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sur 1762 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Par où commencer… je vais être franc, je n'ai pas aimé, après avoir lu l'excellent Germinal, je m'attendais à mieux de ce roman. Mais pourquoi donc ? Les personnages sont bons, travaillés et comme dans tout Zola, ils reflètent à merveille leur époque, à commencer par Claude Lantier et Pierre Sandoz. Nos deux compères veulent, avec d'autres personnages dont j'ai oublié les noms, révolutionner le monde de l'art grâce à leurs oeuvres d'un genre nouveau mais la tâche est ardue et si certains arrivent à s'imposer, Lantier, lui, va d'échec et échec. Je vous épargne la fin plutôt tragique qui est bonne en soi mais comme j'ai eu du mal à entrer vraiment dans le roman, je me suis carrément ennuyé même, cette fin ne m'a pas plus touché que ça.
La force de ce roman réside, selon moi, dans l'écriture de Zola qui peint très bien le portrait de son époque, le XIXe siècle, et qui laisse des traces de ce qu'était la vie dans différents domaines via ses différents romans. Je lui trouve beaucoup, beaucoup, trop de longueurs pour m'accrocher, les chapitres sont longs et la lenteur est aussi dans l'intrigue. C'est un roman qui prend son temps et où à la fin je me dis : tout ça pour ça. La lecture a une forme de simplicité mais en réalité elle est complexe, on aborde de nombreux sujets en plus du monde l'art. Ceci dit j'ai bien aimé qu'Emile Zola écrive son livre à la façon d'une toile.
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Dans la longue série des Rougon-Macquart, Zola consacre un roman à un artiste, Claude Lantier, prédestiné au ratage par son hérédité telle que Zola la comprend. Ce roman présente de belles pages, surtout au début, des vues de Paris, des scènes d'amour et de campagne assez fraîches, et un passage cauchemardesque très réussi consacré à un Salon impressionniste où le public se moque grossièrement des oeuvres exposées. Mais le talent de Zola est systématiquement gâché par ses ambitions pédagogiques, qui lui font rabâcher et tirer toujours sur les mêmes ficelles, non sans se représenter lui-même à son avantage en la personne de l'ami romancier de notre peintre. Son ami Cézanne ne lui pardonna jamais son portrait au vitriol en peintre raté que Zola fit de lui dans ce roman. On notera avec intérêt aussi, que ce Zola d'avant l'affaire Dreyfus, reprenant sans nuance (il ne connaît pas grand chose aux nuances) des théories raciales non encore mises en pratique par le XX°s, n'hésite pas à mettre en scène une famille au "sang pourri" par la finance et l'argent, dont les derniers rejetons paient de leurs infirmités physiques le sens des affaires de leurs parents qu'on imagine juifs. L'Oeuvre n'est donc pas un roman bien intéressant, sauf comme échantillon représentatif des thèses raciales de la gauche de la fin du XIX°s.
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Parce que L'Oeuvre se déroule dans le monde des artistes et parce que j'ai souvent vu ce tome des Rougon-Macquart parmi les préférés, j'avais beaucoup d'attentes. Hélas, j'ai tendance à me lasser, même des auteurs que j'aime, et parvenue au 14e volet de la saga familiale, je ressens un effet de saturation, surtout à la lecture des longues descriptions.
 
Objectivement, ce roman est certainement très bon. J'ai appris beaucoup de choses sur la diffusion de l'art à l'époque, en particulier sur le fonctionnement du Salon de peinture et de sculpture (le fameux « Salon ») et son rejeton, le Salon des refusés. Comme dans beaucoup d'autres tomes, L'Oeuvre commence par l'arrivée d'un personnage dans un nouvel environnement et par une rencontre. J'ai mis du temps à m'intéresser au sort de Claude et Christine, mais je trouve que Zola décrit particulièrement bien les sentiments d'échec et de réussite, ici à travers la confrontation des aspirations d'un couple. Parmi les passages que j'ai préférés, je retiens la rivalité entre Christine et son double sur la toile.
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Claude le personnage principal de L'oeuvre, roman faisant partie de la série des Rougon-Macquart, sera donc frappé par la même fatalité que sa famille. Il s'agit de l'histoire d'un peintre révolutionnaire qui ne parvient pas à faire accepter ses peintures et qui n'achèvera pas son chef-d'oeuvre.

