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Après avoir découvert bell hooks avec « Ne suis-je pas une femme ? », que je vous conseille fortement, j'ai poursuivi mon apprentissage avec ce petit manifeste de 160 pages qui revient sur une question simple mais pourtant fondamentale : qu'est-ce que le féminisme ?

A travers une quinzaine de chapitres, bell hooks redéfinit ainsi le terme de féminisme, à quoi il sert, en quoi il est important pour tous. Pour cela, elle balaie un ensemble de thématiques qui démontre l'aspect fondamental du féminisme dans notre vie de tous les jours : éducation, droit reproductif, questions de race, de genre ou de classe, violences sexuelles, travail, parentalité... Il n'y a pas un milieu qui ne pourrait pas bénéficier du féminisme.

Mais au-delà de présenter l'importance du féminisme pour notre société, ce que j'ai vraiment apprécié c'est sa réflexion sur le mouvement féministe depuis les années 60. Elle nous parle de ses réussites, mais aussi de ses ratés, de ce qui a servi et desservi la cause. Elle rappelle notamment que pendant longtemps le féminisme n'était pas inclusif, et défendait surtout les femmes blanches, hétéros et riches. Il ne faut donc pas oublier tout ce qu'il s'est passé, mais justement apprendre de nos erreurs pour poursuivre le combat et l'amener encore plus loin.

Son but avec ce livre était d'offrir un texte facilement compréhensible par tous pour que chacun puisse comprendre que le féminisme, ce n'est pas la haine des hommes. C'est un mouvement qui lutte pour la liberté de tous, car le jour où la société patriarcale cessera, tout le monde en bénéficiera : femmes, hommes, non-binaires, enfants. Mais tant que ce ne sera pas le cas, même les droits que nous avons acquis pourront nous être retirés. La preuve est flagrante quand on voit aujourd'hui les mesures prises par le gouvernement contre l'avortement aux États-Unis...

Pour faire simple : lisez ce livre, prêtez-le à vos proches, enseignez ces principes aux enfants, car tout le monde peut être féministe. Tout le monde devrait l'être.
Lien : https://mangeonsleslivres.bl..
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L'un des meilleurs ouvrages de bell hooks en ce qu'il condense sa pensée et son oeuvre. Chaque chapitre est concis, mais ne manque jamais de clarté ou de justesse. bell hooks est maîtresse dans l'art d'éveiller les consciences, et elle a une plume didactique, qui distrait en même temps qu'elle enseigne. Je crois que très peu de personnes ont ce don.

C'est un ouvrage à mettre entre toutes les mains pour que la société avance et comprenne que le féminisme (1) est essentiel, (2) ne peut se lire seul mais bien à l'intersection avec la classe, la race, l'orientation sexuelle, la santé physique et mentale etc. (3) est à la portée de tous dès l'instant où l'on accepte d'ouvrir ses oreilles, son esprit et son coeur.
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Ce court livre est un essai publié en 2020, écrit par une féministe noire afro-américaine que j'aime décidément beaucoup.
Le but de l'ouvrage est selon moi un peu  manqué : faire un ouvrage accessible pour celles et ceux qui n'y connaissent rien au féminisme. Pour leur montrer que ça n'a pas forcément à voir avec l'image que véhiculent les médias et les clichés : les féministes seraient des femmes en colère qui voudraient ressembler aux hommes.
En réalité l'ouvrage, quoique concis et clair, entre beaucoup dans les détails historiques du féminisme américain. J'ai aimé le lire mais je ne le conseillerais pas en première lecture d'initiation au féminisme, il est pour moi assez pointu.
Les grands rappels sont néanmoins les bienvenus. le féminisme c'est la lutte pour l'égalité des droits; c'est un mouvement qui veut mettre fin au sexisme.
Le  féminisme est négatif dans les représentations alors qu'il a permis de nombreuses avancées dans le monde : droit de vote, accès au travail, à la contraception, à l'avortement, etc.
La notion de sororité est précisée. Les femmes s'entraident au-delà des notions de race, de classe...qui les ont historiquement déjà divisées. le féminisme "réformiste" a donné du pouvoir économique aux femmes blanches, mais le féminisme "révolutionnaire" va + loin et réclame encore l'abolition du patriarcat, il ne veut pas rester dans le confort de la suprématie blanche. C'est celui qu'on dirait intersectionnel aujourd'hui.
Le féminisme est un combat politique. Il ne peut pas être juste un style de vie, par exemple conservateur : on ne peut pas être féministe et vouloir empêcher l'avortement par exemple. Les droits reproductifs font partie des incontournables du féminisme. (Est-ce que ça contredit un peu le titre? Héhé)
On voit bien avec bell hooks que le féminisme est antisexiste, mais aussi anti-raciste, anti-classiste, anti-impéraliste.
Pour elle le féminisme doit se poursuivre. Elle souhaite des masculinités féministes (qui ne seraient pas fondées sur la domination pour se définir), un mouvement éducatif de masse.
Elle aborde la famille, le désir et le plaisir, explique a quel point le féminisme est redevable aux femmes lesbiennes qui ont été les plus révolutionnaires et ont su montrer que le regard masculin ou la présence masculine n'étaient pas ce qui donnait de la valeur, de la joie ou du plaisir à la vie d'une femme. bell hooks aborde aussi les spiritualités new age du féminisme; son balayage est donc assez vaste.
Elle finit par la conviction profonde que le féminisme ne se fera pas sans les hommes. Elle revendique la fin des dominations et une éthique de la mutualité et de l'interdépendance.
Beau programme...
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bell hooks (sans aucune majuscule) est le pseudo de la féministe militante afro-états-unienne Gloria Jean WATKINS, née en 1952, autrice d'essais sur la question du féminisme.

