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Critiques de Kurt Vonnegut (208)
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Abattoir 5

[Relecture]



Abattoir 5 ou la croisade des enfants de Kurt Vonnegut, traduit par Lucienne Lotringer



J’ai relu il y a quelques semaines ce livre qui m’avait paru complètement fou et génial à l’époque de ma première lecture. (Oui, je relis, je sais, ça paraît dingue à beaucoup d’entre vous).



Je confirme mon attachement à ce livre pour lequel je suis bien en peine de vous offrir un résumé, puisqu’il ne dirait rien de la construction épique du livre ni de la de manière imprévisible dont il nous fait décoller du temps.

Simultanément et de manière fragmentée, nous vivons avec son héros Billy Pilgrim différents moments de sa vie, du bombardement de Dresde à une lune de miel, en compagnie de sa fille ou en celle d’une starlette, enfermé dans un zoo sur la planète des Trafalmadoriens, soldat dans les Ardennes ou en conférencier sur les soucoupes volantes.

Voyez le genre, ça ne se raconte pas, ça se lit, et ça nous défait

Donc oui, lisez ce livre qui sous un sens de l’humour particulier, issu d’une puissant sens de l’absurde, se cache un des meilleurs pamphlets antimilitaristes.



À lire !

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Abattoir 5

Un pamphlet rageur et déroutant contre la guerre, mais pas seulement.



Ce livre foisonnant n'a que deux sous-titres, ce qui est manifestement insuffisant, mais à l'impossible, nul n'est tenu et il fallait laisser de la place pour cette curieuse notice biographique, qui couvre le reste de la page de garde.



Le bombardement et la destruction totale de Dresde par l'aviation américaine à la fin de la seconde guerre mondiale. Qui d'autre que Kurt Vonnegut pouvait traiter d'un tel sujet -- et avec une telle force -- par l'absurde ?



Un livre culte, inclassable, probablement détesté autant qu'il est vénéré. Ainsi vont les choses.
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Abattoir 5

Longtemps j’ai cru qu’il s’agissait d’un roman de Science-Fiction.

Tout part d’une histoire vraie, celle de l’auteur, un américain de la quatrième génération.

En décembre 1944 le soldat Vonnegut est fait prisonnier dans les Ardennes. Début 1945 il est à Dresde lors du fameux bombardement

Enfermé dans un abattoir, il survit aux bombes. Les jours suivant il creuse les décombres à la recherche de corps. Schlachthof-Fünf ! Un nom aboyé qui résonnera longtemps dans sa tête.

Roman du Trauma ?

Cette tragédie, Kurt Vonnegut ne parvient pas, même vingt ans après, à y retourner, fût-ce par écrit. Du moins pas en personne. Alors il s'invente un double, Billy Pèlerin.

Il va rôder autour de l'épicentre de la tragédie, il va tracer autour d'elle des cercles concentriques, mais sans jamais y pénétrer vraiment. Le livre s'achève alors que nous n'aurons même pas assisté à l'exécution de ce « pauvre Edgar Derby » fusillé pour une théière, dont l'annonce du triste sort est pourtant souvent rappelée.

Roman antimilitariste ?

Paru en pleine contestation de la guerre du Vietnam, ce récit, comme une histoire burlesque de la seconde guerre mondiale, éparpillé façon puzzle frappe certaines consciences américaines et occidentales. Les vétérans se reconnaissent dans son récit des atrocités de la guerre.

Parce qu’il serait irrespectueux à l’égard des soldats Américains morts, parce qu’il est « obscène » la contre-culture en fait un gourou.

Roman du temps ?

Le récit est soumis à un curieux effet de balancier qui rejette Billy Pèlerin dans le futur ou dans le passé aussitôt que le cours du récit l'amène trop près de la date fatidique.

Depuis son retour de Dresde, Billy Pilgrim est décroché du temps. À chaque fois il ignore sur quelle scène il débarque. Sa mémoire lui est inutile.

Quand le passé (la cause) et le futur (l’effet) n’existent pas, il n’y a plus de pourquoi.

Roman du tragique et de l’absurdité ?

