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3,62

sur 218 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce que j'ai ressenti:

A corps et à cris étouffés, la féminité dans tous ses états d'âmes…

Leni Zumas bouscule les codes de l'écriture dans ce roman choral déstructuré et vibrant de féminité, pour nous présenter cinq femmes… Roberta, Mattie, Susan, Gin et Eivor. Mais ce n'est pas tant leurs prénoms qui importent, plutôt les rôles que chacune incarne.Des rôles où chacune d'entre nous peut se reconnaître. Fille, Mère, Grand-Mère, Amie, Épouse, Guérisseuse, Aventurière, Sorcière, Exploratrice, Professeure, Biographe…

Des femmes fortes et fragiles, unies dans un destin flou commun, menant leurs vies comme elles l'entendent… En dépit des lois, des logiques, de la société, des conventions, des menaces. Elles vivent, survivent, luttent, en équilibre précaire de leurs vagues d'émotions déstabilisantes…Une solidarité féminine qui se devine dans un regard, un geste, une attention…Pas toujours évidente, et pourtant présente, bouleversante…

Cette lecture se fait au rythme des humeurs, des coups de sang, des caresses et des douleurs intimes…Des bourrasques que seule, une femme peut ressentir. Leni Zumas les place au fil des chapitres, au gré de ses rencontres, avec une délicatesse respectueuse mais aussi avec un brin d'audace enflammé…Elle n'a pas peur des mots, des symptômes, elle enfonce les portes de l'impudique et n'hésite pas à mettre en avant, le fonctionnement du corps féminin.

"Aimer la vie comme elle vient."

A corps et à cris révoltés, la féminité dans un avenir éhonté.

Parce qu'il a une touche rougeoyante de dystopie, les femmes de ce roman, sont confrontées à une loi qui va bafouer les droits même, de pouvoir disposer de leurs propres corps. Une menace qui pèse sur leurs vies, leurs choix, leurs envies, leurs horloges biologiques. Et pendant ce temps-là, Les Heures Rouges s'égrainent, les cycles se poursuivent, le sang continue de couler…Et justement, cette interdiction prochaine va se fracasser sur les attentes de ces femmes, qui vivent à leur manière, leurs corps au féminin. Tantôt lasses, désespérées, heureuses, effrontées, indisciplinées, courageuses: Les femmes dans toutes leurs charmantes contradictions…

Elle est subtile, cette étiquette de science-fiction parce qu'il semble qu'on le touche presque du doigt, ce futur nébuleux. On pourrait bientôt voir les erreurs du passé reprendre forme, revivre éventuellement une nouvelle chasse aux sorcières version : demain. Alors Leni Zumas, avec sa fiction toute contemporaine, nous interpelle sur une des dérives potentielles susceptibles de se produire. Avec talent et une originalité surprenante. Juste des choeurs de femmes, des temps écarlates échoués sur des pages blanches..Libre à chacune et à chacun, de se faire sa propre idée, de se révolter, de s'engager, de ressentir au féminin: Les Heures Rouges.

"Le matin rouge où je partis pour Aberdeen, elle dit : « Allez, débarrassons nous de cette fisa défectueuse. »



A corps et à cris libérés, la féminité à faire valoir.

En cette rentrée littéraire et au vu de l'actualité internationale, cette histoire a les atouts nécessaires pour vous séduire. A l'instar de sa luminosité dans cet avenir obscurantiste, cet enjeu de découvrir un roman féminin, fort et engagé va réjouir tout un lectorat qui aurait envie de matière à réfléchir sur nos problèmes de sociétés passés ou à venir.

J'ai beaucoup aimé la sensibilité et la portée psychologique que Leni Zumas apporte dans son premier roman. Il y a comme une urgence dans ces morceaux de vies choisis, une urgence pour que les femmes prennent à coeur leurs libertés, une urgence pour faire changer les mentalités…

Alors, de toute urgence, vous aussi, découvrez Les Heures Rouges! Coup de Coeur!



"Et l'écume des vagues vire au rouge."