Dans cet essai à la fois didactique, philosophique et pratique, bell hooks s'interroge sur la place de la femme, non pas uniquement dans la société, mais au sein même du mouvement féministe et de ses nombreuses déclinaisons.

bell hooks met les mains dans le cambouis mais aussi les pieds dans le plat, analysant le mouvement féministe depuis sa forme du militantisme actifs des années 70 jusqu'à nos jours. Dans cet historique, l'autrice revient toujours brièvement mais avec des phrases simples, précises et percutantes sur les victoires du féminisme, mais peut-être plus longuement sur ses erreurs, ses mésalliances, ses fausses certitudes. Ainsi, il aura fallu du temps pour que le féminisme se défasse de l'emprise du patriarcat, mais aussi apprenne à lutter contre sa propre notion de sexisme. « Pour mettre fin au patriarcat (qui n'est qu'une autre façon de nommer le sexisme institutionnalisé), nous devons affirmer clairement que nous participons toutes et tous à la perpétuation du sexisme, du moins jusqu'à ce que notre esprit et notre coeur soient transformés, jusqu'à ce que nous abandonnions la pensée et l'action sexistes pour les remplacer par la pensée et l'action féministes ».

Nombreux sont les comportements et les réflexes masculinistes – dont la compétition, le paraître physique, etc. -, donc sexistes ou anti-féministes au sein même des collectifs féministes. Pas facile d'y remédier, mais ensemble, dans un regroupement hétérogène dans ses richesses de points de vue, il est possible d'évoluer, y compris avec l'aide des hommes si ceux-ci sont dans une démarche résolument féministe.

Au sein du mouvement féministe s'est développé un courant réformiste, émanant en grande majorité de femmes blanches de classes moyennes voire de la bourgeoisie, pas prêtes à remettre en question les clichés mêmes de la femme et de son apparence dans la société. Ces réformistes ont causé un tort aux militantes noires issues des classes défavorisées, dont le discours a été dilué puis noyé par des images clairement d'aspect physique et donc égocentriques, favorisant ce clivage entre la lutte féministe des classes et celle de l'esthétisme située dans un courant capitaliste, en tout cas ne le remettant pas du tout en question. « Lorsque les femmes dotées d'un pouvoir de classe font un usage opportuniste de la bannière féministe tout en minant le féminisme comme combat politique, elles contribuent à maintenir un système patriarcal qui finira par les subordonner à nouveau. Elles ne trahissent pas seulement le féminisme ; elles se trahissent elles-mêmes. Il faut que les femmes et les hommes féministes recommencent à discuter des questions de classe, pour établir les conditions nécessaires à la solidarité ».

bell hooks ne se contente pas de dénoncer le paraître et la perpétuation des clichés de l'image de la femme au sein du féminisme, mais embraye brillamment sur la place du travail dans la société d'acceptation. Non, semble dire l'autrice, le travail ne libère pas.

