Citations de Bartabas (74)
Le couvercle est entouré d'une tresse de ses crins. Il contient des petits éclats d'os et de cendres...
Elles attendent patiemment de rejoindre les miennes.
Au coeur de la nuit, je m'interroge. Aucun d'eux, même Baucher, n'a trouvé de mots pour honorer la personnalité de ses partenaires et le sentiment qui les a unis.
Ce que nous vivons à Zingaro,
On ne le voit pas dans les films,
On ne le lit pas dans les livres.
Ici, pas de rôles, ni de romances,
Personne ne se déguise
En autre chose que lui-même.
Ce sont de vrais gens et de vraies bêtes
Qui se jouent de la vie.
Parce que nous avons soif d'affrontement plus encore que de victoire, nous célébrons la guerre comme une fête très ancienne.
Proies et prédateurs sont solidaires dans l'adversité, mais je sais bien, moi, que mon statut me situe assez bas dans l'échelle des espèces. Beaucoup me surpassent par leur capacité physique phénoménale, mais aussi par le raisonnement, la ruse, la pensée. Seule la mort fait de moi leur égal.
La terre que nous foulons aujourd'hui est le sanctuaire de notre propre existence fossilisée.
Je me souviens de la manière dont nous étions alors encore étrangers et pourtant si proches ; ce moment, cette communion, ne ressemblait à rien de connu (...). Je lui ai chuchoté son nom plusieurs fois. Zingaro...Zingaro, mon fils... Cette nuit-là, nous avons fait un pacte, un pacte pour la vie ; j'allais contaminer son animalité et il allait me permettre d'exister parmi les hommes. Aux humains de mon espèce, nous allions nous révéler pour la vie"
Mais là, maintenant, c’est une autre histoire, l’histoire de ma vie. Partir à l’aventure sur les routes avec un cheval dans ses bagages, c’est d’un coup la prendre, la vie, à bras-le- corps, avec son cortège de folies, d’inconnu, mais aussi d’angoisses et de responsabilités.
Page 17.
Chacun de nous vit avec un ange, le mien est saboté.
J'ai vu parfois, dans le regard du cheval, la beauté inhumaine du monde avant le passage des hommes.
Je veux que l'imaginaire soit vrai. (P. 67)
L'élan qu'il impose est celui de son humeur ; pour le suivre et jouer avec lui, il faut de l'agilité d'esprit et de corps. Mon nouvel amant est un cheval chat, il m'invite à accepter comme une vertu le respect de l'instinct (...) Félix, félin de mes noirs désirs, tu es sorti de mes entrailles et tu m'as fait danser. L'esprit ne peut posséder l'animal qui est en nous, tout au plus peut-il l'apprivoiser, le révéler. Et puis tu as disparu... Mais ta colère en moi n'est pas morte.
Allez! Il faut dire... Les dire... Tous. Les dire pour que le temps n’avale pas leurs noms, en découdre avec ma mémoire, réveiller ce champ de bataille, ce charnier que les jours absorbent.
Je dois les faire revenir en moi, revivre seul à seul, pas à pas ce que nous avons vécu, pour qu’ils se dressent à nouveau, qu’ils dansent encore un peu. Un carrousel de morts-vivants... Le dernier tour de piste.
Page 9.
Il y a dans son regard de la compassion, celle des chevaux qui voient les pauvres hommes aller d'une comédie à l'autre.