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Citations de Boccace (113)


Gianni dit que cela lui plaisait fort ; sur quoi, s’étant levés, ils allèrent tous deux doucement jusqu’à la porte, au dehors de laquelle , déjà soupçonneux, attendait. Arrivés là, la dame dit à Gianni :
– Tu cracheras, quand je te le dirai.
Gianni accepta et la dame, commençant l’oraison, dit :
– Fantôme, fantôme, qui vas de nuit […]. Vas dans le jardin, tu trouveras, au pied du gros pêcher, deux chapons cuits et cent œufs de ma poule ; mets les lèvres au flacon et va-t’en, et ne nous fais pas de mal, à moi et à mon mari Gianni.
Après quoi, elle dit à son mari de cracher. Et Gianni cracha. […]
Quand la dame eut conjuré trois fois le fantôme de cette manière, elle retourna au lit avec son mari. Federigo, qui s’attendait à souper avec elle, et qui par conséquent n’avait pas soupé, comprit fort bien le sens de l’oraison ; il s’en alla au jardin, et ayant trouvé, au pied du gros pêcher, les deux chapons, le vin et les œufs, il les porta chez lui, où il soupa tout à son aise.
S’étant ensuite plusieurs autres fois trouvé avec la dame, il rit beaucoup avec elle de sa façon de conjurer les fantômes.
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ayant entendu parler de la réputation de la science de Salomon, […] elle fut émerveillée, dit-on, alors que les imbéciles et les ignorants ont coutume, loin de s’en émerveiller, de mépriser cela
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au milieu des plaisirs que vaut la richesse, elle ne s’adonna ni à l’oisiveté ni à la mollesse propres aux femmes, et outre cela, […] nous savons qu’elle possédait une étonnante science
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Il apparaît, s’il faut se fier aux Anciens, qu’à la disparition des Pharaons, […] elle fut une illustre reine des Éthiopiens et des Égyptiens ainsi que, selon certains, des Arabes, et qu’à Meroë, une immense île sur le Nil, elle posséda un palais, et que son immense richesse dépassa, croit-on, celle de presque tous les autres mortels.
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Nicaula, autant qu’on puisse en juger, est ce que la barbarie éthiopienne produisit de plus ancien : femme d’autant plus digne de passer à la
postérité que née dans un peuple bien peu civilisé, elle brilla d’une particulière splendeur morale.
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Maintes fois, très chères dames, il est advenu que celui qui s'est ingénié à railler autrui et surtout les choses qu'il faut révérer, s'est retrouvé seul avec ses railleries et parfois non sans dommage.

Deuxième journée. Première nouvelle
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Partout déjà le soleil par sa lumière apporté le jour nouveau, et les oiseaux chanteurs, épars sur les vertes ramures, en rendaient, par leurs accents aimables, témoignage aux oreilles, quand toutes les dames et les trois jeunes gens, après s'être levés pareillement, entrèrent dans les jardins; et lentement foulant les herbes mouillées de rosée, çà et là et longtemps, tout en tressant de jolies guirlandes, ils s'en allèrent musardant.

Deuxième journée. Introduction
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(...) : en effet, vu que les bonnes paroles sont toujours une chance d'être utiles, c'est avec attention qu'il faut les recueillir, quel qu'en soit le diseur.

Première journée. Neuvième nouvelle
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PREMIÈRE JOURNÉE - QUATRIÈME NOUVELLE