Un long espace est consacré à la vie sexuelle, à ne jamais voir pour l'autrice comme une pensée d'opposition de sexes. Ne pas juger selon sa sexualité mais bien dans un esprit d'entraide, d'unification, de tolérance et de lutte, sans concurrence ni mollesse. « Les penseuses féministes radicales avaient donc raison il y a quelques années, lorsqu'elles avançaient que les femmes ne seraient vraiment libérées sexuellement que lorsqu'elles arriveraient à considérer leur valeur et leur force d'initiative sexuelle indépendamment du fait qu'elles soient objet ou non du désir masculin ». Il est important de ne pas se tromper sur les gestes et les postures. Tout comme il est nécessaire de bien formuler les bons mots, ne pas se tromper. À propos des premiers mouvements lesbiens : « Ces femmes ne sont pas devenues féministes parce qu'elles étaient lesbiennes. Un grand nombre de lesbiennes étaient « non politisées », voire conservatrices, et n'avaient aucune envie de rejoindre un mouvement radical. Les lesbiennes et bisexuelles qui ont participé à la formation d'une avant-garde de la libération des femmes sont devenues féministes parce qu'elles étaient déjà engagées dans des combat politiques de gauche, des luttes pour briser la fixité des frontières de classe, de race et de la sexualité ».

Dans cet essai percutant l'autrice brandit et démonte les clichés, les idées préconçues, proposant l'entraide et le respect tout en fustigeant un combat parallèle dit féministe mais lui tirant une cartouche dans le pied par des postures patriarcales ou clairement sexistes. Ouvrage nécessaire et salutaire pour bien comprendre les enjeux d'un combat sociétal pour que le féminisme aboutisse, ensemble. Sorti en 2020 aux éditions Divergences.

https://deslivresrances.blogspot.fr/

Lien : https://deslivresrances.blog..
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L'autrice a voulu ce livre comme un "petit" manuel qui expliquerait "ce qu'est le féminisme, de quoi est fait ce mouvement" et qui serait "concis, facile à lire et à comprendre sans être simpliste." Elle y décrit le féminisme comme un "mouvement qui vise à mettre fin au sexisme, à l'exploitation et à l'oppression sexistes."

Et c'est ce que j'ai adoré dans ce livre : elle explique très bien que le féminisme, ce n'est pas une question de genre (les hommes contres les femmes), c'est un combat contre la domination patriarcale que nous subissons toutes et tous, hommes comme femmes. Les femmes sont d'ailleurs tout autant responsables de la persistance du patriarcat que les hommes. Pour tout cela, ce livre est essentiel. Il permet d'éliminer cette fausse croyance selon laquelle les hommes seraient les ennemis des femmes, et démontre que ces dernières ont en réalité besoin d'eux comme alliés pour effacer les diktats sexistes dont nous sommes toutes et tous victimes et déconstruire les comportements sexistes que nous avons intériorisé.

Ce livre est également une mine d'informations sur le mouvement féministe américain, de la naissance des groupes de conscience et women studies aux combats remportés, aux avancées obtenues, aux difficultés rencontrées (ex : les différents qui ont opposé certains courants du féminisme notamment entre les classes) en passant par les dangers qui subsistent (ex : le rapport à la beauté et le droit de de disposer de son corps).

Elle y fait également des propositions pour l'avenir et cela m'a paru important. Elle indique bien que pour tout changement, il faut une alternative. L'une des éventuelles serait d'imaginer une identité masculine et féministe pour les hommes, pour qu'ils puissent se retrouver dans le mouvement.

J'émettrais un bémol toutefois : les nombreuses répétitions présentes tout au long de la lecture qui en deviennent parfois agaçantes, comme si l'autrice nous infantilisait.

En résumé, un très bon livre à conseiller aux apprenti.e.s féministes comme à ses détraqueur.se.s.
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Mon premier bell hooks, ENFIN !

Un essai tellement complet et percutant que j'aimerais le faire lire à tout le monde.

