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Pascale Bourgaux, grand reporter tome 1 sur 1
EAN : 9782800179742
80 pages
Dupuis (09/05/2014)
3.92/5   57 notes
Résumé :
Mars 2010, la grand reporter Pascale Bourgaux part réaliser un documentaire sur un seigneur de guerre, dans un village du nord de l'Afghanistan où elle se rend régulièrement depuis dix ans. Compagnon d'armes de Massoud à l'orée de ce siècle, farouche adversaire des talibans et chef respecté, Mamour Hasan, puisqu'il s'agit de lui, n'a pourtant pas connu de fonction gouvernementale à la hauteur de son engagement. Contre toute attente, elle découvre que nombre de jeune... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Pour une BD lue 'simplement' parce qu'elle avait attirée mon attention à la médiathèque, c'est vraiment une belle surprise ! Et pas seulement grâce aux superbes planches de Thomas Campi qui apportent un regard moins racoleur que celui des caméras - en particulier dans les scènes avec les femmes afghanes.

Les larmes du seigneur afghan part d'un constat simple : en 10 ans, Pascale Bourgaux, reporter belge, a vue un village du nord de l'Afghanistan se radicaliser au point de voir des jeunes, qui autrefois s'étaient battus contre les Talibans, souhaiter leur retour. Ce triste constat en amène un autre : ce changement qui semble brutal n'est ni plus ni moins que la conséquence des diverses déceptions des gouvernements soit-disant démocratiques , qui à défaut d'amener aux Afghans ce dont ils avaient besoin, leur ont amené … la corruption , et avec elle, la hausse de la pauvreté et des inégalités. Bravo l'Occident !

Bien sûr, on sent bien que la journaliste est très impliquée émotionellement dans son sujet mais cela ne dessert en rien son ouvrage. de plus, il a le mérite - certes secondaire au regard de la gravité du sujet de fond - de mettre en scène le travail du journaliste en montrant comment une question en entraîne une autre, et comment des réponses surgissent de nouvelles questions.

En définitive, cette bande dessinée aide à une meilleure compréhension de cet "autre" qui n'a pas la même culture que nous. Elle donne aussi un exemple très concret de l'ethnocentrisme forcené dont a fait preuve l'Occident depuis les années 1990, ne tenant compte ni de la culture des pays qu'il dit vouloir aider, ni de sa propre histoire et du temps que sa civilisation à être au niveau qu'elle connaît aujourd'hui (sérieusement : dans quel pays est-on passé d'une société moyenne-âgeuse à une société moderne ???)

Un bon moment de lecture qui complète la vision de l'Afghanistan que j'avais jusqu'ici : entre l'écriture pudique et poétique d' Atiq Rahimi et la plume plus américanisée et sentimentale de Khaled Hosseini.
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Une reporter belge se rend en Afghanistan pour la énième fois. Cette fois, elle a du mal a reconnaître ce village qu'elle connaît si bien. Ceux, qui avant, combattaient contre les Talibans, sont prêts aujourd'hui à les accueillir. La pauvreté côtoie la richesse grâce à la corruption et aux dons internationaux. Intéressant de voir le dur travail sur le terrain, d'entrer chez les gens, de ne parfois pas pouvoir diffuser une info importante que les médias refusent. Interpellée par la différence entre un sujet sérieux et certains propos au ras des pâquerettes.
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De belles couleurs, chatoyantes pour un album au sujet pourtant sur fond de conflit, de guerre.
Pascale Bourgaux nous entraîne à sa suite, sur les traces de Mamour Hasan, seigneur de guerre afghan. Avec ce reportage elle souhaite montrer toute l'ambiguïté, les paradoxes, les contradictions, les tiraillements, les difficultés de la société afghane. Résistants contre les russes, puis les Talibans, certains sont déçus par la démocratie et voient dans les nouveaux Talibans une solution. La corruption sévit à tous les étages de l'administration, et le seigneur de guerre semble le dernier rempart contre à la fois les Talibans et la corruption. Les occidentaux sont focalisés sur l'aide humanitaire alors que celle-ci est détournée, ou sur la burqa alors que pour les femmes afghanes elles-mêmes la survie est d'abord prioritaire et la burqa très secondaire. Les soldats de l'OTAN sont censés pacifier la région et former les afghans, mais leurs bavures sont passées sous silence.
C'est tout cela qui nous est livré dans cette bande dessinée, à défaut d'un reportage qui n'a jamais trouvé preneur...
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L'Afghanistan est un pays qui me fascine de plus en plus, surtout au vu de la quantité de BD documentaires qui sont sorties dessus, mais aussi parce que ce qui se passe dans ce coin du monde est assez révélateur de toutes les failles de notre système actuel, en terme de politique extérieure, de façon de voir le monde mais aussi dans les limites de notre compréhension des autres, de tout ce qui n'est pas issu de notre monde occidental. Les compréhensions de ce coin du monde se heurtent souvent à la réalité du lieu, des coutumes et des religions. Et c'est ce que j'aime dans ces BD documentaires, qui proposent de confronter la vision du monde de nous autres occidentaux à celle des Afghans, qui vivent quand même dans un pays en guerre depuis près de 30 ans.