La narration d’apparence aléatoire, qui fait s’entrechoquer scènes comiques, récits absurdes et anecdotes horribles, rythmée par la phrase concluant les paragraphes à chaque fois qu’ils évoquent un désastre : « C’est la vie » (« So It Goes »).

Ces trois mots scandent le roman à chaque page, comme un vers formulaire chez Homère.

Plutôt « ainsi “va” la vie », introduisant une dynamique là où nous sommes paralysés par l’impossible recours à la causalité.

Roman de Science-Fiction ?

Rien de bien SF dans ce récit, du moins de la SF « genrée »

Sinon l’introduction dans le parcours de Billy Pilgrim d’un épisode dans un zoo de la planète des Tralfamadoriens qui ont la particularité d’avoir une conception plus évoluée du temps, sautant d’une époque à une autre à tout moment, capacité appréciable pour supporter la condition de prisonnier de guerre, ou celle d’homme marié.

D’un récit qui commence par « Ecoutez, écoutez, Billy Pèlerin a décollé du temps » et qui finit sur trois notes d'oiseau : Cui-cui-cui ? », plein de bonnes idées, on pouvait attendre beaucoup.

Mais alors pourquoi me semble-t-il qu’il manque quelque chose pour en faire un chef d’œuvre.

Une absence de vie intérieure typiquement wiquipedienne ?



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Le pianiste déchaîné

Paru en 1975 en langue française mais en 1952 en américain sous le titre de " Player piano " , ce roman utilise le filon de la science fiction comme moyen d'analyse d'un probable devenir des humains dans le système capitaliste .

Ce serait le premier roman de Vonnegut , auteur de " Abattoir 5 " ( son texte le plus connu ) .

Le style avoue son age et les dialogues sonnent souvent faux , les redites alourdissent le texte mais la vision est crédible en même temps que visionnaire : le chômage est irréversible quoique nos élites prétendent avoir la solution pour le réduire , comment vivront alors les sans emploi de demain ? Aussi effrayante que soit la démonstration de l'auteur , elle est envisageable et peut-être bien envisagée ( salaire universel , par exemple )

" 1984 " d'Orwell expose cette catégorie de la population formant une classe ne servant qu'à produire et se taire , sans prise sur leur avenir , mais du temps d'Orwell le chômage de masse était moins prononcé .

Le livre m'a paru plus attrayant que " Abattoir 5 " , moins délirant , il est peut-être plus accessible . Si vous êtes chômeur de longue durée , sa lecture ne vous remontera pas le moral , mais , un homme prévenu en vaut deux !

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Abattoir 5

Quelle lecture !



Le pitch... Billy Pèlerin voit le passé, le présent et le futur. Il a été kidnappé par des extra-terrestres de Tralfamadore (lesquels voient en 4 dimensions) qui l'ont forcé à s'accoupler à Montana Patachon, dans ce qui ressemble furieusement à un zoo.



Mais l'essentiel est ailleurs.



Billy Pèlerin est G.I. et, capturé par les Allemands lors de l'offensive Von Rundstedt, il finit à Dresde, ville qui devrait être épargnée des bombardements, car non stratégiques. L'Histoire nous a montré qu'il n'en était rien, et Dresde est rasée sous une pluie de bombes, Pèlerin trouvant refuge dans l'Abattoir 5.



Les scènes s'entrecoupent. Mariage de Pèlerin, de sa fille, vieillesse, capture, vie à Dresde, avec Montana, accident d'avion où il est miraculé, etc. Cela permet d'alléger le récit. Le tout est ponctué d'un humour à froid, sec et percutant. On note d'ailleurs qu'il apparaît plusieurs fois que c'est Vonnegut qui raconte les aventures de Pèlerin, comme si'l y était.



Et bien sûr qu'il y était, vu que l'histoire à Dresde est largement autobiographique. Tout le monde connaît le passé de Vonnegut, resté plusieurs jours dans un clos d'équarrissage pendant que Dresde brûlait. La grande intelligence de Vonnegut est justement de ne pas s'être mis en avant.



