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Critique de Lamifranz


D'abord il y a eu D Artagnan, puis il y a eu Lagardère, enfin il y a eu Pardaillan. le roman de cape et d'épée, sous genre du roman historique, lui-même sous-genre du roman d'aventures, a toujours été florissant en France. Il n'y a guère que l'Angleterre avec Rafael Sabatini ("Scaramouche" - 1921) et plus récemment l'Espagne avec Arturo Perez-Reverte ("Les aventures du capitaine Alatriste" - 1996) pour représenter le genre hors de nos frontières.
Les dix volumes des "Pardaillan" de Michel Zévaco, constituent en fait le chant du cygne d'un genre qui, en France, a fait florès pendant les trois-quarts du XIXème siècle et le début du XXème. Non pas qu'il n'y ait pas eu au cours du XXème siècle des romans intéressants mettant aux prises des bretteurs endiablés (Hubert Monteilhet ou Robert Merle, entre autres), mais ces romans s'inscrivent dans un cadre différent, soit purement historique, soit littéraire, soit délibérément parodique.
Le roman de cape et d'épée, celui de Dumas, Féval (père et fils), Ponson du Terrail, Achard ou Zévaco, se caractérise par une triple appartenance au roman populaire, au roman historique et au roman-feuilleton. Conçu pour un lectorat populaire, il ne se préoccupe pas beaucoup de vraisemblance historique, n'exige pas une qualité littéraire de premier ordre, privilégie l'action par rapport à la psychologie, et n'a pas d'autre ambition que distraire le lecteur. Ce à quoi il réussit parfaitement.
"Les Pardaillan" couvrent une période qui va de 1553 à 1614, soit soixante et un ans d'Histoire de France, du règne d'Henri II à la régence de Marie de Médicis, soit encore les périodes fastueuses et tumultueuses de la Renaissance et des Guerres de Religion. Les évènements se déroulent principalement en France, mais également en Italie et en Espagne. Cette vaste épopée est centralisée autour de trois générations de Pardaillan : Honoré de Pardaillan, vieux spadassin plus ou moins repenti, Jean de Pardaillan, son fils, personnage central du cycle, et Jehan de Pardaillan, fils de Jean. Faire un résumé chronologique des dix volumes écrits par Zévaco amènerait le chroniqueur que je suis à monopoliser indûment l'espace de Babélio, et d'ailleurs, ce serait de nature à divulgacher l'ouvrage dans sa totalité.
Il suffit de se souvenir des évènements historiques qui jalonnent la période. Non pas qu'ils aient un intérêt particulier (puisque la vraisemblance historique n'est pas un critère de base), mais ils servent de jalons dans le scénario, déterminent l'action, et orientent les personnages dans telle ou telle direction. En fait, la grande Histoire n'existe pas, elle est plus le résulta des passions humaines que des visées politiques, économiques ou militaires. Les héros de cape et d'épée sont des stéréotypes que l'auteur agite comme des marionnettes, exception faite pour Pardaillan, à qui il s'identifie, et à qui il prête ses convictions généreuses, libertaires, républicaines avant l'heure.
Ces caractéristiques du roman de cape et d'épée peuvent paraître négatives pour un lecteur "classique", habitué à une autre rigueur dans la construction du roman et son écriture. Il ne faut pas s'arrêter à ces considérations : nous sommes ici devant peut-être une littérature "inférieure", ça ne la rend pas forcément plus mauvaise. Ces romans sont la plupart du temps emportés par un mouvement irrésistible, qui entraîne le lecteur dans un tourbillon d'aventures...
Une fois pris là-dedans, il n'y a plus à se poser de question, il suffit de se laisser aller.

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