Et pour le coup, cette BD est une belle continuité de ce qu'on peut lire dans Kaboul Disco, le photographe ou Passage Afghan. C'est encore une fois une journaliste qui explore ce pays, qu'elle connait bien. Mais là où elle se démarque, c'est dans cette vision qui est déjà plus récente (seulement dix ans) et qui permet de revenir sur la période d'occupation des Américains face aux Talibans. Et c'est tout le propos de la BD : comprendre comment le pays peut encore accueillir les Talibans après tout ce qu'ils firent. C'est d'autant plus intéressant que l'apparition de l'état islamique qui arrivera dans les années suivantes est assez compréhensible quand l'on regarde la situation qui était celle de l'Afghanistan.

L'histoire est un beau reportage de l'auteure, avec sa propre perception (qui n'est pas sans défaut, notamment lorsque son caméraman lui fait remarquer les erreurs) des choses mais aussi son expérience de l'Afghanistan qui remonte à dix ans. Cela dit, comprendre un pays qui est dans une telle situation depuis maintenant trente ans, ou plus, ça n'est pas évident. Et les propos que l'auteure va soulever sont souvent empreints de ce problème de compréhension du pays (je pense à ce qui se dit sur la burqa, ou la morale européenne est bien remise en place). C'est intéressant, mais aussi ça fait réfléchir à la façon dont nous regardons le monde. Et il faut bien penser que dans ce genre de pays où nous intervenons militairement, où les actions que nous entretenons dans chaque pays voisin ont une conséquence parfois dramatique, notre avis et notre vision du monde ont une importance. C'est aussi de notre responsabilité (et la bavure des soldats allemands est éclairante là-dessus pour le coup).

Le dessin est très agréable, coloré et chaleureux, bien loin d'un noir et blanc souvent utilisé en reportage, et qui permet d'apprécier aussi bien les couleurs des vêtements que les paysages de l'Afghanistan, trop souvent vu comme un désert ou un paysage de guerre. C'est agréable que de pouvoir voir la beauté de ce pays, mais aussi donner une image plus vivante de ces personnes rencontrées.

C'est le genre de BD qui donne envie de découvrir encore plus avant la réalité de ces pays dans lesquels nous intervenons sans forcément nous en rendre compte, et surtout cette BD permet de reprendre en pleine face l'arrogance que nous avons souvent face aux autres pays (surtout au Moyen-Orient). En tant qu'occidentaux, notre regard est bien trop biaisé et il faut ce genre de livres pour nous rappeler que notre regard n'est pas universel. Une lecture recommandée !
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En 2012 la grand-reporter belge Pascale Bourgaux sort son documentaire sur un seigneur de guerre afghan, compagnon d'arme du commandant Massoud et baron local du nord de l'Afghanistan. Tournant depuis dix ans dans ce territoire, la journaliste a connu les évolutions de la situation depuis l'intervention américaine de 2001. le documentaire témoigne de la nouvelle situation tragique qui voit une population désabusée et prête à rendre les rennes aux Talibans pour peu qu'ils garantissent la sécurité et l'éducation... En 2014 sort la BD du même titre: il s'agit d'une sorte de making-of, de transposition illustrée (certains plans sont repris du film), en bref ce qu'on appelle une adaptation.

"Les occidentaux, vous êtes obsédés par la Burqa! Si cela pouvait être le seul problème des afghanes je serais ravie, Pascale."

Il est probable que peu de personnes aient vu le film (diffusé une fois sur canal+) et la BD est l'occasion de s'immerger dans ce formidable récit, d'en ressentir la tension. Elle permet aussi de voir l'envers du décors. Les réactions de la journaliste quand elle craque, ses interrogations, les images tournées mais non retenues ou les séquences intégrales avant montage qui nous donnent à voir des discussions qui n'étaient pas montrables. Bien sur, il y a toujours une part de fiction (dans un film comme dans une BD) mais le projet d'adaptation, outre de très belles illustrations (et quelles couleurs!) est vraiment pertinent et donne à lire une oeuvre à part entière. Je trouve simplement regrettable qu'aucune information ne soit donnée sur l'origine du projet, sur le film, sur l'auteur. Plus que toute autre BD, une BD-docu nécessite à mon sens un avant propos et des annexes permettant d'élargir son périmètre, de mieux appréhender ce que l'on vient de lire et de faire la part des choses entre le réel et le récit. L'album y perd beaucoup, en se terminant brutalement sur une page blanche de garde, c'est dommage.

