AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Milarépa (108)


Milà à quatre yogis... :
... « ... Le mince étranglement du damarou
Marque la place de l’erreur et du doute
Lorsque le samsara et le nirvana se rencontre ;
L’élargissement en coupe des deux voûtes crâniennes
Est comme la croissance et le déclin du samsara et du nirvana.

Les peaux fermement tendues sur les deux ouvertures
Indiquent les sens explicite et implicite ;
Le vide à l’intérieur est comme
La réalisation du Corps absolu pour soi-même.

La courroie ornée de coquillages, autour de l’étranglement,
Symbolise le Corps de gloire ornementé ;
Les boules fouettant les peaux
Sont les Corps d’émanation qui en partent.
Et le son qu’il produit quand on en joue
Montre la maîtrise sur les guerriers et sur les dâkinis.

La courroie tenue en main
Indique le maintien des engagements de pratique.
La bannière qui y est nouée
Est la bannière flottante de la renommée.
Et la tête de bannière à trois niveaux
Montre le non-attachement aux trois mondes du samsara.
...
p. 194
Commenter  J’apprécie          00
(Le “bœun” est la tradition de chaman originelle du Tibet. Après l’arrivée au Tibet du bouddhisme, les deux traditions rivalisèrent pour la foi et le soutien du peuple. A mesure que les bœunpos assimilaient les idées bouddhistes, la portée du bœun s’élargit peu à peu. De leur côté, les bouddhistes adaptaient les techniques du bœun dans la communication avec les peuples du Tibet. La rivalité pour la ferveur et le soutient populaire avait bien lieu du temps de Milarépa... )
p. 162
Commenter  J’apprécie          00
« Chants et réalisation »
Le maître spirituel doit transmettre l’essence de sa propre réalisation et doit être capable de juger la profondeur de l’expérience de ses disciples. Les textes de ce chapitre relatent les problèmes et les questions de disciples avancés de Milà. “Milà donne son approbation à Réchoungpa” offre un aperçu inhabituel de la relation entre Milà et son disciple le plus proche. Indépendant et entête de nature, Réchoungpa était souvent l’objet de l’essentiel de la critique cinglante de Milà, comme en témoigne “L’orgueil de Réchougpa”. Ici, l’histoire est exceptionnelle par sa description du grand plaisir de Milà devant l’accomplissement de Réchoungpa. Cet éloge sans précédent reconnaît la capacité de ce dernier à agir dans le monde des apparences sans perdre son absorption dans l’état naturel, où la perception n’est pas structurée par les pensées. C’est le signe qu’il avait progressé de la phase de création à la phase d’achèvement de la méditation tantrique.
p. 127
Commenter  J’apprécie          00
Milà-djè... s’adressant à un “Tibet sombre” et moyenâgeux... :
« Je m’incline aux pieds du seigneur du Dharma, maître Marpa,
Lotsawa qui dissipe l’opacité de l’ignorance.

Dans les ténèbres de l’ignorance de ce lieu barbare,
Que n’éclaire pas le soleil du saint dharma,
Les gens ont des corps humains,
Mais l’activité de leur esprit
Exclut tout autre préoccupation
Que manger, boire et se divertir.

Écoutez ce chant de mon découragement,
Êtres non humains, dieux et esprits,
Du fait de leurs actions passées, ils ont des vies inférieures
Et dans ces vies inférieures, ils renouvellent
Les naissances inférieures par leurs actes négatifs.
Voyant ces corps humains à l’esprit de bête
Je me suis découragé.

La compassion s’écoule du plus profond de mon cœur
Mais je suis incapable d’apporter le moindre secours.
Puissent-ils tous devenir mes disciples
Lorsque j’aurai progressé vers l’Éveil. »...
...
Dans ce pays primaire, les animaux sont plus prévenant que les gens !
...
p. 50-51
Commenter  J’apprécie          00
...Milà :
« Je m’incline aux pieds du traducteur Marpa,
Homme éminent de Lhobrag
Qui comble les souhaits de ses fidèles ;
Accordez-moi vos bénédictions continuelles.

