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3,62

sur 218 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Newville est une petite bourgade de l'Oregon, au Nord-ouest des Etats-Unis. C'est dans ce coin de l'Amérique profonde que Leni Zumas a situé son nouveau roman et a choisi de nous retracer le combat del quatre femmes très différentes et pourtant reliées par un lien aussi invisible que fort. Gin, aussi appelée la guérisseuse, est une marginale, que l'on vient consulter parce que l'on craint les médecins et surtout le qu'en-dira-t-on, est peut-être en fin de compte la plus censée et la plus libre de toutes.
Car dans la bourgade les tensions s'exacerbent, en raison d'un amendement voté par le Congrès sur l'identité de la personne qui décrète le droit à la vie dès la conception, ce qui rend notamment l'avortement illégal et pose de graves problèmes s'agissant de PMA et de dons d'ovule et de sperme, le transfert d'embryons dans l'utérus étant désormais interdit.
Bien entendu, il s'agit d'une dystopie, mais on sait que dans les Etats-Unis de Trump une large fraction de la population se bat pour ce type de régression qui entend faire de la seule cellule familiale traditionnelle le seul et unique modèle acceptable.
Mais revenons à nos quatre femmes. Si Gin est une observatrice attentive du microcosme qui gravite autour d'elle, Roberta est directement concernée par la nouvelle législation. Cette prof d'histoire a en effet décidé de faire un bébé toute seule. À 42 ans son horloge biologique tourne et elle se dit que la prochaine fécondation in vitro sera sans doute la dernière. Tout en décrivant sa peine, son mal-être et son combat, Leni Zulmas a eu la bonne idée d'entrecouper le récit avec des extraits de la biographie sur laquelle Roberta travaille et qui retrace la vie de l'exploratrice polaire Eivør Mínervudottír au XIXe siècle. Cette islandaise intrépide a aussi été victime de l'ostracisme et de la misogynie.
L'une des plus brillantes élèves de Roberta est Mattie. Quinze ans à peine et elle aussi en proie à un terrible dilemme. Sa première expérience sexuelle tourne au drame. Elle se retrouve enceinte et va éprouver toutes les peines du monde à avorter, le Canada ayant érigé un «mur rose» pour empêcher les Américaines de franchir la frontière pour avoir recours à une IVG.
Reste Susan, la mère de famille qui n'a, à priori, pas à se préoccuper de ces questions. Mais Leni Zumas est bien trop habile pour ne pas ajouter à ce panorama une femme bien sous tous rapports. Susan est mariée, mère de deux enfants qu'elle a choisi d'élever en mettant entre parenthèses sa carrière d'avocate. Mais le bilan est bien amer. Entre un mari et des enfants qui la délaissent, elle sombre dans la déprime et envisage le divorce et même le suicide.
Il faut d'abord lire ce beau roman comme un avertissement face à la montée d'un néo conservatisme qui viendrait mettre à mal les conquêtes si fragiles résultant d'années de luttes. La peur et la douleur qu'expriment ces femmes doit résonner auprès de tous les lecteurs comme un signal d'alarme.
Parce que c'est sans doute ce manque de vigilance qui a piégé toutes les femmes qui, comme Roberta, ont cru à « une comédie politique, une surenchère de la Chambre des représentants et du Sénat ligués avec le nouveau président amoureux des foetus». Jusqu'au jour où la loi est passée…
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Ce roman vendue comme de la Science-Fiction dystopique... C'est aujourd'hui beaucoup plus actuel que La Servante Ecarlate de Atwood, ou L'Enfant de la Prochaine Aurore de Erdrich, ou Un Paradis de Sheng... Qui parlent de quoi déjà? Ah oui de contrôler le corps des Femmes. Contrôler le corps des Femmes c'est tellement plus intéressant que de savoir dans quel monde vont grandir les enfants. Bref, Les Heures Rouges parlent de la condition de quatre femmes dans un pays où l'avortement est interdit. Quatre exemple de vies dans ces conditions.