Extrait 1
… / …

  Il était une fois en Lunigiana, région assez proche d'ici, un monastère plus riche en sainteté et plus fourni en moines qu'il ne l'est aujourd'hui, au nombre desquels se trouvait un jeune homme dont rien ne pouvait macérer la vigueur, ni le froid, ni les jeûnes, ni les veilles. Un jour, vers midi, alors que tous les autres moines dormaient, celui-ci allait se promenant dans les alentours de l'église située dans un lieu bien solitaire, quand il aperçut une toute jeune fille très belle (peut-être la fille de quelque paysan de l'endroit), qui parcourait les champs à la recherche de certaines espèces d'herbes , il ne l'eut pas plus tôt vue qu'il fut dévoré par le désir. Ainsi s'approcha-t-il d'elle et entama-t-il la conversation et les choses allèrent si bon train qu'il se mit d'accord avec elle et l'emmena dans sa cellule pour que personne ne s'en aperçoive.
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Les poètes habitent et ont habité les lieux solitaires, parce que ce n'est point dans les forums aux plaisirs, ni dans les palais, ni dans les théâtres, ni dans les capitoles ou sur les places, et encore moins à ceux qui fréquentent les lieux publics -qu'ils soient mêmes aux attroupements tapageurs de leurs concitoyens ou bien entourés d'un cercle de donzelles- qu'il est donné de méditer sur des questions sublimes...Là, des hêtres qui se dressent dans le ciel et tous les autres arbres qui allongent de leur feuillage les ombres naissantes; là, un sol recouvert d'herbes verdoyantes et diapré de fleurs aux mille couleurs, des sources limpides et des ruisselets d'argent qui jaillissent, dans un murmure charmant, de l'abondance des montagnes; là, oiseaux au plumage coloré et branchages qui donnent écho à leur ramage et au flux d'une douce brise; là, folâtreries d'insectes; là, petit et gros détail, là, maison du berger ou bien cassine, que ne trouble aucune affaire domestique, et toutes choses pleines de tranquillité et de silence. Ce spectacle ne captive pas seulement l'âme en repaissant l'oeil et l'oreille de ses merveilles, mais c'est sous son empire qu'à l'évidence l'esprit trouve le recueillement et que le génie, s'il lui arrive d'être las, recouvre son énergie et est poussé rudement vers le désir de méditer sur des questions sublimes et vers l'impatience de les mettre en oeuvre. ce spectacle est encouragé par le paisible commerce des livres, merveilleusement persuasif, et par les choeurs harmonieux des Muses qui mènent la dans alentour. Tout bien considéré, quel homme d'études ne préférerait pas les lieux solitaires aux villes ?
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Or, pendant qu’à ne rien dépenser il accumulait trésors sur trésors, il arriva à Gênes un vaillant homme de cour aux belles manières et beau parleur, appelé Guiglielmo Borsiere, fort différent des courtisans d’aujourd’hui, lesquels, à leur grande vergogne, imitent les mœurs corrompues et blâmables de ceux qui veulent être appelés gentilshommes et seigneurs de renom, et ne sont que des ânes, ayant été élevés dans la grossièreté naturelle aux hommes les plus vils, plutôt que dans les cours.
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NOUVELLE VIII
Guiglielmo Borsiere, avec quelques mots polis, perce jusqu’au vif messer Ermino de Grimaldi sur son avarice.

(...)

« Il fut donc à Gênes, il y a déjà bon temps, un gentilhomme nommé messire Ermino de Grimaldi, lequel, suivant la croyance générale, était, par ses immenses domaines et par son argent comptant, de beaucoup le plus riche de tous les plus riches citoyens qu’on connût alors en Italie. Mais, de même qu’il surpassait en richesse tous ses compatriotes, il surpassait en avarice et en ladrerie tous les ladres et tous les avares du monde ; car non-seulement il tenait la bourse serrée quand il s’agissait de recevoir honorablement quelqu’un, mais il s’imposait les plus grandes privations pour ce qui concernait sa personne, dans la crainte de dépenser, à l’encontre des Génois, qui ont l’habitude de se vêtir somptueusement ; et il en agissait de même pour le boire et le manger. Pour quoi, on lui avait très justement enlevé son nom de Grimaldi, et chacun se contentait de l’appeler messire Hermin l'Avarice."
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NOUVELLE III

Le juif Melchissedech, avec une histoire de trois anneaux, évite un piège dangereux que le Saladin lui avait tendu.

Sa nouvelle ayant été louée par tous, Néiphile se tut. Aussitôt Philomène, suivant le bon plaisir de la reine, commença à parler ainsi : « — La nouvelle dite par Néiphile me remet en mémoire le cas difficile advenu jadis à un juif. Comme il a déjà été très bien parlé sur Dieu et sur notre religion, on ne pourra désormais refuser de descendre aux événements et aux actes qui concernent les hommes. Je vais vous en parler tout à l’heure, et quand vous aurez entendu ma nouvelle, peut-être deviendrez-vous plus prudentes dans vos réponses aux questions qui vous auront été faites. Vous devez savoir, ô mes amoureuses compagnes, que de même que la bêtise fait souvent sortir les gens d’une situation heureuse pour les mener dans une grande misère, ainsi la prévoyance tire le sage des plus grands périls et le met en sûreté. Que la bêtise conduise d’un état satisfaisant à un état contraire, cela se voit par de nombreux exemples que nous n’avons pas à relater pour le moment, considérant que tout le long du jour nous en voyons manifestement plus de mille ; mais que le bon sens soit une occasion de se tirer d’affaire, c’est ce que je montrerai brièvement par ma petite nouvelle, comme je l’ai promis.