Grâce à la bonté de mon père-Lama unique
Toutes les apparences furent expérimentés comme esprit,
L’esprit lui-même fut réalisé comme sans fondement, sans racine,
La conscience fut purifiée dans l’état de sagesse,
Le samsara et le nirvana furent connus comme non-duels.

Bouddha et êtres ne sont que des noms :
Ils n’existent pas, dans la réalité.
Non existants, ils apparaissent néanmoins.
L’erreur résulte de l’action ignorante :
Attachés à l’illusion, ce sont des êtres,
Libérés de l’illusion, ce sont des bouddhas.

Eh ma ! Yogis rassemblés ici,
Regardez dans la sphère de l’esprit non né !
Laissez se lever le plaisir du jeu sans fin !
Quand libre d’espoir et de craintes, c’est le résultat.
Pourquoi parler de naissance et de mort ?
Venez à l’état naturel, non modifié !

Vaste plafond céleste,
Soudain percé par une corne de lapin !

Bannière du corps absolu immuable,
Dressée dans la main du fils d’une femme stérile !

Eh ma ! Toutes choses du samsara et du nirvana
N’existent pas, bien qu’elles apparaissent ;
Elles apparaissent, bien qu’elles soient vides. Pourquoi ?

Quand je me suis absorbé un instant
Dans la concentration d’assimilation à l’espace,
Pourquoi ces lamentations insensées ?

Lorsque l’esprit et l’espace sont unis
Par l’union du corps et de l’esprit,
Le corps absolu est révélé
Et les objectifs désirés sont atteints.
Pourquoi être si malheureux pour cela ?

C’est pourquoi vous ne comprenez pas le dharma.
Vous croyez que je vais cesser de faire le bien d’autrui ;
Mais j’ai atteint la condition royale du corps absolu pour moi même
Par la force d’une prière altruiste.
Pour l’accomplissement spontané du bien d’autrui
Par l’union de la vacuité et de la compassion.

Mes deux Corps formels pour le bien des êtres
Réapparaîtront jusqu’à ce que le samsara soit vide,
Flot ininterrompu d’aide pour les êtres,
Comme un joyau accomplissant les souhaits
Ou un arbre des souhaits divinement adoré
Pour ceux qui ont besoin de pratiquer, où qu’ils se trouvent. »
...
p. 168-69
Commenter  J’apprécie          00
Milà à un prêtre Bön :
... « Quand, pour acquérir la réalisation de la vacuité
Et couper la confusion mentale
Créant l’illusion existant depuis un temps sans commencement,
On médite que toutes choses sont totalement vides,
Cela induit le nihilisme qui mène aux états inférieurs
Et n’empêche pas la souffrance d’augmenter.
De plus l’attachement aux siddhis est du matérialisme,
Qui lie aussi au samsara.

Alors, si tu veux suivre le chemin sans erreur,
Les deux réalités doivent être connues :
Le monde superficiel et le monde absolu.

Le superficiel est également double :
Faux et irréel,
Et relativement réel.

Le premier, le superficiel faux,
Comme un reflet sur l’eau ou dans un miroir,
N’est pas même pris pour vrai par les enfants.
Le second, ce sont tous les phénomènes apparents :
Jusqu’à l’accès au nirvana
Ils semblent être réels,
Et sont donc superficiellement réels.

Pour réaliser la réalité absolue,
Ôte les obstacles de l’action et des perturbations internes
En accumulant une grande quantité de mérite
Grâce au don, à l’éthique, à la patience et la diligence.
Et ôte ce qui fait obstacle à l’omniscience
Par la concentration bien pénétré de la connaissance.

Puis, en intégrant le calme mental parfait et la vision supérieure,
On est en présence de la réalité absolue.
Tel est le chemin de réalisation des yogis-Répas. »
...
p. 156-57
Commenter  J’apprécie          00
Milà et les centres de “religion” :

... « Pénétré de la compassion et de la vacuité
Par la maîtrise des trois compilations
Et des préceptes des trois engagements
A la base de tous les enseignements de tous les bouddhas,
Motivé par l’amour et la compassion,
Deviens habile à enseigner et à guider autrui.
Garde la hauteur de vue gérant tes intérêts,
En comparant les tiens à ceux d’autrui.

