Bien, bien bien, par où commencer ? Bon, déjà la couverture est trippante, un bon loubard qui porte un bras avec un corps attaché ? Bref, une sale gueule comme il faut, avec un désert derrière lui, un résumé où nous savons déjà que la violence règne en maître, pas de doute, nous ne sommes pas dans un bikers classique, loin de là.
Si vous pensez voir des bad boys, c'est bien trouvés, par contre ils ne sont plus de la première fraîcheur, ni de la deuxième d'ailleurs. Vous pensiez qu'ils seraient beaux, doux, engageants, prêt à modifier leurs façon de vivre ? Que nenni, rien de tout cela, ils ne vivent que pour le fric, pour une bonne cause d'ailleurs et prêts à tanner les plus beaux tatouages sur chair morte ou non. Il est certain que la première est plus soft dans le sens où il faut un cadavre vraiment frais pour éviter de passer des heures à assouplir la peau, à ne pas entendre les gémissements de celui ou celle qui se fait racler la peau. La seconde solution est malgré tout une qualité de fraicheur, là-dessus impossible de ne pas mettre en avant cette qualité. Après, il suffit de quelques bons coups bien placés dans les dents, des vis qui percutent littéralement les muscles du bonhomme pour le souder sous la planche qu'il est et le résultat est plutôt bon.
Bien, je vous ai mis dans l'ambiance du livre ? N'y pensez même pas, ce n'est qu'un début, car il faut bien imaginer que cela, ce n'est qu'un remake de la première scène du livre : un ancien biker qui a fait du tort à la meute, celle que nous allons suivre dans des péripéties tortueuses et qui se retrouve épinglé tel un papillon sur une planche de bois, autrement dire la table des opérations, pour se faire enlever le tatouage qu'il porte. Tatouages... vous savez ce dessin, cet art qui est imprégné dans la peau, sous la peau, montrant plus ou moins de beaux atouts qui est et devrait resté sur le propriétaire de ledit tatouage. Les époques ont bien changé, ce qui est aujourd'hui ne sera plus demain et demain sera ce que nous livre ce duo de choc d'écrivaillon mal sous tout rapport sur un monde où la Bretagne subit.
Ô rage, ô désespoir, ma Bretagne profonde qui va vivre de tristes événements, tout comme la France qui est aux mains des Russes, Niaques, mexicanos et autres passions non française. Franchement, nous sommes passés en GUERRE et là, on peut le dire, parce que ce n'est pas un virus qui nous a bloqué, non, nous sommes passés aux ennemis et les Russes s'en sont délectés les doigts et pas que. le droit de vote ? Laissez-moi rire, le droit de ? Non tout court, on s'arrête déjà là, le seul droit que tu as c'est de ne pas te faire prendre, point final. Et d'éviter d'avoir des tatouages, ou alors se faire cramer avec une fois mort, ou bref, faire profil bas. Car il n'y a pas que la meute qui peut être à vos trousses, il peut y avoir n'importe quel trafiquant de cuir. Car le tatouage, une fois bien préparé, tanné, reposé etc, etc, peut vous donner un cuir magnifique ! Et ce n'est pas tonton qui dira le contraire vu qu'il a un magnifique cuir sur le dos de pièces détachées. Il faut dire que c'est
le tanneur de la meute et il montre à son apprenti comment faire pour avoir la meilleure qualité de cuir et ainsi faire son beurre.
Tanner de la peau humaine, c'est qu'on s'y laisse prendre et le pire, c'est que cela existe déjà, mais ça, il vaut mieux ne pas en parler de trop. Bref, la dictature des pays que nous connaissons est chez nous et on l'a prise bien profond nous montre que si tu es un faible, tu trépasses. Une bonne harley, quelques chicos en moins, des doigts de fer, une paire d'années dans les dents, pas vrai tonton ? Il me fait trop penser au tonton flingueur celui-là, comme sa meute d'ailleurs : On tire d'abord, on cause après. Toujours se servir soi-même et ne pas oublier une chose : être le plus rapide, même à quatre-vingt piges. Allez, si je vous disais qu'ils ont un contrat le tonton, Daddy, l'apprenti Antoine, Paulo et Teddy, pour retirer d'une vieille pas fraiche, enfin si elle est dans un congélo depuis des années, mais passons, pour obtenir son dos tatouée pour son petit-fils ? Ouais, la classe à Dallas, mais on est en Brocéliande et Merlin n'a qu'à bien se tenir.
Point de sorciers, juste une meute de loups prêts à tout dévorer sur place surtout lorsque le cadavre bien congelé se fait la malle sous leurs yeux. Pas de bol, une aventure bien gore, bien trash les attends (bon si vous avez réussi à passer les premières pages, rien ne pourra vous dégouter, au contraire, j'ai ri, mais j'ai ri !) entre plusieurs tirs croisés. Alors je suis aussi déglinguée que cette meute qui n'a pas froid aux yeux, enfin Antoine est encore un peu jeunot, il n'a pas encore dépiauté sur un vivant, mais cela viendra bien. Pour le moment, point de gentillesse, uniquement pour Charlie, mais après ? chut : il faut savoir se faufiler dans la masse, se faire tout petit pour réussir à bien tous les niquer ! Ne pas chercher ses mots, cela ne sert à rien, je suis hyper soft et je ne peux même pas mettre de sang des artères ici. Déçue à un point... Au moins le récit en a de toutes les couleurs, du sang frais, du pourri, du vert, des boyaux à foison, des morceaux de cadavres, de la bouillie humaine et paf, c'est l'hécatombe quand les fédéraux sont à vos trousses, au moins une fois par jour.
Les personnages sont haut en couleur, ils ne s'amusent pas, ils bossent, bougent et bossent de nouveau. Ce contrat juteux... ils auraient dû y réfléchir à deux fois. Toujours est-il que je me suis bien foutu de leur gueule patibulaire, ridée à souhait. L'humour caustique comme la soude utilisée pour nettoyer une scène de crime, décapante comme les produits pour tanner, fine et aiguisé tel le scalpel ou la lame de rasoir pour trancher dans la peau et obtenir la meilleure pièce du boucher ? La torture est présente, l'anarchie aussi et pas de Félicie dans les parages. La meute, c'est une famille qui se serre les coudes et n'hésitera pas à se motiver pour achever les ennemis et il y en a de nombreux. Bien, bien, après cette mise en bouche, je vous dirais bien de les chouchouter, mais vous risqueriez de pleurer, car une meute de cinq contre une armée d'imbéciles ayant dévalisée les sous-sol d'une armurerie... Je vous laisse imaginer que le final ne sera pas très sympa pour nos loups. Mais au moins il y aura un sacré beau cuir à la fin !
En conclusion ? Humour décoiffant (en même temps sur une Harley on ne peut pas faire autrement), humour en rouge et noir (ouais
Jeanne Mas doit être morte depuis bien longtemps à cette année, mais sait-on jamais), une aventure de famille qui tente de résister à une France devenue anarchique russe complètement. Si on ne peut plus bosser tranquillement, où va le monde ? Bah sur une Harley aux côtés de papys flingueurs bien sur. Âmes sensibles s'abstenir !
http://chroniqueslivresques.eklablog.com/apocalypse-riders-tome-1-
le-tanneur-borya-zavod-a207848050
Lien :
http://chroniqueslivresques...