On retrouve également un personnage récurrent chez Vonnegut, c-à-d Kilgore Trout, aka Theodore Sturgeon. Ici, il est mal aimé, délaissé, sans talent et sans réel lectorat. Il agit comme faire valoir de Pèlerin/Vonnegut.



Les seconds rôles méritent aussi qu'on s'y arrête. Ils sont croqués d'excellente manière à peu de frais. De la femme de Billy à Kilgore Trout, en passant par le fils de Billy qui devient (ce n'est pas anodin) béret vert, on a une distribution brillante. Mention toute particulière pour Rumfoord, ce lieutenant-colonel auteur d'une histoire de l'armée de l'air américaine... et qui débat avec Billy du bombardement (justifié bien sûr) de Dresde.



Mention toute particulière, enfin, pour les 20 dernières pages. Tout s'y bouscule et s'encastre, fournissant une sorte de justification à tout ce qui fut donné à lire.



Le résultat est magnifique. Là où on pourrait avoir un livre historique, saisissant mais ennuyeux, Vonnegut nous livre un conte surréaliste percutant et vrai, même s'il s'agit de SF. A noter que dans le premier chapitre, il se livre en tant que lui-même et cite Céline comme "modèle" à tout récit sur la guerre, et ses absurdités.



Car pour Vonnegut la guerre est absurde, vaine et déraisonnable. Elle n'a rien des récits ramboesques, mirifiques et louant le super-héros qui part à la guerre la fleur au fusil. Pas de fanfare. Non, on a des troufions déboussolés, minables, décalés, qui ne savent pas ce qu'ils font là et n'ont qu'une envie, partir. Ecrit en 1969, le roman a une dimension claire vis-à-vis du Vietnam, ce n'est pas anodin s'il est écrit à cette époque. La guerre est dérisoire. Tout est dérisoire, en fait, sauf la recherche du bonheur.



Rarement, on a écrit un plaidoyer si convaincant contre la guerre... car justement ce n'est pas écrit comme un plaidoyer. C'est pour cela qu'il fait mouche.
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Abattoir 5

Le chef d'œuvre de Vonnegut, encore plus impressionnant et sombrement réjouissant à la relecture.



Publié en 1969 (et traduit en français en 1971 par Lucienne Lotringer), le sixième roman de Kurt Vonnegut fut pour lui l'occasion de - enfin - synthétiser l'ensemble de son expérience autobiographique fondatrice - à savoir sa présence, en tant que prisonnier de guerre, lors du monstrueux bombardement de Dresde en février 1945 -, qui irriguait déjà auparavant une bonne partie de ses romans ou de ses nouvelles, pour fabriquer cette fois un roman généralement considéré comme l'un des plus grands du XXème siècle, en langue anglo-américaine, et dont le retentissement dépassa largement celui des déjà très réussis "Le pianiste déchaîné" (1952), "Les sirènes de Titan" (1959) ou encore "Le berceau du chat" (1963).



"Abattoir 5" est le nom donné par le narrateur et ses compagnons de captivité à une prison de fortune à Dresde, réellement ancien abattoir, dont l'épaisseur des murs et des plafonds sauvera leur vie lorsque les bombes au phosphore s'abattent sur la ville. Le narrateur Billy Pélerin, capturé dans des conditions rocambolesques avec quelques autres isolés de la 106e D.I. durant la bataille des Ardennes, devient, après sa démobilisation, opticien à Ilium, NY (petite ville imaginaire qui hante l'œuvre de Vonnegut), en épousant la fille d'un magnat local de l'optique.



Par la suite, il sera notamment enlevé par les extra-terrestres trafalmadoriens, qui l'installeront confortablement dans un zoo sur leur planète, en compagnie de la belle actrice de cinéma Montana Patachon, avec qui il aura même un enfant...