Puis, faisant le bien de plus en plus,
Faisant le mal de moins en moins,
Observant avec soin la cause et l’effet,
Conservant fermement l’esprit d’Éveil,
Néglige ton propre bien-être
Et agis pour les autres dans tout ce que tu fais.
Une personne qui suit ainsi les enseignements du Bouddha
Donne la chair de poule à qui la voit ou l’entend.

Mais, motivé d’abord par les huit préoccupations mondaines,
Désirant de belles choses dans la vie présente,
On s’érige soi-même en position d’enseignant
Et l’on prend le nom de Lama Rinpoché.
On apprend à célébrer des rituels pour la boisson et la nourriture,
Travaillant dur pour amasser la richesse matérielle.
Tout le monde est ravi — “Quelle merveilleuse psalmodie !” —
On est alors nommé supérieur d’un centre religieux.
Tout le monde s’incline et rend hommage
Quand on reçoit souriant les célébrités et notables.
Mais on ne voudrait pas même voir un affamé !
Affable envers qui donne des mets et des biens,
Sans une offrande on n’est même pas visible.
On s’entoure d’une collection d’imitation de moines
Et, prétextant offrir des festins d’offrandes,
On se distrait des jours durant avec le boire et le manger,
S’attirant des louanges pour “l’immensité du mérite”.

On gaspille sa vie entière sur ce chemin de traverse,
En affaires, usure, exploitation de terres, commerce,
Menés avec combines légales et de la tromperie.

C’est ce filou, cet escroc, totalement engagé
Dans toutes sortes d’actions mauvaises
Qu’on appelle le pilier du centre religieux !

Une fois qu’on est ordonné dans les enseignements du Bouddha,
On doit abandonner l’attachement aux choses matérielles,
Les prendre simplement comme elles viennent,
Et se maintenir fermement dans l’esprit d’Éveil
En s’efforçant de faire le bien des autres.

Mais, après avoir endossé la robe jaune,
Ils font plus de commerce que les laïcs !
De la chance d’avoir cette vie humaine
Que l’on obtient une fois seulement sur cent naissances
Ils font une ancre jetée dans l’océan du samsara !
Un balai pour balayer leur libération !
Un chemin pour les conduire dans les états inférieurs !
Ils le regrettent en mourant, mais qu’y faire !? »
...
p. 138-39-40
Commenter  J’apprécie          00
Milà-djè à une femme peu amène :
... « L’esprit réel, clair et vide,
A été comparé à l’espace.
Mais comparer l’esprit à l’espace n’est pas pertinent,
Car l’esprit est conscient, quoi que vide,
Alors que l’espace est vacuité, sans conscience.
Ils sont semblables par leur vacuité,
Mais très différents dans la réalité.

L’esprit réel, clair et vide,
A été comparé au soleil et à la lune.
Mais comparer l’esprit au soleil et à la lune n’est pas pertinent.
Car l’esprit est clair et immatériel,
Alors que le soleil et la lune sont clair mais substantiels.
Ils sont semblables par leur clarté,
Mais très différents dans la réalité.

Cet esprit réel, clair et vide,
A été comparé à cette montagne là-haut.
Mais comparer l’esprit à la montagne n’est pas pertinent.
Car l’esprit est non composé,
Alors que la montagne est composé d’éléments.
Ils sont semblables par leur immuabilité,
Mais très différents dans la réalité.

Cet esprit réel, clair et vide,
A été comparé à cette rivière là-bas.
Mais comparer l’esprit à la rivière n’est pas pertinent.
Car l’esprit est non composé,
Alors que la rivière est le mélange de nombreux courants,
Ils sont semblables par leur flux permanent,
Mais très différents dans la réalité.

