Une enquête d'Eva et Mara : Les chansons du mal
Rarement un roman de 600 pages m’a happée dès le premier chapitre et maintenue intéressée tout au long de son intrigue. L’auteur réussit ce tour de force en utilisant de courts chapitres qui permettent d’insuffler un rythme soutenu et, en donnant vie à 3 héros charismatiques : Maria et Eva, déjà croisées dans « L’île des âmes », que rejoint Vito, un profiler flegmatique à la personnalité attachante. Les personnages sont énergiques, pleins d’humour et aussi faillibles ce qui leur donne de l’épaisseur. L’auteur s’appuie également sur une histoire qui a de nombreux échos dans l’actualité (pas seulement transalpine puisque les vices de forme en justice et la « trash TV » existent partout). Au final un excellent thriller qui donne envie de découvrir d’autres romans de l’auteur.
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Teresa, jeune femme brillante, symbole de perfection, disparaît. Alice Poletto, sa sœur, très inquiète, convainc ses parents de se rendre à la questure pour signaler sa disparition.
Quand le corps de Teresa est retrouvée au bord de la rivière, après avoir été séquestrée sous terre dans un cercueil, l'équipe de Strega est appelée en renfort. En effet, la mise en scène du corps rappelle l'affaire Dolores Murgia, sur laquelle Eva et Mara avaient enquêté. Cherche-t-on à leur tendre un piège ? Est-ce un copycat ?
Quel plaisir de retrouver l'équipe Strega/Eva/Mara (et Bepi)! Dans cet opus, ils accompagnent une recrue toute en muscles et intelligence, Clara, 1,98m, percutante et attachante.
Pour être honnête, j'ai trouvé le début du récit déroutant, lent et sans finalement beaucoup d'intérêt. Petit-à-petit, alors que les relations du trio s’étoffent, l'intrigue gagne en complexité et profondeur. Ce roman ne tombe pas dans le travers du précédent (dans l'ordre de parution, et non d'écriture), le chant des innocents, ce grand boulevard fait de chapitres qui s’enchaînent à une vitesse supersonique avant de me recracher exsangue à la dernière page. Là, le rythme reste dynamique en laissant les personnages prendre le temps de se perdre un peu avant de résoudre l'énigme.
L'intrigue n'a rien de révolutionnaire mais le tout fonctionne parfaitement par le biais de quelques éléments qui font la singularité de Pulixi : les injures en sarde et les réparties en langue italienne, l’affection des personnages les uns pour les autres, leurs caractères non convenus (un Strega tout en muscle délicat et philosophe, une enquêtrice au physique peu banal...), son intérêt pour les détails du décor (ici la boue).
Bilan :
Un thriller en deux parties, qui peine à démarrer, mais qui tient finalement ses promesses. Pulixi est un incontournable du thriller mais j'aimerais le voir se faire violence en allant puiser dans ses retranchements et en se lançant sur des sentiers moins attendus.
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A la poursuite d'un justicier meurtrier 2.0. en Italie, notamment en Sardaigne, en compagnie de personnages complexes et attachants. Une mise en question du système judiciaire italien qui nous interroge nous-mêmes. Captivant et addictif ! Une belle découverte.
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Piergiorgio Pulixi offre un moment de répit à ses inspectrices Rais et Croce en s’intéressant dans ce roman à Vito Strega, un personnage que l’on avait croisé dans « L’illusion du mal ».
Enfin, ça c’est si on se fie à l’ordre des parutions de Gallmeister, qui fonctionne à l’inverse de celui de l’auteur en Italie. Si le choix de l’éditeur se comprend car la deuxième aventure des inspectrices a permis d’introduire Vito Strega et de se raccorder par la suite à l’ordre de parution de l’auteur, en revanche cela se ressent que « Le chant des innocents » a été écrit avant, ce qui m’a un peu perturbée.
Le commissaire milanais Vito Strega est, à l’ouverture du roman, dans une mauvaise passe : suspendu de son métier pour avoir tué son coéquipier, sa réintégration dépend de l’avis d’une psy qu’il déteste consulter, et sa femme vient de le quitter, lassée de passer derrière des affaires qui ne le quittent jamais.
Car Vito Strega est l’archétype du flic ténébreux et complexe, obsédé par son métier, par l’envie de rendre justice aux victimes, afin de faire taire leur chant qui résonne sans discontinuer dans sa tête (et qui d’ailleurs donne son titre au roman et à la série de romans qui en découlent).
Et c’est précisément quand il n’est plus en pleine possession de ses moyens policiers (et sûrement psychologiques) qu’une épidémie de meurtres commis par des adolescents sévit à Milan, l’obligeant à reprendre illicitement du service, car ces affaires servies sur un plateau (des meurtriers qui attendent sagement de se faire arrêter à côté de leurs victimes) lui paraissent étranges.
