Ces longs entraînements solitaires forgèrent le coureur que je suis devenu. L'apprentissage des techniques et des stratégies viendrait plus tard, mais c'est là que je construisis la véritable substance qui est à la base du cyclisme professionnel : la capacité d'accueillir la douleur, d'en atteindre les limites et de continuer. (p.18)
Il pourrait m’imposer la tâche ingrate de fournir les bidons, barres et gel aux coureurs de l’équipe ; à raison de huit à dix bidons par cycliste, cela signifierait une demi-douzaine de visite à la voiture de ravitaillement. Le problème, bien sûr, n’était pas de ralentir pour attendre la voiture, mais de remonter jusqu’à la tête du peloton ou pédalaient mes compagnons. Normalement, on répartissait ce travail entre trois ou quatre coureurs, mais Giraud pouvait bien me confier cette tâche à moi tout seul : il suffirait d’une journée ou deux à ce régime pour que le directeur sportif réussisse à me vider. J’aurais bien de la chance si après tout ça je réussissais à avoir encore la force d’échapper à là Voiture-balai qui élimine les cyclistes trop lents à la fin de chaque étape.