Cet esprit réel, clair et vide,
A été comparé semblable pour toi et moi.
Mais nous comparer, toi et moi, n’est pas pertinent.
Car tu es plongé(e) dans les affaires profanes :
Distrait par les corvées toute la journée,
Abruti de sommeil la nuit,
Un esclave du désir de l’aube au crépuscule.

Je suis un yogi ascète :
Je travaille au bien des êtres tout le jour,
Je suis absorbé dans la claire lumière toute la nuit,
Vénérant des tormas de l’aube au crépuscule.
Nous sommes semblables par nos corps humains,
Mais très différent dans la réussite de notre vie. »
...
p. 133-134
Commenter  J’apprécie          00
... Le comportement de Milà en vers les femmes paraît souvent inutilement rude. Il supporta maintes fois l’agression de leur dérision et de leurs rires, surtout quand il arrivait à demi nu et hirsute à une réunion. Il répliquait par une critique directe qui faisait mal, mais ce dur traitement était en fait un test ; Milà voulait seulement prendre pour disciple les personnes capables de reconnaître les conditionnements culturels définissant leur rôle social et qui souhaitaient s’en libérer. Il traitait ainsi les hommes comme les femmes et, lorsqu’une femme comprenait l’intention de sa critique — qui était en fait sociale, non liée au sexe — elle pouvait devenir une disciple pleinement qualifiée de sa suite. Beaucoup de telles femmes devinrent des yoginis accomplies sous sa direction.
...
p. 111
Commenter  J’apprécie          00
La personnalité dynamique de Milà et sa vie active montrent bien que l’obtention de l’Éveil n’est pas le genre de “mort émotionnelle” qu’imaginent certains. On n’atteint pas l’état de bouddha simplement en supprimant les émotions ; en fait, le véhicule tantrique utilise ces mouvements généralement perturbants comme le carburant même de la pratique. De tout temps, on a mal compris ce que signifie le développement personnel ; aussi Milà explique-t-il ce qu’est réellement l’obtention de l’état de bouddha. Il refuse de croire que les enfants et les animaux auraient naturellement l’Éveil, que les pouvoirs supranormaux indiqueraient la réalisation, que la pratique des états béatifiques d’absorption mènerait à la libération...
p. 104
Commenter  J’apprécie          00
Chant aux cinq frères Répa :
...
« ... La conscience fondamentale éternelle, immuable,
Signale le chemin qui libère du samsara.
Heureux qui sait que le samsara et le nirvana ne sont pas deux ;
Merveilleuse, la culture et la récolte de cette moisson !
...
Ce saint et vrai Lama
Signale le chemin pour disperser les ténèbres de l’ignorance.
Heureux qui voit le Lama comme un bouddha ;
Merveilleuse, cette admiration sans fin et cette foi !
...
Ce monde matériel apparaissant aux sens
Signale le chemin pour développer la présence spontanée.
Heureux qui conduit les souffles dans Nada ;
Merveilleuse, cette diffusion de la félicité dans le corps et l’esprit !
...
Heureux qui peut trépasser en pleine conscience ;
Merveilleuse, cette rencontre du passé, du présent et du devenir !

Les incarnations précieuses de l’amour et de la compassion
Signalent le chemin pour aider impartialement autrui.
Heureux qui est entouré d’êtres réalisés ;
Merveilleuse, cette aide par le Corps d’émanation !

L’entretien de l’absorption pure, non distraite,
Signale le chemin pour affiner la présence.
Heureux qui sait la non-dualité du réel ;
Merveilleuse, cette présence pure comme l’espace !
...
p. 81-82
Commenter  J’apprécie          00
Chants Extraordinaires

... « Eh Ma ! Les choses des trois mondes du samsara
N’existent pas — pourtant elles apparaissent !
Elles apparaissent — pourtant elles sont la vacuité même !
Telle est la nature trompeuse du monde des apparences.