C'est également un roman autobiographique puisque l'amitié entre Claude et Sandoz renvoie bien sûr à celle de Cézanne et Zola. Zola qui était un grand ami des peintres les soutenait dans leur envie de créer une peinture nouvelle en opposition à la peinture académique. Zola, ce grand écrivain qui avait tout compris, qui était si moderne, montre dans ce roman son incompréhension face à la montée de l'impressionnisme. L'oeil du naturaliste. L'éternelle querelle des Anciens et des Modernes...
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Publié en 1886, L'oeuvre est le 14ème roman de la fresque des Rougon-Macquart. C'est une plongée dans l'univers des artistes qui renouvellent la façon de concevoir la peinture et la sculpture. Il se déroule entre les années 1863 et 1876, dans un microcosme que Zola fréquente assidûment. C'est aussi une histoire d'une tristesse écrasante, comme tout ce qui touche à la famille Lantier …
Le héros principal, Claude Lantier, est le fils de Gervaise (L'Assommoir), demi-frère de Nana, frère d'Etienne (Germinal) et de Jacques (La Bête humaine). C'est un peintre génial dans ses fulgurances, mais incapable de mener à bien sa vision de la nature. Il est le précurseur de l'école du plein-air (il s'agit naturellement des Impressionnistes) mais ne parvient jamais à faire recevoir au Salon officiel aucune de ses toiles, trop visionnaires, trop choquantes pour le monde des critiques et les canons académiques des pompiers.
Chaque été, je lis un roman de Zola.
J'avais acheté l'intégrale en édition illustrée il y a très très longtemps. Mais chaque ouvrage me laisse dans une telle déprime que je ne les consomme qu'avec modération. Celui-ci m'a attirée après avoir visité la superbe exposition du musée d'Orsay consacrée aux portraits de Cézanne.
C'est en effet à la suite de la parution de L'oeuvre que Cézanne, qui a cru se reconnaître dans le personnage central de Claude, s'est durablement brouillé avec son ami d'enfance Emile Zola. Pourtant, si la figure de Claude emprunte de nombreux traits de caractère à Cézanne, elle est un puzzle d'autres peintres de ce temps. En particulier, on pense à Edouard Manet puisque le tableau qu'expose Claude au Salon des Refusés ressemble furieusement au « Déjeuner sur l'herbe » qui fit scandale à l'époque … Et que pour le grand tableau maudit de la fin, on songe aux « déchargeurs » de Claude Monet …
C'est un roman choral où Zola décrit une palette de personnages secondaires pleins de vérité : le critique qui promeut tel ou tel de ses amis, Mahoudeau le sculpteur qui n'a pas assez d'argent pour se payer les armatures métalliques de sa grande figure, Henri Fagerolles, peintre à la mode qui s'inspire avec succès des thèmes de Claude Lantier et rencontre la gloire et la fortune, Bongrand, le vieux peintre reconnu qui a toujours le trac de montrer un nouveau tableau, l'architecte incapable de construire pour son beau-père, un maçon entreprenant … les femmes : les aimantes dévouées comme Christine, et aussi celles qui se jettent à la tête des hommes qui ont de l'argent comme Irma Becot.
C'est une étude particulièrement fouillée sur le processus de création, non seulement artistique mais aussi littéraire. Zola s'est mis en scène dans le personnage de Sandoz, l'ami fidèle de Claude. Il explique son grand projet, celui-là même qui a porté l'écrivain au faîte de sa gloire, son épopée d'une famille. Il fait part de ses angoisses, de la façon dont son oeuvre le dévore, tout le temps, le jour et la nuit …
« Écoute, le travail a pris mon existence. Peu à peu, il m'a volé ma mère, ma femme, tout ce que j'aime. C'est le germe apporté dans le crâne, qui mange la cervelle, qui envahit le tronc, les membres, qui ronge le corps entier. Dès que je saute du lit, le matin, le travail m'empoigne, me cloue à ma table, sans me laisser respirer une bouffée de grand air ; puis, il me suit au déjeuner, je remâche sourdement mes phrases avec mon pain ; puis, il m'accompagne quand je sors, rentre dîner dans mon assiette, se couche le soir sur mon oreiller, si impitoyable, que jamais je n'ai le pouvoir d'arrêter l'oeuvre en train, dont la végétation continue, jusqu'au fond de mon sommeil… Et plus un être n'existe en dehors, je monte embrasser ma mère, tellement distrait, que dix minutes après l'avoir quittée, je me demande si je lui ai réellement dit bonjour. Ma pauvre femme n'a pas de mari, je ne suis plus avec elle, même lorsque nos mains se touchent. »
Comme après chaque lecture de Zola, m'assaillent une foule de sensations, d'impressions profondes, le coeur serré avec le sentiment d'avoir touché le fond de la misère de l'âme.
Encore un chef-d'oeuvre !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Depuis que j'ai entrepris la lecture des Rougon-Macquart j'ai fait des découvertes magistrales, notamment avec Germinal et Au bonheur des dames, mais aussi connu quelques déceptions. Mais je ne m'étais jamais autant ennuyé que dans celui-ci ! Rien ne m'a touché ici; ni la camaraderie de ces artistes en herbe qui pensent réinventer le bouton à quatre trous, ni le pénible attachement de Catherine pour son peintre indifférent, ni les exaltations passagères de ce bipolaire, ni l'embourgeoisement des parvenus. Je vois bien ce qu'illustre Zola, sans doute avec justesse, mais tout cela m'a laissé de marbre. Jamais je n'ai réussi à sympathiser avec ces personnages, encore moins être ému par leurs malheurs.

