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3,05

sur 90 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Âpre coeur », c'est l'histoire de la misère, celle que l'on n'ose imaginer et qui pourtant est le quotidien de ces fillettes qui l'une après l'autre nous expliquent avec leurs mots durs, crus, vulgaires la violence extérieure ou celle qu'elles subissent à la maison.
Issues de familles chinoises immigrées à New-York, elles vivent dans des taudis, dorment sur des matelas infestés de cafards et de punaises, tandis que leurs parents se tuent avec deux ou trois boulots, se partagent même une seule paire de chaussures, le père le matin tandis que son épouse trébuche le soir dans des souliers qui ont trois pointures de trop.

« Âpre coeur est une histoire cruelle que j'ai lu par bribes pour absorber cette noirceur. Il est cependant difficile de résister à l'énergie de ces enfants qui malgré les difficultés gardent espoir et se battent avec un courage qui force l'admiration.
"Mes parents étaient sur une route qui ne menait nulle part, au pied du mur, alors c'était à moi de devenir vraiment bonne, c'était à moi de briller, et ça me faisait peur, parce que j'aurais voulu rester en arrière avec eux, je ne voulais pas les dépasser".

Ce drame intimement lié à l'immigration fait échos à la misère de ces déracinés toujours en quête d'un improbable Eldorado, sous l'oeil pas toujours bienveillant de tous ceux qui ont la chance d'être à l'abri dans un monde préservé.

Merci à Babelio et aux Editions Piquier qui m'ont permis de découvrir ce roman.
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"Parfois, leurs conversations me faisaient bouillir le sang - toute cette ingratitude qu'elles explusaient. Ce n'est pas comme si mon père avait été un monstre. Et si c'était si terrible que ça les États-Unis, pourquoi diable m'y avaient-ils emmenée ? Pourquoi ma mère, une adulte, parlait-elle comme si on avait chié sur tous ses espoirs et tous ses rêves tout en me poussant, moi, une simple petite fille à faire mieux, à accomplir plus, à tenir tête à tous les impondérables pour devenir une légende ? Où étais-je censée aller pour me plaindre comme ils se plaignaient ? Pour être jugée comme ils se jugeaient l'un l'autre ?"

À New York, des petites filles issues de l'immigration chinoise : Christina, Lucy, Frangie, Annie vivent dans des chambres insalubres avec leurs parents et d'autres chinois, qu'elles doivent quitter rapidement.

Elles sont spectatrices du sacrifice que font leurs parents chinois pour qu'elles aient une existence plus digne, pour les faire grandir dans le rêve américain. Certains parents se partagent une seule paire de chaussures de ville. Ils cumulent les petits boulots dégradants qu'ils acceptent. Tous mangent ce qu'ils trouvent dans les poubelles. Certains pères sont infidèles et battent leurs femmes et ses familles s'aiment dans leur noirceur et garde l'espoir d'une vie meilleure. 

Puis il y a la scolarité, cette classe de CM1 qui se voit attribuer des cours d'éducation sexuelle présexuelle, car ils sont à risque élevé. Ces gosses ne comprennent rien à ce qui leur arrive et cela les embrouille totalement. Ils se voient tous comme des enfants horribles et affreux et s'entraînent les uns et les autres dans des situations obscènes qui ont été un calvaire à lire.

Il y a aussi un retour en arrière, les souvenirs des parents et grands-parents lorsqu'ils vivaient en Chine sous le régime maoïste, pendant la guerre sino- japonaise et guerre civile. 

Ce livre qui est un coup de coeur pour beaucoup de monde, n'était pas fait pour moi, j'ai failli l'abandonner à plusieurs reprises, tant il regorge de vulgarité, sans aucun filtre, ce qui amène certes une vraie authenticité à ces tranches de vies misérables.

La plume est nerveuse. Les phrases sont longues. Les dialogues rébarbatifs. Je n'ai pas aimé le style cru, je n'ai pas été happée par cette lecture… j'ai tenu car je voulais savoir si ces filles allaient s'en sortir. Et… je ne vous dirai rien de plus !

