Qui ne s'est jamais indigné, perplexe, face aux atrocités dont sont parfois capables des êtres humains ? Cela ne manque pas d'interroger, et nous place parfois dans l'écueil du tout ou rien.
Soit dans le génie du mal : une conception qui nous rassure par son identification impossible en rejetant l'horreur dans la folie ou dans ce qui n'appartient plus à la communauté humaine : le monstre;
soit dans le concept érigé par
Hannah Arendt de "banalité du mal" où la barbarie est le fait d'Hommes ordinaires.
L'auteur,
Daniel Zagury, psychiatre spécialiste en psychiatrie légale, voit dans l'intuition de la philosophe une théorie pertinente, mais nuance "(...) on a cru pouvoir s'appuyer sur la banalité du mal pour basculer dans la généralité (...) . C'était la nouvelle représentation commune, celle de "Monsieur-Tout-le-monstre". (...) C'est une grave erreur de confondre banalité et généralité du mal. (...) le mal n'est jamais banal. Ce sont les individus qui le commettent et les mécanismes qui le permettent qui le sont, provoquant souffrance et destruction."
Éminemment intéressant, ce livre aborde plusieurs thématiques nous permettant d'appréhender par quels mécanismes psychiques et circonstances des Hommes ordinaires passent du côté de la barbarie :
- du crime passionnel à l'homicide conjugal
- Les meurtres de nouveaux-nés
- Les crimes de lèse-narcissisme
- L'emprise mentale
- Les terroristes
- Les génocidaires
- La banalité psychique du mal
C'est une lecture tout à la fois accessible et exigeante mais qui a la grande richesse d'apporter des réponses à ces questions de prime abord inaccessibles à la compréhension.