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Citations sur Le paradis des chats et autres textes (13)

La femme est toute maigre, avec une robe d'indienne. Elle grelotte dans les souffles glacés de la rue. Elle n'a plus rien au logis ; elle a tout porté au Mont-de piété. Huit jours sans travail suffisent à vider la maison. Sans le dire à son mari, elle a cherché de son côté. Mais le chômage frappe plus rudement les femmes que les hommes. Sur son palier, il y a des malheureuses qu'elle entend sangloter pendant la nuit. Elle en a rencontré une tout debout au coin d'un trottoir ; une autre est morte ; une autre a disparu.
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Ah ! que je l'ai vu superbe, parfois, le Forgeron, pendant les chaudes après-midi ! Il était nu jusqu'à la ceinture, les muscles saillants et tendus, semblable à une de ces grandes figures de Michel-Ange, qui se redressent dans un suprême effort. Je trouvais à le regarder, la ligne sculpturale moderne, que nos artistes cherchent péniblement dans les chairs mortes de la Grèce. Il m'apparaissait comme le héros grandi du travail, l'enfant infatigable de ce siècle, qui bat sans cesse sur l'enclume l'outil de notre analyse, qui façonne dans le feu et par le fer la société de demain.
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Les rosiers, dans les cimetières, épanouissent des fleurs larges, d'une blancheur de lait, d'un rouge sombre. Les racines vont, au fond des bières, prendre la pâleur des poitrines virginales, l'éclat sanglant des cœurs meurtris. Cette rose blanche, c'est la floraison d'une enfant morte à seize ans; cette rose rouge, c'est la dernière goutte de sang d'un homme tombé dans la lutte.
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Et c'est ainsi que Françoise est une fille de Paris, lorette ou marquise, créature légère et charmante qui se vendrait pour un compliment sur sa robe blanche ; c'est ainsi que Catherine est une fille de quelque cité en ruines, je ne sais où, là-bas, du côté du soleil. Elles sont de deux civilisations, poupée moderne, idole d'une nation morte.
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Mais le véritable enfant de Paris, le gamin de l'air, est le moineau franc, le pierrot, qui porte la blouse grise du faubourien. Il est populacier, gouailleur, effronté....
Il est le titi de la nation ailée, et il a un faible pour le pain d'épice et pour la civilisation moderne.
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Mai, le mois des fleurs, le mois des nids ! Le soleil sourit discrètement, ce matin, et je veux croire a soleil. Je m'en vais par les rues, dans la blanche matinée, attentif aux seules gaietés des moineaux.
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Oh ! L'éternelle pluie, l'ennuyeuse pluie, la pluie grise qui met un crêpe au ciel de mai et de juin ! On va à la fenêtre, on soulève un coin de rideau. Le soleil est noyé. Entre deux ondées, il surnage, blafard, verdi, comme un corps d'astre qui s'est suicidé de désespoir, et que quelque marinier céleste ramène d'un coup de croc.
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Je voudrais me faire tout petit, tout petit, et me glisser dans la grande malle de cette dame en chapeau rose, dont le coupé se dirige vers la gare de Lyon. On doit être très bien, dans la malle de cette dame. Je devine des jupes soyeuses, des linges fins, toutes sortes de choses douces, parfumées, tièdes. Je me coucherai sur quelque soie claire, jaurai sous le nez des mouchoirs de batiste, et si j'ai froid, ma foi tant pis! je mettrai tous les jupons sur moi.
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Mes souvenirs s'éveillaient.Ils me parlaient de ma jeunesse, de cette époque heureuse où je courais les sentiers de ma chère Provence.Musset était alors mon compagnon.Je l'emportais dans mon carnier; et, derrière le premier buisson j'oubliais mon fusil dans l'herbe, dans cette ombre chaude du Midi, parfumée de sauge et de lavande.

Je lui dois mes premiers chagrins et mes premières joies. Aujourd'hui encore, dans la passion d'analyse exacte qui m'a pris, lorsqu'il me monte au visage de soudaines bouffées de jeunesse, je songe à ce désespéré, je le remercie de m'avoir enseigné à pleurer.
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Mathurine avait planté un rosier sur la tombe de son promis, et tous les dimanches, en mai, Mathurine allait cueillir une rose qu'elle mettait à son fichu. Elle passait le dimanche dans le parfum de son amour disparu. Quand elle baissait les yeux sur son fichu, il lui semblait que son promis lui souriait.
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