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Citations sur Le corps n'oublie rien (58)

La maltraitance familiale n'est pas la seule cause de l'attachement désorganisé : des parents tourmentés par un traumatisme - dû à une violence conjugale, un viol ou un deuil récent peuvent être aussi trop inconséquents et instables émotionnellement pour offrir suffisamment de protection et de réconfort. Tous les parents doivent être aidés pour donner un sentiment de sécurité à leur progéniture, mais les traumatisés tout particulièrement pour se mettre à l'écoute des besoins de leurs enfants.
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ll y a une vingtaine d'années, Mary Main et ses collègues de Berkeley ontcommencé à identifier un type d'enfants (environ 15% des sujes de leur étude) qui semblaient incapables d'entrer en en communication avec leur mère. Le problème crucial, ont-ils découvert, tenait au fait qu'elle était pour eux une source de terreur et d'angoisse. Les enfants de ce genre n'ont personne vers qui se tourner et se trouvent face à un dilemme insoluble ; leur mère est en même temos effrayante et nécessaire à leur survie. IIs «ne peuvent ni l'approcher ("stratégies" de réassurance et d'ambivalence), ni l'esquiver (stratégie "d'évitement"), ni s'enfuir ». Quand on les observe dans une crèche ou un laboratoire de recherche, on les voit regarder leur mère quand elle entre dans la pièce, puis détourner aussitôt les yeux. Incapables de choisir entre l'évitement et le besoin de contact, ils peuvent se balancer, se figer les bras levés, ou se lever pour l'accueillir avant de tomber par terre. Ne sachant pas à qui se fier, ils peuvent être très affectueux avec des inconnus ou ne faire confiance à per- sonne. Mary Main a appelé cette attitude l'« attachement désorganisé », ce qu'on pourrait aussi nommer : «la peur sans solution' ».
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Le besoin d'attachement ne faiblit jamais. La plupart des hommes ne peuvent pas supporter d'être isolés longtemps. Ceux qui ne peuvent pas communiquer avec des collègues, des amis ou des parents trouvent en général d'autres moyens - maladie, querelles ou procès – de créer des liens affectifs. Ils font tout pour échapper au sentiment de solitude.
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Winnicott pensait que la plupart des mères savent bien s'accorder avec leur enfant : il ne faut pas un talent extraordinaire pour être ce qu'il nommait une «mère suffisamment bonne». Mais les choses peuvent très mal tourner quand une mère est incapable de s'adapter à la réalité physique de son bébé. Si elle ne peut pas répondre à ses besoins, il «apprend à devenir l'idée qu'elle a de lui ». Forcé de négliger ses sensations internes pour tenter de se plier aux besoins maternels, il acquiert l'impression qu'il n'est pas « comme il faut». Les enfants qui manquent d'accordage physique risquent ainsi de faire la sourde oreille au feedback direct de leur corps - le siège du plaisir, des intentions et de l'orientation.
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Le psychiatre Henry Krystal, qui a travaillé avec plus de1000 survivants de la Shoah pour tenter de comprendre le traumatisme massif, a été un des premiers à m'éclairer sur l'alexithymie. Krystal, lui-même rescapé des camps, a découvert que beaucoup de ses patients avaient réussi professionnellement, mais que leurs rapports avec leurs proches étaient froids et distants. Refouler leurs émotions leur avait permis de vaquer aux affaires du monde, mais ils l'avaient payé cher en apprenant à étouffer celles qui les avaient jadis bouleversés, au point quils ne reconnaissaient plus ce qu'ils éprouvaient. Peu d'entre eux s'intéressaient à leur thérapie.
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Certaines expressions classiques- être « tétanisé » ou «glacé» par la peur (s'effondrer et s'engourdir)- rendent bien I'impression de la terreur et du trauma tisme. La peur nait des réactions primitives à la menace lorsque la fuite est impossible. Elle tiendra notre vie en otage tant que notre expérience viscérale n'aura pas changé.