Ma note Plaisir de Lecture 10/10

Remerciements:
Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Presses de la cité pour l'envoi de ce livre. Ce fut une lecture captivante!
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Leni Zumas nous offre une dystopie pas si éloignée de la réalité dans certaines parties du monde. L'Amérique puritaine pourrait en effet demain adopter cette loi UPUM "Chaque enfant a besoin d'un père et d'une mère ».

Newville, Orégon, quatre femmes : Susan, l'Epouse, femme au foyer, transparente tant pour ses enfants que pour son mari a renoncé à sa carrière pour sa famille.

Roberta, la Biographe, Professeure célibataire de 42 ans. L'horloge biologique tourne, elle veut un enfant.

Mattie, la Fille, pas tout à fait 15 ans, meilleure élève du cours de Ro, enceinte dès la première fois avec son amoureux Ephraïm...

Gin, la Guérrisseuse, 32 ans, "marginale" vit près de Salem, de là à être estampillée "sorcière" comme au XVIIème siècle, après tout il y eut des précédents...

Et puis, L'exploratrice Eivor Minervudottir, fil rouge, lien entre les chapitres de cet étrange roman, dont l'histoire est racontée par la biographe.

5 femmes, 5 destins contrecarrés par une société patriarcale contre laquelle les femmes n'auront de cesse de devoir se battre pour exister en tant que personnes adultes responsables de leur vie, de celles qu'elles voudront donner au monde.

Les femmes veulent avoir le contrôle de leur corps, les hommes veulent le pouvoir de tout contrôler...

Cette question de la procréation a-t-elle toujours été l'enjeu d'un pouvoir absolu du patriarcat ? le roman de Leni Zumas soulève des questions, à chacun d'apporter sa réponse au travers de la condition de Roberta, Mattie, Susan, Gin et Eivor l'Islandaise.

Le lien tissé entre toutes ces femmes, leurs doutes, peurs, leurs tous petits espoirs souvent étouffés dans l'oeuf par cette loi que certaines ont prise pour une "comédie politique" mais qui va être bel et bien voté par le Congrès.

Au nom d'une loi soi-disant protectrice de la famille, on oblige les femmes à garder un embryon non désiré. On ôte l'espoir d'être mère aux femmes célibataires, la stérilité n'ouvre pas systématiquement droit a être assisté médicalement pour enfanter. L'avortement est définitivement impossible sous peine d'être poursuivi pour homicide. Aucun droit à l'erreur dans les laboratoires, là encore la poursuite pour homicide involontaire est une épée de Damoclès. Mais il y aura plus d'enfants à l'adoption, c'est le pari fait par les politiques... enfin pas pour les célibataires puisque "UPUM" dit ce qui est bon pour l'enfant.

Au travers de ces cinq destinées mais également à travers le temps, un lien existe entre ces femmes qu'il vous faudra découvrir. "les heures rouges" est un roman fictionnel qui alerte sur les dérives possibles d'une société oppressante qui remet en question le droit des femmes à être des femmes.

Long est le chemin pour la liberté des femmes, toujours semé d'embûches, de larmes, trop rarement d'espoirs et de victoires, comme en Irlande ou un référendum ouvre la voie aujourd'hui la voie à une loi qui rendra peut-être aux femmes la pleine possession de leur corps.

Le roman de Leni Zumas est poignant, réaliste. Il appelle à la vigilance, dit les frustrations des femmes au travers ces personnages, toujours touchantes, emblématiques d'une souffrance bien réelle. L'auteure d'une écriture directe, limpide, sensible, joue de l'ironie des situations, pose son décor dans une Amérique "Trumpienne" aux dérives moralistes sous-jacentes qui donne froid dans le dos.

Je remercie les Editions Presses de la cité pour cette plongée dans un univers pas si avant-gardiste, la découverte de la plume parfois lyrique de Leni Zumas et de sa belle foi en l'humanité pour traiter un sujet délicat.

