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Citations sur Mars (201)

Jamais je n’avais pu parler de choses tristes et jamais non plus de choses sérieuses car la tristesse que je portais en moi avait toujours été si grande qu’elle eût fait sauter le cadre de toute conversation conventionnelle, si j’avais ouvert les vannes qui retenaient le torrent de désespoir comprimé en moi. C’est pourquoi, automatiquement, j’avais toujours tout tourné à la plaisanterie ou même en ridicule, afin d’éluder, autant que possible, le malheur qui, en moi, menaçait.
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Je suis le carcinome de Dieu.
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(...) je n'avais absolument jamais été amoureux et n'avais pas la moindre idée de ce que c'était que l'amour ; c'était un sentiment que je ne connaissais pas, tout comme je ne connaissais à peu près aucun autre sentiment.
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Sur le chemin morose de ma vie, la chose la plus intelligente que j’ai jamais faite, et de beaucoup, c’est bien de contracter le cancer
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Dans ma famille, lorsqu'il s'agissait de prendre parti, l'un des recours les plus en vogue, c'était le " compliqué ". "Compliqué", c'était le mot magique, le mot clé qui permettait de mettre de côté tous les problèmes non résolus, excluant ainsi de notre monde intact tout ce qui est gênant et inharmonieux. . . . il suffisait de découvrir qu'une chose " compliquée ", et déjà elle était tabou. On pouvait dire: Aha, c'est drôlement compliqué; alors n'en parlons, laissons tomber. . . . Le mot "compliqué" a pour moi quelque chose de magique: on disait " compliqué "à propos d'une chose comme si on prononçait sur elle une incantation, et la voilà disparue.
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Tous ceux qui n'écrivent pas de Mémoires ne sont pas forcément heureux.
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Je crois que je suis divisé en trois parties. Premièrement je suis fait de mon individualité ; deuxièmement je suis le produit de mes parents, de mon éducation, de ma famille et de ma société ; troisièmement je suis un représentant du principe de vie en général, c'est-à-dire de cette force, justement, qui fait que les électrons tournent autour du noyau de l'atome, que les fourmis fourmillent et que le soleil se lève. Une partie de moi est aussi électron et fourmi et soleil et cela, l'éducation la plus bourgeoise ne peut l'abîmer en rien. (p. 295-296)
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Je définirai ma tragédie en disant que je n'ai pas pu être et incarner dans ma vie tout ce qui m'apparaissait comme seul digne d'être vécu, parce que dans ma vie, manifestement, ce ne sont pas ma volonté et mes sentiments et mon moi qui ont été l'essentiel, mais seulement et toujours l'héritage des autres en moi ; ce n'est pas ce que je voulais qui est arrivé mais ce que mes parents - ou, mieux, mes "parents" entre guillemets - ont déposé en moi. Ainsi, par exemple, mes parents ont déposé en moi ceci, que la sexualité n'existe pas chez moi, bien que, dans la partie de mon moi que je désignerais comme "moi-même", la sexualité soit la plus haute de toutes les valeurs. Je crois que c'est seulement la partie la plus infime de mon moi qui est moi-même ; sa plus grande partie est empoisonnée, violée et détruite par le principe hostile décrit plus haut, dont les représentants les plus typiques pour moi étaient mes parents. C'est comme un gigantesque corps étranger en moi, qui est beaucoup plus grand que la partie de mon moi désignée comme "moi-même", qui me ronge et dont je souffre. (p. 248)
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Je n'ai pas encore vaincu ce que je combats ; mais je ne suis pas encore vaincu non plus, et ce qui est le plus important, je n'ai pas encore capitulé. Je me déclare en état de guerre totale.

Comano, 17. VII.. 1976.
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Bien que ne sachant pas encore que j'avais le cancer, intuitivement je posais déjà le bon diagnostic car, selon moi, la tumeur c'étaient des "larmes rentrées". Ce qui voulait dire à peu près que toutes les larmes que je n'avais pas pleurées et n'avais pas voulu pleurer au cours de ma vie se seraient amassées dans mon cou et auraient formé cette tumeur parce que leur véritable destination, à savoir être pleurées, n'avais pas pu s'accomplir.
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