Après une entrée en matière classique qui m'a fait craindre un énième reportage illustré, j'ai été surpris par le stress ressenti dès lors que les personnages commencent leur voyage vers la région tribale de Mamour Hassan (le chef). Sans le son d'un reportage vidéo, sans le réel des images, le seul contexte rappelé, les dialogues des personnages, nous font ressentir à la fois l'urgence, le danger permanent et le fait d'être au bord du monde que l'on connaît. L'écart de culture, même chez cet ami puissant, respecté, adversaire radical des talibans, fait que l'incident peut survenir à tout moment. Un geste, une phrase déplacée peut jeter la honte sur un sage observé de tous, le contraindre par honneur à des gestes, des décisions qu'il ne souhaite pas et qui fragilisent l'équilibre entre la guerre civile et le retour à la civilisation de ce pays.

"Le chauffeur était prêt à nous trahir. Mais quand il réalise que le prix de cette trahison risque d'être plus élevé que prévu il renonce."

Sans appuyer, par le seul témoignage, l'on a le sentiment de comprendre la réalité du pays de 2014: un pays rural, pauvre, peuplé de personnes pour qui la seule éducation est celle des mollah. Là le rôle du seigneur de guerre Mamour Hassan devient plus fondamental encore que celui du gouvernement central: c'est lui qui construit les écoles, qui nomme les instituteurs. Des instituteurs qui ont pour partie basculé dans le camp des talibans alors qu'ils sont fonctionnaires de l'Etat... Car l'Etat est Mamour Hasan dans cette province reculée. Les Talibans sont déjà dans les têtes de populations qui ne voient pas arriver les milliards de l'aide occidentale, détournée par la corruption de Kaboul. Une population qui vit depuis des décennies dans une version obscurantiste de l'Islam. Et seule l'autorité morale de Hasan maintient sa ville sur le chemin des Lumières. Dans cet environnement insidieux, caché, collaborationniste, la journaliste occidentale n'est acceptée que par-ce qu'elle est l'invitée du chef. Elle et son cameraman savent qu'à l'instant où le chef est parti ils sont en danger de mort.

Les larmes du seigneur Afghan est une BD très forte pour qui s'intéresse à l'actualité, au difficile sujet de la cohabitation entre deux cultures, l'Islam et l'Occident, à un pays probablement unique dans l'histoire du monde. Un pays qui cristallise depuis si longtemps les soubresauts du monde et dans lequel des habitants ne demandent qu'à sortir des projecteurs.

Lire sur le blog:
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critiques presse (5)
BoDoi
21 août 2014
L’exercice était périlleux, mais par une narration sobre et les images lumineuses de Thomas Campi – qui interprète avec talent les personnages et les événements, lui qui n’est pas allé là-bas – Les Larmes du seigneur afghan réussit son pari [...].
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
29 juillet 2014
Apparaissant à la fois comme un making-off et comme un complément, cette bande dessinée témoigne d'une réalité qui force à réfléchir, tout en dépeignant bien la complexité de ce qui se passe aujourd'hui en Afghanistan.
Lire la critique sur le site : BDGest
BulledEncre
11 juillet 2014
Un premier tome remarquablement abouti. À ne pas rater.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Culturebox
23 juin 2014
Les éditions Dupuis publient "Les larmes du seigneur afghan", une bande dessinée inspirée des missions d'une journaliste belge, Pascale Bourgaux, grand reporter pour la RTBF.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Auracan
12 mai 2014
Pascale Bourgaux cite trois confrères disparus dans ses remerciements. Il y en a malheureusement eu bien d'autres. Ces artisans aventureux et passionnés de l'information méritent pensées et reconnaissance en parcourant ces pages ou en regardant un journal télévisé. Merci et chapeau à tous !
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
En Afghanistan, les besoins restent énormes. Le pays figure toujours parmi les plus pauvres de la planète. Des milliards de dollars d'aide humanitaire ont fini dans les poches des élites afghanes corrompues, plutôt que dans les infrastructures, les hôpitaux et les écoles. L'Afghanistan est redevenu le premier producteur d'opium et d'héroïne.
L'Europe et les Etats-Unis considèrent qu'ils ont fini leur "job". Ils ont, certes, aidé les Afghans à chasser les Talibans en 2001, mais leur présence militaire pendant les douze années qui ont suivi se révèle un échec.
Les Talibans n'ont jamais vraiment disparu, au contraire. Pour eux, le terreau de la pauvreté et de la colère s'est révélé très fertile. Ils contrôlent désormais plusieurs provinces dans le sud du pays.
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Vous les Occidentaux, vous êtes obsédés par la burqa !
Si cela pouvait être le seul problème des afghanes, je serais ravie, [...].
Pendant que vous pensez à nos burqas, nous on se demande comment on va manger, s'éclairer, circuler ...
La priorité, c'est notre survie et la reconstruction de l'Afghanistan. Pas la burqa !
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Elles poussent comme des champignons à Kaboul ! Voilà où passe l’aide internationale : des ministres, des fonctionnaires détournent les fonds humanitaires pour se construire des palaces
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Si l'argent de la communauté internationale était dépensé correctement... Aujourd'hui en Afghanistan, il n'y aurait ni pauvreté, ni Talibans !
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En Afghanistan, rares sont les femmes qui parviennent à réaliser leurs rêves.
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