Hélène de FOUGEROLLES.
T'inquiète pas, maman, ça va aller.
Un récit hallucinant, démontrant toutes les difficultés, les barrières qui se dressent face à des parents ayant un enfant différent des autres. A l'aube de ses trente ans, Hélène a accueilli dans son foyer une petite fille, Camille. Mais cette enfant présente des anomalies, elle n'évolue pas normalement : elle ne marche que tardivement, ne s'exprime pas, ne se mêle pas aux autres enfants dans les parcs et aires de jeux dévolues à ces bambins. Hélène est dans un déni exceptionnel : et ce ne sont pas les instances administratives, médicales, éducatives qui vont lui simplifier la tâche !
de plus, quel parcours semé d'embûches afin de trouver une structure pouvant accueillir, cette petite fille et tous ses semblables afin de l'éduquer, de l'ouvrir à un avenir, de lui offrir une vie décente ? Et tous ces soi-disant grands pontes, ces psychiatres, ces praticiens de renommée nationale ou internationales qui vous reçoivent de la même façon qu'un chien bouleversant des quilles. Et qui plus est vous affirment que si votre enfant présente toutes ces différences, c'est de votre faute. Hélène culpabilise : elle est une mauvaise mère ! Mais existe-t-il une bonne mère ? Y-a-t-il une école pour le devenir ? Je trouve inadmissible de tels propos. Vous êtes déjà soumis à une pression insoutenable et faites tout ce que vous pouvez pour assurer du mieux possible l'avenir de votre enfant et, de façon désinvolte de « grands professeurs », vous jettent de tels propos en « pleine gueule ».
Il n'y a malheureusement pas de solution miracle pour prendre soin de nos enfants autistes, ou présentant d'autres handicaps. La priorité, c'est d'avoir en nombre suffisant, des structures adaptées, dispersées équitablement sur le sol de notre hexagone, offrant une capacité d'accueil pour recevoir ces enfants. Attribuer un prix, un tarif, un pourcentage au handicap de l'enfant, quelle claque pour les parents. S'agit-il d'une marchandise, d'un objet, que nous allons trouver sur un rayonnage de notre supermarché du coin ? Et peut-être sera-t-il même en tête de gondole ! Quelle honte ! Un peu plus d'humanité, de respect.
Je ne vais cependant pas juger uniquement le côté négatif de tout ce système qui relègue nos enfants atteint de divers handicaps. J'attribue une excellente note à la création des CLIS (Classe pour Inclusion Scolaire), devenue les ULIS (Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire),, ou vice versa et qui aujourd'hui ont encore changées d'entité. La création, au sein de certaines écoles élémentaires a permis à de nombreux enfants « normaux », de côtoyer des enfants handicapés, inadaptés. Mon petit-fils a été en contact avec de tels enfants. Il va sans aucune appréhension vers eux et les encourage, les invite à jouer avec lui. Déjà, ce n'est pas pour l'encenser mais il a beaucoup d'empathie pour les êtres humains, les animaux et même les plantes. Pour alléger mes propos, je vais vous narrer une petite histoire. Dans une grande jardinerie, je voulais offrir une orchidée à ma fille. Hugo a fait des pieds et des mains pour que nous prenions l'orchidée la plus « moche ». Il nous a dit : « Personne ne va la prendre. Elle est trop vilaine, elle va rester et s'ennuyer ! ». J'ai donc fait l'acquisition de cette plante qu'il a transportée comme s'il s'agissait su Saint-Sacrement ! Et elle a bien fleuri !
Je félicite Hélène pour son témoignage, rempli de haine puis vibrant d'amour. J'ai ri, j'ai pleuré. Je me suis mise à sa place. Avec elle, avec le père de Camille et de la compagne de dernier, j'ai assisté aux diverses rencontres avec les médecins, psychologues, psychiatres, psy quelque chose, couru aux rendez-vous avec les kinésithérapeutes, les ergothérapeutes, les grands spécialistes en tout genre, vu et revu des pros, très souvent reçu entre deux portes, n'ai pas toujours eu de réponse à mes questions, fait, refait des demandes, rempli, refait de nombreux dossiers, en maints exemplaires…. Enfin un jour, une réponse, une porte s'est entrouverte et une école, un institut ont pu recevoir et accueillir Camille. Cette dernière, courageuse a pu obtenir une éducation adaptée à son handicap, fréquenter un établissement scolaire, avoir une vie sociale, vivre avec d'autres enfants, s'ouvrir à la vie en communauté, en un mot, S'ÉPANOUIR. Hélène a gagné et Camille pourra faire face son avenir. Un récit poignant, désespéré mais rempli d'espoir, d'humanité, d'humilité. Je souhaite le meilleur tant à Camille qu'à toute sa famille. Merci pour ce partage. Je recommande la lecture de ce récit vécu à tous. Acceptons tous nos enfants et faisons leur un petit cocon adapté. Ouvrons grand et nos yeux et notre coeur. Bonne journée et belle lecture.
je me permets, de vous signaler, sur le même thème, la BD, de
Fabien TOULME: "
Ce n'est pas toi que j'attendais", le livre de Samuel le BiHAN "Un bonheur que je ne souhaite à personne".
(11/09/2023