« Le Saladin, dont la valeur fut telle que non-seulement elle le fit, de rien qu’il était, sultan de Babylone, mais qu’elle lui fit remporter de nombreuses victoires sur les roi sarrasins et chrétiens, avait en diverses guerres, et par ses grandissimes largesses, dépensé tout son trésor, et se trouvait, par suite de quelque accident imprévu, avoir besoin d’une bonne somme d’argent. Ne voyant pas où il pourrait se la procurer aussi rapidement que besoin était, il se souvint d’un juif d’Alexandrie, nommé Melchissedech, qui prêtait à usure, et pensa que cet homme pourrait le débarrasser s’il le voulait ; mais le juif en question était si avare, qu’il n’aurait jamais consenti de lui-même à le faire, et cependant le sultan ne voulait pas employer la force pour l’y contraindre. Poussé par la nécessité, Saladin, tout occupé à trouver un moyen d’obtenir ce service du juif, résolut de lui faire une violence qui eût quelque apparence de raison. L’ayant fait appeler, et l’ayant reçu familièrement, il le fit asseoir près de lui, puis il lui dit : « — Brave homme, j’ai entendu dire par plusieurs que tu es fort sage et fort instruit dans les choses de Dieu. Pour ce, je voudrais volontiers savoir de toi laquelle des trois religions tu tiens pour la vraie, la juive, la sarrasine ou la chrétienne. — » Le juif qui était en effet un homme très sage, s’aperçut fort bien que le Saladin cherchait à le prendre par ses propres paroles en lui adressant cette question, et pensa qu’il ne devait pas louer une des trois religions plus que les deux autres, de façon que le Saladin ne connût pas sa pensée. Pour quoi, sentant qu’il lui fallait faire une réponse par laquelle il ne pût être pris, et son esprit étant vivement aiguisé, il lui vint aussitôt la réponse qu’il devait faire, et il dit :

« — Mon seigneur, la question que vous me faites est belle, et pour vous dire ce que j’en pense, il me faut vous conter une petite nouvelle que vous comprendrez. Si je ne fais erreur je me rappelle avoir entendu dire souvent qu’il fut autrefois un homme grand et riche, lequel, parmi les autres joyaux qu’il possédait dans son trésor, avait un anneau très beau et très précieux. Voulant à cause de sa valeur et de sa beauté, lui faire honneur et le transmettre perpétuellement à ses descendants, il ordonna que celui de ses fils sur qui cet anneau serait trouvé, comme le lui ayant remis lui-même, fût reconnu pour son héritier, et fût honoré et respecté par tous les autres comme le chef de la famille. Celui à qui l’anneau fut laissé transmit cet ordre à ses descendants et fit comme avait fait son prédécesseur. En peu de temps, cet anneau passa de main en main à de nombreux maîtres et parvint ainsi à un homme qui avait trois fils beaux et vertueux, et très obéissants à leur père ; pour quoi, il les aimait également tous les trois. Les jeunes gens connaissaient la tradition de l’anneau, et comme chacun d’eux désirait être le plus honoré parmi ses frères, ils priaient, chacun pour soi et du mieux qu’ils savaient, le père qui était déjà vieux, pour avoir l’anneau quand il mourrait. Le brave homme qui les aimait tous les trois également, ne savait lui-même choisir celui à qui il laisserait l’anneau. L’ayant promis à chacun d’eux en particulier, il songea à les satisfaire tous les trois. Il en fit faire secrètement par un habile ouvrier deux aux autres si semblables au premier, que lui-même qui les avait fait faire, pouvait à peine distinguer le vrai. Quand il vint à mourir, il en donna secrètement un à chacun de ses enfants, qui, après la mort de leur père, voulant chacun occuper sa succession et sa dignité, et se les déniant l’un à l’autre, produisirent leur anneau aux yeux de tous, en témoignage de leur prétention. Les anneaux furent trouvés tellement pareils, que l’on ne savait reconnaître le vrai, et que la question de savoir quel était le véritable héritier du père resta pendante et l’est encore. Et j’en dis de même, mon seigneur, des trois religions données aux trois peuples par Dieu le Père, et sur lesquelles vous me questionnez. Chacun d’eux croit être son héritier et avoir sa vraie loi et ses vrais commandements ; mais la question de savoir qui les a est encore pendante, comme celle des anneaux. — »