Et cette citation : "Il y a deux ans à peine, a-t-elle rappelé _ crié, en réalité_, l'avortement était légal dans ce pays, mais aujourd'hui nous en sommes réduites à nous jeter au bas de l'escalier." me rappelle que j'ai lu ce roman en 2020, il y'a deux ans donc comme dans la citation. Même si je n'ai pas tout aimé dans ce roman, je ferais attention à ce que prédit Lena Zumas dans ses prochains romans dits dystopiques.
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Avis mitigé sur ce roman. Peut-être que la référence à Margaret Atwood m'avait laissé imaginé autre chose. En même temps, ce que l'auteur réussit à faire passer, ce n'est pas la répression des libertés pour la totalité d'une nation, c'est son impact très ciblé pour 4 personnages.
Il n'y a pas de résistance chez ces personnages, il y a un contexte, interdiction de l'avortement, interdiction d'adopter pour une mère célibataire, interdiction de la PMA, et chacune subit ce contexte sans se rebeller. L'impression donnée est qu'elles ne luttent même pas et cette sensation de passivité qui m'a gênée. Car l'écriture du livre est très agréable et les personnages attachants.
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Quel embarras. Jamais je n'ai éprouvé dans une lecture autant de sentiments contrastés, car le livre possède à mes yeux autant de belles qualités que de défauts pour moi rhédibitoires. Ces derniers m'ont parfois retiré tout plaisir à lire cet ouvrage.Cependant je n'ai jamais eu la tentation d'abandonner, et je salue très bas le projet de l'auteure comme la travail de la traductrice.
Le thème du livre? Il est non pas exactement dystopique, mais intemporel.Il était une fois demain, mais dans l'Amérique de maintenant, plusieurs femmes d'âge et de condition divers, en butte à une main-mise de la loi sur leur corps et le rapport qu'elles entretiennent avec lui.
Chez une femme comme le disait Napoléon, l'anatomie c'est le destin.Une femme peut ou non devenir mère. Il s'agit de démontrer par ailleurs que tout les choix qui ont été permis aux femmes à la fin du 20ème siècle et au début du 21ème sont révocables par l'instance juridique qui les a autorisés.Donc l'IVG, la PMA, le don d'ovocyte deviennent des crimes fédéraux car l'oeuf fécondé devient un individu ayant des droits, que la loi doit protéger à sa place car il n'est pas en mesure de les exprimer. le livre exprime en quelque sorte que la liberté de choix de la femme quant à la procréation ne peut être que totale, ou qu'elle n'est pas.Une des forces du livre est dailleurs de montrer que priver que ce soit légalement ou par la simple violence physique ou psychologique une femme de la liberté de choix peut la pousser au suicide y compris au suicide dit altruiste (entraîner ses enfants dans sa mort). Autres thèmes abordés: l'adoption, l'adoption plénière, sans traces identifiantes de la filiation biologique,l'abandon forcé ou non de l'enfant indésirable, l'adoption monoparentale, le thème du "droit à" droit à un père et une mère pour l'enfant, droit à l'enfant pour quiconque, et ce qu'il advient quand" le droit à" vient écraser le désir.
Pour traiter et traiter finement de ces sujets ce livre mérite la large audience qu'il va je pense obtenir et je l'applaudis des deux mains.
Le point délicat est pour moi dans la facture. Je n'apprécie pas le genre "choral", ni en littérature, ni au cinéma.Il entraîne trop de facilités d'écriture. L'auteure est professeur de "creative writing", elle avait pour son juste combat, le choix des armes stylistiques. Je trouve que dans son travail les coutures sont beaucoup trop apparentes et donne presque l'impression d'un ouvrage en kit, à assembler soi-même, et là j'abandonne.Il n'y a rien de Virginia Woolf là-dedans, et le clin d'oeil fait à la servante écarlate est carrément mensonger. Cependant je lirai les ouvrages suivants car je veux savoir si Leni Zumas est une grande auteure naissante. Merci à Babelio pour cette découverte merci aux Editions Les Presses de la Cité de porter cette voix des femmes et merci à l'auteur e d'avoir déployé en 400 pages la division des femmes entre femme et mère.
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Une couverture suggestive, un titre accrocheur, un résumé intriguant... Il ne m'en fallait pas plus pour avoir envie de découvrir ce livre de la rentrée littéraire !