L'auteure revient sur les principes, échecs et victoires du féminisme avec beaucoup de respect et de connaissances.

La plume simple et marquante en fait un must-read !
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Lecture très décevante et parfois même déplaisante malgré quelques chapitres enrichissants et bien écrits. Tout sauf une bonne intro au féminisme pour celles et ceux qui ne s'y connaissent pas et/ou appréhendent la thématique. Se veut accessible mais il y a un usage excessif de termes académiques et militants, sans jamais les définir…

Les seuls moments où bell hooks tient des propos pertinents c'est en fait quand elle cite « des études » (qu'elle ne cite jamais de manière carrée). Les innombrables passages où elle fait de l'auto-citation de sa personne sont souvent inutiles puisqu'elle peut très bien expliquer en deux phrases les citations en question.

On passera également sur les passages qui font des « féministes radicales » (pas littéralement celles qui se nomment comme telles mais celles qui sont homosexuelles et/ou pensent que les hommes ne sont pas des alliés objectifs dans la lutte féministe) de grandes méchantes qui veulent s'en prendre aux pauvres profems. Beaucoup de chouinerie en défense des hommes pour rien. Straight women being straight, I guess.

Hâte de lire « Ain't I a Woman? Black women and feminism » et « Feminist theory: From Margin to Center » pour ne pas avoir à lire une bouillie névrotique tantôt anti-avortement, slut-shamante et généralement culpabilisante, tantôt sénile et mélancolique de temps passés bizarrement idéalisés et en même temps très critiqués.
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En ouvrant ce livre je pensais juste lire des rappels de ce que je savais déjà sur le féminisme. Je suis tombée de haut, et tant mieux (trop long, je vais raconter ma vie en commentaire). Bell hooks commence par expliquer comment le féminisme tel qu'on le connaît est né entre la lutte pour les droits civiques, le début des études féministes et la révolution sexuelle, et ce qui a rapidement divisé le mouvement (le classisme et le racisme, grosso modo).
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Ce livre est un guide pour expliquer le féminisme et les grands thèmes qui le composent à tous, et ça fonctionne complètement.
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J'ai été assez surprise de lire les propos de l'autrice à propos de spiritualité féministe. Moi ça me va, ça me parle le New age, mais je sais que cela peut être très décrié par des femmes athées, notamment la notion de féminin sacré et ce qu'on met derrière.
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Au final, le seul point que bell hooks répète assez régulièrement qui m'a fait grincer des dents c'est, en résumé, que les féministes ont desservi leurs causes en n'expliquant pas assez que les hommes seraient avantagés par les réformes qu'elles proposent. Ça m'énerve de dire qu'on devrait leur mâcher le travail et considérer qu'on s'est plantées alors que ce sont eux qui n'ont pas su dépasser la colère - légitime - pour approfondir le fond et comprendre que le féminisme est bénéfique pour toustes.
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En bref, bell hooks a un style fluide ; les points essentiels du mouvement féministe sont abordés de façon concise et limpide... À lire et offrir !
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A lire comme un manuel de féminisme. Des chapitres courts, clairs, qui font le lien entre féminisme, classe, racisme, religion, etc. Très instructif, à portée pédagogique, mettant l'accent sur la nécessité d'englober les hommes dans les combats féministes.
J'ai préféré ce livre aux deux autres de bell hooks publiés en France par les éditions Divergences, car celui comprend moins d'aspects intimes de bell hooks, mais cela relève uniquement de mes préférences personnelles.
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Très très bon essai.
Je l'ai acheté en écoutant les conseils de Xaxou dans une de ses vidéos Youtube (traitant des livres à livre pour s'initier au féminisme) et je l'en remercie grandement.
Bell Hooks a écrit un texte simple et concis sur le féminisme.
Sur son histoire passée, ses perspectives / évolutions dans l'avenir et ses définitions.
Vraiment j'ai beaucoup appris et c'est un ouvrage que le relirai car même si j'ai beaucoup "post-ité" le livre je ne peux pas me souvenir de tout en une seule lecture.
Cela m'a donné envie de découvrir ses autres écrits et également de me cultiver sur le féminisme ainsi que sur le sexisme.
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