« Le Saladin reconnut que le juif avait su échapper très adroitement au lacet qu’il lui avait jeté dans les jambes ; c’est pourquoi il se décida à lui exposer son besoin d’argent, et à lui demander s’il voulait lui rendre service ; et ainsi il fit, lui avouant ce qu’il avait eu l’intention de faire s’il ne lui avait pas répondu aussi discrètement qu’il avait fait. Le juif, de son propre chef, prêta au Saladin tout ce que ce dernier lui demanda et, par la suite, le Saladin le remboursa entièrement. Il lui fit en outre de grands dons, le tint toujours pour son ami, et le garda près de lui, dans une grande et honorable situation. — »
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« Le juif monta à cheval, et le plus rapidement qu’il put, il alla à la cour de Rome, où, étant arrivé, il fut honorablement reçu par ses coreligionnaires juifs. Il y demeura sans dire à personne pourquoi il était venu, et se mit à observer avec soin la façon de vivre du Pape, des cardinaux, des autres prélats et de tous les courtisans. Et tant par ce dont il s’aperçut lui-même, en homme fort avisé qu’il était, que par ce qu’il sut d’autrui, il trouva que, du plus grand au plus petit, tous péchaient généralement par une luxure déshonnête, non-seulement d’une manière naturelle, mais encore à la mode de Sodome, sans aucun frein de remords ou de vergogne, tellement que, pour obtenir les plus grandes faveurs, la protection des courtisanes ou des jeunes garçons était toute-puissante. En outre, il reconnut qu’ils étaient universellement gloutons, buveurs, ivrognes, serviteurs de leur ventre, à l’instar des brutes, plus que de toute autre chose. Et, regardant plus avant, il les vit tous avares, si cupides d’argent qu’ils vendaient et achetaient à beaux derniers le sang humain, même chrétien, et les choses divines quelles qu’elles fussent, appartenant aux sacrifices et aux bénéfices, les transformant en marchandises pour lesquelles il y avait plus de courtiers qu’il y en avait à Paris pour les draperies ou autres choses. À la simonie la plus évidente, ils avaient donné le nom de procuratie, et à la gloutonnerie celui de sustentation, comme si Dieu ne connaissait pas, je ne dirai point la signification des mots, mais les intentions des esprits pervers, et se laissait, à la façon des hommes, tromper par le nom des choses. Tout cela, et bien d’autres choses encore qu’il faut taire, déplut souverainement au juif, comme à un homme sobre et modeste qu’il était, et pensant en avoir assez vu, il se décida à retourner à Paris ; ce qu’il fit.
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« Bien que le juif fût un grand maître dans la loi juive, néanmoins, soit que la grande amitié qu’il avait pour Jeannot l’ébranlât, soit que les paroles que l’Esprit-Saint plaçait sur la langue de l’homme simple eussent produit de l’effet, il commença à se plaire beaucoup aux démonstrations de Jeannot. Cependant, obstiné dans sa croyance, il ne se laissait pas convertir. De même qu’il se montrait tenace, de même Jeannot ne se lassait pas de le solliciter, à tel point que le juif, vaincu par une telle insistance, dit : « — Voici, Jeannot, qu’il te plaît que je devienne chrétien, et je suis disposé à le devenir, à la condition que j’irai d’abord à Rome, et que là je verrai celui que tu dis être le vicaire de Dieu sur la terre, et que je serai témoin de ses mœurs et de ses actes, ainsi que de ceux de ses moines-cardinaux, Et s’ils me paraissent tels que je puisse, grâce à tes paroles et à eux, comprendre que votre foi est meilleure que la mienne, comme tu t’es efforcé de me le démontrer, je ferai ce que je t’ai dit. Dans le cas contraire, je resterai juif, comme je suis. — »
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« J’ai entendu dire, gracieuses dames, qu’il fut autrefois dans Paris un grand marchand, bon homme, lequel fut appelé Jeannot de Chevigné, très loyal et très droit, et qui faisait un grand commerce de draperie. Il était particulièrement lié d’amitié avec un juif très riche, nommé Abraham, qui était aussi marchand, et, comme lui, très droit et très loyal. Jeannot, voyant la droiture et la loyauté de son ami, se mit à regretter vivement que l’âme d’un homme si bon, si sage et d’une telle valeur, fût en voie de perdition par manque de Foi. C’est pourquoi il entreprit amicalement de lui faire abandonner les erreurs de la croyance judaïque, et le supplia de se convertir à la religion chrétienne qu’il pouvait voir, étant sainte et bonne, prospérer et augmenter sans cesse, tandis qu’au contraire la sienne diminuait et se mourait, ainsi que cela était manifeste. Le juif répondit qu’il ne voyait aucune religion sainte et bonne hors la religion juive ; qu’il y était né et qu’il entendait y vivre et y mourir. Jeannot ne se tint point pour cela de lui renouveler au bout de quelque temps les mêmes exhortations, lui démontrant, aussi grossièrement que les marchands savent le faire, pour quelles raisons notre religion est meilleure que la religion juive."
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NOUVELLE II
Le juif Abraham, poussé par Jeannot de Chevigné, va à la cour de Rome, et voyant la dépravation des gens d’église, il retourna à Paris et se fait chrétien.