J’ai beaucoup aimé « L’île des âmes » et « L’illusion du mal » pour leur ambiance et leur maîtrise. Ici, on retrouve ce qui a fait le succès des tomes précédents, mais avec une certaine redite par rapport à « L’illusion du mal », l’auteur reprenant le même schéma en ce qui concerne les coupables, lui permettant de placer sa théorie « d’un mal omniprésent, au milieu d’un océan d’indifférence », comme le résume Vito Strega dans ce volume. Un mal qui se propage comme une maladie, les monstres engendrant d’autres monstres, mécanisme facilité par une société en déliquescence.
Cette réutilisation d’un même matériau ne m’a pas tellement gênée (après tout, ce n’est pas le premier auteur à avoir son leitmotiv) en comparaison du style d’écriture, qui n’est pas fantastique… comme je l’écrivais plus haut, ce roman est bien antérieur aux autres, et j’ai en effet eu la sensation de lire un brouillon de ceux-ci : les chapitres sont très courts, plus que d’habitude, font alterner l’intrigue principale avec des secondaires qui sont trop nombreuses, pas utiles, et échouent dans leur tentative d’ajouter de la tension. Au final, ils font surtout ressortir que l’intrigue est un peu mince, car Vito Strega la résout à la Hercule Poirot, ce qui n’est pas vraiment le style du roman.
Les passages plus « sentimentaux » du roman ne sont pas des plus réussis, le comportement de Vito Strega envers sa femme, proche du harcèlement, occasionnent des échanges un peu faibles ; quant à ses pensées concernant les proches des victimes, elles tombent facilement dans un définitif grandiloquent un peu ridicule (par exemple : « La femme monta dans sa voiture et Strega la regarda partir, retrouvant la douleur qu’il avait perçue chez la mère de Rosalia. La douleur d’une mère qui a perdu sa fille pour toujours. »).
Mais tout n’est pas à jeter dans ce roman, que j’ai quand même pris plaisir à lire : l’auteur réussit à intégrer un peu de complexité par son sujet moderne et malheureusement pertinent (l’actualité de ces derniers jours en France résonne douloureusement) mais aussi par son traitement du caractère de Vito Strega, en ce qu’il oblige aussi le lecteur à se décider sur qui il est : un gentil commissaire, bien que problématique par certains aspects ? Un colérique dangereux pour lui comme pour les autres ?
« Le chant des innocents », présenté par Babelio comme le premier tome d’une série, est donc pour moi à réserver aux fans de l’auteur, les néophytes privilégieront les romans déjà parus. A voir donc ce que le nouveau roman de Pulixi, « La septième lune », va donner.
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L'inspectrice Teresa est sur une enquête de meurtre, mais pas n'importe quel meurtre, on part pas à la rechercher des meurtriers, car on les a déjà, a coté des cadavres, non ce qui est choquant, c'est qu'on se retrouve avec des ados meurtriers. Oui, il y en a plusieurs et la question est on t'il un lieu ? Que se passe-t-il avec ces ados ? Teresa est un peu dépassée et va demander de l'aide au commissaire Strega, alors qu'il est suspendu et sous une enquête psychologique pour savoir s'il peut reprendre du service.
l'enquête et la recherche sur ce qui se passe avec ces ados est bien ficelées et fait froid dans le dos.
On a des chapitres très cours qui met un rythme effréné, et haletant.
Les personnages féminins, dont la psychologie mon fait me poser pas mal de questions.
Mais ce qui m'a fait avancer, c'est Strega, ce personnage torturer ma touché, il n'est pas parfait ne respecte pas toujours les règles, sont objectif que la justice soit faite. J'ai trouvé ce personnage vraiment intéressant et qui m'a donné envie de lire d'autres livres avec celui-ci.
Une très bonne écoute audio.
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Extrêmement addictif ! Commencé un soir, terminé le lendemain après-midi... Je n'ai plus qu'une idée, acheter les autres romans de cet auteur.
C'est le premier que je lis, et même s'il s'agit du deuxième volume des enquêtes de Mara et Eva, cela ne pose pas de problème à la lecture.
Un thriller policier bien écrit qui m'a tenue en haleine
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Premier coup de cœur de l'année 2024 ! 🥳
J'ai été complètement transportée par ce roman. Les chapitres sont courts, la lecture est donc rapide, percutante. La plume est incisive, rien ne nous est épargné.
Chose assez rare, l'histoire tourne autour de Vito Strega, un commissaire qui a été suspendu et n'a donc pas le droit d'enquêter. On ne connaît pas tout de suite les raisons de cette suspension, cela fait partie du mystère qui entoure le personnage.
Ce livre est impossible à lâcher, de par le rythme que nous impose l'auteur, et également par l'enquête : comment des enfants ont pu en arriver là ? Comment un adolescent de 13, 14 ans peut-il se mettre à tuer sans en éprouver aucun remords?
Vous l'aurez compris, si vous ne connaissez pas ce roman, ni cet auteur, je vous conseille de sauter dessus ! Ce livre est le premier que je lis de lui, et ne sera pas le dernier
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