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Le récit se déroule dans un futur très proche. Les Etats-Unis sont gouvernés par un président misogyne et tyrannique qui depuis son élection n'a de cesse de rogner sur les droits des femmes et de revenir sur des acquis qu'elles croyaient immuables, tel l'arrêt "Roe v. Wade", rendu en 1973 par la Cour Suprême américaine et légalisant le droit à l'avortement en le reconnaissant comme un droit constitutionnel.
A travers les destins de quatre femmes qui vont se croiser et s'entremêler, l'auteure nous dresse le portrait d'une société en pleine régression, prônant le modèle familial traditionnel (un papa, une maman, des enfants) comme le seul valable pour l'épanouissement de sa progéniture.
Roberta, une enseignante et biographe célibataire âgée de 42 ans, essaie en vain de concevoir un bébé et s'affole car une loi va bientôt interdire le droit à l'adoption pour les femmes seules.
Mattie, une brillante lycéenne qui s'est retrouvée enceinte accidentellement est confrontée à un tout autre dilemme : Doit-elle garder l'enfant et ruiner ses chances de faire une carrière scientifique ou bien avorter en cachette au risque de devenir une criminelle aux yeux de la loi ?
Susan quand à elle, est une mère de famille frustrée d'avoir renoncé à une carrière d'avocate pour élever ses enfants. Elle échafaude des plans hasardeux et irréalisables pour se défaire des liens sacrés d'un mariage étouffant qui la mine tellement qu'elle envisage parfois le suicide.
La quatrième voix de ce roman polyphonique est celle de Gin la "guérisseuse" qui vit seule dans les bois et subit l'opprobre de ses congénères qui n'hésiteraient pas un instant à la faire griller sur un bûcher s'ils en avaient la possibilité !
Comment ces quatre femmes vont-elles réagir face à l'adversité ? Pourront-elles seulement tirer leur épingle du jeu dans un monde en pleine mutation qui leur reconnaît de moins en moins de droits et essaie de briser toute velléité de résistance à l'autorité suprême d'un gouvernement liberticide ?

Inquiétante, furieusement crédible et loin d'être innocente, cette dystopie à la couverture écarlate raisonne comme une mise en garde à l'attention de toutes les femmes, susurrant à l'oreille de ces dernières : Attention mes belles, ne vous endormez pas sur vos lauriers. Secouez-vous et réagissez avant que le loup n'entre dans la bergerie et vous dévore toute crue. Pensez à vos mères et grand-mères qui se sont battues pour vos droits et faites en sorte de les défendre et de les faire perdurer ! A la fois tragique, poétique et incendiaire, ce troublant roman ranime la flamme de nos peurs les plus profondes, telles la perte de nos droits fondamentaux ou le retour à un monde archaïque où l'on pratiquait en toute impunité la chasse aux sorcières !

Merci à Babelio et aux éditions Les Presses de la Cité pour la découverte de ce beau et troublant roman !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Les quatre femmes qui interviennent dans ce roman vivent dans l'Oregon, non loin de Salem, dans un futur proche. Futur où malheureusement, les droits des femmes ont reculé, l'interruption de grossesse devenue interdite par la loi, ainsi que l'adoption par une femme célibataire. Pour Roberta, professeure dite « la biographe », célibataire, il va être difficile voir impossible d'avoir l'enfant qu'elle appelle de ses voeux. Pour Mattie, « la fille », quinze ans et enceinte, il va falloir prendre des risques insensés pour avorter. Pour Susan, « l'épouse », tout semble bien aller, mais jouer le rôle de la mère parfaite lui pèse au plus haut point. Quant à Gin, « la guérisseuse », marginale et traitée de sorcière, la vie n'est pas de plus faciles quand les mentalités régressent de façon alarmante…