De la nature de la réalité je ne peux parler :
Un artiste manchot
Peint des tableaux dans le ciel,
Voit sans yeux des myriades de choses,
A la perfection, sans mouvement ni effort.
p. 55
Commenter  J’apprécie          00
Introduction
Comme l’explique Milarépa, “initier” signifier “conférer la capacité de”. L’initiation donne seulement à l’adepte un aperçu de l’importance de la pratique ; il lui reste à devenir habile dans son accomplissement et la réaliser véritablement. La manière dont Milà-Djé reçut la transmission des quatre initiations tantriques et sa motivation sont rapportées dans le deuxième des “Six chants secrets”...
p. 26
Après l’initiation, lorsque le yogi ou la yogini commence à pratiquer sérieusement, il doit respecter les vœux mineurs et majeurs du véhicule tantrique ainsi que ceux qu’implique sa pratique particulière. Milà donne une idée de cet engagement dans le troisième des “Six chants secrets”
p. 27
Il est enjoint aussi au disciple de garder le secret sur la nature de ses initiations, son yidam personnel, sa pratique tantrique, être en bref discret, et garder tout cela dans son cercle (mandala) d’intime(s). Même si les tantras ont un contenu ésotérique — leur importance réelle ne peut être comprise uniquement d’après les textes par un non-initié — ils peuvent même être nocif pour la pratique et la stabilité mentale.
p.27-28
Commenter  J’apprécie          00
page 315 Milà continue de répondre à la requête du Répa Shiwa Öd :
« Faire confiance au Lama qualifié,
S’attacher à un homme “méritant”...
Prenez garde à ne pas confondre.

La montée en l’esprit du vide parfait,
L’intellect au repos à l’aide d’artifice...
Prenez garde à ne pas confondre.

Rester en l’état d’une méditation innée,
Profiter de la liqueur du calme mental...
Prenez garde à ne pas confondre.

La souplesse mentale authentique,
Le souvenir de vision multiples...
Prenez garde à ne pas confondre.

La sensation de nudité de l’esprit en sa nature,
L’utilité des bonnes intentions...
Prenez garde à ne pas confondre.

Les circonstances de la venue du génie créateur,
Les mérites de plusieurs effets matériels...
Prenez garde à ne pas confondre.

Les prédictions des mères et des dakinis,
L’appel précis d’une créature “céleste”...
Prenez garde à ne pas confondre.

Les œuvres accomplies par les “dakinis”,
Les obstacles posés par le “malin”...
Prenez garde à ne pas confondre.

L’entité d’absolue pureté du dharmakâya,
Les reliques d’aspect tout matériels...
Prenez garde à ne pas confondre.

Les émanations fleuries de l’espace mystique,
Les fleurs divines du monde sensuel...
Prenez garde à ne pas confondre.

Croire aux conséquences des actes passés,
Croire que tout dépend des circonstances...
Prenez garde à ne pas confondre.

La foi qui vient du cœur,
Celle qui naît d’une lâche piété...
Prenez garde à ne pas confondre.

Celui qui pratique sincèrement,
Celui qui cherche l’approbation du Lama...
Prenez garde à ne pas confondre.

Ce reliquaire de la main des dakinis,
Est la terre pure d’un bouddha des trois temps,
La salle d’assemblée “des braves”, mâles et femelles,
La pièce où médite le Jetsün Lama.
Quant à moi, je vais dans le monde de l’Est
Où les messagères célestes se réunissent ;
Dans ce monde du bonheur manifesté
Se tiennent Khorlo Demchog le triomphant,
Tchenrézig le protecteur et la déesse Dölma ;
En ce séjour bienheureux où tout est bienfait,
L’on reçoit l’accueil de nombreuses dakinis. »
p. 315 - 16