L'histoire se situe apparemment plusieurs dizaines d'années après notre époque, aux Etats-Unis, où l'avortement est devenu interdit. L'adoption et la PMA pour les femmes célibataires est sur le point de l'être également...

Tant de lois qui influencent la vie des femmes, et nous allons suivre quelques unes d'entre elles, habitantes d'une petite ville de l'Oregon : Susan (appelée "l'épouse"), mère de deux enfants, qui s'ennuie dans son couple et ne supporte plus sa vie ; Roberta (appelée "la biographe"), professeure d'Histoire en train de rédiger la biographie d'Eivor (une exploratrice islandaise) et qui tente d'avoir un enfant ; son élève Mattie, une jeune fille de 15 ans qui tombe enceinte ; et Gin (dit "la guérisseuse"), détestée par les personnes de son village, vivant dans la forêt et aidant les gens grâce à des potions...

À travers cet ouvrage dystopique, Leni Zumas nous raconte les difficultés que les lois qui veulent contrôler le corps et la vie des femmes amènent. Et malheureusement, avec Trump comme président, je crains que ceci ne devienne réel aux Etats-Unis un jour...

Et surtout, dans de nombreux pays, l'avortement est interdit, et c'est un combat de tous les jours pour les personnes qui ne veulent et/ou peuvent pas garder leur enfant.

C'est un roman surprenant, réaliste et militant que j'ai trouvé très intéressant mais qui était malheureusement un peu trop long. J'ai peiné à finir ma lecture, en partie à cause de ça... mais aussi parce que le sujet est un peu dur (j'ai bien envie de légèreté, désormais).

Merci aux éditions Les Presses de la Cité pour cet envoi et au Picabo River Book Club grâce auquel j'ai pu lire cet ouvrage.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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J'ai aimé mais sans plus. La lecture est très facile l'alternance des chapitres et la différence de typographie fait que l'on suit bien le cours de l'histoire.
Cela manque quand même de suspens.
La couverture est très alléchante mais on ne lit pas un livre pour la couverture.
Je ne l ai pas trouvé si humoristique que cela le sujet est assez grave et n'est pas traité avec légereté.
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Dans un petit village de l'Oregon, non loin de Salem, nous suivons l'histoire de 4 femmes :
- Roberta, la quarantaine, prof célibataire qui rêve de pouvoir devenir maman solo par le biais de la PMA. Elle rêve également de publier la biographie d'une exploratrice islandaise du XIXe siècle dont les extraits viendront agrémenter ce roman.
- Gin, recluse dans les bois, que les femmes viennent consulter pour obtenir des remèdes à base de plantes et dont les rumeurs disent qu'elle est une sorcière.
- Susan, mère au foyer, dont le couple part à vau-l'eau et qui songe à changer de vie.
- Mathilda, enfant adoptée, élève de Roberta, qui subit une grossesse non désirée.

Ces femmes se connaissent, se côtoient au quotidien ou ont un passé commun. Leurs destins vont se retrouver liés par des problématiques relatives à leur condition de femmes. Dans ce roman, l'avortement est interdit aux Etats-Unis depuis deux ans et dans quelques semaines l'accès aux PMA le sera également pour les femmes célibataires. Il n'est donc pas difficile de deviner que le roman va traiter des questions d'avortement, de PMA, du mariage comme modèle familial ou encore de l'adoption.

J'avais très envie de lire ce roman car j'avais lu qu'il était dans la lignée de la Servante Ecarlate et autres dystopies féministes. Alors certes, réduire les droits des femmes dans un futur plus ou moins proche classe ce roman dans les dystopies mais je n'y ai pas trouvé de réel engagement ou de critique acerbe.