Si le style de l'auteure m'a beaucoup plu dès les premières pages, il m'a fallu un moment pour m'habituer aux personnages, pour entrevoir les liens qui les unissent. Il faut aussi se raccrocher à d'infimes détails pour savoir de qui l'auteure parle, elle peut appeler une même personne, selon le narrateur, « la biographe », la nommer par son prénom, son nom, le nom que lui donnent ses élèves, ou ses amis… C'est un peu perturbant, mais donne aussi le ton au roman, sans oublier une certaine forme d'humour, notamment dans les dialogues, qui allège un peu le propos, plutôt sérieux, voir alarmiste.
Les intermèdes avec l'exploratrice polaire du XIXè siècle, sujet d'études de la biographe, peuvent désarçonner aussi, mais sont très certainement indispensables dans l'esprit de l'auteure (quoiqu'on pourrait sans doute se passer de la recette du macareux bouilli).
Ce roman riche de nombreux thèmes se remarque aussi par sa grande sincérité, j'ai le sentiment que le sujet principal du droit des femmes à disposer de leur corps tient particulièrement à coeur à Leni Zumas. (et elle a bien raison, il ne faut jamais être sûr que tout est acquis) Elle a de plus réussi à créer des personnages féminins forts et bien incarnés. À noter que le mari de Susan un brin macho est d'origine française… ah oui, vraiment ?
Une jolie découverte grâce au podcast des Bibliomaniacs de mars.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Il m'a fallu un peu de temps pour digérer ma lecture… Non que je n'aie pas aimé, bien au contraire, mais c'est une lecture dense en émotion et en qualité.

L'auteure nous propulse dans un futur proche… Parfois on le sent tellement proche que cela en est effrayant, dans lequel les puritains s'imposent aux Etats-Unis avec de nouvelles réglementations sur l'avortement, l'adoption et la procréation médicalement assistées…

Vous pensez que c'est du déjà vu ? Vous pensez bien ! L'avortement est interdit, l'adoption et les PMA sont réservés aux couples mariés.

L'auteure n'a pas eu à inventer un univers pour présenter le sien, il lui a suffi de se pencher sur ce qu'elle a glanée, que ce soit dans les médias, dans les discours politiques et aussi dans l'obscurantisme de certaines personnes…

Quatre femmes, quatre portraits qui vivent une féminité et une maternité différente, sans qu'aucune ne soit pointée comme la bonne. Ro (la biographe), Susan (l'épouse), Mattie (la fille) et Gin (la guérisseuse). L'auteure, sans jugement, dépeint ce que ces femmes ressentent, ce qu'elles appréhendent et chaque lectrice se retrouvera dans un des portraits.

Même si les personnages sont bien construits avec une entité propre, on ne peut s'empêcher de penser que malgré la densité, l'auteure n'a fait qu'effleurer le haut de l'iceberg. Au lecteur de faire travailler ses méninges pour y trouver son compte. Une belle réflexion sur le possible devenir des droits des femmes.

Un bond en arrière, tout en étant dans ce futur glauque à souhait, puisque l'avortement devient illégal aux Etats-Unis. Les peines que ces femmes encourent lorsqu'elles décident de braver les interdits, mais aussi les risques que cela comporte d'avorter dans des cliniques secrètes, sans hygiène. Les femmes célibataires ne pouvant plus adopter, ni accéder aux PMA…

Avec une plume froide, parfois ironique, d'une violence qui peut déranger, l'auteure présente son intrigue comme un documentaire romancé, mais qui nous pousse à nous interroger sur certains choix politiques. Une plume distancée, comme un médecin qui pose son diagnostic, clinique, comme pour décortiquer, exposer les possibles travers du conservatisme. Chaque personnage, malgré des trajectoires, des vies et des envies différentes est piégé dans un imbroglio dont la porte de sortie laissera une emprunte destructrice.

Pendant ma lecture, j'ai beaucoup pensé à cette phrase de Simone de Beauvoir « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. ».

J'ai également pensé à cette fragilité des droits acquis depuis tellement peu, au regard des siècles de soumission au le pater familias qui est ici représenté par le gouvernement conservateur.

Une dystopie qui a tout d'un signal d'alarme où la plume de l'auteure a parfois des envolées lyriques au service de la femme et de ses droits à disposer d'elle-même. Un roman fort, engagé où la femme est la pièce maitresse contre l'obscurantisme et le conservatisme.