---------------
« MILARÉPA », “Les cent mille chants”, Tome 3 (traduction de Marie-José Lamothe), éd. Fayard © mars1993
Commenter  J’apprécie          00
Milarépa ;
« ... Une vilaine conduite en toute connaissance,
C’est échanger une “bonne soupe” contre l’infamie.
Celui qui ne sait lui-même où aller
Et qui prétend guider les autres
Finira par blesser tout un chacun.
... »
p. 273

puis...
— Par la grâce du bienveillant Marpa, j’ai épuisé les œuvres de samsâra et nirvâna. Le yogi dont le corps, la parole et l’esprit se sont libéré dans l’absolue réalité, il n’est pas certain qu’il laisse un cadavre.
...
Comme je ne possède pas de temple qui me soit attaché, il n’y a rien à entreprendre pour “mon siège”.
...
Dans l’exécution de votre pratique, abandonnez même les apparences de la vertu si elles devaient blesser quelqu’un et s’allier à ce qui développe l’égocentrisme et les passions. Si elle se révèle bienfaisante aux créatures, si elle sert d’antidote aux cinq poisons, il vous est permis de commettre “une faute” en apparence. Telle est l’essence de la noble doctrine.
p. 280-81
Commenter  J’apprécie          00
Milà-Djé au gueshé Tsapoupa ;
... Ayant égalisé la saveur de samsâra et nirvâna, j’ai discipliné l’identification aux phénomènes et subjugué l’attachement à la personnalité. Après avoir rejeté les préoccupations mondaines, tout c’est équilibré.
p. 266
...
Des “bienfaiteurs” (jimpa en tib.) s’adressent au gueshé ;
— Maître Gueshé, votre degré de connaissance doctrinale nous est égal. Quel que soit leur nombre sur terre, les “bouddhistes” comme vous ne valent pas un seul poil du Jetsün, aussi restez dans nos rangs en gardant le silence. Faites au mieux pour accroître vos richesses, elles ne sentent pas l’odeur du dharma !
...
p. 267
Commenter  J’apprécie          00
— Si vous pratiquez vraiment la doctrine, repris Milarépa, plutôt que de beaucoup étudier, il est plus utile de passer un moment sur l’essentiel. Si vous parlez trop, les derniers enseignements obscurcissent les précédents, leurs bienfaits ne sont pas appréhendés, la confusion envahit l’esprit. Si vous n’endiguez pas la passion pour “le monde matériel”, vous pouvez bien pratiquer le dharma, il restera un dharma verbeux. D’autres pratiquants tirent une certaine jouissance des talents acquis. Après avoir engendré un sentiment de supériorité, ils ne font plus confiance aux qualités des anciens sages. Aussi, le grâce ne les pénètre plus. Ceux qui pensent avoir tout loisir pour la doctrine, comment feront-ils s’ils meurent avant l’heure ? Toutes les connaissances acquise en paroles, il faut les soumettre à l’expérimentation. Si vous ne réussissez pas méditation et explication, si vous pensez qu’il faut méditer après avoir beaucoup appris, sachez que les limites de la connaissance ne s’atteignent jamais. De plus, si vous parlez à l’un de ces aristocrates bouddhistes cultivés, il dira qu’il n’existe pas un seul point qui ne soit indispensable. N’accumulez pas les instructions profondes, vous ne sauriez plus que pratiquer. Certains, qui n’ont pas vu de signes engagent à une pratique précise, pensent qu’une autre serait peut-être meilleure, et le naturel accomplissement, ainsi, ne vient jamais. Pendant qu’ils étudient une nouvelle chose, ils oublient leurs connaissances précédentes et ressemblent à l’enfant qui cueille fleur après fleur.
p. 236
Commenter  J’apprécie          00
Adieux de Milà-Djè à Rétchungpa ;
« Ô Rétchungpa, “mon fils” écoute !
Samsâra et nirvâna dépendent des circonstances,
Si tu sais faire confiance au Lama,
Les instructions t’apparaîtront spontanément.

Ô Rétchungpa, “mon fils” écoute !
Puisque tu as renoncé à l’attirance des vallées habitées,
Si tu sais rester dans les ermitages de montagne,
Les pouvoirs divins apparaîtront spontanément.
Une fois abandonné l’attachement aux richesses
Qui enracinent le mauvais karma,
Détaché, si tu sais agir sans passion,
Le chemin de félicité apparaîtra tout seul.