La particularité sans doute la plus notable de Billy, c'est qu'à l'instar des Trafalmadoriens, il voit désormais l'ensemble des événements de sa vie "à plat", simultanément, passant donc sans transition, à tout instant, d'une bribe de sa biographie à une autre, éventuellement distante de plusieurs dizaines d'années, passée ou future, sans aucune maîtrise de ce processus, enchaînant ainsi les épisodes de la bataille des Ardennes, de sa vie d'opticien, de sa captivité à Dresde, de son enfance, de ses entretiens aux journaux pour parler de l'expérience trafalmadorienne, de ses rencontres avec le mythique écrivain de SF de seconde zone, Kilgore Trout, ou avec un réactionnaire général de l'USAF en charge de l'historiographie du bombardement de Dresde,...



J'avais lu pour la première fois "Abattoir 5" au sortir de l'adolescence (il y a donc un certain temps...). Comme le faisait remarquer Douglas Adams, entre autres, et même si c'était à propos des "Sirènes de Titan" au premier chef, il faut au moins une deuxième lecture de Vonnegut pour réaliser à quel point cette narration enchevêtrée, d'apparence presque aléatoire, qui fait s'entrechoquer avec violence scènes comiques, récits absurdes et anecdotes horribles, parfois au sein d'une même phrase, ne doit en réalité absolument rien au hasard, et repose sur une infernale construction de haute précision, rythmée par la phrase mythique, mondialement célèbre aujourd'hui, concluant les paragraphes à chaque fois qu'ils évoquent une mort ou un désastre : "C'est la vie" ("So it goes"), qui apparaît 106 fois dans le roman.



Une réputation de chef d'œuvre totalement méritée, donc, et plus encore après cette deuxième lecture.
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Abattoir 5

Sous-titré La croisade des enfants : une danse du devoir avec la mort,

le roman anti-guerre le plus fort qui soit sorti de la seconde guerre mondiale.

Vonnegut, comme son héros ingénu, Billy Pilgrim, fut capturé lors de la Bataille des Ardennes et emprisonné à Dresde, peu avant l'attentat incendiaire de février 1945 qui tua (comme le rappelle Vonnegut) plus de 100 000 civils allemands.

Le récit s'ouvre avec Billy, personnage hors du temps. Il est peut-être fou. Ou, comme il le croit, il a reçu le pouvoir de clairvoyance et de voyager dans le temps des Tralfamadoriens, extraterrestres dont il est le prisonnier.

Les Tralfamadoriens ont détruit l'univers car ils ont fait des erreurs dans les calculs de trajectoires de bombardement,

ils peuvent cependant revivre les bons moments de leurs existences précédentes.

Le récit passe de la description graphique des atrocités de guerre à l'opéra spatial fantaisiste.

Comme le rapporte Konnegut, ce fut un roman extrêmement douloureux à écrire,

qui, malgré tout l'humour accessoire

et le talent de Vonnegut,

reste pénible à lire.

Nécessaire, néanmoins.
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Le berceau du chat

Raconté avec un humour pince-sans-rire et une ironie amère, le conte culte de Kurt Vonnegut sur la destruction mondiale (écrit il y a si longtemps) se nourrit de nos angoisses actuelles...d'assister à Armageddon et, pire encore, d'y survivre...

Le Dr Felix Hoenikker, l'un des pères de la bombe atomique, a laissé un héritage mortel au monde. Car il est l'inventeur de ce produit chimique mortel capable de geler la planète entière. La recherche de sa localisation mène aux trois enfants excentriques de Hoenikker, à un dictateur fou dans les Caraïbes, à la folie. Le souhait de mort de Felix Hoenikker se réalise lorsque son dernier cadeau fatal à l'humanité entraîne la fin, qui pour nous tous, est proche…

Mes pensées

«Le tigre doit chasser, l'oiseau doit voler;

L'homme doit s'asseoir et se demander "pourquoi, pourquoi, pourquoi?"

Le tigre s'est endormi, l'oiseau a atterri;

L'homme doit se dire qu'il comprend."

le berceau du chat est raconté du point de vue d'un journaliste qui veut écrire un livre sur le jour de la fin du monde- le jour où la bombe atomique a été larguée sur Hiroshima. Il essaie d'entrer en contact avec des proches de feu le Dr Felix Hoenikker, qui avait travaillé sur la bombe. Au cours de cette recherche, il apprend que Hoenikker avait créé une autre arme mortelle avant sa mort : la glace-neuf, qui au contact de n'importe quelle eau la gèlera de façon permanente. Et il y a trois flacons de ce truc qui existent maintenant, quelque part.

lLe livre est une satire des faiblesses de l'humanité et de tout ce cirque - comme le fait que nous devions simplement utiliser notre cognition avancée pour créer une technologie qui peut détruire le monde entier, au lieu de faire quelque chose de productif.

