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Citations sur Le labyrinthe de Pan (21)

On était en 1944, et la jeune fille assise à l’arrière d’une des voitures, à côté de sa mère enceinte, ne comprenait pas ce que soufflaient les arbres. Bien qu’âgée d’à peine treize ans, Ofelia ne connaissait que trop bien le sens du verbe « perdre ». Son père était mort voilà un an et il lui manquait si fort que, parfois, son cœur lui faisait l’effet d’un coffret vide où ne restait que l’écho de sa peine. Elle se demandait souvent si sa mère souffrait elle aussi, sans jamais lire hélas le moindre indice sur son visage pâle.
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Les objets qui nous sont chers révèlent parfois davantage qui nous sommes que les gens que nous aimons. Le verre de la montre s’était fissuré dans la main du père de Vidal à l’instant où il s’était éteint. Preuve, pour Vidal, que les objets pouvaient défier la mort, ...
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Assise sur le rebord de la fenêtre, la Fée écouta. Elle se réjouissait que la fille connaisse l’histoire des épines, car sa mère et elle venaient de s’installer dans une montagne très sombre. Le maître de cette montagne – oh oui, la Fée le connaissait parfaitement – se trouvait dans son bureau, situé au rez-de-chaussée, derrière la roue du moulin. Il astiquait la montre de gousset héritée de son père – encore un père, mort lui aussi mais dans une autre guerre.
– La rose resta perdue et oubliée, conclut Ofelia en appuyant sa joue contre le ventre de sa mère, au sommet de la montagne de pierres froides, seule jusqu’à la fin des temps.
Sans le savoir, elle venait de parler à son frère de son propre père.
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Le Dr Ferreiro était un homme bon doté d’une belle âme. Ofelia en eut la certitude à l’instant où il entra dans la chambre de sa mère. La gentillesse se distingue aussi nettement que la cruauté. Elle diffuse lumière et chaleur, or ce médecin semblait être empli autant de lumière que de chaleur.
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Ofelia contemplait l’énorme arche qui venait d’apparaître entre les arbres et reliait deux très vieux murs. Au milieu de cette arche, une tête affublée de cornes la toisait. La bouche était grande ouverte, comme si elle voulait avaler le monde. Le regard vide semblait faire tout disparaître : moulin, soldats, Loup, et jusqu’à la mère d’Ofelia. Entre donc ! murmuraient les murs en ruine. Ofelia distingua une inscription presque effacée sous la tête. Elle n’en comprit pas le sens.
In consiliis nostris fatum nostrum est.
« Dans nos choix réside notre sort. »
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Il est rare que le mal prenne forme immédiatement. Il n’est souvent guère plus qu’un murmure, au début. Un regard. Une trahison. Mais ensuite il grandit, il s’enracine, toujours invisible, inaperçu. Seuls les contes de fées lui confèrent une forme propre. Le Grand Méchant Loup, les rois maléfiques, les démons, les diables…
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– Pourquoi as-tu pris tous ces livres, Ofelia ? Nous nous installons à la campagne, enfin !
Le voyage en voiture avait encore pâli les traits de sa mère. La voiture, et l’enfant qu’elle portait. Elle arracha le livre des mains de sa fille ; les paroles apaisantes se turent.
– Tu as passé l’âge de lire des contes de fées ! Tâche plutôt d’observer le monde qui t’entoure !
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L’adolescente n’avait pu emporter avec elle que quelques livres. Elle en avait d’ailleurs un posé sur les cuisses, dont elle caressait la couverture. Quand elle l’ouvrit, le blanc des pages sembla éclairer les ombres qui emplissaient la forêt, et les mots lui procurèrent un refuge, du réconfort. Les lettres étaient comme des empreintes dans la neige, un immense paysage blanc épargné par la douleur, par des souvenirs trop sombres pour être conservés, trop doux pour être abandonnés.
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Tant de choses sont perdues, murmuraient les feuilles sur le passage des trois berlines noires qui empruntaient ce chemin de terre bordé de fougères.
Mais tout ce qui est perdu peut être retrouvé, chuchotaient les arbres.
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Il était une fois, dans le nord de l’Espagne, une forêt si ancienne qu’elle connaissait des histoires oubliées des hommes depuis longtemps. Les arbres s’ancraient si profondément dans le sol tapissé de mousse que leurs racines s’enroulaient aux ossements des morts, tandis que leurs branches tutoyaient les étoiles.
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