Ignorer ou déformer les messages de son corps a un prix : on devient incapable de détecter ce qui est vraiment dangereux ou nocif et, tout aussi grave, ce qui est salutaire. L'autorégulation repose sur l'entretien d'une relation amicale avec son corps. Sans elle, on doit s'appuyer sur une régulation extérieure : médicament, drogue, réassurance constante ou soumission compulsive aux désirs des autres.
[... ]
Beaucoup de traumatisés ne peuvent simplement pas dire ce qu'ils éprouvent parce qu'ils n'arrivent pas à comprendre leurs sensations.
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ADAPTATION OU MALADIE
Le canon de la maladie mentale néglige quatre vérités fondamentales : 1) Notre aptitude à nous entretuer est compensée par notre capacité à nous guérir les uns les autres. Rétablir les relations et la communauté est capital pour la restauration du bien-être; 2) Le langage nous donne le pouvoir d'évoluer et de changer les autres en communiquant nos expériences, ce qui nous aide à les définir et à leur trouver un sens commun; 3) Nous possédons la faculté de réguler les rouages de notre organisme, dont certaines fonctions prétendument involontaires de notre cerveau, par des activités aussi élémentaires que la respiration, le mouvement et le toucher; 4) Nous pouvons transformer les conditions sociales pour créer des cadres où les enfants et les adultes peuvent s'épanouir en se sentant en sécurité.
Quand nous ignorons ces dimensions essentielles de I'humanité, nous privons les malades de moyens de guérir du traumatisme et de retrouver leur autonomie. Etre un patient, plutôt qu'un participant dans son processus de guérison, sépare un être souffrant de sa communauté et le dépossède d'un sentiment intérieur de soi. Compte tenu des limites des médicaments, je me suis demandé si nous pouvions trouver des moyens plus naturels d'aider les gens à affronter leurs réactions post-traumatiques.
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Le corps est entravé si les émotions sont nouées en lui. les gens raidissent les épaules, crispent les muscles du visage. Ils passent énormément de temps à retenir leurs larmes, un geste, un son qui pourraient trahir leur état profond. Lorsque les tensions se relâchent, les sentiments peuvent se libérer. Le mouvement aide à approfondir la respiration et à émettre des sons expressifs, le corps devient plus libre - il respire plus facilement et s'ouvre à la communication.
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Le corps réagit aux expériences extrêmes en secrétant des hormones du stress - auxquelles on attribue bien souvent les maladies qui s'ensuivent.
Toutefois, ces hormones ont pour rôle de donner la force et l'endurance de réagir aux agressions. L'immobilisation et l'impuissance empêchent d'utiliser ses hormones du stress pour se défendre. Dans ce cas, on continue à en secréter, mais les gestes qu'elles doivent stimuler sont contrariés. Finalement, les modes d'activation qu'elles étaient vouées à promouvoir se retournent contre l'organisme, attisant des réactions de lutte, de fuite et de blocage. Pour revenir à un fonctionnement normal, cette URGENCE PERSISTANTE doit prendre fin. Le corps a besoin de retrouver un état fondamental de sécurité et de détente, à partir duquel il pourra se mobiliser en réponse à un vrai danger.
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la variabilité de la fréquence cardiaque mesure l'équilibre entre les systèmes sympathique et parasympathique. Pendant l'inspiration, on stimule le système sympathique, ce qui accélère les battements du cœur.
Pendant l'expiration, on stimule le système parasympathique, ce qui les ralentis.
Lorsqu'on est en bonne santé, inspirer er expirer crée des fluctuations régulières de la fréquence cardiaque : une bonne variabilité est un indice du bien-être de base.
Quand le système nerveux est équilibré, on peut modérer sa réaction aux frustrations... porter posément un jugement lorsqu'on se sent exclu ou insulté... la bonne variabilité donne un contrôle sur ses impulsions et ses émotions en restant calme.
Une mauvaise variabilité de la fréquence cardiaque - qui se traduit par un défaut de fluctuation du rythme du cœur quand on respire - a des effets négatifs sur les émotions, les pensées et sur la manière dont le corps réagit au stress.
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