Vonnegut commente à peu près tout ce qui ne va pas: le patriotisme superficiel en contexte de guerre, les gouvernements, la religion. Le roman est entrecoupé d'extraits des Livres sacrés de Bokonon, de cette religion fictive le Bokonisme , qui est en grande partie le porte-parole de certaines des meilleures citations:

« Je me suis souvenu du Quatorzième Livre de Bokonon, que j'avais lu dans son intégralité la nuit précédente. Le quatorzième livre s'intitule Qu'est-ce qu'un homme réfléchi peut espérer pour l'humanité sur Terre, compte tenu de l'expérience des millions d'années passées ?

Il ne faut pas longtemps pour lire Le Quatorzième Livre. Il se compose d'un mot et d'un point: 'Rien.'"

« Pas étonnant que les enfants deviennent fous. Le berceau d'un chat n'est rien d'autre qu'un tas de X entre les mains de quelqu'un, et les petits enfants regardent et regardent et regardent tous ces X. . .”

"Et?"

"Pas de putain de chat, et pas de putain de berceau."



Le berceau du chat est un fantasme irrévérencieux et souvent très divertissant sur l'irresponsabilité ludique des scientifiques nucléaires. C'est le meilleur de la satire, un travail d'un ordre beaucoup plus engageant et significatif que les tripes mélodramatiques que la plupart des critiques semblent considérer comme sérieuses.
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Abattoir 5

Fantastique! Fascinant! Irrévérencieusement hilarant! Je ne me rappelle pas avoir ri autant en lisant. C'est une satire brillante et acerbe de l'Amérique et ses valeurs dites "chrétiennes". Vonnegut combine différents genres littéraires pour produire le livre d'une vie. C'est une satire, un livre de guerre, un roman de science-fiction, une revue pornographique^^. Tout ça à la fois. Evidemment c'est aussi un récit de désillusions et de traumatismes indélébiles. Le narrateur déplore qu'il n'y a pas de vrai soldat dans cette guerre, que des bébés qu'on envoie au front. Vonnegut s'est inspiré de sa propre expérience de prisonnier de guerre pour dénoncer cette fièvre destructrice chez ses compatriotes, la risée de toutes les autres nations dans son roman.



Ecrire la critique d'une oeuvre aussi riche ne fait pas sens. Il faut vraiment le lire. C'est un chef d'oeuvre.
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Le petit déjeuner des champions

En 100-150 mots, pourquoi ce livre?

Un jour, je ne savais plus quoi lire. Je suis allé sur internet pour voir une liste de grands auteurs américains. Sur cette liste apparaissait Kurt Vonnegut et on suggérait son livre Abattoir 5. J’ai trouvé que le livre était bon, plutôt étrange et un peu dur à suivre. Malgré tout, je voulais donner une autre chance à cet auteur. Cette chance est apparue l’hiver passé lorsque je cherchais un livre pour le temps des fêtes et que je ne savais pas quoi prendre. J’ai vu le livre Déjeuner des champions dans la section des livres de poche. On parlait aussi de ce livre sur le site internet que j’avais jadis consulté. Dès les premières pages j’ai trouvé le livre génial et depuis, j’ai lu tous les livres de l’auteur.

En 75-100 mots, un premier aspect qui m’a plu :

L’humour incroyable de l’auteur. Tout est absolument drôle dans ce livre. Les personnages sont drôles, leurs actions sont drôles, les décors sont drôles, etc. Le ton pince-sans-rire de l’auteur ajoute aussi une touche humoristique incroyable au livre, comme à tous ses autres livres d’ailleurs. L’auteur agrémente son histoire d’illustrations qui ajoutent une autre couche de comique au livre. Par exemple, il mentionne qu’un personnage mange un hamburger, il explique ce qu’est un hamburger et dessine une vache pour qu’on comprenne bien ce qu’est un bœuf. C’est complètement idiot et drôle. Ça ne m’en prend pas beaucoup pour rire dans la vie.

