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Citations sur Trois nouvelles naturalistes : Zola, Huysmans, Maupas.. (8)

Mais, depuis qu’on se moque de « cette grande andouille de Planchet », comme disent les dames, les discussions du soir cessent parfois, et Morand entre en scène. Il raconte ses duels. À l’entendre, il a déjà couché dix hommes sur l’herbe, toujours pour des affaires de femmes. Il faut l’écouter raconter chaque duel avec des détails effrayants. Il a embroché l’un de part en part ; il a fendu le nez à l’autre ; il a crevé les deux yeux à un troisième. Chaque fois, c’est un raffinement de vengeance à donner froid au plus brave. Et, pendant ce temps, Louise affecte de chercher la main de Planchet, ou bien elle lui jette une jambe en travers des siennes. Le malheureux, grelottant de peur, a beau se reculer. Il ne veut pas paraître trop lâche, il tient bon. Cette Louise est si jolie ! Alors, on se décide aux grands moyens.
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Jacques Damour de Emile Zola in Naïs Micoulin et Autres Nouvelles

Là-bas, à Nouméa, lorsque Jacques Damour regardait l’horizon vide de la mer, il croyait y voir parfois toute son histoire, les misères du siège, les colères de la commune, puis cet arrachement qui l’avait jeté si loin, meurtri et comme assommé. Ce n’était pas une vision nette des souvenirs où il se plaisait et s’attendrissait, mais la sourde rumination d’une intelligence obscurcie, qui revenait d’elle-même à certains faits restés debout et précis, dans l’écroulement du reste.
À vingt-six ans, Jacques avait épousé Félicie, une grande belle fille de dix-huit ans, la nièce d’une fruitière de la Villette, qui lui louait une chambre.
Lui, était ciseleur sur métaux et gagnait jusqu’à des douze francs par jour ; elle, avait d’abord été couturière ; mais, comme ils eurent tout de suite un garçon, elle arriva bien juste à nourrir le petit et à soigner le ménage. Eugène poussait gaillardement.
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Sur l'eau - Boule de suif - La maison Tellier - Auprès d'un mort - Deux amis
Le père Milon - Monsieur Parent - Un cas de divorce - Le Horla - Le port -
Mouche - Le champ d'oliviers

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Ce n'était pas la joie franche de poser le pied sur ce coin de terre regretté ; c'était un mélange de tendresse, où chantaient des refrains de romance, et d'inquiétude sourde, l'inquiétude de l'inconnu, devant ces vieilles choses connues qu'il retrouvait. Son trouble grandit encore, lorsqu'il approcha de la rue des Envierges. Il se sentait mollir, il avait des envies de ne pas aller plus loin, comme si une catastrophe l'attendait. Pourquoi revenir ? Qu'allait-il faire là ? Emile Zola, Jacques Damour.
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(...) dans les coeurs les plus droits le désir souffle parfois comme un coup de vent qui emporte la volonté (...)
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Au fond des vieux flacons de toilette, il avait retrouvé souvent aussi des parcelles de son existence ; et toutes les odeurs errantes, celles des rues, des champs, des maisons, des meubles, les douces et les mauvaises, les odeurs chaudes des soirs d'été, les odeurs froides des soirs d'hiver, ranimaient toujours chez lui de lointaines réminiscences, comme si les senteurs gardaient en elle les choses mortes embaumées (...)
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Citation ne concernant qu'"Un Fils" :

[...] ... Et, tendant la main vers la cour où un homme maigre et boiteux remuait du fumier, il ajouta :

- "Voilà son fils."

Je me mis à rire. "Il n'est pas beau et ne ressemble guère à sa mère. Il tient du père sans doute."

L'aubergiste reprit : "Ça se peut bien ; mais on n'a jamais su à qui c'était. Elle est morte sans le dire et personne ici ne lui connaissait de galant. Ç'a été un fameux étonnement quand on a appris qu'elle était enceinte. Personne ne voulait le croire."

J'eus une sorte de frisson désagréable, un de ces effleurements pénibles qui nous touchent le cœur, comme l'approche d'un lourd chagrin. Et je regardai l'homme dans la cour. Il venait maintenant de puiser de l'eau pour les chevaux et portait ses deux seaux en boitant, avec un effort douloureux de la jambe plus courte. Il était déguenillé, hideusement sale, avec de longs cheveux jaunes tellement mêlés qu'ils lui tombaient comme des cordes sur les joues.

L'aubergiste ajouta :"Il ne vaut pas grand chose, ç'a été gardé par charité dans la maison. Peut-être qu'il aurait mieux tourné si on l'avait élevé comme tout le monde. Mais que voulez-vous, monsieur ? Pas de père, pas de mère, pas d'argent ! Mes parents ont eu pitié de l'enfant, mais ce n'était pas à eux, vous comprenez."

Je ne dis rien.

Et je couchai dans mon ancienne chambre ; et toute la nuit je pensai à cet affreux valet d'écurie en me répétant : "Si c'était mon fils, pourtant ? Aurais-je donc pu tuer cette fille et procréer cet être ?" C'était possible, enfin !

Je résolus de parler à cet homme et de connaître exactement la date de sa naissance. Une différence de deux mois devait m'arracher mes doutes. ... [...]
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Citation ne concernant qu'"Un Fils" :

[...] ... J'avais fait cela en riant ; mais, dès qu'elle fut chez moi, le désir de la posséder m'envahit. Ce fut une lutte longue et silencieuse, une lutte corps à corps, à la façon des athlètes, avec les bras tendus, crispés, tordus, la respiration esoufflée, la peau mouillée de sueur. Oh ! elle se débattit vaillamment ; et parfois nous heurtions un meuble, une cloison, une chaise ; alors, toujours enlacés, nous restions immobiles plusieurs secondes dans la crainte que le bruit n'eût éveillé quelqu'un ; puis nous recommencions notre acharnée bataille, moi l'attaquant, elle résistant.

Epuisée enfin, elle tomba ; et je la pris brutalement, par terre, sur le pavé.

Sitôt relevée, elle courut à la porte, tira les verrous et s'enfuit.

Je la rencontrai à peine les jours suivants. Elle ne me laissait point l'approcher. Puis, comme mon camarade était guéri et que nous devions reprendre notre voyage, je la vis entrer, la veille de mon départ, à minuit, nu-pieds, en chemise, dans ma chambre où je venais de me retirer.

Elle se jeta dans mes bras, m'étreignit passionnément, puis, jusqu'au jour, m'embrassa, me caressa, pleurant, sanglotant, me donnant enfin toutes les assurances de tendresse et de désespoir qu'une femme nous peut donner quand elle ne sait pas un mot de notre langue.

Huit jours après, j'avais oublié cette aventure commune et fréquente quand on voyage, les servantes d'auberge étant généralement destinées à distraire ainsi les voyageurs;

Et je fus trente ans sans y songer et sans revenir à Pont-Labbé. ... [...]
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