Une plaie qui cicatrise, c'est comme l'eau mise à bouillir: ça va plus vite si on ne regarde pas
Peut-être était-ce la vie, tout simplement ? Redevenir sans cesse orphelin. On devrait nous le dire à la naissance : mets ton coeur dans une valise, prépare-toi à voyager.
"Les histoires d'amour s'écrivent en millimètres et en millisecondes et d'un crayon rapide, émoussé, qui laisse à peine une trace, déclama Fuse. Elles se gravent au burain, en kilomètres et en éternités, sur le flanc d'une montagne."
Et puis je l'embrassai, ou il m'embrassa.
(Qui sait comment cela commence, ces choses là ?)
Et puis je l'embrassai encore, ou il m'embrassa.
(Et quand on ne sait pas qui a commencé, on a du mal à savoir ce qui se passe ensuite.)
Et moi et lui, et lui et moi.
(Je me rappellerai toujours qu'il sentait la cigarette et quelque chose d'extrêmement sucré, que je n'arrivais pas bien à identifier.)
Etluietmoietluietmoietluietmoietluietmoi.
(Et ainsi de suite.)
Tu avais l'air du genre de personne par qui ça doit être agréable d'être apprécié.
C'est lorsqu'on n'a plus besoin des choses qu'on a tendance à les perdre.
Monsieur porc-épic chante une chansons'il veut s'accoupler, et si la dame porc-épic n'est pas d'humeur ou préférerait un autre porc-épic, elle fait semblant de ne pas l'entendre avant de se carapater. Et parfois, il est tout à fait à son gout mais elle se débine quand même parce qu'elle n'est pas prête. Mais si c'est le porc-épic de sa vie et que c'est le bon moment, ils se mettent debout face à face, les yeux dans les yeux, ventre contre ventre. Ils prennent vraiment le temps de se regarder.
- C'est trop mignon commenta Rosa. Il lui témoigne du respect. Pourquoi tu ne fais pas ça avec moi?
elle fit pivoter papa pour le placer face à elle.
" Une fois que l'échange de regards à duré suffisamment longtemps, continua la voix off à la télé, le porc-épic mâle asperge la femelle des pieds à la tête de sa propre urine.
- Pitié ne me fais jamais ça chéri, dis rosa a papa.
. Ceux-là sont les derniers à disparaître. Et ensuite, une fois qu’on a suffisamment oublié, on aime quelqu’un d’autre.
Tout finit par s'oublier, de toute manière. D'abord, on oublie tout ce qu'on a appris : les dates de la guerre de Cent Ans, le théorème de Pythagore. On oublie surtout tout ce qu'on n'a pas vraiment appris mais qu'on a juste mémorisé la veille au soir. On oublie les noms de pratiquement tous les profs à part un ou deux, qu'on finira par oublier eux aussi. On oublie son emploi du temps de première, sa place dans la classe, le numéro de téléphone de son meilleur ami et les paroles de cette chanson qu'on a écoutée un million de fois. Pour moi, c'était une de Simon & Garfunkel. Qui sait laquelle ce sera pour toi ? Et finalement, mais lentement, tellement lentement, on oublie les humiliations... même celles qui semblaient indélébiles finissent par s'effacer. On oublie qui était branché et qui ne l'était pas, qui était beau, intelligent, sportif ou pas. Qui est allé dans une bonne fac. Qui donnait les meilleures fêtes. Qui pouvait vous trouver de l'herbe. On les oublie tous. Même ceux qu'on disait aimer, et même ceux qu'on aimait vraiment. Ceux-là sont les derniers à disparaître. Et ensuite, une fois qu'on a suffisamment oublié, on aime quelqu'un d'autre.
- Qu'en penses-tu ma puce?
Elle parlait d'une voix aiguë et chuchotante à la fois.
...
- J'en pense... (elle écarquillait les yeux, pendue à mes lèvres)... honnêtement , ça me répugne. Je pense honnêtement que tu es une roulure.
- Naomi, intervient papa.
- Quoi? demandai-je. C'st vrai! Les femmes qui trompent leur mari et qui tombent enceintes sont des roulures. Tu peux ajouter ça à ta liste, papa.