En 75-100 mots, un second aspect qui m’a plu :

Un autre aspect complètement disjoncté des livres de Kurt Vonnegut est son style d’écriture. On retrouve ce style dans le petit-déjeuner des champions. Ce style consiste entres autres à faire des centaines de détours et de longues parenthèse avant d’en arriver au point. Ce style apparaît aussi dans la façon dont il décrit ses personnages. Il mentionne le nom d’un personnage et donne quelques bribes d’information sur celui-ci. Ensuite, on n’entend plus parler de ce personnage avant 200 pages et on comprend alors pourquoi l’auteur en a parlé et son rôle dans l’histoire. Bref, le style complètement unique de Kurt Vonnegut est un point fort du livre.

En 75-100 mots, aspect qui m’a moins plu :

Ce n’est pas facile de trouver un aspect négatif dans le petit-déjeuner des champions. Peut-être peut-on dire que l’auteur étire trop la sauce. À un certain point, je me suis demandé ce qui se passait dans l’histoire et j’ai perdu un peu le fil. Cependant, Kurt Vonnegut est tellement original que j’étais content que l’histoire s’étire et tourne en rond pour pouvoir continuer à le lire. Finalement, le seul aspect négatif du livre, c’est qu’il ait une fin.

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Le petit déjeuner des champions

Avis mitigé pour ce roman

Pourquoi donc ?



en positif : des passages éclairants



L'un des deux personnages est un écrivain raté de science-fiction.

Il a écrit des romans complètement ignorés et un peu barrés (il faut le dire)

Je retiendrais celui de l'astronaute qui arrive sur une planète où toute la nourriture est de synthèse. On l'emmène voir un film pornographique.

C'est en fait le film de personnes qui mangent des fruits avec une grande délectation.



L'écrivain expose sa vision du moment sur un ton faussement naïf.

Lui n'est pas faux naïf, mais on perçoit immédiatement Vonnegut nous montrer du doigt l'absurdité de notre société



Point négatif



Le mécanisme de la vision naïve du monde est un peu répétitif.



La fin arrive lentement.

L'apothéose de la rencontre des deux personnages principaux prend un temps fou et ...l'auteur lui-même se joint à ces personnages.

C'est un procédé très artificiel et c'est ce côté artificiel qui m'a perturbé.
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Le petit déjeuner des champions

Personnage secondaire dans Abattoir 5, Kilgore Trout est au centre de l'intrigue du Petit déjeuner des champions. Ce septième roman de Kurt VONNEGUT en constitue même la biographie au moment où sa carrière d'écrivain de science fiction semble vouloir s'envoler. Car jusque-là Trout a eu beau être prolixe (117 romans et 2000 nouvelles) il n'a publié que dans d'obscures revues... pornographiques ; il a toutefois un unique fan, Eliot Rosewater, lequel s'avère richissime et l'invite à participer à un festival artistique dans le Midwest américain. Et c'est à Midland City qu'il va croiser la route de Dwayne Hoover, un notable de cette bourgade qui s'est élevé grâce à son activité de vendeur de voitures et qui est en train de perdre la tête. A ce dernier titre, la rencontre entre Trout et Hoover sera déterminante pour la santé mentale du second...