Ô Rétchungpa, “mon fils” écoute !
Une fois brisé l’esclavage de la parentèle,
Cause de renaissance dans la ronde de l’existence,
Si tu t’installes et vis dans la solitude,
Le terres pures apparaîtront naturellement.

Ô Rétchungpa, “mon fils” écoute !
De nos jours la noble loi se propage,
Mais beaucoup la corrompent, la mêlent à d’autres doctrines.
Chacun s’appointe “Lama instructeur”,
Des discours fait pour plaire n’enseigne que désir.
Montre les bienfaits d’une sage lignée, “fils” !

Ô Rétchungpa, “mon fils” écoute !
Si tu penses agir de plein cœur dans la noble loi,
Il te faut aller en t’opposant aux passions.
Sans exagérer tes discours privés et publics,
Reste éloigné des plaisirs auxquels tu inclines.

Ô Rétchungpa, “mon fils” écoute !
Si tu veux obtenir l’accomplissement d’un bouddha,
Ne réfléchis pas aux bonheurs de cette existence,
Ne quitte pas la base originelle de ton esprit,
Livre-toi pleinement à la méditation.
p. 228-29

Ô Rétchungpa, “mon fils” aîné,
Pars vers le centre du Tibet !
Toi le plus important parmi “mes quatre fils”,
Pars et médite le Lama au sommet de la tête.
Toi “le fils spirituel” de plusieurs lignées,
Pars et protège ton engagement solennel.
Toi qui portes la torche de la tradition orale,
Pars et disperse les ténèbres de l’ignorance.
Pars et diffuse la loi auprès des êtres d’élection,
Pars et garde le secret face à tous les autres.

Pars et plante l’arbre de vie de l’enseignement,
Pars et entraîne les fortunés de ta compassion,
...

“Fils, ne te livre à nul sectarisme,
Médite dans la solitude des montagnes,
Évite les mauvais amis en tes activités.
La discipline est d’harmoniser les manifestations,
De la réflexion sur la mort naît l’accomplissement.
p. 230-31
Commenter  J’apprécie          00
Milà à Répa Shiwa Öd ;
...
« Les moines s’égarent en de mauvaises circonstances.
La souffrance malvenue engendre une aide confuse.
Sans persévérance dans la méditation,
Seul dans une grotte, on perd ses esprits.
L’idée de fraternité se brouille
Si chacun n’aide pas tout un chacun.
Si les disciples ne s’emparent de la parole vraie de leur maître,
Leurs relations demeurent troubles et brouillées.
Il existe tant de manières de se perdre
Que l’on ne peut toutes les énumérer.
Disciple, “mes fils”, pratiquez ce que vous dit le maître !
p. 226
...
Puis à nouveau à Rétchungpa ;
« Tu t’es dépouillé des préoccupations de cette vie
Pour te laver dans l’eau pure des instructions.
L’oiseau de l’amour et de la compassion
S’est attaché les ailes du double mérite. Il s’envole
Et se pose au sommet de l’arbre de l’éveil.
Le miroir reflète les révélations des dakinis.
p. 227
Commenter  J’apprécie          00
Milà-Djé à sa sœur Péta ;
« ... Celui qui n’aide pas toutes les créatures
Reste dans le samsâra malgré sa piété filiale.
Celui qui ne pratique pas la doctrine dans l’harmonie,
Ses proches lui deviennent de féroces ennemis.
L’homme qui blesse ses compagnons
Même si il est charmant se révèle un “démon”.

Qui ne médite pas longtemps de tout cœur
Peut se dire “anachorète”, mais fait un triste yogi.
Qui n’agit pas pour aider et pardonner
Peut se montrer amical, il suscite que regrets.
Ce chagrin, et la souffrance pour la mère,
Semblent “purifier” ma sœur de ses fautes.
p. 206
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Milarépa (58)Voir plus

Quiz Voir plus

Verres

Dans le conte de Charles Perrault, il est parfois écrit que Cendrillon porte une pantoufle de vair. Qu'est-ce que le vair?

Un synonyme de verre
De la fourrure

10 questions
33 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}