« Je devrais probablement regretter mon geste mais ce n’est pas le cas. La vie vaut la peine d’être vécue pour un moment comme celui-ci. Si sa raison prend le contrôle maintenant, je sais pertinemment que lors de cet échange, tout son cœur se livrait à moi. Nous étions deux. Deux âmes se sont éperdument abandonnées lors de ce baiser.»
La vie est faites pour être dévorée, elle n’a aucune valeur si on la passe à fuir, il faut aimer, pleurer, rire et crier, parce que c’est ça finalement, vivre.
C’était cela, le Happiness Palace. Un peu de tout ça. Un doux mélange de rires, de joie, d’amitiés, de limites franchies et de vie croquée à pleines dents.
Quelques minutes plus tard, son souffle ralentit et je la sais partie au pays des fées. Je me pince l’arête du nez pour sécher ces foutues larmes qui menacent. Rien. Rien au monde ne me fait peur. Rien au monde ne m’affecte. Rien sauf elle. Ma fille, c’est toute ma vie, ni plus ni moins. Je ne respire que pour elle.
Voilà comment une fillette de six ans a transformé son papa à la stature de déménageur en esclave dévoué pour l’éternité.
On ne réalise pas que la vie ne tient qu'à un fil que lorsque l'un de nos proches joue les funambules.
Si tant est que notre existence soit une forme de vie.

« Ash se contentait de regarder le paysage défiler par la vitre, pensif. Ses traits, en plus d’être tirés par l’inquiétude, se creusaient sous l’effet de la fatigue. Son mal-être transpirait par chaque pore de sa peau, et je le ressentais violemment, moi aussi. Il me giflait en pleine face, et me faisait ouvrir les yeux sur quelque chose qui s’animait en moi depuis quelques jours. Après l’épreuve que nous avions traversée ensemble, il était devenu comme un refuge, une zone de confort au sein de laquelle plus rien ne comptait. Il avait pris une place dans ma vie, non content d’en avoir déjà une dans mon quotidien. Et cette place n’a cessé de croître au fil des soirées, où gagnée par la trouille de la solitude et de mes cauchemars, j’avais choisi de venir m’abriter dans le cocon qu’il m’offrait, sans rien attendre en retour. Ash faisait partie de moi, à sa manière, particulière, donc, mais clairement, je tenais à lui. Plus que je l’aurais imaginé. »
L'indépendance ne doit pas être un second choix, mais bel et bien un état d'esprit, une décision mûrement réfléchie et pleinement assumée. Que vous soyez auteur hybride ou futur auteur indépendant, vous ne pouvez pas évoluer correctement en autoédition si vous ne mettez pas tout votre coeur à l'ouvrage.
L'Homme était un fléau pour l'Homme. On ne pouvait pas changer cette nature profonde, attirée par le sang, la vengeance et la guerre. C'était le propre de l'humain de vouloir croire à un avenir meilleur tout en laissant aux autres le soin de poser la première pierre de l'édifice.

Paul était l’unique chose qui me rattachait à ce monde-là.
Le reste du dîner se déroula sur le même fil rouge, Marc se lançant des fleurs à tout va, ses enfants et sa compagne l’encourageant sur cette voie. Et de mon côté, je sentais se creuser le fossé entre leur vie dorée et mes aspirations pour la mienne. J’avais l’impression d’étouffer, de manquer d’air dans cette demeure bouffée par l’orgueil et l’argent, la réussite en fanion. Aucune place n’était gardée pour l’inattendu, les petits bonheurs et la simplicité. Aucune.
L’employée de maison vint débarrasser nos assiettes et nous apporta le dessert, un sublime fraisier. Vint alors sur la table le sujet du moment : notre mariage. Je comprenais que l’événement les intéresse, ils étaient la famille de Paul. Mais au vu de nos divergences d’opinions sur bien des points, aborder l’événement avec eux n’était pas une mince affaire.
— Les préparatifs se déroulent comme vous le souhaitez, Lena ? me demanda Roya de son plus beau sourire.