Citations de Martial (30)
L'abeille emprisonnée et préservée dans l'ambre brille comme si son propre nectar était son tombeau.
Le sage avec mesure est un sage achevé.
Allumez le feu !!!!! Allumez le feu. Que ce brasier nous consumme
Ma femme voudrait que je lui permette d'avoir un amant
- un seul.
Et moi, je vais lui arracher les yeux
- les deux.
On ne peut dire d'Albin
Qu'il pue le vin de la veille,
Car ce roi de la bouteille
Boit toujours jusqu'au matin.
Contre Candidus (III, 26)
Praedia solus habes et solus, Candide, nummos
Aurea solus habes, murrina solus habes (…)
Omnia solus habes – nec me puta uelle negare –
Uxorem sed habes, Candide, cum populo.
A toi seul tes biens, tes écus,
Tes vases, ta vaisselle unique (…)
Toi seul as tout, c’est évident…
Mais ta femme est à tout le monde.
Contre Nevolus (III, 71)
Mentula cum doleat puero, tibi, Neuolus, culus,
Non sum diuinus, sed scio quid facias.
Ton esclave a mal à la (pine)
Toi, c’est au cul. A ces effets,
Sans être devin, je devine,
Ô Nevolus, ce que tu fais.
A EMILIEN
Si tu es pauvre, Emilien,
Il n'est pas de remède :
L'argent ne va, tu le sais bien,
Qu'à celui qui possède.
CONTRE CANDIDUS
A toi seul tes biens, tes écus,
Tes vases, ta vaisselle unique,
Tes vins du temps d'Opimius :
Fabuleux Cécube ou Massique.
Toi seul as un esprit mordant,
Toi seul la sagesse profonde.
Toi seul as tout, c'est évident...
Mais ta femme est à tout le monde.
CONTRE LINUS
Cher Linus, tu me demandais
Ce que rapporte ma campagne
De Nomentum. Ce que j'y gagne,
C'est que je ne t'y vois jamais.
(ma campagne = ma propriété à la campagne)
SUR CHLOE
Pour ses sept maris morts, Chloé a fait inscrire
Au monument ces mots : "C'est Chloé qui l'a fait."
Je ne pense pas, en effet,
Qu'elle aurait pu mieux dire.
( humour noir )
Lycoris, ô Fabianus, a mis au tombeau toutes ses amies. Puisse-t-elle devenir l'amie de ma femme !
Gellia a perdu son père et ne le pleure pas quand elle est seule.
Voici quelqu'un: des larmes de commande jaillissent.
On ne pleure pas pour être admiré, Gellia;
La vraie douleur, c'est la douleur sans témoin.
Contre Maximina
’Ride si sapis, o puella, ride’
Paelignus, puto, dixerat poeta.
Sed non dixerat omnibus puellis.
Verum ut dixerit omnibus puellis,
Non dixit tibi: tu puella non es,
Et tres sunt tibi, Maximina, dentes,
Sed plane piceique buxeique.
Quare si speculo mihique credis,
Debes non aliter timere risum,
Quam ventum Spanius manumque Priscus,
Quam cretata timet Fabulla nimbum,
Cerussata timet Sabella solem.
Voltus indue tu magis severos,
Quam coniunx Priami nurusque maior.
Mimos ridiculi Philistionis
Et convivia nequiora vita
Et quidquid lepida procacitate
Laxat perspicuo labella risu.
Te maestae decet adsidere matri
Lugentive virum piumve fratrem,
Et tantum tragicis vacare Musis.
At tu iudicium secuta nostrum
Plora, si sapis, o puella, plora.
MARTIAL, II, 41.
Le rire vous sied bien ; riez, nymphes gentilles,
A dit certain auteur, de Sulmone, je crois.
Mais ce conseil qu’il donne à quelques jeunes filles,
Maxime, si tu veux être de bonne foi,
Conviens qu’il ne s’adresse à nulle moins qu’à toi.
Tu n’as plus que trois dents d’une ébène assez noire,
Cesse de les montrer ; et si tu veux m’en croire,
D’un rire délateur crains l’éclat imprudent,
Comme pour ses cheveux Spanius craint le vent,
Pour sa robe, Priscus un fâcheux voisinage,
Pour ses roses, Fabulle ou la pluie ou l’orage,
Sabella, pour ses lys un soleil trop ardent.
D’Hécube ou d’Andromaque affiche l’air austère :
Fuis tout plaisir bruyant, évite tout banquet
Où la gaîté se donne une libre carrière ;
Les propos agaçants où le rire pourrait
Épanouir ta lèvre et trahir ton secret.
Redoute Philiston et ses farces comiques ;
N’assiste désormais qu’aux spectacles tragiques.
Mêle tes pleurs à ceux dont une femme en deuil
De l’objet le plus cher arrose le cercueil.
Aux beautés de vingt ans laisse la gaîté folle ;
Pleure, Maxime, pleure ; aujourd’hui c’est ton rôle.
À Fidentinus
Nostris versibus esse te poetam,
Fidentine, putas cupisque credi?
Sic dentata sibi videtur Aegle
Emptis ossibus Indicoque cornu;
Sic quae nigrior est cadente moro,
Cerussata sibi placet Lycoris.
Hac et tu ratione qua poeta es,
Calvus cum fueris, eris comatus.
MARTIAL, I, 73.
Tu m’as volé mes vers, et tu te crois poète ;
Tu veux même passer pour tel ; eh ! pourquoi non ?
Ainsi fait Lycoris, quand la vieille coquette,
Plus noire qu’une mûre en l’arrière-saison,
Se croit belle du vermillon
Et des lys qu’au matin lui fournit sa toilette ;
Telle encor, quand ses dents viennent à la quitter,
Églé, qui sait bientôt en réparer l’absence,
En souriant exprès, montre avec complaisance
Le râtelier qu’elle vient d’acheter.
Fidentinus, malgré ton impuissance,
Sois donc poète si tu veux :
Comme lorsque le Temps, qui dépouille ta nuque,
Aura jusqu’au dernier emporté tes cheveux,
Nous te verrons d’une jeune perruque
Couvrir la nudité de ta tête caduque.
Contre Linus.
Cher Linus, tu me demandais
Ce que rapporte ma campagne
De Nomentum. Ce que j'y gagne,
C'est que je ne t'y vois jamais.
In LInum.
Quid mihi reddat ager quaeris, Line, Nomentanus ?
Hoc mihi reddit ager : te, Line, non video.
A Galla.
Tu me dis toujours oui, mais sans venir au don.
Si tu trompes toujours, s'il te plaît, dis-moi non !
Ad Gallam.
Das numquam, semper promittis, Galla, roganti :
si semper fallis, iam rogo, Galla, nega.
Pendant que tu es chez toi, Galla, on s'occupe de ta parure dans la rue Suburra, où l'on est en train de friser les cheveux qui suppléent à ceux que tu n'as plus ; tu ôtes chaque soir tes dents comme ta robe ; tes attraits reposent dans cent boites diverses, et ton visage ne couche pas avec toi ; tu t'avises pourtant de m'agacer avec le sourcil qu'on t'apporte le matin ; et tu oses montrer sans rougir ces secrets appas que les années ont blanchis, et que tu peux déjà compter au nombre de tes aïeux. Quoi qu'il en soit, tu me promets monts et merveilles ; mais ma mentule fait la sourde oreille ; et, toute borgne qu'elle est, elle te voit.
IX.38
Quand dans les bains on entend crépiter des applaudissements, il est probable que l’énorme bite de Maron en est la cause.
IX.34