« — Pamphile nous a montré dans sa nouvelle la bonté que Dieu avait de ne point regarder à nos erreurs, lorsque nous nous appuyons sur des choses que nous ne pouvons pas voir par nous-mêmes ; et moi j’entends, par mon récit, démontrer combien cette même bonté, supportant patiemment les péchés de ceux qui devraient lui rendre un témoignage éclatant par leurs actes et par leurs paroles, et qui font tout le contraire, nous donne la preuve de son infaillible vérité, afin que nous poursuivions d’un esprit plus ferme ce que nous croyons être vrai."
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« — Il convient, très chères dames, que l’homme donne pour principe à tout ce qu’il fait l’admirable et saint nom de Celui qui est auteur de toutes choses. Pour quoi, devant le premier entamer nos récits, j’entends commencer par une de ses plus étonnantes merveilles, afin que, celle-là entendue, notre espoir en lui soit affermi d’une façon immuable, et que son nom soit à jamais loué par nous. "
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"L’heure de none était sonnée depuis peu, lorsque la reine, s’étant levée, fit lever toutes ses autres compagnes ainsi que les jeunes gens, affirmant que trop dormir le jour était nuisible. Puis ils s’en allèrent en un pré où l’herbe était verte et haute et qui était partout abrité du soleil. Là, un doux zéphir s’étant mis à souffler, il s’assirent tous en rond sur l’herbe, suivant l’ordre de la reine qui leur parla ainsi : « — Comme vous voyez, le soleil est haut et la chaleur est grande, et l’on n’entend d’autre bruit que le cri de la cigale, là haut, parmi les oliviers. Aller en quelque autre lieu serait, pour le moment, certainement une folie. Ici l’endroit est beau, et nous sommes au frais. Il y a, comme vous voyez échiquiers et des échecs, et chacun peut, selon qu’il lui fera plaisir, prendre son amusement. Mais si en cela mon avis est suivi, ce n’est pas en jouant — car au jeu l’esprit d’un des partenaires est mécontent, sans que l’autre partenaire ou ceux qui regardent jouer éprouvent beaucoup de plaisir — mais en racontant des nouvelles, ce qui peut donner du plaisir à tous, que nous passerons cette chaude partie de la journée. Chacun de vous n’aura pas achevé de dire sa petite nouvelle, que le soleil sera sur son déclin et, la chaleur étant tombée, nous pourrons, là où il nous sera le plus agréable, aller prendre divertissement. Pour quoi, si ce que je dis vous plaît — et je suis disposée à suivre à cet égard votre bon plaisir — faisons ainsi. Si cela ne vous plaît pas, que chacun, jusqu’à l’heure de vesprée ; fasse ce qui lui conviendra le mieux. — »
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"(...); en outre et plus généralement, nous voulons et ordonnons, si tant est que l'on désire rester en grâce auprès de nous, que chacun se garde, où qu'il aille, d'où qu'il revienne, quoi qu'il entende ou qu'il voie, de nous apporter des nouvelles du dehors, si elles ne sont joyeuses. (...)
Voici des jardins, voici des près, et d'autres lieux qui sont pleins de délices; que chacun parmi eux et selon son plaisir aille se délasser, et dès que tierce sonnera, que chacun soit ici, afin que l'on dîne à la fraîche."
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