Les travaux archéologiques ont confirmé une macabre pratique du Moyen-Age européen : en France tout particulièrement, on a eu l'habitude, pendant des siècles, d'emmurer un chat (noir) vivant dans les fondations des cathédrales et des grands édifices publics.
Je souhaite dans ma maison :
Une femme ayant sa raison,
Un chat passant parmi les livres,
Des amis en toute saison.
Sans lesquels je ne peux pas vivre.
(Apollinaire)
Il fut un temps (mythologie grecque) où les créatures semi-divines comme les nymphes et les satyres vivaient dans la compagnie des hommes.
La cohabitation cessa le jour où un satyre vit avec effroi un homme souffler d'abord dans ses mains pour les réchauffer, puis sur une cuillerée de potage pour la refroidir : il en déduisit aussitôt la "duplicité" de ce qui sort de la bouche des hommes.
Jean Cocteau a suggéré d'évaluer le degré de civilisation des hommes selon la mesure de leur compréhension des chats.
La page la plus glorieuse de l'iconographie féline est assurément celle qui s'ouvre vers 1000 av. J.C., dans l'Egypte ancienne. La propagation du culte de la déesse zoomorphe Bastet, représentée avec une tête de chat, rencontre un vaste succès populaire. Dans une époque où la mortalité infantile faisait des ravages, Bastet était invoquée pour obtenir un accouchement sans problèmes et une petite enfance sans risque. L'identification de la déesse protectrice des parturientes avec une chatte est naturellement liée à l'observation des soins affectueux qu'elle prodigue à ses petits, jusqu'à leur sevrage. Les statuettes de bronze qui représentent une chatte étendue allaitant ses petits sont particulièrement explicites et touchantes.
Selon un spirituel aphorisme de l'écrivain anglais P.G. Wodehousse, le chat ne s'est jamais complètement remis du complexe de supériorité que lui ont donné les anciens Égyptiens en le vénérant comme une divinité.
En 1620, le navire Mayflower emporte aussi des chats sur les rivages de l'Amérique où ils vont se répandre. L'usage s'était en effet imposé d'embarquer des chats sur les navires, pour faire la chasse aux souris qui ravageaient les provisions entreposées dans la cambuse, fonction dans laquelle ils étaient devenus irremplaçables.
Maman le chat me regarde !
- Regarde-le aussi, toi !
- Oui, mais lui il me regarde davantage !