C'est un agréable roman de femmes qui mêle leurs récits de vie et leurs combats. Par contre pour la dystopie, mouais bof. Il aurait tout aussi bien pu se passer à notre époque car, aujourd'hui aux Etats-Unis et alors même que les lois le permettent, les difficultés qu'elles rencontrent peuvent être tout autant de réels problèmes que dans un futur dystopique sans aucune originalité.
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Le thème est très intéressant et son traitement par l'auteure est original.
En effet, on lit l'histoire de 5 femmes au destin croisé.
Adoption, avortement, divorce, célibat, désir d'enfant, orphelin. Tous les ingrédients sont là pour que chacune donne son point de vue, selon sa vie, son expérience, son passé.
J'ai adhéré à cette façon de passer d'une femme à l'autre, chapitre après chapitre.
Un petit bémol me concernant : j'ai eu du mal à m'y retrouver dans les personnages, chaque femme n'étant pas appelée toujours de la même façon selon qui parle.
Et j'étais quelque fois perdue par les digressions des personnages de temps à autres, car je ne savais pas toujours s'il s'agissait de l'histoire ou de la pensée des femmes.
Ceci mis à part, j'ai partagé les difficultés et les joies de chacune.
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Les heures rouges est une fiction qui nous décrit un futur hostile aux femmes et à leur droit de disposer de leurs corps comme elles le souhaitent. dans cette histoire, on suivra une femme en mal d'enfant, une adolescente qui souhaite mettre fin à sa grossesse, une parfaite épouse à la dérive et enfin une "faiseuse d'anges" pour le mins énigmatique.

C'est un livre engagé, qui nous parle des femmes et de leurs droits, mais aussi de ce que la société fait peser sur leurs épaules tout au long de leur vie. de la bonne élève à la bonne épouse, puis à la bonne mère. Avec l'auteure, on se demande de pages en pages ce que nous décidons vraiment ou ce que la société nous a aidé à choisir. C'est un livre prenant, qui nous pousse à réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons, mais aussi sur celui que nous aimerions laisser à nos filles. Parce que ce monde-là est en construction et que nous en sommes les architectes.


Cependant c'est un roman qui n'est pas simple à lire : la profusion des personnages, nommés parfois de façon impersonnelle ("la fille", "l"épouse", "la biographe") entrave parfois la lecture, tout comme les nombreux extraits liés à l'exploratrice sur laquelle la biographe écrit un livre. L'écriture est simple, parfois un peu trop détachée, comme si l'auteure souhaitait relater des faits, on a du mal à s'attacher aux personnages, c'est dommage.

Bref, ma lecture a été ardue, mais je ne la regrette pas. "Les heures rouges" est une dystopie percutante, qui nous rappelle, une fois de plus, qu'avoir gagné quelques combats ne met pas fin à la guerre.

Lien : http://mademoisellemalenia.o..
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Imaginons un monde où la maternité et la parentalité deviennent une affaire d'Etat. Un monde où les lois changent soudainement. Un pouvoir qui décide et hop, l'avortement devient illégal, les FIV interdites et l'adoption réservée aux couples mariés (homme-femme évidement !).

Imaginons …

Aux Etats-Unis, de nos jours, quatre femmes se heurtent à ces nouvelles lois et en subissent les conséquences. Indéniablement liées par la maternité, ces femmes affrontent des règles d'hommes dont elles sont les premières victimes. Désir d'enfant, épuisement maternel, droit à l'avortement, droit à la liberté, différences … autant de thèmes que l'auteure aborde finement au travers la détresse de ces femmes représentatives de chacune d'entre nous. Elles sont ce que nous sommes, ce que nous avons été et ou que nous saurons peut-être un jour. Elles sont nous, nos soeurs, notre voisine, notre mère ou nos filles.

L'écrit interroge face à une société dont certaines décisions sont un recul en termes de droits des femmes et libertés sur leurs corps. Il interroge parce qu'il se révèle d'une grande justesse dans ce que l'on pourrait imaginer.

Un roman qui rappelle La servante écarlate de M.Atwood et qui fait froid dans le dos.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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