Voilà en quoi Le petit déjeuner des champions est l'histoire d'une rencontre entre deux hommes, comme il est indiqué dans la quatrième de couverture. Plus précisément le roman se structure autour de deux récits convergents l'un vers l'autre, auxquels viendra finalement se greffer celui de l'auteur lui-même, tel un créateur tout puissant ayant droit de vie et de mort sur ses personnages. Le tout est délicieusement azimuté, et pas seulement à cause de cette structure improbable. Car les interventions de Kilgore Trout sont autant de réflexions sur tout et n'importe quoi, sur sa vision de la vie aux Etats-Unis (enfin de sa vie...), sur sa carrière d'écrivain et certaines des histoires qu'il a écrite et que l'on aimerait bien pouvoir lire un jour (par exemple celle de ce scientifique qui découvre le moyen de se reproduire dans le bouillon de poule), le tout étant abondamment illustré de dessins qui viennent mettre l'accent sur certains thèmes évoqués. Quant aux passages consacrés à Dwayne Hoover ils prennent la forme de tranches de vie venant diagnostiquer sa folie progressive, laquelle est intimement liée à l'état de la société dans laquelle il vit.



Tout cela est inénarrable (les éclats de rire sont fréquents) et d'une grande originalité. De plus, sous l'oeuvre décalée qu'est Le petit déjeuner des champions, se cache également une satire sociale tout aussi pertinente que glaçante. Il s'agit donc d'un autre excellent roman de Kurt VONNEGUT que l'on peut découvrir aujourd'hui dans une nouvelle traduction, quarante ans après la première éditée au Seuil (Le breakfast des champions, 1974).
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Nuit mère (Nuit noire)

Roman paru en 1961



Le narrateur, Howard Campbell, nous fait revivre, avec différents aller-retours entre 1930 et 1961, son passé d'espion (ou d'espion potentiel : on ne saura pas le fin mot de l'histoire)

Il est né aux États Unis, lorsqu'il a une dizaine d'années, ses parents déménagent en Allemagne. Jeune adulte il assiste au début de la guerre : il anime une émission de radio. Est il un sympathisant nazi ou est il un espion américain se faisant passer pour un nazi ?

En tout cas il fuit l'Allemagne en 1945, les américains ayant « choisi avoir eu connaissance de ses agissements… »

C'est un roman très bien écrit où le lecteur se fait « promener » par le narrateur . Est il sincère ? pourquoi est il dans une geôle en Israél ? Qui a trahi qui ? Qui est Helga la jolie épouse de Howard Campbell ?
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Abattoir 5

Un livre qui destructure complètement le temps et l'espace pour brouiller nos repères et nous embarquer dans le cerveau à la dérive de son héros.



Abattoir 5 raconte l'histoire d'un américain prisonnier des allemands lors des bombardements qui ravagèrent complètement la ville de Dresde à la fin de la guerre.



S'y ajoute une bonne dose de délire SF salvateur qui finit de nous perdre et en fait un ovni incontournable parmi les récits de vie des soldats lors de la seconde guerre mondiale.
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Abattoir 5

Attention chef d'oeuvre absolu! je l'avais découvert dans les années 80 (1980 je précise), et ce livre m'avait estomaqué mais son souvenir s'était peu à peu dilué. Je l'ai repris l'année dernière, et j'ai repris une énorme claque à sa lecture. Le mélange hallucinant, drôle et tragique à la fois de SF et de la vraie guerre donne une lumière totalement irréelle sur ce récit. On ressent partout la profonde humanité et l'humour corrosif de Vonnegut. On n'a pas le droit de passer à côté de ce livre.
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Abattoir 5

Une histoire absurde pour dénoncer l'absurdité de la guerre. C'est comme ça qu'on pourrait sans doute résumer au mieux Abattoir 5 ou La croisade des enfants de Kurt Vonnegut. Entre science-fiction et récit de guerre, l'auteur a signé l'un des meilleurs livres américains du XXe siècle.

Il est difficile de résumer Abattoir 5. Le narrateur, Billy Pèlerin, se retrouve au même moment dans plusieurs endroits : sous les bombes à Dresde pendant la Seconde Guerre mondiale, sur la planète Tralfamadore, observé par des aliens, et aux États-Unis, avant ou après la guerre, dans des relations compliquées avec les membres de son entourage. On va tenter de le suivre et de comprendre ce qui lui arrive à différentes étapes de sa vie.

Abattoir 5 est un roman étrange parce que le but de Kurt Vonnegut est de nous démontrer l’absurdité de la guerre et du monde dans lequel il a vécu (horreurs de la guerre en Allemagne et retour très difficile à la vie civile ensuite aux États-Unis).

