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Citations sur Toute une moitié du monde (61)

Je veux à la fois que la fiction m'arrache au monde et qu'elle m'éduque sur lui.
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Au contraire d'Amis, je ne sais pas si j'écrirais moins bien sans cigarette. Mais je sais que j'ai commencé à vraiment (au sens de beaucoup) écrire au moment où j'ai commencé à fumer, et les relectures de mes textes ont toujours été faites en fumant.
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Despentes a suffisamment parlé de ce qu'on adorait chez Houellebecq et qu'on haïssait chez elle : exactement les mêmes choses.
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J'ai été un homme presque tout le temps de ma vie de lectrice. (...) Je ne saurai jamais comment j'aurais pu être femme si j'avais grandi avec d'autres lectures, c'est impossible. Pourtant, la soif de le savoir ne me quitte pas. Parfois même, les autres moi que j'imagine me manquent, comme si je les avais croisées un instant et qu'elles étaient parties. Je me sens rester seule.
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Moi, ce que j'avais en tête, ce que je voulais, c'était une promenade.
On n'aurait pas forcément marché au même pas, à la même vitesse, vous et moi. Vous m'auriez trouvée traîne-la-patte par endroits et détestablement rapide à d'autres mais on aurait quand même cheminé ensemble.
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Affirmer qu'il manque à la fiction tout une moitié du monde, c'est lui dire aussi qu'il lui reste cette même moitié du monde dans laquelle s'égailler et ça me paraît le plus beau des programmes. Encore une fois, ce n'est pas aux seuls auteurs et autrices qu'il revient de révéler cette moitié, c'est aussi aux maisons d'édition de porter leurs projets, aux critiques, aux lecteurs et aux lectrices de ne pas demander à leurs œuvres de se lire comme d'habitude.
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Et bien sûr, le séparatisme y est toujours celui des autres. Dans certaines sphères, le séparatisme s'appelle avoir "un réseau", le cultiver, ou avoir uniquement de "bonnes fréquentations" : il ne tombe pas sous le coup de la loi.
[page 175 de l'édition grand format, Flammarion, 2022]
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La fiction permet une proximité, faite d’attachement ou de répulsion, avec des personnages vicieux, souvent imbuvables : elle s’y cette étrange salle de bal où l’on peut valser très tard avec des monstres. J’ai pris conscience récemment qu’elle m’offrait les mêmes avantages que ma consommation d’alcool dans les bars ou les fêtes : des rencontres déraisonnables, des discussions trop longues avec des affreux et des enragées, des traversées de lieux insoupçonnés derrière des portes pourtant familières, des engagements passionnels et brefs dans des existences dont j’ignorais tout quelques heures auparavant. Elle produit les mêmes décloisonnements sans jamais me mettre en danger - qui contraire de l’alcool qui, chaque fois qu’il me libère de ma routine et permet une rencontre extraordinaire, fracasse entièrement mes défenses et me laisse poisseuse de vulnérabilité.
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Dans certaines sphères, le séparatisme s'appelle "avoir un réseau ", le cultiver, ou avoir uniquement de "bonnes fréquentations" : il ne tombe pas sous le coup de la loi. Or, si j'enrageais en écoutant parler les porteurs de ce projet de loi, c'est que je vois bien les séparations qui existent au sein d'une société : elles sont sociales, politiques, géographiques, religieuses, sexuelles, générationnelles. Comme si celles-ci ne suffisaient pas, la pandémie en a créé de nouvelles, la politique sanitaire du gouvernement aussi...
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Revenons-en à la question sur laquelle je trébuche: à qui me suis-je identifiée lors de mes lectures? Avant d'être adulte, toujours aux personnages masculins: j'ai été Bastien Balthazar Bux, pas la Petite Impératrice, j'ai été d'Artagnan, pas Constance Bonacieux, j'ai été Jean Valjean et pas Cosette - pour la bonne et simple raison que la Petite Impératrice est prisonnière de sa tour d'ivoire, que Constance Bonacieux passe son temps à se faire enlever et que Cosette troque les maltraitances des Thénardier contre la surveillance des bonnes sœurs du couvent, toutes situations qui répliquaient (en les exagérant) l'état d'impuissance qui était le mien et dont je cherchais à m'échapper par la lecture. Je lisais enfermée dans une chambre dont mon petit corps et mon statut de mineure ne me permettaient pas de sortir, ou jamais assez loin, et les personnages féminins que je rencontrais lors de ces lectures étaient elles-mêmes des prisonnières, des recluses ou des ballotées par la volonté des forts. Forcément, je me projetais dans l'autre genre, celui qui agissait, celui contre qui les quatre murs d'une chambre ou d'une cellule paraissaient ne rien pouvoir. J'ai été un homme presque tout le temps de ma vie de lectrice.
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