m’abandonnerais à la fantaisie d’acheter une futilité de ce genre. Et avec plaisir, qui plus est. Et j’ose même le porter. Quelle extravagance ! il faut dire que la perspective d’être officiellement promu ce lundi a de quoi griser le plus imperturbable des hommes. Comme quoi, vingt ans de travail sérieux ont plus de valeur que le fayotage auquel se sont livrés nombre de mes collègues. Midi. Dans 24 heures, je serai un homme nouveau. Il faut que je me calme. Et que j’enlève ce foutu chapeau. Un peu d’air me fera du bien.