J’ai été très agréablement surpris par ce livre. Je n’en attendais pas grand chose, ne connaissant pas Kurt Vonnegut. J’avais juste lu dans le Magazine America que c’était l’un des auteurs préférés de John Irving. Et je cherchais un livre qui se déroulait en partie à Dresde, alors je me suis lancé.

Et je n’ai pas été déçu ! C’est un des livres les plus drôles que j’ai lus, et aussi l’un des plus puissants. J’ai beaucoup aimé l’humour de l’auteur, la construction de l’histoire, le mélange des genre. Sans doute moins le style, car Kurt Vonnegut, comme beaucoup d’auteur·es américain·es semble peu se soucier des mots qu’il emploie. Ce qui compte, c’est surtout l’histoire et le message qu’elle véhicule. Dans Abattoir 5, on lui pardonne volontiers, parce que le pari est réussi !
Lien : https://ledevorateur.fr/abat..
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Abattoir 5

Je n'ai pas aimé; ça va dans tous les sens et nulle par en même temps. À part quelques chapitres intéressant sur la deuxième guerre mondiale, le reste m'a paru insipide et bâclé. On effleure à peine les extra-terrestres qui n'apportent rien au récit sinon qu'une vague notion d'intemporalité. La vie de Billy en soi et sa relation avec sa femme sont ternes, peu développés. Le très récurrent “C'est la vie” m'a rapidement tombé sur les nerfs avec son allure de tic. On passe tellement rapidement d'un univers à l'autre qui rien n'accroche. Le ton général laisse supposer qu'il y a une sorte de plaisanterie dans l'air; ça n'a pas fonctionné dans mon cas car je suis resté de marbre. Bref j'aurais de la misère à la recommander, autant en fait que j'en ai eu à me rendre jusqu'à la fin!
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Dieu vous bénisse, monsieur Rosewater

Challenge ABC 2014/2015

Héritier d'un empire financier, Eliot Rosewater choisit la philanthropie. Il se conduit en doux dingue, à l'encontre de toutes les habitudes de la famille: il donne , il veut faire le bien.

Satire, pamphlet? Ennui surtout. Trop prévisible dans son déroulement, trop pesant dans sa démonstration anti-capitaliste, trop caricatural ... Un roman indigeste, il faudra essayer un autre ouvrage de Kurt Vonnegut . Prochain ABC, peut-être.
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Abattoir 5

C'est la première fois que je découvre l'auteur américain Kurt Vonnegut, un célèbre écrivain de science-fiction connu justement pour "Abattoir 5". Dans cette oeuvre quasiment autobiographique, l'auteur met en scène son double Billy Pélerin, qui affirme avoir été enlevé par une soucoupe volante et amené en force vers la planète Tralfamadore. Objet de spectacle, montré nu dans un zoo, les trafalmadoriens le feront s’accoupler avec une terrienne, ancienne actrice de cinéma, elle-même kidnappée, avant de le relâcher. De retour sur terre, il comprend que les années qu’il a passé sur Trafalmadore n’ont été chez lui que quelques secondes. Mais bien évidemment, personne sur Terre ne le croit. Un excellent roman de science-fiction et un classique qui me donne franchement envie de découvrir d'autres œuvres de l'auteur.
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Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un ..

Était-il nécessaire de faire un livre ?

C'est un recueil de discours d'un écrivain que j’apprécie beaucoup.

Je m'attendais à une forme assez orale. Elle y est.

Les discours semblent retranscrits tels quels. Ce qui donne un style assez oral.

Je m'y attendais.



Par contre, les discours sont tous des discours de fin d'année universitaire.

Les mêmes circonstances (motif du discours, pays, époque) conduisent à une très grande répétition.



Certes on tire du livre de très pertinentes et fines observations sur la société et le passage à l'âge adulte. Mais était-ce pertinent d'en faire un livre ?

J'en doute

Par contre, ajouter un discours aux différents romans de l'auteur je dis oui !



En conclusion : consultez les citations que j'ai faites et lisez les romans de l'auteur (il y en a de très très bons)
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