Le processus créatif ne doit effectivement pas être de tout repos, j'en convient, encore moins quand il est question de défier les canons d'un genre. Mais pour une raison qui m'échappe je suis resté totalement insensible à ce livre. Pourtant la plume de Zola est tout aussi aiguisée que dans ses autres bouquins; on se laisse facilement bercer par sa prose. Quand on parle d'un rendez-vous manqué, cette lecture en est un bel exemple. Dommage.
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Et voilà le retour dans mes lectures de Zola avec le 14e volume des Rougon-Macquart, "L'oeuvre". Cette fois, on suit l'un des enfants de Gervaise, Claude Lantier, et le lecteur s'immerge dans le monde de la peinture à la fin du 19e siècle.

Je n'ai pas été aussi absorbée par cette lecture que par d'autres de cette série, lassée notamment des nombreuses digressions de l'un ou l'autre des personnages sur l'art et le talent.

Toutefois, cet opus demeure très enrichissant sur deux points.
Tout d'abord, on suit la 3e génération de Macquart, et on perçoit la folie et la dégénérescence qui guette Claude et sa descendance.
Et puis Zola nous plonge dans les débats de l'époque autour des codes de la peinture. Ayant visité le musée d'Orsay l'été dernier, cette lecture faisait un parfait écho, une illustration directe des oppositions de l'époque entre peintres classiques et impressionnistes notamment.

