Manipulateur expert, le Maître savait provoquer chez lui cupidité, désir et envie de vengeance.
Quand on regarde en arrière et qu' on fait le bilan de sa vie,on se rend compte que l' amour a été la bonne réponse à tout.
Deux extraits seulement pour ne pas trop vous en dévoiler :
Page 11 : A Times Square, on incinérait les cadavres sur des bûchers funéraires hauts de six mètres. Dans une odeur de barbecue sans équivalent à ce jour, la crème de Manhattan transformée en torches illumina les rues désertes et les vitrines des boutiques fermées. « Tout doit disparaître ».
Le Maître semblait avoir calculé avec précision le nombre de vampires nécessaire pour asseoir sa domination tout en conservant un équilibre subtil évitant de créer des besoins d’approvisionnement en sang insurmontables. Il procédait avec méthode et un grand souci de rigueur mathématique.
Page 62 : Au fil du temps, ce qui au début ressemblait à un kidnapping avait fini par prendre des allures de sélection. De distinction. Comme si on lui réservait une place de choix dans ce monde nouveau.
Parmi tous les autres, Zack avait été choisi. Pour quel dessein, il l’ignorait. Il savait seulement que l’être qui lui accordait ces privilèges représentait l’autorité absolue dans ce nouvel empire. Et il voulait Zack à ses côtés.
Les descriptions qu’il avaient entendues au sujet du Maître – un géant effrayant, un tueur impitoyable, le mal incarné – étaient toutes des exagérations évidentes. D’abord, pour un adulte, le Maître était de taille moyenne. Et pour un être âgé de plusieurs siècles, il paraissait presque jeune. Dans ses yeux noirs perçants, Zack devinait bel et bien un potentiel d’horreur prêt à se déchaîner si quelque chose ou quelqu’un attirait sa défaveur. Mais celui qui aurait l’immense chance, comme Zack, de plonger son regard dedans, découvrirait une profondeur qui transcendait l’humanité, une sagesse qui remontait à des temps immémoriaux, une intelligence connectée à un monde supérieur. Le Maître dirigeait l’immense clan de vampires qui avait envahi la ville, le pays, le monde entier. Une ramée qui obéissait aux ordres télépathiques qu’il lançait depuis son trône dans le cœur marécageux de New York.
La capuche de son sweat-shirt noir rabattue sur la tête, l'Enfantée consultait l'Occido Lumen. la tranche argentée du livre était toxique pour son organisme vampirique, il le feuilletait avec précaution, à l'aide de la gomme d'un crayon. A présent, il caressait l'intérieur de la page du bout des doigts, à la façon d'un aveugle qui explore le visage de l'être aimé.
Ce document était sacré. Il relatait la création et l'histoire de la race des vampires, et contenait plusieurs références aux Enfantés. Comment réagirait un humain qui accéderait à un livre décrivant les secrets de sa genèse et fournissant les réponses à tous les mystères de la vie ? Les yeux rouges rubis de Quinlan parcouraient les pages avec intensité.
Je te le répète, et ce sera la dernière fois : tu régleras tes comptes comme tu l'entendras... plus tard.
Une femme était assise à une vielle table dans la cuisine. Cheveux d'un blond éclatant, écrivant dans un épais cahier avec une magnifique plume d'oie en argent, démesurée, qu'elle trempait dans un encrier rempli de sang rouge.
La saveur du sang, la mort de la femme et la fluidité de cet échange de puissance lui procurèrent une extase absolue. Boire le sang, cette essence divine, et par là interrompre le flux qui charriait la présence de Dieu, emplit Azrael d'une frénésie. Il en voulait davantage.
Pourquoi Dieu lui avait-il refusé, à lui, Son favori, ce délice, l'ambroisie cachée dans ces créatures imparfaites ?
La réponse la plus simple et la plus honnête, c'est que je suis las. L'immortalité a perdu de son attrait pour moi il y a des siècles de cela. A cause d'elle, tout perd son éclat. L'éternité est ennuyeuse. Le temps est un océan, et je veux toucher la terre. La seule lueur d'espoir qui me reste dans ce monde, c'est la destruction éventuelle de mon créateur. C'est ma vengeance.
(page 296 - Pocket 2012)
Chaque fois que je te regarderai, pour le reste de l'éternité, je verrai une reddition représentative de la faiblesse de ta race d'animaux civilisés.