Lien : https://julitlesmots.com/201..
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Roman d'actualité et pourtant lors de sa sortie il débute ainsi : "États-Unis, demain!" L'auteure nous raconte l'histoire des femmes de toujours autour de la procréation, l'avortement, l'adoption, la "sorcellerie", la femme mariée, le célibat, le choix… En Oregon, village de pêcheurs, quatre femmes vont passer sous nos yeux et nous raconter leurs heures rouges. Un récit qui m'a beaucoup touchée!

Ro, 42 ans et biographe, a le désir d'un enfant; Susan, l'épouse passe sa vie dans son foyer et s'occupe de ses enfants; Mattie, jeune fille de 16 ans , élève de Ro, à l'avenir devant elle; Gin, la guérisseuse, marginale, vit loin dans la forêt, loin des hommes et sera le lien…

Des histoires de vie différentes pour chacune mais toutes reliées, le résumé en dit assez! de nos jours je ne vois pas bien de différences pour certains pays (ou certaines religions). Nous savons toutes que rien n'est acquis, loin de là. C'est un combat qu'elles mèneront, de coeur et de corps, avec l'espoir au bout.

La mise en place des chapitres est très bien menée, les textes s'entrecroisent pour chacune, les liens se font petit à petit. L'auteure a mis en avant la liberté des femmes et la liberté de disposer de son corps. le combat est en cours, toujours, la société régie par des hommes change mais ce n'est encore pas assez (à mon humble avis). J'ai eu un ressenti émotionnel intense lors de cette lecture qui nous laisse dubitatif quant au devenir des désirs des femmes pour le futur. Un roman contemporain percutant!