Lu hors contexte et sans être inscrit dans le reste de l'oeuvre de Zola, je n'aurai probablement pas achevé "L'oeuvre". Mais il faut reconnaître à Zola un sacré talent pour mettre en scène sa famille en offrant au lecteur à chaque fois une vision différente de la société française sous le Second empire.
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Le Zola de l'été, ça a été pour moi cette année "L'oeuvre". Cette fois-ci pas d'alcoolisme destructeur ni de prostitution de luxe, mais de la peinture...
Claude est donc un peintre originaire de Provence qui ne vit que pour son art, a l'obsession du détail et veut bousculer l'ordre établi. Il est entouré de ses copains du sud, dont Sandoz, son meilleur ami apprenti écrivain. L'objectif est d'être exposé au Salon annuel afin de se faire connaître, mais sa première tentative se solde par un echec : tous se moquent de lui. Peu importe, Claude s'enferme dans sa détermination et sombre alors peu à peu dans la folie, obsédé par son oeuvre...
C'est un Zola un peu particulier car autobiographique : Claude, c'est en fait Paul Cézanne, l'ami d'enfance de Zola, ici représenté par Sandoz. Il connaissait très bien le milieu des impressionnistes, a côtoyé Mannet, Courbet et toute la bande, et a été un des premiers spectateurs des réactions conservatrices suscitées par leurs tableaux. Cependant, on a un peu de mal à comprendre de nos jours le scandale qu'ont pu susciter ces oeuvres, devenues pour nous des classiques. Et malgré une magnifique histoire d'amour en trame secondaire, j'avoue que j'ai eu un peu de mal à m'intéresser au sujet. Bref, pas mon meilleur Zola.
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L'Oeuvre n'est de loin pas le meilleur roman d'Emile Zola, suivant le même schéma que l'Assommoir par exemple (l'histoire de Gervaise, mère de Claude), où le personnage principal sombre peu à peu dans la misère et la morosité, ce qui explique pourquoi la première moitié du roman est bien plus facile à lire.

Les personnages secondaires, bien que je m'y suis perdue un peu parfois (notamment avec tous les amis artistes, sauf les principaux), sont tout aussi attachants que Claude et parfois bouleversant. Il y a Christine bien sûr, qui soutient sans relâche son artiste et qui doit lutter contre cette oeuvre qui finit par le prendre tout entier, ses amis comme Sandoz mais surtout un autre personnage, qui m'a beaucoup interpellé : l'enfant de Christine et Claude, Jacques. Leur oeuvre à eux deux finalement, mais qui pâtit du métier et de la passion démesurée de son père pour son art. Et même lui, dans le pire, devient quelque chose à observer pour Claude, quelque chose à peindre. Car pour Claude comme pour Zola finalement, tout est à observer, tout est à peindre et tout est à écrire.

L'Oeuvre est en effet surtout intéressant pour sa réflexion sur l'art. Pour le peintre Claude et son ami l'écrivain Sandoz, Emile Zola s'est inspiré en fait de lui-même et de son ami Cézanne. Zola, quand il parle des espoirs et des désespoirs de l'artiste, sait donc de quoi il parle. L'auteur naturaliste dresse une très belle peinture de la figure du peintre continuellement insatisfait, critiqué par le public et totalement obsédé par son art. Mais il décrit aussi très bien le monde de l'art en général, cela à travers les amis et les personnages qui entourent Claude : celui qui a du succès, celui qui veut faire du profit, celui qui veut conduire certains artistes à la gloire grâce à ces articles, etc…Il le fait à travers de scènes très bien écrites qui se déroulent dans le Salon, lieu où des centaines et des milliers de peintres exposent. Zola présente alors très bien les angoisses de l'artiste, cherchant où est placé son oeuvre, son bébé, puis épiant les visiteurs et leur réaction, de peur qu'elle ne plaise pas parce que trop innovante. Une peur que Zola devait sûrement ressentir lui-même quand ses livres étaient publiés, et qu'il retranscrit très bien. Il parle aussi de la querelle entre les Anciens et les Modernes, querelle qui finalement continue dans certains arts, sauf que les Modernes sont devenus les Anciens. L'art, en continuelle évolution…
Lien : http://papierencre.wordpress..
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Que dire? Si ce n est genialissime on plonge si j ose le jeu de mots dans la peinture naturaliste. Précision minutie des caractéristiques zoliennes qui permettent au lecteur d être spectateur on est subjugué par Lantier et notre regard s insinue dans cette lente déchéance comme des coups de pinceaux ou les couleurs palissent s affadissent au point de n être que des ombres
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