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Apre coeur - une lecture à la fois facile et difficile.
Je commence par le plus dur : nous touchons, à cette lecture, le fin fond de la misère humaine et de la douleur, physique, morale. Ces petites filles grandissent aux Etats-Unis. Elles ont même des prénoms américains, Christina, Jenny, Annie. Elles sont américaines. Oui, mais quel prix leurs parents ont payé pour cela ? Il ne s'agit pas tant d'argent - encore que - que de tous les sacrifices qu'ils ont fait. Ils y ont laissé leur dignité, et leur santé mental aussi - je ne parle même pas de leur équilibre. Oui, ils aiment leurs enfants, pas de doute, ils leur ont offert tout ce qu'ils n'avaient pas eu, avec le principal, qui tient en un mot : liberté. Oui, ils les aiment, ils ont besoin aussi que leurs enfants leur disent qu'ils les aiment, même si ceux-ci ne se souviennent pas de tout ce que leurs parents ont subi pour eux, même si leurs camarades de classe voient leur propre problème, et envient la situation de leurs amis.
Facile, parce que, même si l'écriture est âpre, les situations sordides, le lecteur a envie de savoir ce qu'il advient de ses gamines perdues dans ces Etats-Unis qui sont loin d'être le pays rêvés.
Merci à Babelio et aux éditions Picquier pour ce partenariat.
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Déconcertée par le style plus que par la crudité des phrases, celles-ci étant beaucoup trop longues et alambiquées....Chapeau le traducteur ! Trop de similitudes dans le parcours de ces enfants. Pas toujours compris de quelle fille il s'agissait.
Je me suis un peu ennuyée mais j'ai voulu le lire jusqu'au bout malgré tout.
Je retiens surtout la résistance, l'acharnement et l'amour des parents pour leurs enfants et à essayer de vivre mieux aux USA pour échapper au "charmant" régime politique de Mao et consorts. Beaucoup de lucidité de leur part également.


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Jenny Zhang nous offre ici un récit qui se veut autobiographique, dans lequel elle raconte l'enfance de jeunes immigrés chinois à New York. Ces histoires, car il s'agit de portraits croisés, sont réalistes, parfois amusantes mais j'avoue ne pas toujours avoir été convaincu par le style et la narration de l'auteur. Un assez bon livre, mais j'ai lu mieux dans le style.
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C'est une curieuse expérience qui s'achève avec la lecture de ce premier roman de Jenny Zhang, et bien malin qui pourrait dire ce qu'elle fut le plus… : surprenante ? Troublante ? Dérangeante ? Passionnante ? Une chose est sûre, elle nous entraîne à la découverte de territoires en marge à de nombreux points de vue.
On y entend s'élever, entre fiction et réalité (car comment croire que tous ces récits plus vrais que nature ne trouvent pas leur source dans les souvenirs de leur auteure ?), les voix de petites filles qui n'en sont déjà plus, chinoises au prénom déjà américanisé, jeunes immigrées déjà lestées du poids de la mémoire familiale. On y ouvre les yeux, à hauteur d'enfant, sur une réalité brutale, triviale, qui se vit et se dit sans ménagement, sans nuances, où la tendresse est soit excessive et étouffante, soit totalement absente. On y découvre des codes de fonctionnement et de communication à mille lieues d'une quelconque familiarité et l'on mesure combien changer de pays ne se résume pas à changer de décor. On y est étourdi par l'abondance, la densité, le fourmillement hétéroclite des pensées intimes, souvenirs et conversations qui semblent parfois jetés à la volée au fil des pages et des histoires et l'on croit entendre le brouhaha généré par tant de mots mêlés.
Et puis, soudain, c'est l'accalmie. Entre les mots crus et le ton âpre, entre le bruit et la fureur, on voit se dégager des considérations d'une surprenante beauté dont la poésie inespérée prend à la gorge et laisse deviner toute l'humanité farouchement enfouie de cet âpre coeur.

Lien : https://magali.bertrand@neuf..
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Violent &à affectueux
Je trouve l'écriture crue, violente. Les personnages ont dû quitter leur pays et en racontant leurs souvenirs nous comprenons qu'ils ont dû quitter ce pays où parfois il y avait la famine. Ils arrivent aux États Unis démunis et vivent dans des conditions presque misérables. Il n'y a que les relations parents-enfants nous apaisent.
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