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Je remercie Babelio et Les éditions Les Presses de la Cité pour l'envoi de Les heures rouges de Leni Zumas dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
Nous sommes aux États-Unis, dans un futur proche : Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l'être aussi.
Non loin de Salem, Oregon, dans un petit village de pêcheurs, quatre femmes voient leur destin se lier à l'aube de cette nouvelle ère.
Ro, dite la biographe, professeure célibataire de quarante-deux ans, qui tente tout pour avoir enfin un enfant.
Susan, l'épouse, en a mais elle est lasse de sa vie de mère au foyer – de son renoncement à une carrière d'avocate, des jours qui passent et se ressemblent...
Mattie, la meilleure élève de Ro, n'a pas peur de l'avenir : elle sera scientifique. Par curiosité, elle se laisse déshabiller à l'arrière d'une voiture... et oublie de se protéger..
Il y a aussi la guérisseuse : Gin, une marginale à qui les hommes vont faire un procès...
Quatre femmes différentes autant au niveau age que caractère, mais dont la décision du gouvernement peut changer leur vie, la bouleverser..
Les heures rouges est un excellent roman que j'ai pris plaisir à découvrir en avant première (enfin presque car mon envoi à eu du retard ;) ).
J'ai trouvé l'histoire captivante et j'ai apprécié que ça se passe dans un futur proche.
C'est une dystopie mais honnêtement, ce genre de décision pourrait réellement être prise un jour et cela m'a mise un peu mal à l'aise. Certes ce n'est pas la réalité, mais ne sait t'on jamais ce qui peut arriver dans un futur pas si éloigné que ça...
Etre une femme n'est pas toujours évident, ça se confirme avec ce roman écrit avec beaucoup de justesse.
J'ai apprécié le ton, la façon d'écrire de l'auteure, le fait qu'il y ai quatre narratrices. Elles sont très différentes mais attachantes chacune à leur manière.. Je ne me suis jamais perdue dans le récit malgré qu'il y ai quatre femmes différentes comme héroïnes.
Vraiment j'ai passé un très bon moment de lecture avec Les heures rouges.
Je mets un très beau cinq étoiles :)
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"N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant." Cette phrase de Simone de Beauvoir, qui se vérifie tous les jours un peu plus, a accompagné ma lecture des Heures rouges de Leni Zumas.
Ce roman se passe aux Etats-Unis. de nouvelles lois viennent d'être votées limitant très fortement les droits des femmes. L'avortement est interdit, et toute femme y ayant recourt se voit emprisonné pour meurtre. Les femmes célibataires n'ont plus le droit à la PMA ou à l'adoption, puisque chaque enfant a le droit à un papa et une maman (ça nous rappelle quelque chose...). Quatre femmes vont se croiser dans une petite ville de l'Oregon. Chacune a un rapport différent à la maternité. Ro est quarantenaire et désire plus que tout un enfant, mais elle est célibataire. Mattie a 16 ans, toute une vie devant elle, mais se retrouve enceinte sans l'avoir désirée. Susan est mariée, elle a deux enfants, mais rêve de solitude et de liberté. Gin, la sorcière, la guérisseuse, voit toutes ces femmes. Elle a eu un enfant, mais elle l'a abandonnée.
Une cinquième femme s'intercale dans ce récit : Eivor Minervudottir, une exploratrice du grand Nord née en 1841. Ne pouvant pas avoir d'enfant et désirant surtout apprendre et découvrir, elle est suspecte aux yeux de tous et rejetée par la société de son époque. Mais est-ce bien différent aujourd'hui ?
Elles sont attachantes, toutes, sans réserve. Elles ressemblent à mes collègues, à mes amies, à mes soeurs, à ma mère. Et à moi aussi, bien sûr. J'ai eu le sentiment pendant ma lecture d'une grande sororité. Elles ne s'entendent pas toutes, elles se jalousent, se jaugent. Mais il y a entre elles un profond respect et un regard complice. Parce que le rapport à la féminité est ce qui nous lie et nous différencie.
J'ai aimé ce choeur de femmes. Ces mots libres et profonds sur la maternité.
J'ai aimé aussi que les hommes soient présents mais que leurs paroles ne soient pas celles qui comptent. C'est un roman féministe, féminin, qui laisse entendre la voix des femmes. C'est un roman qui dit l'absurdité de lois édictés par des hommes et qui touchent le corps des femmes. C'est une saine colère.
Ce livre est plus que nécessaire à une époque où Trump dirige les Etats-Unis, où les nationalismes ressurgissent un peu partout dans le monde, où le féminisme est vu comme une menace.
Je ne peux que vous conseiller de lire les Heures rouges !
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Beau roman !
Nous sommes aux États Unis, de nos jours ou presque. L'avortement a été requalifié de crime, les femmes, même mineures sont passibles de peine de prison si elles tentent de mettre fin à une grossesse. Plus de PMA, l'adoption est sur le point d'être réservée aux seuls couples formés d'une mère et d'un père. Alors quelles solutions pour une femme seule en désir d'enfant ou pour une jeune fille de 15 ans qui se retrouve enceinte beaucoup trop tôt ?
L'auteur parle de ces femmes avec bienveillance, elles sont quatre et ont toutes un rapport à la maternité différent : Ro qui rêve d'être mère, jusqu'à l'obsession et presque sans se l'expliquer, Susan qui est tellement maman qu'elle s'en oublie en tant que femme, Gin, Mattie…Elles sont toutes si imparfaites et si touchantes, menacées par un système qui ne leur laisse que peu de choix mais volontaires, résistantes, solidaires.
L'écriture de Leni Zumas ne manque pas de poésie, d'humour un peu grinçant aussi.
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"Les heures rouges" est un roman choral dystopique où les voix de quatre femmes en proie avec les paradoxes et violences morales de la nouvelle société (décrétant les modes de reproduction, d'éducation des individus) se mêlent, s'essoufflent, gonflent et éclatent.
4 femmes à 4 âges différents traversent l'âge adulte et leur féminité en lutte avec le sentiment de maternité, d'inclusion sociale et d'acceptation de soi. L'écriture est pudique et renvoie dès le départ chaque héroïne à son rang familial ou social : la fille est lycéenne et découvre l'amour et se laisse trahir par son corps et sa fertilité, la biographe est romancière et à l'aube de ses 40 ans est prisonnière de son désir, de son corps et son infertilité, la mère est dépassée par ses enfants et sa condition de femme à la maison, la guérisseuse est prise en étau par sa marginalité.
Et comme une vague revient le récit d'une aventurière aux portes de l'arctique. Bref un roman que j'ai dévoré et adoré.
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