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Critique de lecassin


Comme j'ai déjà eu l'occasion de la mentionner ici, j'ai découvert Michel del Castillo par hasard, pourrait-on dire… Au détour d'une gondole de supermarché à l'occasion de la sortie de « L'adieu au siècle », le journal de l'année 1999, suivi pour l'année 2000 de celui rédigé par Alain Minc, tellement négligeable à coté de celui de del Castillo.
Michel del Castillo, c'est un style… Je me précipite sur autre chose, du même… Ce sera « La guitare » dont je sors groggy…

Nous sommes en 1965 et Michel del Castillo à trente ans… Aussi décide-t-il de revenir sur son adolescence, précédemment évoquée dans « Tanguy » ; non pas pour préparer son image posthume, comme cela arrive parfois chez d'autres, mais plutôt pour s'aider à vivre.
Il faut dire que pour lui, la vie à ses débuts n'a pas été un long fleuve tranquille : de père français et de mère espagnole républicaine, il sera abandonné par son père et devra se réfugier en France avec sa mère à la victoire de Franco ; sa mère qui le livrera aux Allemands qui le déporteront. Il finira dans un pensionnat espagnol des plus particuliers : un bagne pour enfants…

Là débute « le faiseur de rêves », à l'asile de Dumos, un endroit où les gifles pleuvent plus vite que la nourriture et les récompenses.
L'auteur sera confronté au sadisme de moines « tortionnaires » et plus tard en « troisième section », à des employeurs esclavagistes. Heureusement, dans ce monde de brutes, Monsieur Léon, le prof de français qui lui fait découvrir les grands textes, Dostoïevski, … Monsieur Léon, un prof comme on se les rêve, malgré son béret sale et son litre de rouge dissimulé sous le bureau : un prof qui détecte, un prof qui suggère, un prof qui accompagne, légèrement transgressif par rapport à l'index…même pas peur… Bref, un prof qui forme. Et puis il y a frère Manuel, jusqu'à ce qu'il décède de la tuberculose…

Comme d'habitude chez Michel del Castillo, on est pris dans un maelström, non pas imaginé ici, mais bel et bien vécu par l'auteur. Un auteur dont le style toujours très fluide confine à la poésie quand il décrit les plaines de Castille ou l'Andalousie vue d'un train de marchandises : et même Madrid ou Barcelone.

« le faiseur de rêves » est le premier tome d'un dyptique intitulé « Les aveux interdits ». Il me tarde de dénicher d'occase le deuxième tome, « Les premières illusions » pour poursuivre cette lecture riche en enseignements.

Le coin du bibliophile : mon exemplaire, de 1965 est dédicacé : « Pour Michel Roger – musicien de talent donc faiseur de rêves –, en le remerciant d'avoir prêté ses mains expertes à l'instrument des mes [illisible] .
En vraie sympathie.
Michel del Castillo
Bruges le 25 oct.1972.
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